#lee_lakeman

  • #Lee_Lakeman, à la Bibliothèque publique de Vancouver, le 10 janvier
    https://tradfem.wordpress.com/2019/01/13/lee-lakeman-a-la-bibliotheque-publique-de-vancouver-le-10-janvier

    Notes ayant guidé mon allocution à la Bibliothèque publique de Vancouver en appui aux propos de Meghan Murphy, des féministes et du féminisme

    C’est super que vous vous soyez rendues ici et que vous ayez pu entrer. C’est la victoire de la soirée.

    Pour montrer à ceux qui ont pris le contrôle de notre bibliothèque et de notre débat public que nous ne nous laisserons pas exclure ou tenir à l’écart.
    La deuxième victoire consiste à avoir la discussion qu’ils tentaient d’entraver et pour laquelle nous sommes venues.
    Mais il est également important de replacer cette réalisation et cette discussion dans sa juste perspective :

    le meurtre de femmes, c’est-à-dire surtout le meurtre d’épouses et de femmes prostituées, par des hommes se poursuit au moment même où nous parlons
    la violence faite aux femmes et encore plus souvent aux femmes appauvries ou racisées continue d’être sans conséquences sociales pour ces hommes
    le harcèlement par les hommes se poursuit, allant jusqu’au meurtre de femmes, en particulier de femmes autochtones qui sont forcées de vivre dans le domaine public en raison de la pauvreté et du manque de soutien social comme du transport en commun et des écoles publiques locales
    tout comme se poursuit le harcèlement constant des hommes à l’endroit des femmes qui tentent d’utiliser leurs droits et privilèges légaux pour prendre leur place dans les institutions publiques et la vie politique… ce dont Hannah Arendt parle comme étant la nature même de la vie publique ;
    les récentes campagnes menées par des femmes victimes de violence masculine et leurs représentantes féministes pour réclamer des comptes à des hommes comme Jian Ghomeshi n’en sont encore qu’à leurs premiers balbutiements et ont jusqu’à présent été freinées plutôt qu’aidées par des procédures judiciaires, par la police et les tribunaux ainsi que par les médias commerciaux et par les médias sociaux.

    Traduction : #Tradfem
    Version anglaise : https://tradfem.wordpress.com/2019/01/12/lee-lakeman-speaks-at-the-vancouver-public-library-january-10

  • #Lee_Lakeman : Solstice 2018
    https://tradfem.wordpress.com/2019/01/04/solstice-2018-lee-lakeman

    C’était peut-être les vents d’hiver de la veille, ceux qui ont poussé les traversiers en les berçant jusqu’au rivage et retenu les voyageurs sur cette rive de la mer des Salish, les vents qui pliaient les conifères, pas comme les garçons de Frost faisaient fléchir les bouleaux vers le sol*, mais en arrachant cruellement toutes les branches non assurées et faisant peur à tous les êtres réfugiés au-dessous, le vent qui amenait sept corbeaux à planer au-dessus de ma cour et me supplier pour des arachides comme s’il existait une chance que je puisse les apprivoiser. Ou était-ce la force de la lune grandissant jusqu’à sa plénitude globale de ce soir qui nous l’a rappelé ? Mais nous savons, nous savons, nous savons, les colibris d’Anna, ce petit couple qui travaillait dans mon jardin d’hiver malgré ce vent, et je sais, nous savons, qu’avec l’aube silencieuse qui suit cette longue nuit, la précieuse lumière de la promesse revient.

    Tout l’hiver, les bombes continuent à tomber sur la Syrie et les Yéménites meurent de faim et une jeune fille demeure mal habillée sur la rue Fraser pour faire face à l’odeur maladive de la bouche et aux mains froides d’un étranger avide moins brutal que son père, et la Méditerranée, autrefois si belle, noie l’espoir des Africains et les corps de leurs enfants. Même si les vents ont été cléments à notre égard et que les morts de cet hiver ne sont pas les nôtres. La mort lente d’un oiseau ou d’une souris captive de la cheminée, tout au long de la longue journée, heurtant de moins en moins souvent à l’intérieur du mur de ma cuisine, martelant mes insuffisances, était, bien que pénible, pas encore ma propre mort.

