• Au parlement européen, les écologistes travaillent à un accord incertain avec la droite
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250619/au-parlement-europeen-les-ecologistes-travaillent-un-accord-incertain-avec

    Conservateurs, sociaux-démocrates, libéraux et écologistes négocient depuis plus d’une semaine, entre les murs du parlement européen, le contenu d’une feuille de route pour les cinq années à venir. La démarche est inédite. Elle est aussi sensible, en particulier pour le groupe des Verts.

    #EUROPE #grande_coalition,_David_Cormand,_Parlement_européen,_Yannick_Jadot,_PPE,_Verts,_Eric_Andrieu,_Manfred_Weber

  • La droite allemande se fracture sur la question de l’islam
    https://www.mediapart.fr/journal/international/090418/la-droite-allemande-se-fracture-sur-la-question-de-l-islam

    Le partenaire le plus compliqué à gérer pour #Angela_Merkel ne sera sans doute pas l’allié social-démocrate du #SPD. C’est plutôt l’aile bavaroise de son propre camp, la #CSU, qui lui cause du souci depuis la formation de la coalition gouvernementale, à la mi-mars.

    #International #Allemagne #CDU #grande_coalition #Horst_Seehofer #immigration #islam #islamophobie

  • #Allemagne: #Angela_Merkel peut (encore) rempiler
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040318/allemagne-angela-merkel-peut-encore-rempiler

    66 % des adhérents du #SPD ayant participé au vote se sont prononcés en faveur de la « #Groko ». © Reuters Le résultat est tombé ce dimanche 4 mars : les adhérents du SPD ont voté à 66 % en faveur d’une coalition avec la CDU/CSU, ouvrant la voie à un quatrième mandat pour Angela Merkel. Mais la chancelière est fragilisée par des mois de négociations, tandis que l’ancrage à gauche du parti social-démocrate est définitivement enterré.

    #International #CDU/CSU #grande_coalition #Martin_Schulz

  • A Berlin, des jeunes du #SPD bataillent contre une nouvelle coalition
    https://www.mediapart.fr/journal/international/071217/berlin-des-jeunes-du-spd-bataillent-contre-une-nouvelle-coalition

    Le SPD allemand va proposer, lors de son congrès qui s’ouvre jeudi, de mener des négociations exploratoires avec la CDU d’Angela Merkel. Mais les militants de base du parti social-démocrate, que Mediapart a rencontrés ces jours derniers, sont réticents à l’idée d’une nouvelle alliance avec la droite.

    #International #Allemagne #Angela_Merkel #grande_coalition #Martin_Schulz #social-démocratie

  • Le #SPD de #Martin_Schulz contraint de négocier une nouvelle “grande coalition” avec Merkel
    https://www.mediapart.fr/journal/international/241117/le-spd-de-martin-schulz-contraint-de-negocier-une-nouvelle-grande-coalitio

    Sous pression depuis le début de semaine, Martin Schulz, le candidat défait des sociaux-démocrates, a accepté vendredi d’ouvrir des discussions qui pourraient déboucher sur une nouvelle « #grande_coalition » en #Allemagne, avec la droite d’Angela Merkel. Il reviendra à la base du SPD de valider ce choix.

    #International #Angela_Merkel #FDP #Frank-Walter_Steinmeier

  • « Le scénario d’élections anticipées en #Allemagne n’est pas écrit »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/241117/le-scenario-d-elections-anticipees-en-allemagne-n-est-pas-ecrit

    Angela Merkel © Reuters. #Angela_Merkel a échoué là où elle s’était toujours révélée excellente : l’élaboration d’un compromis. Retour sur les raisons de cet échec, avec la politologue allemande Ursula Münch.

    #International #CDU/CSU #FDP #grande_coalition #Horst_Seehofer #Martin_Schulz #SPD

  • Après une campagne désastreuse, le #SPD face au spectre d’une nouvelle “GroKo”
    https://www.mediapart.fr/journal/international/220917/apres-une-campagne-desastreuse-le-spd-face-au-spectre-d-une-nouvelle-groko

    Après avoir créé l’espoir à gauche, le candidat #Martin_Schulz a enchaîné les faux pas électoraux et a été incapable de maîtriser sa campagne, d’ores et déjà grand perdant du scrutin de dimanche face à #Angela_Merkel. Arithmétiquement, une #grande_coalition CDU/SPD reste l’option la plus solide, mais de nombreux sympathisants sociaux-démocrates considèrent cette nouvelle « GroKo » comme un suicide.

    #International #Allemagne

  • Un conservateur italien mêlé au « Dieselgate » élu à la tête du #Parlement_européen
    https://www.mediapart.fr/journal/international/170117/un-conservateur-italien-mele-au-dieselgate-elu-la-tete-du-parlement-europe

    Antonio Tajani, ancien proche de Berlusconi, a été élu avec les voix des trois grands groupes de droite. Son élection pourrait bousculer les rapports de force à Strasbourg.

    #International #Antonio_Tajani #europe #Gianni_Pittella #grande_coalition #Martin_Schulz #UE

  • Au #Parlement_européen, l’incertitude domine l’après-Schulz
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160117/au-parlement-europeen-l-incertitude-domine-l-apres-schulz

    Débat entre les candidats, le 11 janvier à Bruxelles. © REUTERS Les eurodéputés élisent mardi 17 janvier leur nouveau président, après le départ de l’Allemand #Martin_Schulz. Faute d’accord entre conservateurs et sociaux-démocrates, l’élection est plutôt ouverte. Est-ce pour autant la fin de la « #grande_coalition » ? Passage en revue des huit candidats.

