• Claire Hédon, Défenseure des droits : « Le projet de “loi immigration” sacrifie les droits fondamentaux des étrangers »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/09/claire-hedon-defenseure-des-droits-le-projet-de-loi-immigration-sacrifie-les

    Claire Hédon, Défenseure des droits : « Le projet de “loi immigration” sacrifie les droits fondamentaux des étrangers »
    Tribune
    Un équilibre doit exister entre le pouvoir des Etats de décider des règles d’entrée et de séjour sur le territoire et la protection des droits et libertés. Or le texte débattu à l’Assemblée bouleverse cet équilibre, en bafouant la dignité et l’égalité, estime la Défenseure des droits dans une tribune au « Monde ».
    Lundi 11 décembre, un texte d’une gravité majeure pour les droits fondamentaux des étrangers doit être discuté à l’Assemblée nationale. Dès sa présentation par le gouvernement, j’ai alerté sur les nombreuses atteintes aux droits et libertés comprises dans le projet de loi « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ». La surenchère démagogique lors des débats parlementaires, notamment au Sénat, les a aggravées au mépris des obligations constitutionnelles et internationales de l’Etat.
    En premier lieu, au nom de l’objectif légitime de sauvegarde de l’ordre public et de lutte contre l’immigration irrégulière, le projet de loi supprime nombre de garanties actuellement prévues pour protéger les droits fondamentaux des étrangers. Il accroît en outre, avec une acception particulièrement extensive de l’ordre public, les possibilités de refus ou retrait du droit au séjour, y compris pour des personnes n’ayant fait l’objet d’aucune condamnation pénale. L’éloignement des étrangers se trouverait ainsi très largement remis à l’appréciation de l’administration, au risque de multiplier des décisions arbitraires.
    La grave fragilisation du droit au séjour qui en résulterait serait d’autant plus préoccupante que le droit au juge est amoindri. En particulier, la réforme du contentieux envisagée par le projet maintient, dans de nombreux cas, des délais de recours extrêmement brefs, compliquant de fait l’accès au juge.
    En deuxième lieu, le texte accrédite l’idée, pourtant démentie par de nombreuses études, selon laquelle des conditions d’accueil « trop favorables » encourageraient l’immigration irrégulière ou l’installation durable d’étrangers sur le territoire. Omniprésent dans le débat parlementaire, ce discours a poussé le législateur à envisager des restrictions de nombreux droits, notamment pour les personnes particulièrement vulnérables.
    Je pense d’abord au droit d’asile, avec la multiplication des possibilités de rejet des demandes sans examen au fond, couplée à une extension de la procédure à juge unique devant la Cour nationale du droit d’asile. Je pense ensuite, au droit au séjour des étrangers malades, réservé aux cas où le traitement requis n’existe pas du tout dans le pays d’origine sans vérification par ailleurs des possibilités d’accès effectif au traitement. Cette disposition conduirait à une nette diminution des admissions au séjour pour soins, au détriment de la santé des personnes concernées et alors même que ce motif d’admission au séjour représente une part infime des titres de séjour délivrés (environ 1,5 %).
    Je pense enfin au déploiement renforcé, en outremer, d’un droit dérogatoire, concourant à la pérennisation, sur le territoire de la République, de zones de moindres droits, y compris pour les étrangers qui y sont régulièrement établis, voire pour les Français lorsqu’ils y fondent une famille avec des étrangers. En troisième lieu, la politique d’intégration promue par le texte inverse le rapport entre l’obtention d’un titre de séjour et l’intégration.
    Autrefois conçue comme permettant, par sa stabilité, une meilleure intégration, la carte de résident de dix ans est devenue le titre d’exception, délivré en récompense ultime d’une intégration jugée réussie. Le projet de loi vient approfondir cette logique en subordonnant l’accès aux titres de séjour de longue durée à la justification d’une maîtrise suffisante de la langue française ainsi qu’à la réussite à un examen d’évaluation de la connaissance de la société française et de ses principes.
    Mon institution, autorité indépendante inscrite dans la Constitution, chargée de veiller au respect des droits et libertés, est le témoin quotidien de l’extrême dégradation des droits des étrangers vivant en France. La défaillance des services préfectoraux y contribue largement : il ne s’agit pas ici de mettre en cause le travail des agents publics, mais de constater que le manque d’interlocuteur humain et surtout les délais d’attente pour l’obtention ou le simple renouvellement d’un titre de séjour se sont considérablement aggravés depuis la dématérialisation des guichets engagée à marche forcée, sans renforcement des moyens des préfectures.
    Des milliers d’étrangers présents en France, parfois depuis des décennies, se retrouvent en situation irrégulière du fait de cette défaillance. Surtout, les ruptures de droits subies (pertes d’emploi et de droits sociaux) sont dramatiques et provoquent une précarité insoutenable. Les parcours de vie sont gravement et irrémédiablement entravés.
    Un équilibre doit exister entre, d’une part, le droit souverain des Etats de décider des règles d’entrée et de séjour sur le territoire en tenant compte de l’impératif de sauvegarde de l’ordre public et, d’autre part, la nécessaire protection des droits fondamentaux. Le projet de loi bouleverse profondément cet équilibre, au profit de nouvelles formes d’ostracisme et au détriment de principes juridiques essentiels, en particulier les principes de dignité et d’égalité. Cette rupture dans la protection des droits et libertés en France emporterait des effets néfastes pour la cohésion sociale et l’intérêt général.