    Le désespoir qui a glissé sous la porte avec l’hiver et qui s’est répandu sur les planchers jusqu’à s’écouler d’hier à demain sur l’horloge ne peut être repoussé qu’avec l’éternel balai, le dur travail de la beauté et l’espoir naturel de l’humilité.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale affichée sur la page FB de Lee Lakeman

  • Rape Relief c. Nixon, la transphobie, et l’importance des espaces réservés aux femmes : une entrevue avec #Lee_Lakeman
    https://tradfem.wordpress.com/2018/05/27/rape-relief-c-nixon-la-transphobie-et-limportance-des-espaces-res

    Meghan Murphy : Pouvez-vous me résumer toute cette affaire ?

    Lee Lakeman : C’est arrivé il y a environ 15 ans maintenant… Ce qui s’est passé, c’est qu’un transsexuel HtF, Kimberly Nixon, dont nous ne savions pas au départ le statut, s’est présenté à une de nos sessions de formation. C’est une chose facile à faire parce que Vancouver Rape Relief & Women’s Shelter a une politique assez ouverte sur qui peut s’y inscrire : nous avons trois questions basiques ; si vous réussissez ces trois premières questions, qui démontrent essentiellement que vous êtes prête à apprendre, alors vous êtes la bienvenue dans le groupe de formation. Mais à ce moment-là, il y a plusieurs années, il était assez évident pour tout le monde que ces sessions étaient réservées aux femmes.

    Donc, quand cette personne s’est présentée au groupe de formation (je n’étais pas là), les trois femmes qui étaient en service l’ont identifiée comme ne vivant pas en tant que femme ou n’ayant pas toujours vécu en tant que femme. L’une d’elles a pris Nixon à part et lui a demandé poliment : « Depuis combien de temps vivez-vous en tant que femme ? » Elle lui a ensuite expliqué que nous avions une conviction partagée selon laquelle les femmes naissent dans des circonstances d’oppression et qu’elles sont façonnées chaque jour de leur vie à compter de leur naissance en étant étiquetées filles et femmes, et donc traitées comme des filles et des femmes, et que c’est l’expérience que nous utilisons toujours pour parler aux victimes de viol et aux femmes agressées lorsqu’elles se présentent chez nous. C’est le socle commun dont nous nous servons pour établir avec elle une relation de paires.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2012/05/14/rape-relief-v-nixon-transphobia-and-the-value-of-women-only-space-a

    #femmes_battues #trans_HtF #Canada #Vancouver #féminisme

  • Discussion collective : Le mouvement #MoiAussi a été une démonstration audacieuse de la réalité de la violence masculine contre les femmes, mais quelle sera notre prochaine étape ?
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/09/le-mouvement-moiaussi-a-ete-une-demonstration-audacieuse-de-la-re

    #Meghan_Murphy : Bien que j’aie généralement critiqué ce qu’on appelle parfois le « clic-activisme », j’ai trouvé les messages #MoiAussi des femmes très émouvants et courageux. Quelles sont vos impressions sur les conversations et les messages suscités par ce hashtag au cours des deux dernières semaines ?

    #Finn_Mackay : Moi aussi, je les ai trouvés émouvants et courageux. Je pense qu’il est toujours utile de briser la honte et la stigmatisation imposée que les agresseurs, aidés et encouragés par la société, transposent sur les victimes de ces crimes au lieu de les vivre eux-mêmes. C’est un exemple du meilleur que l’on puisse attendre des médias sociaux, car dans ce cas, le mouvement sert à unir les femmes et à démontrer l’étendue énorme du harcèlement sexuel et des agressions.
    #Lee_Lakeman : Même si le nombre et la diversité des femmes à s’être exprimées au-delà des barrières de classe et de race sont impressionnants, la solidarité est touchante, et l’histoire de ce mouvement est intéressante, je trouve tout de même cela très déconnecté des effets vécus dans la vie réelle.

    #Keira_Smith-Tague : Je suis sceptique quant à l’utilisation des hashtags et de l’activisme Internet en général, pour tout programme de changement social, mais j’ai été aussi surprise de voir à quelle vitesse et en quelle quantité des femmes se sont ralliées à #MoiAussi et ont porté le mouvement. Il est logique pour moi que les femmes expriment maintenant en masse leur indignation sur Internet. Le discours public sur la violence masculine envers les femmes n’a cessé de croître au cours des dernières années. Je pense à quelques-uns des soulèvements majeurs, comme ceux de l’Inde suite au viol collectif et au meurtre commis à Delhi en 2012, aux féministes latino-américaines du mouvement #niunamenos (pas une seule de plus !) contre le féminicide et aux Marches mondiales des femmes du début de cette année. Ce sont autant de réponses des femmes qui ont contribué à un changement majeur dans la sensibilisation du public à l’enjeu de la violence anti-femmes. Je pense que nous avons créé plus d’espace pour que les femmes individuelles aient moins peur de briser le silence à propos de leurs propres expériences. Ce qui m’inquiète au sujet des messages de #MoiAussi, c’est leur caractère limité à Internet, qui engendre une individualisation et une aliénation les unes des autres, et c’est la dernière chose dont nous avons besoin en ce moment.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/10/30/metoo-bold-demonstration-reality-male-violence-women-next