    #International #Antonio_Tajani #Eleonora_Forenza #europe #Gianni_Pittella #Guy_Verhofstadt #Helga_Stevens #Jean_Lambert #Volkswagen

  • Le départ de #Martin_Schulz rouvre le jeu au #Parlement_européen
    https://www.mediapart.fr/journal/international/241116/le-depart-de-martin-schulz-rouvre-le-jeu-au-parlement-europeen

    Le président social-démocrate a choisi de se consacrer à la politique allemande. Parmi les candidats à la succession de celui qui incarnait la « #grande_coalition », le Français #Alain_Lamassoure.

    #International #Allemagne #Berlin #Bruxelles #europe #Jean-Claude_Juncker #social-démocratie

  • #europe : la « grande coalition » survivra-t-elle à #Martin_Schulz ?
    https://www.mediapart.fr/journal/international/241116/europe-la-grande-coalition-survivra-t-elle-martin-schulz

    Le départ de Martin Schulz du #Parlement_européen, pour se lancer dans la politique allemande, pourrait rouvrir le jeu politique à #Bruxelles. Parmi les candidats à la succession du social-démocrate allemand, le Français #Alain_Lamassoure.

    #International #Allemagne #Berlin #grande_coalition #Jean-Claude_Juncker #social-démocratie

  • #Martin_Schulz : « Un fossé chaque jour plus profond se creuse entre la #turquie et nous »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/141116/martin-schulz-un-fosse-chaque-jour-plus-profond-se-creuse-entre-la-turquie

    « Il faut maintenir la coopération » avec Ankara sur les réfugiés, estime le président du #Parlement_européen, qui évoque également un Tafta en « stand-by » après la victoire de Trump et tire les leçons de l’affaire Barroso. L’Allemand, possible candidat à sa réélection en janvier, s’explique sur l’accord passé entre conservateurs et sociaux-démocrates pour faire tourner la machine bruxelloise.

    #International #Allemagne #commission #Donald_Trump #europe #FN #grande_coalition #Jean-Claude_Juncker #José_Manuel_Barroso #migrants #social-démocratie

  • Des eurodéputés veulent « recréer du débat entre les gauches »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/070916/des-eurodeputes-veulent-recreer-du-debat-entre-les-gauches

    Ils veulent bousculer la routine du parlement européen, en réaction à la poussée des extrêmes droites. Des sociaux-démocrates, des écologistes et des tenants d’une gauche plus critique ont décidé mardi à Bruxelles d’unir leurs forces pour déverrouiller l’institution et lancer un « caucus progressiste ». Discussion avec trois eurodéputés, #Guillaume_Balas (S&D), #Eva_Joly (EELV) et #Fabio_de_Masi (Die Linke).

    #International #europe #grande_coalition #Martin_Schulz #social-démocratie #UE

  • Travail : quelles obligations pour les demandeurs d’emploi ?
    http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/formation/travail-quelles-obligations-pour-les-demandeurs-d-emploi_1224467.html

    Alors qu’il devrait annoncer un plan en faveur de l’#emploi, le gouvernent a évoqué des contreparties qui pourrait être demandées aux #chômeurs. Mais quelles sont-elles aujourd’hui ?
    « En théorie, le chômeur doit faire une recherche d’active d’emploi : envoyer des candidatures, répondre à des offres, etc. Dans la pratique, le #suivi est fait par le conseiller #Pôle_emploi et les #sanctions sont rares : seulement 13 000 par an », note Jean-Paul Chapel.

    Plus de contrôles
    « Désormais une équipe de 200 agents fera 180 000 #contrôles par an », explique le journaliste sur le plateau de France 2. D’ailleurs, quand on contrôle les chômeurs dans les secteurs qui recrutent (hôtellerie, restauration, informatique), on s’aperçoit que 35% d’entre eux ne cherchent pas vraiment un emploi. Il y a une autre contrepartie pour le chômeur, « c’est d’accepter une offre d’emploi raisonnable : dans son métier, dans sa région et dans son salaire antérieur », conclut le journaliste.

    #offre_raisonnable_d'emploi

    Pôle emploi commence à radier pour refus d’Offre Raisonnable d’Emploi
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5670

    Gattaz : lutter contre le chômage comme on lutte contre le terrorisme
    http://www.rtl.fr/actu/politique/pierre-gattaz-est-l-invite-de-rtl-8-decembre-7780777764

    Contre le chômage, on a pas tout essayé martèle Pierre Gattaz au micro de RTL. Le président du Medef analyse le vote massif des jeunes pour le Front national comme le symptôme d’une détresse croissante de la jeunesse face au chômage. « Vous avez avez vu les attentats terroristes : il y a eu un plan d’urgence et prise en compte de la situation. Il faut faire la même chose sur le #chômage de masse, c’est un scandale de masse, c’est le fléau. », assène le patron du Medef.

    Pierre Gattaz prend exemple sur « les #réformes_Hartz » entreprises par le chancelier Gerhard Schröder pour réformer le marché du travail allemand entre 2002 et 2003. « Je préfère quelqu’un qui gagne un peu moins temporairement qu’un chômeur de longue durée qui n’a aucun espoir », rétorque Pierre Gattaz, qui s’oppose aux hausses des salaires défendues par le FN. « Il faut passer d’une culture d’aide, de subvention et d’#assistanat à une culture de talent, de mérite, d’effort, de travail, d’entrepreneuriat », répète le patron des patrons.

    Valls annonce des "mesures pour l’emploi"
    http://www.challenges.fr/france/20151214.CHA2729/valls-un-plan-massif-pour-l-emploi-et-la-formation-des-chomeurs-en-janvie

    Manuel Valls s’est dit mardi 15 décembre « ouvert à toutes les propositions », y compris de l’opposition, pour les mesures pour l’emploi que l’exécutif prépare pour janvier. "(...)
    L’exécutif annoncera en janvier des « mesures nouvelles », dont un plan « massif » sur la #formation des chômeurs et un soutien à l’#apprentissage, a confirmé lundi soir Manuel Valls sur France 2. « Il est évident que nous devons poursuivre, approfondir nos politiques pour lutter contre le chômage, pour soutenir la compétitivité de nos entreprises, pour redonner de l’espoir », a souligné le Premier ministre dans l’hémicycle mardi.

