provinceorstate:lorraine

  • A Bure, un « état d’urgence permanent » et une « surveillance généralisée » pour réprimer les opposants
    https://www.bastamag.net/Bure-LDH-opposants-nucleaire-etat-d-urgence-surveillance-association-de-ma

    « Les autorités publiques se livrent à un harcèlement contre les opposants au site d’enfouissement destiné à criminaliser leur position et leur manifestation et qui a pour effet de porter atteinte aux libertés individuelles. » Tel est le lourd constat dressé par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) dans un rapport rendu public ce 20 juin, concernant le traitement judiciaire des opposants à Cigeo. Cigeo est un projet d’enfouissement de déchets radiotoxiques porté par l’Agence nationale de gestion des (...)

    En bref

    / #Justice, #Droits_fondamentaux, #Nucléaire, Démocratie !

    #Démocratie_ !
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/rapport_ldh_sur_e_ve_nements_bure_et_traitement_judiciaire_20_06_19_def.pd
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/rapport_mission_fidh_bar-le-duc_2019_02_05_projet_.pdf

  • Le principal apport des gilets jaunes est-il le rassemblement de l’extrême droite et de la gauche ?
    Dossier sur le copinage entre Le Média, Lancelin et l’extrême droite.

    [Dossier 1/25] @alancelin & @lemediatv promeuvent des Gilets Jaunes favorables à 1_alliance FN-UPR-LFI et via +40 tweets ils popularisent 15 militants & médias d’ExtrêmeDroite :
    FN, UPR, ManifPourTous AntiPMA, racistes antimigrants déblatérant sur « le grand remplacement », homophobes, islamophobes etc. ⬇️⬇️

    https://archive.org/details/Boulo5


    –––

    / !\ Ce thread n’a pas été conçu suite à la démission de Lancelin. Je le prépare depuis le 15 mars pour au moins deux raisons :
    → l’appel à financement de Fiorina & la diffusion de militants ManifPourTous
    → le soutien total au Gilets Jaunes médiatiques & le déni affirmé de la présence de l’extrême droite

    –––

    Le 3 mars Aude Lancelin recommande une vidéo de Thinkerview où François Boulo appelle à une alliance FN-UPR-LFI.
    Le 21mars il répète ça sur le plateau du Mé
    dia, Lancelin ne le questionne même pas.
    Puis il appelle à voter « Tout Sauf Macron » donc aussi POUR l’extrême droite. Lancelin relaye sans désapprouver, Julien Théry soutien


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    Sur Twitter FrançoisBoulo relaye beaucoup de médias ManifPourTous (12 fois « fandetv ») et d’extrême droite antimigrant, islamophobes adeptes du Grand Remplacement (lv-vox & LPLdirect) des cadres du FN-RN (P. Scemama, Fiorina) de l’UPR (Fabienne Vaulot) et des campagnes de communication du FN : #SamediOnArrive


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    FrançoisBoulo est invité trois fois au Média.
    Les 27 décembre & 21 mars pour débattre.
    Le 27 janvier pour enregistrer & diffuser un appel à la GrèveGénérale s’adressant notamment aux « chefs d’entreprise ».
    Il a aussi été popularisé par de nombreux tweet (+30) du Média et de Lancelin, pas toujours liés aux passages sur Le Média


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    [6/25] Notons que Jérôme Rodrigues, présent au Média avec François Boulo, soutient la présence en manif Gilets Jaunes du militant d’extrême Droite Vincent Lapierre & il condamne l’expulsion de ce soralien de la manif toulousaine par les antifa.
    Rodrigues est aussi proche de Didier Maïsto, Éric Droué et Maxime Nicolle

    https://archive.org/details/JeromeRodrigues


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    Notons aussi le gros travail de Lancelin pour dédouaner les Gillets Jaunes, dont Maxime Nicolle & Eric Droué, de tout liens avec l’extrême Droite.
    Elle a notamment dénigré l’enquête de la FondationJaures prouvant leur sympathie pour Marine Le Pen.
    https://www.franceinter.fr/amp/societe/les-accointances-de-maxime-nicolle-avec-le-fn-sur-facebook
    http://www.leparisien.fr/societe/gilets-jaunes-la-conference-hallucinante-de-philippe-argillier-le-monsieu
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/on-sent-qu-il-se-passe-quelque-chose-comment-francois-asselineau-est-de


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    S’ajoute la popularisation de nombreux militants et médias d’extrême droite via des retweets de Lancelin & LeMédia
    Pourtant, parfois il suffit de survoler le nom pour voir l’affiliation à la ManifPourTous ou l’ExtrêmeD :
    →AxelRokvam « veilleur »
    →PoussiG « La gauche a dénaturé le MaЯiage »


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    [9/25] Lancelin retweet aussi des militants des « Patriotes » de Florian Philippot, par exemple le simple survol du nom de « _max_lp » permet de voir son affiliation politique : « pour la souveraineté populaire et la justice sociale ✊ @_LesPatriotes ?? »