    #Covid-19#migrant#migration#france#droit#etranger#defenseurdesdroits#loimigration#immigration#egalité#droitsouverain#territoire#protection

  • Rapport annuel du Défenseur des droits : des pratiques policières jugées illégales, discriminatoires et impunies
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080620/rapport-annuel-du-defenseur-des-droits-des-pratiques-policieres-jugees-ill

    Avant de quitter ses fonctions de Défenseur des droits, Jacques Toubon a présenté ce 8 juin son dernier rapport annuel, qui pointe de nouveau les contrôles d’identité abusifs et critique l’impunité des forces de l’ordre. Depuis 2014, le nombre de réclamations faites auprès du Défenseur des droits a augmenté de 40 %, passant de 90 352 à 103 066 en 2019. Les plaintes qui ont connu la plus forte augmentation concernent les forces de l’ordre. Elles enregistrent une hausse près de trois fois supérieure en (...)

    #police #racisme #violence #discrimination #DéfenseurdesDroits

  • Le Défenseur des droits se mobilise pour les lanceurs d’alerte
    https://www.liberation.fr/france/2020/06/04/le-defenseur-des-droits-se-mobilise-pour-les-lanceurs-d-alerte_1790184

    Jacques Toubon lance ce jeudi matin un appel au gouvernement pour sécuriser, voire indemniser, les sources de révélations sensibles. Au risque d’attiser l’appât du gain. Indemniser les lanceurs d’alerte, au risque de les transformer en chasseurs de prime, loin de l’intérêt général qu’ils seraient censés défendre ? Le Défenseur des droits (3D) n’hésite pas à aborder frontalement la question. « Il faut distinguer clairement l’aide financière visant à compenser les pertes de revenus d’un lanceur d’alerte, sur (...)

    #activisme #journalisme #législation #surveillance #DéfenseurdesDroits

  • Algorithmes et discriminations : le Défenseur des droits, avec la CNIL, appelle à une mobilisation collective
    https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2020/05/algorithmes-et-discriminations-le-defenseur-des-droits-avec-la-cn

    Les outils numériques, dont l’usage s’est accru avec la crise sanitaire actuelle, reposent souvent sur des algorithmes sans que le grand public en soit toujours conscient ou informé. Désormais utilisés dans des domaines tels que l’accès aux prestations sociales, la police, la justice ou encore le recrutement, ils constituent des sources de progrès, mais sont également porteurs de risques pour les droits fondamentaux, comme l’ont déjà souligné le Défenseur des droits et la CNIL[1]. Derrière l’apparente (...)

    #algorithme #technologisme #discrimination #DéfenseurdesDroits #CNIL

    https://www.defenseurdesdroits.fr/image_actu.png

  • Police : Le Défenseur des droits critique
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/05/97001-20120305FILWWW00285-police-le-defenseur-des-droits-critique.php

    Cinq militants antinucléaires s’étaient enchaînés à une voie, en glissant leur avant-bras dans des tubes d’acier et de béton placés sous les rails. Les forces de l’ordre les avaient dégagés en utilisant notamment une disqueuse thermique. Plusieurs militants avaient eu des brûlures, et l’un d’eux des tendons de deux doigts sectionnés.

    #police #antinucléaire #Défenseurdesdroits