    Ces annonces concerneront également l’apprentissage et les #emplois_de_service, a déclaré le chef du gouvernement, au lendemain d’élections régionales marquées par des scores records du Front national. « Moi je veux faire sortir mon pays de cette accoutumance pour le chômage. Je veux que la #valeur_travail soit partagée par tous », a-t-il affirmé. (...)

    Le « premier sujet » concerne « la formation des chômeurs », a-t-il expliqué, en s’appuyant sur le fait que le chômage en France concerne « d’abord des chômeurs qui ne sont pas qualifiés ». « Donc Myriam El Khomri, la ministre du Travail, est en train de préparer un plan massif de formation pour les chômeurs », a-t-il indiqué. Le Premier ministre a lié ce plan à la renégociation de la convention sur l’#assurance-chômage, sur laquelle patronat et syndicats doivent se mettre d’accord en 2016.

    « Je le dis aux partenaires sociaux qui vont renégocier la convention sur l’assurance chômage, et là il faudra aller vite », selon M. Valls, qui a évoqué des « contreparties » en échange de la formation. Autre domaine évoqué par le Premier ministre, qui s’est refusé à détailler les mesures précisément : l’apprentissage, un domaine qui concerne les nouveaux conseils régionaux élus dimanche. Lors d’une conférence avec les présidents de région que M. Valls a dit vouloir organiser, « j’attends des régions, quelles que soit leur président, de mettre le paquet » pour la jeunesse et pour l’apprentissage. Le Premier ministre a également dit vouloir « encourager » les emplois de service (#aide_à_domicile, #garde_d'enfants, #jardinage...)

    Réunir régulièrement les présidents de région

    Manuel Valls a par ailleurs annoncé lundi sa volonté de réunir « régulièrement » l’ensemble des présidents de région dans le cadre d’une conférence, notamment pour améliorer les politiques en matière d’emploi. « Je veux mettre en place une conférence qui se réunira régulièrement avec tous les présidents de région », a déclaré M. Valls au 20 heures de France 2, au lendemain du second tour des élections régionales marquées par des scores records du Front national, et où la droite l’a emporté dans sept régions et la gauche dans cinq. (#grande_coalition...)

    Sans préciser à quel moment cette conférence pourrait se réunir pour la première fois, le Premier ministre a estimé que pour enrayer la progression du parti de Marine Le Pen, « il faut changer d’abord les comportements ». « Le gouvernement se doit de travailler avec tous les présidents de régions sur l’emploi, la formation, la révolution numérique, l’apprentissage, sans distinction » d’étiquette politique, a-t-il indiqué.

    Sur ces sujets, « nous pouvons faire beaucoup mieux, et aller beaucoup plus vite pour obtenir des résultats », a-t-il ajouté, précisant avoir avoir déjà contacté « tous les présidents, de droite comme de gauche, qui ont été élus dans l’Hexagone ».

    La percée du #FN : « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »
    http://seenthis.net/messages/439294

    #contrôle_des_chômeurs

  • Après les attentats de Paris, les « faucons » mènent la danse | Le 19 heures de Françoise Fressoz
    http://fressoz.blog.lemonde.fr/2015/11/14/apres-les-attentats-les-faucons-menent-la-danse

    Et forcément, l’exécutif se retrouve sur la sellette. Il a eu beau adopter ces derniers mois toute une série de dispositions pour muscler le renseignement et renforcer la sécurité, il n’échappe pas au procès en angélisme, sans doute parce qu’au lieu de dramatiser la menace terroriste après les événements de janvier, il a encouragé le retour à la normale, en refusant de placer le pays sous tension. Lorsque le 17 janvier à Tulle le chef de l’Etat appelle les Français à « profiter des soldes pour consommer » et faire repartir la croissance c’est clairement le pari de la dédramatisation qui est pris. Au risque de donner l’impression de ne pas avoir vu venir le coup.

    Et c’est précisément sous cet angle qu’attaque Nicolas Sarkozy, en faisant fi de toute la tradition d’union nationale qui entoure d’ordinaire les tragédies de cette ampleur. Se démarquant de ses concurrents à la primaire Alain Juppé et François Fillon, qui sont aussi d’anciens premiers ministres, le chef de l’opposition a attaqué dès samedi matin en réclamant des « inflexions majeures » en matière de sécurité intérieure et de politique étrangère.

    • Des attaques simultanées, une prise d’otages, menées par plusieurs tireurs et au moins un kamikaze : c’est le scénario-cauchemar, que craignaient depuis des mois les services antiterroristes, qui s’est déclenché vendredi soir à Paris. ... leur but est de tenir dans le temps, pour que les médias puissent s’accrocher à l’événement, le diffuser en direct pour un maximum de publicité",...

    • @thibnton, sans doute ais-je je tort de prendre ta remarque au premier degré mais... Un Mac do (un peu trop vide) à Saint Denis, un resto rue de charonne avec des plats du jour à 9,5€, c’est pas hipster at all . Pour ce qui est de la rue de charonne, je connais le coin, ils n’ont pas visé les lieux coûteux, voire carrément luxueux (l’embourgeoisement galope ici depuis la construction de l’Opéra Bastille) qui s’y trouvent. Ils ont assassiné en visant un mode de vie qui est, de façon différenciée certes, celui du #loisir après la semaine de boulot, celui des retrouvailles conviviales, de la conso culturelle (souvent horripilante mais) banale, même si c’était dans une salle appartenant à Lagardère, ce dont ils avaient probablement pas plus à foutre que le #public présent.
      Paris n’est d’ailleurs pas seulement un fief des élites françaises mais aussi une ville très polarisée socialement (80 000 RSAstes, 250 000 titulaires de la CMU, etc.).