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    Lancelin alla jusqu’à inciter à financer Fiorina, militante d’extrême droite déjà bien identifiée par :
    → son organisation étudiante facho « LaCocardeÉtudiante » http://lahorde.samizdat.net/2015/10/12/la-cocarde-etudiante-tous-ensemble-tous-ensemble
    → l’identité de l’initiateur de la cagnotte : Damien Rieu (FN, Fdesouche, Génération Identitaire)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Damien_Rieu


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    Lancelin et Boulo continuèrent à populariser Fiorina en diffusant son image & sa parole.
    L’extrêmeDroite fabriqua aussi son icône Gilets Jaunes :
    →en posant avec elle (Gilbert Collard)
    →en l’invitant sur Russia Today
    →en l’invitant à la Nouvelle Librairie pour marrainer la revue Éléments (extrême droite) http://lahorde.samizdat.net/2018/10/29/la-nouvelle-librairie-le-projet-son-gerant-francois-bousquet


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    22 personnes furent éborgnées, pourquoi médiatiser Fiorina ?
    Le 6 avril Fiorina intervenait au colloque Iliade sur « le refus du Grand Remplacement ». Au même moment Lancelin médiatisait Fiorina via EnCausee & Jacob Maxim le compagnon de Fiorina aussi fan de Renaud Camus, Damien Rieu, Jean-Yves Le Gallou, Romain Espino etc.


    –––

    Le Média et Aude Lancelin diffusent aussi des médias d’Extrême Droite comme EnCausee (7x) qui est proche de Génération Identitaire (en soutenant l’opération xénophobe dans les Alpes) & du Front National (participe à la campagne de communication #SamediOnArrive) et retweet Dieudonné, Christine Boutin et Christophe Chalençon.


    –––

    [14/25] En+ LeMédia/Lancelin/Boulo ont diffusé une campagne de communication professionnelle lancée par EnCausee & d’autre Front National pour populariser le slogan du FN aux élections européennes 2019 : SamediOnArrive en écho à OnArrive.
    Le 13 mars, juste avant, le passage télé de Marine Le Pen à l’Émission Politique sur France2, le 14 mars


    –––

    Quelques fachos tweetent le hashtag & les visuels officiels juste avant qu’EnCausee ne les publient (à 18h32 le 13 mars)

    En premier, à 18h29, PhilippeMurer du Rassemblement National (FN) et aussi d’autre fachos :
    18h21&18h32 insolentJeff
    18h31 EPrivilegie
    18h31 GREEN_ROCKEUR
    18h32 GJMusulmans
    18h32 crowleymass67

    –––

    [16/25] GJMusulmans serait un faux-nez de Génération Identitaire vu la diffusion d’extrême droite : Damien Rieu, Benjamin Cauchy, Croix de lorraine ou une image de Sacré-Cœur & la formule maurrassienne « À bas les voleurs » etc.
    Les tweets antérieurs au 1er avril 2019 sont maintenant inaccessibles


    –––

    [17/25] De+ Lancelin & LeMédia (associatif de gauche) soutiennent & diffusent beaucoup (+de 30rt) Didier Maisto, bras-droit du milliardaire d’extrême droite propriétaire de SudRadio & LyonCapitale : Christian Latouche, 71e fortune Fr

    https://web.archive.org/web/20111014181736/http://www.rue89.com/2011/10/11/christian-latouche-lhomme-qui-fait-peur-aux-journalistes-de-lexpansion-
    https://www.arretsurimages.net/articles/didier-maisto-le-patron-jaune-de-sud-radio-en-4-videos


    –––

    En+ d’être président de SudRadio et LyonCapitale, Didier Maïsto fut aussi attaché parlementaire de Marc Fraysse qui fonda avec Charles Millon le parti libéral-chrétien proche de l’extrême droite : « La Droite »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Droite_lib%C3%A9rale-chr%C3%A9tienne
    https://www.france-politique.fr/la-droite.htm
    https://www.humanite.fr/node/184613

    –––

    AudeLancelin popularise d’autre fachos, facilement identifiables par leurs publications :
    → ErikDollinger75 militant UPR d’Asselineau
    → veritebeaute qui délire sur le GrandRemplacement : « Macron souhaite faire de la France un tiers monde pour l’islam et les africains »


    –––

    Des Gilets Jaunes retweetés par Le Média & Lancelin, par exemple GiletsJaunesGo (9x), ont des liens flous avec l’extrême droite, mais ils diffusent beaucoup de fachos :
    →Dieudonné
    →Christine Boutin
    →ManifPourTous : fandeTV
    →l’équipe de SamediOnArrive : GREEN_ROCKEUR, EPrivilegie, EnCausee
    etc.


    –––

    [21/25] D’autres, diffusés par Lancelin et Le Média sont difficilement identifiables à l’extrême droite car, comme Newbieur (inscrit depuis 2012 sur Twiter) qui diffuse Jean Yves Le Gallou (FN-MNR-GRECE), ils ont supprimés tous leurs tweets d’avant le 17 novembre 2018.


    –––

    D’autres encore diffusent de l’extrême droite, sans s’en dissocier, comme JaunesTvNews qui :
    → se félicite du soutien de « l’humoriste Dieudonné »
    → diffuse "Les Patriotes" de Florian Philippo
    → est à l’origine de SamediOnArrive & diffuse EnCausee GiletsJaunesGo AntenneJaune etc.


