La chasse, son business, les chasseurs et leur défense de la nature

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  • Les subventions aux chasseurs sont passées de 27.000 à 6,3 millions d’euros en moins de cinq ans
    https://www.bfmtv.com/politique/les-subventions-aux-chasseurs-sont-passees-de-27-000-a-6-3-millions-d-euros-e

    Les fonds alloués à la Fédération nationale des chasseurs ont explosé durant le quinquennat d’Emmanuel Macron. Si certains s’insurgent et dénoncent des cadeaux, le gouvernement et les chasseurs évoquent une nouvelle organisation.
    Un bond impressionnant. Le montant des aides accordées à la Fédération nationale des chasseurs (FNC) a connu une valorisation fulgurante au cours du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, passant de 27.000 euros à 6,3 millions d’euros en cinq ans, selon les comptes transmis par la FNC au Journal officiel les 8 et 9 août derniers, et repérés par Lanceuralerte.org.

    Cette augmentation massive vient notamment de la baisse du prix du permis national de chasse, rappellent nos confrères du Parisien. Accordée par le chef de l’État en 2018, elle divise son coût par deux (de 400 à 205 euros). La décision a par la suite permis d’attirer de nouveaux #chasseurs, puisque le nombre de demandes de validation de permis de #chasse a augmenté de près de 40% entre 2018 et 2019.

    Ces nouvelles arrivées ont permis aux revenus annuels de la Fédération de grimper à 28 millions d’euros en 2020, ainsi qu’en 2021. Ils ne s’élevaient qu’à 11 millions d’euros en moyenne les années précédentes, soit moins de la moitié.

    • largement plus d’un million d’électeurs fidèles à choyer ; quand on aime...

      https://www.liberation.fr/checknews/2018/03/13/y-a-t-il-reellement-5-millions-de-chasseurs-en-france_1653343 (2018)

      un million deux en 2018, j’ai vu passer un +40% sur 7 ans dans BFM

      https://www.bfmtv.com/societe/40-en-7-ans-en-france-le-nombre-de-chasseurs-est-en-forte-croissance_AV-20210

      « Il est très difficile de savoir aujourd’hui combien de permis de chasser - hors validation - sont en circulation mais le chiffre de 5 millions est particulièrement exagéré. Je ne pense pas qu’il y en ait plus de 3 millions aujourd’hui. »

    • […] Le million de chasseurs constitue une population qui, tout en étant en recul sensible actuellement, est loin d’être menacée de disparition. Et il y a longtemps que les politiciens, prompts à parler au nom de la défense de la France rurale, des territoires et des traditions, les caressent dans le sens du poil. À la fin des années 1980, une partie d’entre eux se sont eux-mêmes constitués en parti, dont le nom, CPNT (Chasse, pêche, nature et traditions), se voulait un programme. Voulant faire entendre les intérêts de ses membres, il s’est présenté à plusieurs reprises aux élections, obtenant par exemple 6,77 % des voix aux élections européennes de 1999, 1,67 % à l’élection présidentielle de 2002, et bien davantage à de multiples scrutins locaux, notamment dans le Sud-Ouest ou dans le Nord. Ayant l’oreille d’une fraction de l’électorat populaire, CPNT s’est assez vite, à l’instar de ses deux premiers chefs de file, Jean Saint-Josse et Frédéric Nihous, clairement positionné très à droite sur l’échiquier politique, se ralliant à Sarkozy, entrant dans l’UMP, avant de se transformer en LMR (Le Mouvement pour la ruralité).

      Le lobby des chasseurs, mais plus encore celui des plus riches d’entre eux, s’exprime davantage aujourd’hui par l’entremise de la puissante et riche Fédération nationale des chasseurs, dont le président, Willy Schraen, a ses entrées à l’Élysée et ne cesse d’encenser «  l’implication personnelle du président  » et «  sa vigilance de tous les instants  ». Ayant obtenu de Macron, à la veille des élections européennes de 2019, que le prix du permis national soit divisé par deux, Schraen lui est d’une certaine façon redevable. Il s’est même vanté d’avoir retiré ses troupes des ronds-points après le déclenchement du mouvement des gilets jaunes  : «  Si j’avais pas stoppé tout de suite, ils étaient 500 000 sur les ronds-points.  » Schraen n’a subi qu’un revers, la récente interdiction de la chasse à la glu, pratique au demeurant très marginale. Et c’est, dit-on, la présence dans les salons de l’Elysée d’un autre lobbyiste du secteur, Thierry Coste, «  conseiller politique  » de la Fédération nationale des chasseurs, qui aurait provoqué le départ de Nicolas Hulot du gouvernement en septembre 2018. […]

      La chasse, son business, les chasseurs et leur défense de la nature
      https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2020/10/25/la-chasse-son-business-les-chasseurs-et-leur-defense-de-la-n

    • Et tout cet argent crée dans les campagnes un revirement funeste. J’ai ainsi entendu des familles auparavant progressistes défendre les chasseurs, il faut dire que leurs jeunes adultes ayant effectué des études dans des secteurs écologiques ont fini par y trouver un emploi. Et voila, la boucle est bouclée, bouclez la.