    • Tu as raison @colporteur, merci pour les précisions, je faisais plutôt référence à la rue Bichat et au resto « Le petit Cambodge », mais tellement de lieux ont été touchés en même temps… Dans tous les cas, comme on dit, "RT are not endorsement" et je note également cette phrase dans l’article de Fusion :

      This is not the side of Paris seen by tourists or business travelers; rather, it’s an area where actual Parisians and people from the banlieues hang out and mix together. They might have gentrified, yet these neighborhoods have retained their proletarian and ethnically-mixed flavor. That whiff of authenticity is part of the neighborhood’s attraction for Parisian Bobos, as they call themselves. The banlieues are the cities and housing projects surrounding Paris, where most of the French youth of immigrant descent live (contrary to popular imagination, the banlieues are far from desolate ghettos, “no-go zones” or breeding grounds for jihadists: they are difficult yet vibrant and dynamic places).

    • Poster ici tempérerait l’inévitable sidération ? Pas regardé les suites. Répondu à quelques demandes de nouvelles.
      On verra quand et comment les autorités nous annonceront les avancées de l’enquête, les perquises et arrestations (les G-à-V seront tenues secrètes ou claironnées ?). Le traitement médiatique d’hier a été fort policé par rapport à celui de janvier.
      Sinon, la rue Bichât c’est au moins deux mondes, celui de la branchitude de jeunes et moins jeunes, salariés et free lance du quaternaire d’un côté, venus s’installer aux abords de République, le long du canal Saint Martin (nos docklands à nous, façon Amélie Poulain revisité dans la béatitude du fun obligatoire) avec leurs lieux de loisirs, comprenant même une certaine gratuité (les bords de canal où s’installent ces gens, munis de leurs propres victuailles et boissons) et d’autre part (vers la rue du fbg du temple), un reste d’habitat prolo et immigré, dont des taudis.
      Certes, je pige pas bien les moeurs de ces « nouveaux parisiens » dont certains sont pas si thunés, parfois stagiaires, souvent précaires même si lorsqu’ils sont employés ou prestent, ils peuvent être « bien payés », et qui raquent des loyers exorbitants et paraissent claquer un blé monstre en fringues, troquet, restos et autres sorties. Ce pouvoir d’achat ostentatoire excite l’envie, et un chouïa de haine de classe. Mais ça reste très surprenant, comment font-ils ? Voulais voir le différentiel du revenu médian parisien avec d’autres revenus médians locaux (étant bien en dessous quoi qu’il en soit) pour me figurer une peu mieux la chose, et puis n’ai pas cherché.

      Quant au petit Cambodge, j’ai regardé où ça en est sur le net, ce n’est pas si cher que ça, vu ce qui se pratique à Paris. Une success story porté par la dynamique du quartier. Je me souviens y avoir mangé une fois il y a fort longtemps avant qu’ils s’installent là où ils se sont fait mitrailler hier.

      Avec la militarisation de Paris, la manif prévue demain avec les migrants évacués hier matin par la police de République sera probablement interdite. Aujourd’hui on es déjà privé de piscines, bibliothèques, cours... vais voir si le marché a bien lieu, histoire de goûter peut-être une autre salade que celle de l’état d’urgence.

    • Face au « terrorisme », nous - occidentaux en général, et, ces jours-ci, français en particulier - avons surtout un vrai problème de #nombrilisme.

      « notre mode de vie » (dans les commentaires ci dessus), « nos libertés », « nos valeurs » (plus généralement ailleurs dans les média).

      Ben voyons.

      Comme si ces mêmes modes de vie, valeurs, liberté, valaient et avaient jamais valu aussi pour les non européens. Comme si les non-occidentaux avaient pu jouir de similaires - ou seulement de pouvoir vivre en paix là où ils se trouvaient sans être envahis, colonisés, expropriés, exploités, exterminés ou réduits en esclavage - tandis que les occidentaux élaboraient glorieusement ces valeurs sur le dos du reste du monde, pour leur usage exclusif.

      Ce ne sont pas ses « valeurs », son « vivre ensemble » (entre nous, hein), sa « démocratie » et j’en passe et de plus éculées qui sont attaquées : ce sont plus sûrement quelques bribes des pratiques habituelles de l’occident qui lui reviennent désormais à la figure chez lui, à la maison.

      Le temps de l’innocence coloniale est terminé. La brutalité des attaques, leur irruption dans nos petites vies est assurément sidérante, et dramatique. Mais jouer les innocents, les non-concernés, les surpris n’est plus de mise.

    • Le Monde a décidé de publier le nom [des morts] quand leur disparition a été confirmée par un membre de la famille ou leur employeur. Cette liste a vocation à évoluer.

      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/15/guillaume-quentin-marie-les-victimes-des-attentats-du-13-novembre_4810428_48

      Cela donne une idée, vague, des appartenances sociales, déformée par les coutumes en vigueur, personne ne sera désigné par un employeur ou une famille comme chômeur ou chômeuse, on dira plutôt une qualification que la fonction réellement exercée qui dirait quelque chose du revenu disponible, par exemple. Sans compter que ce sont ici les familles qui ont de l’estime pour ce journal et ce qu’il représente qui donneront leur accord à ces mentions.

