La catastrophe de Courrières. Quand le coup grisou semait la désolation et inspirait des chansons.
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"La grève de Courrières a des répercutions nationales. Le 3 avril, à l’Assemblée, Jaurès réclame, en vain, la nationalisation des mines : « Si vous voulez la véritable responsabilité, si vous voulez donner à tous ceux qui ont la propriété des mines un nécessaire avertissement, ce n’est pas la responsabilité secondaire et dérivée des seuls ingénieurs qui doit être mis en cause, c’est surtout la responsabilité collective, impersonnelle, de ces vastes assemblées d’actionnaires, qui ne demandent à leurs représentants à la mine que le maximum de dividende, sans se préoccuper de la sécurité. » Conclusion : « C’est la nation elle-même qui doit reprendre en main la gestion, l’administration de ce domaine. » La nationalisation des houillères n’interviendra qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Si les politiques infléchissent leurs positions, il n’en va pas de même des responsables de la Compagnie des mines de Courrières. Guidés par la recherche d’un profit immédiat, ils ont pourtant largement négligé les mesures de sécurité élémentaires. Non contents de s’en sortir à bon compte et en dépit de leur immense responsabilité dans le drame, ils agissent avec un cynisme sans nom : les veuves doivent ainsi libérer leurs logements, attribués alors à une nouvelle fournée de main-d’œuvre. Le bilan officiel sera de 1 099 morts, auquel il convient d’ajouter 16 sauveteurs. Un tiers des victimes avait entre 13 et 18 ans."