  • Pendant le confinement, les chasseurs pourront bénéficier de dérogations
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/confinement-chasseurs-derogations_fr_5f9ec9fbc5b616c2f315cd28

    Pour Bérangère Abba, secrétaire d’État à la biodiversité, il s’agit d’éviter la « prolifération des populations de grand gibier comme les sangliers ou les chevreuils ».

    Je mets en rapport cet article très bien d’il y a deux ans avec plein de sources scientifiques :
    La chasse au sanglier : histoire d’une escroquerie nationale
    https://blog.defi-ecologique.com/chasse-au-sanglier

    Plus de 600 000 sangliers sont abattus chaque année en France, au nom de la «  régulation  ».

    Comment en sommes-nous arrivés là ?

    Faut-il sortir de la chasse au sanglier ?

    Ce que vous allez apprendre
    – Pourquoi les sangliers sont aussi nombreux
    – Quels liens unissent le sanglier, le cochon et le maïs
    – Les sangliers sont-ils nuisibles ?
    – Les cochongliers existent-ils ?

    Cependant pour éviter ça écologiquement et sans chasseurs on imagine là de gros (très gros !) changements : modification des cultures, stérilisations à long terme etc. Personne ne peut croire que ça va arriver là demain. Impossible à mettre en œuvre « là maintenant » en 1 mois. Il me semble qu’il y a donc bien un problème potentiel de sécurité alimentaire si là à court terme en automne-hiver (car oui le confinement va durer plus d’un mois, c’est à peu près sûr) ya pas une réduction de population des animaux qui ravagent les champs, non ?

    #chasse #grand_gibier #agriculture #sécurité_alimentaire #sanglier

    • À propos de chasse, je retransmets ici cette analyse marxiste parue dans la dernière livraison de Lutte de classe : https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2020/10/25/la-chasse-son-business-les-chasseurs-et-leur-defense-de-la-n

      Cet extrait à propos du prétexte foireux de la prolifération des sangliers pour lâcher des meutes de chasseurs dans la nature :

      La prolifération des sangliers constitue elle aussi, mais à une plus large échelle, un véritable problème dans les campagnes en raison des dégâts sur les cultures, et dans les zones urbaines, où ils seraient à l’origine de 5 000 accidents de la circulation. Les chasseurs l’invoquent pour justifier leur action régulatrice et leur utilité sociale. Mais, il y a au fond bien peu de mécanismes «  naturels  » dans ce phénomène. De quelques dizaines de milliers dans les années 1960, le nombre de sangliers dépasse le million depuis les années 2000. Cela s’explique avant tout par les lâchages d’animaux d’élevage, marginaux aujourd’hui mais longtemps pratiqués, et par l’essor considérable des cultures de maïs, dont les sangliers raffolent et qui occupent désormais un champ sur quatre en France (et ce pour une production destinée à 88,3 % à l’alimentation animale). Conscients des dégâts occasionnés (de 20 à 30 millions d’euros par an), mais désireux de ne pas voir disparaître ce potentiel gibier, les fonds gérés par les sociétés de chasse indemnisent les agriculteurs, paient, voire installent des clôtures. D’ailleurs, si un propriétaire s’oppose à la chasse sur ses terres, il ne pourra pas être indemnisé. Cela explique l’importance prise ces dernières années par la question de la présence, et donc de la chasse, des sangliers. En Alsace, celle-ci est même ouverte la nuit, «  si la luminosité naturelle permet leur identification  ». La loi ne précise pas si la luminosité doit permettre l’identification des éventuels promeneurs.

  • La chasse, son business, les #chasseurs et leur défense de la nature | Le mensuel Lutte de Classe n°211 - novembre 2020 (20  octobre 2020)
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2020/10/25/la-chasse-son-business-les-chasseurs-et-leur-defense-de-la-n

    – Droit de #chasse et droit de propriété
    – Les chasses gardées de la #bourgeoisie
    – Le mouvement ouvrier face aux privilèges de la bourgeoisie
    – L’industrie de la chasse  : une affaire profitable
    – Protéger les éleveurs, la nature, réguler les espèces  ?
    – La chasse aux électeurs
    – Pour réconcilier l’homme et la nature  : en finir avec le #capitalisme