      Pour @lundimatin
      http://seenthis.net/messages/428725

      Il n’y a pas à défendre « la France » – c’est quoi déjà, « la France » ? -, Paris, les branchés, le foot ou le rock parce qu’ils ont été frappés. La Une de Libé sur les attentats n’efface en rien celle qui était annoncée initialement, et qui portait curieusement sur le chancre social et humain que sont les hipsters dans le cœur des métropoles, et plus particulièrement de Paris. La sorte de coup d’État émotionnel qui a voulu, en janvier dernier, faire de Charlie Hebdo « la France » ne parviendra pas, cette fois, à imposer l’identification à une certaine forme de vie métropolitaine. La petite-bourgeoisie cognitivo-communicationnelle, l’éclate, la drague, le salariat branché, l’hédonisme du trentenaire cool, n’arriveront pas à se faire passer pour « notre mode de vie », « nos valeurs », ni même pour « la culture ». C’est une certaine forme de vie, comme il y en a tant d’autres dans cette époque, dans ce pays, et qui ne suscite pas que de la tendresse. L’instrumentalisation des attentats par certains propagandistes afin d’assurer l’hégémonie morale de cette forme de vie-là ne peut que contribuer à la rendre haïssable.

      Etat d’urgence
      http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-etat-d-urgence-2015-11-16

      Samedi, dans l’urgence, quatre reporters des Pieds sur Terre sont descendus en bas de chez eux, à Lyon, Saint-Denis, et Paris Xe. Ils racontent.

    • ... « Autant la deuxième gauche m’a inspiré sur le social, autant je considère que son rapport à l’État reste très complexé. Je me suis interrogé sur le rôle de l’État, et c’est pour cette raison que je me tourne, plus jeune, vers Jean-Pierre Chevènement », confie l’intéressé à Marianne, qui publie cette semaine les bonnes feuilles de l’ouvrage.
      Une proximité idéologique entretenue pendant deux ans
      Emmanuel Macron, qui aurait voté pour l’ancien ministre de l’Intérieur au premier tour de la présidentielle de 2002, dresse-t-il un portrait pour le moins élogieux du fondateur du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), qui prône désormais l’émergence d’un « mouvement d’idées » allant de Mélenchon à Dupont-Aignan : (...).

    • On avait eu « Emmanuel Macron fait fantasmer les françaises »
      http://www.closermag.fr/people/politique/emmanuel-macron-fait-fantasmer-les-francaises-494692

      Aujourd’hui c’est le titre de une et la double page centrale du Monde qui érotise le personnage par un papier évidemment sous #paywall puisqu’il est fort bien documenté : la #banque comme preuve de l’aptitude à #gouverner l’incertain, la #Ville_de_Paris comme stage probatoire à l’intégration des plus hauts rouages de l’état central, #patronat progressiste et #deuxième-gauche, ou comment -à l’instar de ce que fut le rôle du CERES dans l’intégration du productivisme PCF au « programme commun » - même dans l’État, c’est depuis des marges que de nouvelles centralités émergent, etc.
      Le fantasme Macron
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/12/le-fantasme-macron_4807749_823448.html

      À l’occasion des régionales, Valls vient de lancer publiquement une version prototypique de la #grande_coalition qui viendra sauver la démocratie et l’état républicain (à "l’autorité [...] par définition émancipatrice, libératrice" , Valls) - du FN et du chaos. Ce papier du Monde sur Macron montre que le PS reste disponible pour prendre en charge la défense du capitalisme et sa gestion. Ce qu’il a su faire depuis 1981, avec un brio que la droite de droite ne peut que lui envier.
      Il s’agit pour incarner cette politique de fabriquer une figure individuelle. Ça se bouscule au portillon, et rien n’est joué, le sort pourrait y compris favoriser un quelconque éléphant (Aubry ou autre), mais la carte de la nouveauté, jouée avec Montebourg comme elle le fut avec Tapie durant les 80’, se doit d’être utilisée.
      Quelques extraits de de ce papier ci-dessous. Si vous trouvez un fichier en ligne, ça vaut le coup, c’est bien un #article_de_référence, à la hauteur de la tradition de ce #journal_officiel_de_tous_les_pouvoirs...

      Le banquier Peyrelevade :

      Si Marine Le Pen arrive au second tour, le nouveau président de la République, qu’il soit de droite ou de gauche, devra « ouvrir ». Emmanuel pourrait alors devenir une des personnalistés de la recomposition."

      L’ex-pédégé de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa :

      « une coalition rassemblant la gauche de la droite et la droite de la gauche avec Juppé à l’Élysée et Macron à Matignon » ?

      Henri Beffot, banquier :

      Il est celui dont #Le_Siècle a toujours rêvé, homme de gauche faisant une politique de droite, jeune rassurant pour les vieux." [Et le Monde d’assurer la promo :] « il possède les codes de la jeunesse mondialisée »

      Selon Cambadélis

      «une start-up», [ il] «incarne la gauche post-historique, pro-business et sociétale».

      Le Monde

      "Sa tactique est rodée : à intervalles réguliers comme pour "installer une petite musique" , il touche à l’un des tabous de la #gauche. Puis fait silence devant l’émoi qu’il suscite, mais ne se dédit jamais."

    • A droite, le fantasme d’un rapprochement avec le centre gauche
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/03/19/2017-ou-le-fantasme-de-la-recomposition-politique_4886126_823448.html

      Pour l’instant, c’est une petite musique qui se fredonne mezza voce. Soucieuse de ne pas fâcher ses électeurs avant la primaire, la droite ne le claironne pas mais une partie de ses dirigeants a un fantasme : et si 2017 était l’année de la recomposition politique ? Et si le contexte politique – montée du FN, angoisse terroriste, écartèlement de la gauche – offrait l’opportunité de constituer une majorité franchement ouverte au centre, mais aussi aux personnalités sociales-libérales de la gauche ?
      Ce fantasme n’est pour le moment qu’une tentation difficilement avouable mais certains n’hésitent plus à rêver tout haut. « La société a tellement évolué que l’on n’est plus sur le modèle gauche-droite des années 1980. Il y a maintenant des conservateurs d’un côté et des réformateurs de l’autre », estime Christian Estrosi, figure de la droite dure convertie au compromis depuis son élection, en décembre 2015, à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, face au Front nationale et grâce aux voix de gauche.
      Ses propos font écho à l’idée, formulée par Manuel Valls, d’une « maison commune de tous les progressistes ». Ils ravivent l’éternel combat de François Bayrou et d’une grande partie des centristes. « Au soir du premier tour de la présidentielle, celui qui sera face à Marine Le Pen – ce qui est la probabilité la plus forte – aura la responsabilité historique de faire émerger cette force politique centrale, regroupant tous les modernes dans un même parti politique », affirme de son côté Hervé Morin.