  • Lee Lakeman : « Nous vivons présentement un soulèvement d’envergure »
    Entrevue avec Jess Martin

    https://tradfem.wordpress.com/2015/12/21/lee-lakeman-nous-vivons-presentement-un-soulevement-denvergure

    Jess : Alors, comment procède-t-on à la construction de ces collectifs ? Où commencer ? Vaut-il mieux vous impliquer dans une instance préexistante ou s’assembler autour d’un enjeu particulier ?

    Lee : Je pense que l’on a besoin d’une certaine affinité les unes pour les autres, une cause commune, et une certaine pratique partagée. À Rape Relief, ce qui a sauvé notre peau à plusieurs reprises comme collectif (quand on était piégé par des disputes intestines) était qu’il nous fallait toutes répondre au téléphone. Donc, nous avions ce que Chris Hedges appelle un impératif moral. Nous n’allions pas abandonner la ligne téléphonique d’urgence. Cet engagement partagé à l’égard de la femme que nous ne connaissions pas nous a permis de demeurer un collectif pertinent et important.

    Il faut être robustes. Il faut être engagées. Plus il y a de collectifs, mieux c’est, et l’idéal, c’est quand ils se chevauchent – quand il y a des femmes au sein de votre groupe qui appartiennent à deux ou trois collectifs différents, cela augmente leur capacité de se parler entre elles.

    [...]

    Lee : [...] Nous savons déjà que sensibiliser les gens est très important pour nous, que l’action directe est très importante pour nous, que nous avons pratiqué un lobbying assez professionnel et que le renforcement de coalitions larges faisait partie de notre histoire. Nous savons que nous avons eu un énorme succès juste après le massacre de Montréal et réalisé un grand nombre de réformes au cours de cette période. Immédiatement après, cependant, nous avons essuyé durement le choc du néolibéralisme.

    Et nous sommes toujours dans cette période, à essayer de comprendre comment fonctionner. Nous ne disposons pas de réponses faciles, mais il y a quelques concepts qui sont encore utiles et toujours importants. Qu’est-ce que cela signifie de faire du lobbying ? Qu’est-ce que cela signifie de faire l’action directe et que peuvent être ces actions pour contrer la violence anti-femmes ?

    Pensons à « Reprendre la Nuit », par exemple : c’est une renaissance de la tactique de l’action directe, et elle va être évaluée en tant que telle. Quel objectif a-t-elle atteint ? Nous savons que les femmes ont appris quelque chose au sujet de prendre la rue, de travailler ensemble, de se doter de leurs propres systèmes de sécurité. Toutes ces choses sont importantes.

    Traduction : Tradfem
    Texte original : http://www.feministcurrent.com/2015/10/16/we-are-in-the-midst-of-an-uprising-an-interview-with-lee-lakeman

    #Lee_Lakeman est une militante et conférencière féministe, qui a été travailleuse communautaire anti-violence durant plus de 30 ans. Elle continue son activité de conseillère et de militante anti-violence depuis sa prise de retraite. En mai 2013, Lee a reçu un doctorat honorifique de l’Université de la Colombie-Britannique. Le jour de sa retraite, elle a également remporté le prix Thakore Visiting Scholar de l’Université Simon Fraser, donnée au nom de Mahatma Gandhi.

    #Jess_Martin est spécialiste en relations publiques, écrivaine en herbe, et rédactrice adjointe à Feminist Current. Elle préfère écrire sur des thèmes féministes, des enjeux liés au capacitisme et des questions environnementales, mais pourrait se laisser persuader d’élargir ses horizons en échange d’argent et/ou de nourriture. Dans ses temps libres, Jess s’occupe à tricoter, jardiner ou ressasser, en position fœtale, des dilemmes de théorie politique auxquels personne de sensé ne s’intéresse. Suivez-la sur Twitter à https://twitter.com/jlynnmartin

    #entrevue #féminisme #Vancouver #feminist_current #tradfem