      Hervé Morin appelle à « un rassemblement, qui irait de Valls à Sarkozy ou de Macron à Juppé »
      http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/03/18/herve-morin-appelle-a-un-rassemblement-qui-irait-de-valls-a-sarkozy-ou-de-ma

  • La Tribune - Edition Quotidienne du 11-09-2015 - Grèce : les créanciers imposeront-ils une grande coalition ?
    http://www.latribune.fr/edition-quotidienne/11-09-2015/focus/grece-les-creanciers-imposeront-ils-une-grande-coalition-2199.html

    Le débat avant l’élection du 20 septembre a été relativement terne, alors que Jean-Claude Juncker a, à nouveau, menacé le pays en cas de non-respect du mémorandum. Les créanciers cherchent à imposer une grande coalition.

    Réservé aux abonnés, mais l’article est lisible ici http://www.pressreader.com/france/la-tribune2576/20150911/281573764474432/TextView

    Le sentiment que la messe était dite a prévalu. La politique du pays est définie par le mémorandum.

    #la_messe_est_dite

  • « L’Europe doit abandonner l’euro »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/03/02/l-europe-doit-abandonner-l-euro_4585513_3232.html

    W.Streeck, tribune du Monde, 2/03/2015

    Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs

    #euro #Syriza #Grèce #Europe

    • C’est de début mars, mais je voulais l’archiver. Voilà :

      Si tout se passe bien, nous assistons au commencement de la fin de l’union monétaire européenne. « Si l’euro échoue, l’Europe échoue », disait Angela Merkel. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse. L’euro est en train de détruire l’Europe. Si l’euro échoue, il se pourrait quand même que l’Europe finisse par ne pas échouer. Ce n’est pas certain : les blessures qu’a causées l’union monétaire sont trop profondes.

      Avec l’arrivée au pouvoir en Grèce du parti de gauche Syriza, en alliance avec un parti groupusculaire d’extrême droite, le projet monstrueux consistant à greffer une monnaie commune à des sociétés ayant des économies différentes semble devoir connaître la fin qu’il mérite.

      On en avait pourtant fait, des tentatives ! On avait commencé par installer à la place des gouvernements élus des technocrates issus des bureaucraties financières privées et publiques, mais les peuples ingrats les ont renvoyés chez eux. L’ère de la docilité européenne est ainsi révolue : les institutions démocratiques ont rejeté les implants bruxellois. Et cela va continuer : en Espagne, le parti frère de Syriza, Podemos, enverra aux pâquerettes le Partido Popular.

      Personne ne peut savoir ce qui va sortir des négociations que l’on vient d’entamer. Syriza a des avis divergents quant à savoir si la Grèce doit rester ou non dans l’euro. Beaucoup de choses sont possibles. De l’autre côté, l’Italie et l’Espagne jurent qu’elles soutiennent la politique commune de « réforme » et de « sauvetage » – mais il est clair qu’elles réclameront pour elles les concessions que négociera la Grèce. Cela va coûter très cher au Nord. Syriza en chien démineur, chargé de repérer jusqu’où l’Allemagne est prête à aller pour préserver la cohésion de l’union monétaire ?
      Restrictions humiliantes

      Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs. En menant à bien l’assainissement fiscal de la Grèce, puis celui, dès lors inévitable, des autres pays débiteurs, on n’aura rien gagné.

      Même si l’économie grecque se stabilisait à son niveau actuel, les gigantesques disparités que les « réformes » ont fait naître entre l’Europe du Nord et du Sud persisteraient, et cela vaudrait aussi pour l’Italie et pour l’Espagne si elles se rendaient « compétitives » au sens où l’entendent les normes de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’Union européenne (UE).

      On réclamerait alors des compensations par redistribution ou par « relance » de la croissance, sous forme de crédits ou d’aides structurelles relevant de la politique régionale, ou du moins le rétablissement des relations telles qu’elles étaient avant la crise et le sauvetage : un conflit de redistribution déplacé au niveau des relations entre Etats. Et cette revendication, c’est à l’Allemagne qu’on l’adresserait, en même temps qu’à quelques pays de plus petite taille, comme les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande – la France intervenant alors comme « médiateur ».

      Ainsi débuterait un conflit durable qui provoquerait l’éclatement de l’Europe. L’Allemagne, le Nord, ne pourraient échapper aux négociations prévisibles. On peut s’attendre à ce que les bailleurs considèrent que les paiements qui leur sont réclamés sont trop élevés tandis que les pays bénéficiaires jugeront que l’argent ne coule pas assez, et seulement au prix de restrictions humiliantes de leur souveraineté.

      Ce conflit structurel existera tant que l’union monétaire subsistera. Si celle-ci ne se brise pas sur le conflit en question parce que les gouvernements s’accrochent obstinément à leur « expérimentation frivole » ou si le secteur allemand de l’exportation croit devoir s’accrocher jusqu’à la victoire finale à son « idée européenne », alors cet idéalisme provoquera l’éclatement de l’Europe. Mettre un terme, dès que possible, à l’union monétaire sous sa forme actuelle est donc avant tout dans l’intérêt, sinon économique, du moins politique de l’Allemagne.

      Haïe

      Dans les pays de l’espace méditerranéen, y compris en France, l’Allemagne est aujourd’hui plus haïe qu’elle ne l’a jamais été depuis la seconde guerre mondiale. L’injection financière de la BCE en janvier n’a eu qu’un seul effet certain : le sentiment de triomphe qu’a provoqué dans le sud de l’Europe la défaite allemande au conseil de la banque. Le héros de l’Italie s’appelle Mario Draghi, parce qu’on considère qu’il a pris les Allemands par la ruse et les a humiliés.

      Le dévalement européen de l’Allemagne est en bonne partie un héritage à long terme de cet « Européen passionné » qu’était Helmut Kohl. Quand des accords menaçaient d’échouer en raison d’un désaccord sur la répartition des frais, Kohl se montrait toujours disposé à payer la facture. Ce qui peut avoir été dans l’intérêt de l’Allemagne pour des raisons historiques, le folklore politique l’a porté au compte de convictions personnelles de Kohl, mais cette attitude a suscité des espoirs qui sont allés au-delà de son mandat.

      Pour les successeurs de Kohl de tous bords, les intérêts de l’économie exportatrice allemande et de ses syndicats justifieraient à eux seuls qu’ils fassent tout en vue de répondre à ces attentes et, le cas échéant, qu’ils financent seuls la cohésion de l’union économique européenne. Or cela, ces héritiers n’en sont plus capables.

      L’approfondissement du processus d’intégration, souhaité par nombre de bons Européens, a eu pour conséquence sa politisation et la naissance d’une opinion publique qui a mis un terme au « consensus permissif » sur la politique européenne d’intégration.

      Contrairement à ce que l’on expliquait, la vie publique européenne ne s’est pas installée sous forme de politique intérieure, mais d’une politique extérieure dans laquelle dominent les conflits entre Etats et où l’objectif d’une union sans cesse plus étroite, auquel on ne prêtait jadis qu’une attention secondaire, est devenu de plus en plus contesté. Au sein de l’union monétaire, les indispensables subventions d’intégration ont atteint un tel niveau qu’elles dépassent largement les possibilités de l’Allemagne.

      On peut considérer que le gouvernement Merkel serait volontiers disposé à faire payer un prix très élevé à ses contribuables pour imposer son « idée européenne » d’un marché intérieur supranational sans dévaluation pour les machines et les automobiles allemandes, et l’on peut en dire autant, même si c’est pour des raisons en partie différentes, de l’opposition rassemblée au Bundestag. L’émergence en 2013 du parti anti-euro AfD dans la politique intérieure allemande ne l’a toutefois pas permis.

      Catastrophe géostratégique

      Comme le consensus permissif a lui aussi toujours été lié à un système où tout ce qui devait servir l’intégration n’était pas connu du public, on pourrait continuer à travailler pour dissimuler les concessions allemandes dans de quelconques galeries technocratiques creusées en profondeur, ce à quoi se prêterait en particulier très bien la BCE. Mais cela aussi est devenu impossible avec les élections en Grèce.

      Les tiraillements auxquels on peut s’attendre autour du « programme de croissance », des remises de dettes et de la mutualisation des risques, d’une part, des droits d’entrée dans les gouvernements, de l’autre, se dérouleront sous l’impitoyable lumière de l’opinion publique, sous les cris d’alarme ou de triomphe, selon la situation, de l’AfD en Allemagne et de presque tous les partis dans les pays débiteurs.

      L’union monétaire a réduit à néant la politique européenne allemande et les succès qu’elle avait obtenus au fil de longues décennies. Si nous ne faisons pas attention, elle peut aussi à présent avoir des conséquences catastrophiques sur le plan géostratégique. La Russie est prête à accorder à la Grèce les crédits qui lui seraient refusés par l’UE.

      La même idée pourrait s’appliquer en cas de faillite de l’Etat grec ou si ce pays était exclu de l’union monétaire européenne. Si l’on en arrivait là, on se retrouverait face à une asymétrie aussi spécifique qu’unique : de la même manière que l’UE, encouragée par les Etats-Unis, tente de mettre un pied en Ukraine, la Russie pourrait travailler à établir en Grèce une tête de pont vers l’Europe de l’Ouest.
      L’instant de vérité

      Chacune des deux parties se verrait alors contrainte de remplir un puits sans fond dans la zone d’influence de l’autre (les Grecs auraient ici motif de s’étonner que Bruxelles, Berlin et compagnie aient encore de l’argent pour une Ukraine largement oligarchique, mais pas pour une Grèce dirigée par un gouvernement de gauche). De la même manière que l’Ouest a voulu étendre son emprise en direction de Sébastopol, avec son port militaire russe vers les mers chaudes, la Russie pourrait vouloir pousser la sienne vers l’Egée, espace de manœuvre de la 6e Flotte des Etats-Unis. Ce serait un retour aux conflits géostratégiques de l’après-guerre, qui virent, en 1946, l’intervention des troupes britanniques dans la guerre civile grecque.

      L’instant de vérité est arrivé pour une politique d’intégration européenne qui a échappé à tout contrôle, dont le moteur est le capital financier. Pour que l’Europe ne se transforme pas en un marécage d’incriminations réciproques entre nations, avec des frontières ouvertes et en courant à tout moment le risque d’être submergée de l’extérieur, il faut démanteler ce monstre qu’est l’union monétaire.

      Le démantèlement doit se dérouler sur la base du contrat social, avant que l’atmosphère ne soit trop empoisonnée pour cela. Comment s’y prendre : voilà ce dont on doit débattre. Il faut permettre aux pays du Sud une sortie en douceur, peut-être au sein d’un euro du Sud qui n’exigera pas de leur part des « réformes » détruisant leurs sociétés.

      Quant à ceux qui, au début de l’union monétaire, leur ont fait l’article en leur promettant qu’ils pourraient jouir sans fin des crédits issus des subprimes, ils doivent le payer, tout comme ceux qui savaient de quoi il retournait et n’ont rien dit. Au lieu de l’étalon-or de fait que l’on utilise dans le rapport avec l’Europe du Nord, il faut mettre en place un régime monétaire qui permette la flexibilité tout en excluant l’arbitraire. Les économistes sont de plus en plus nombreux à le réclamer, et l’on compte parmi eux des poids lourds comme l’Américain Alan Meltzer. Nous devons faire ce qui est nécessaire – non pas pour sauver l’euro, mais pour sauver l’Europe (Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni).

      Wolfgang Streeck (Sociologue de l’économie et professeur à l’université de Cologne

    • Merci !
      Suis en train de lire son Du temps acheté, la crise sans cesse ajournée du #capitalisme démocratique sur le passage de l’état- fiscal à l’#état_débiteur, qui comporte pas mal de notations intéressantes (malgré le démocratisme un peu creux de l’auteur : "opinion publique, « citoyen », et toute la camelote associée). Amusé de voir les gvts de « #grande_coalition » décrits comme les plus fonctionnels pour obvier à l’illégitimité de la représentation politique et assurer la confiance_des_marchés (l’état débiteur est tributaire du citoyen -isolé et conduit à l’#abstention faute de pouvoir peser par le vote - et l’émergence d’un « peuple des gens du marché », comme le définit l’auteur). L’union européenne fait directement penser à cela, comme le cas allemand, et demain le Grec (?) où déjà pas mal de Pasok a intégré Syriza avant des alliances post électorales à venir. La crise radicale du PS français a des chances de se régler de la même façon. Malgré le bipartisme imposé par une constitution présidentialiste.
      #aide-en-tant-que-punition dit #Wolfgang_Streeck, une punition administré par une politique de la #dette qui est #interétatique. Le constat ressassé de l’"impuissance de l’état" est mis en en cause par l’existence de ce nouveau pouvoir des états.

      Ai bien aimé les passages où il renvoie dos à dos les caricatures nationalistes (Grecs et métèques sont des feignants à rédimer, Merkel et Allemagne, les nouveaux « nazis » de l’Europe), un type de vision destinées ( de Sapir à Mélenchon) à louper le pouvoir interétatique

      A-t-on accordé assez d’attention aux propos de Varoufakis indiquant que la « crise grecque » prélude à une (contre) réforme de l’#état-providence français ? A une homogénéisation de fait de la « politique sociale » européenne qui réinitie l’axe franco-allemand ?

  • Crise grecque : le poison français - regards.fr
    http://www.regards.fr/des-verites-desagreables-par/article/crise-grecque-le-poison-francais

    Une lecture française laisse à penser que l’Allemagne contraint des partenaires européens trop faibles pour lui tenir tête. C’est une erreur d’analyse, doublée de la tendance cocardière à assigner à la France le beau rôle en Europe qu’elle n’a pas – et n’a d’ailleurs jamais eu. La Troïka n’agirait pas de la sorte contre la Grèce si elle ne bénéficiait pas du soutien inconditionnel des États-membres, dont la France en premier lieu.

    Certains parlent volontiers d’un "poison allemand", mais omettent de mentionner le "poison français". Pourquoi les gouvernements nationaux acceptèrent-ils de prêter des sommes aussi substantielles à la Grèce en 2010, alors qu’elle était en faillite ? La BCE a racheté les dettes de l’État grec afin de protéger les banques allemandes et françaises qui avaient investi un capital énorme en Grèce. Trichet a prêté de l’argent public à un État insolvable pour couvrir les pertes des banques françaises.

    Quand Christine Lagarde a déclaré vouloir conduire une conversation « entre adultes » (dans une attaque condescendante à l’encontre de Yanis Varoufakis, le ministre des Finances grec), elle a semblé oublier que son compatriote Trichet s’était conduit avec la plus grande légèreté il y a quelques années. Les "réformes structurelles" du FMI (privatisations en cascade, réduction drastique des salaires et des pensions) n’avaient aucunement l’ambition de remettre à flot l’économie grecque. Le FMI se comporte comme un créancier qui tente par tout moyen de recouvrir l’argent prêté.
    Le dépeçage cynique de l’économie grecque

    L’économiste James Galbraith a participé aux audiences dans le cadre de l’enquête sur la dette grecque [1]. Philippe Legrain, conseiller du président de la Commission José Manuel Barroso, a reconnu que le FMI, alors sous la direction de Dominique Strauss-Kahn, avait prêté de l’argent à un État insolvable, au lieu de restructurer la dette grecque. Galbraith observe qu’en tant que candidat putatif à la présidence de la République, Strauss-Kahn ne voulait pas qu’on puisse lui reprocher d’avoir laissé des banques françaises faire faillite.

    Christine Lagarde, présidente du FMI, vient de refuser d’accorder un délai supplémentaire à la Grèce pour le remboursement d’une tranche de la dette. Au même moment, Lagarde déclarait que le FMI pourrait prêter de l’argent à l’Ukraine, même si ce pays n’était pas en mesure d’honorer sa dette. Le parti pris du FMI, acteur politico-économique, est flagrant.

    On le voit, la thèse du "poison allemand", au relent nationaliste, est aussi simpliste qu’inexacte. Il ne s’agit pas d’exonérer Angela Merkel de sa politique hostile aux intérêts et à la dignité du peuple grec, mais de constater que le "poison français" a été, dans cette affaire, tout aussi virulent. Trichet, Strauss-Kahn, Lagarde, Sarkozy, Hollande et Pierre Moscovici, commissaire européen en charge des affaires économiques, ont, tout autant, été les architectes cyniques du dépeçage de l’économie grecque. L’ordolibéralisme en Europe n’est pas un problème allemand, mais un problème franco-allemand. C’est, de manière générale, celui des élites politiques et économiques en Europe.

    #PS #Grande_coalition #FMI #dette #Grèce