    –––

    Ou encore AntenneJaune (diffusé 6 fois) qui diffuse Sylvain Baron et sa « lettre aux militaires afin de ralier l’armée auGilets Jaunespour destistuer Macron »

    AntenneJaune est aussi fan de quenelles et à l’origine de SamediOnArrive
    http://lahorde.samizdat.net/2016/04/05/extreme-droite-et-confusionnistes-face-au-mouvement-contre-la-loi-


    –––

    Enfin Aude Lancelin retweet des personnes comme FaitVrai (La Marque Jaune, proche d’Asselineau) qui regrette l’absence d’alliance entre le PRCF-UPR-LesPatriotes-LFI et certains du Rassemblement National.


    –––

    [25/25] Tout ça fait écho aux révélations de France Inter sur la stratégie du Front National & de l’extrême droite hors-FN pour infiltrer les Gilets Jaunes sans trop mettre en avant leurs logo & noms ou en créant de « faux profils » https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-16-fevrier-2019
    Étonnant de voir Lancelin & LeMédia nourrir cette stratégie

    • « POUR AUDE LANCELIN »

      Bonjour,

      Merci pour ce dossier détaillé, il y a vraiment du travail. C’est instructif sur une partie de l’activité sur Twitter de Aude Lancelin.

      Ce n’est pas forcément représentatif de son activité sur Twitter. Je suis abonné à son compte et depuis le mois de novembre je n’ai pas l’impression d’avoir été manipulé par sa propagande raciste. Pas du tout.

      Si votre objectif est de répondre à la question « Le principal apport des gilets jaunes est-il le rassemblement de l’extrême droite et de la gauche ? », alors, il faut sans doute utiliser d’autres fonds documentaires que quelques tweets d’une journaliste, fut-elle très active pendant cette période. Il faut partir de ce que vous avez vécu, dans les manifestations, les ronds-points, les assemblées et les rencontres.

      Pour ma part, j’avoue que ce mouvement a eu ceci de nouveau qu’il m’a conduit à manifester dans les mêmes cortèges, à quelques dizaines de mètres, de fachos. Dès novembre, c’est autour d’un rond-point avec un gilet jaune que j’ai entendu des réflexions racistes stupides (je suis un mec blanc) de gilets jaunes sur l’argent public qui partirait davantage aux étrangers qu’aux pauvres « d’ici ». Après le malaise sur le moment, il m’a paru évident que le mouvement ne se résumait pas à cela. On bloquait la circulation.

      C’est important de noter que le mouvement s’est massivement attaqué aux quartiers riches comme aucun mouvement révolutionnaire ne n’a fait depuis des dizaines d’années. Le mouvement n’a pas massivement attaqué les étrangers.

      Tout de même, au début du mouvement, dans la Somme, des gilets jaunes ont dénoncé aux gendarmes des étrangers qui étaient cachés dans un camion. Et, à Paris, des fachos organisés en gilets jaunes ont attaqué physiquement le NPA début février. Sur bien des ronds-points et des manifs, il y a eu beaucoup de racisme, et un peu (beaucoup moins) de fachos organisés se sentant pousser des ailes. C’est indéniable.

      Tout ça pour dire que c’est important, tout de même, de voir ce que font les gens. Est-ce que massivement ils livrent des sans-papiers aux gendarmes ? Non, pas massivement du tout. Est-ce que massivement ils s’attaquent aux quartiers riches ? Oui, massivement.

      Aude Lancelin, là-dedans, a été de celles qui ont couvert le mouvement d’une façon bienveillante et ouvertement partie prenante. Sur un site qui a tous les atours de la radicalité (que j’aime) comme acta.zone, est publié maintenant une longue présentation de l’enquête militante. Ce qu’a fait Aude Lancelin avec des gilets jaunes, « refusant toute sorte d’a priori idéologique – qu’il soit avant-gardiste, sociologisant ou économiciste » ressort d’une partie de cette logique : écouter, comprendre, participer, accompagner, pouvoir se tromper.

      Retweeter peut se faire dans différents buts. Parfois je retweete des choses pour que le serveur reçoive juste un « +1 » et qu’il en fasse ce qu’il est programmé pour faire et qui, de toute façon, m’échappe. Retweeter ne veut pas dire adhérer à l’ensemble des tweets de la personne, ni présents, ni passés, ni futurs. Aude Lancelin a retweeté large pour que le mouvement soit large.

      Que voulez-vous démontrer ? Qu’elle poursuit une stratégie (que vous imaginez donc relativement masquée) ? Expliquez alors précisément laquelle. La démonstration porte surtout contre « le copinage entre Le Média, Lancelin et l’extrême droite. » Alors quelle est l’accusation finalement ? Comment imaginez-vous qu’une journaliste puisse couvrir la moindre manifestation de ce mouvement si elle s’interdisait de croiser quelqu’un ayant un attribut de l’extrême-droite ? Seule solution : rester chez soi ou faire autre chose.

      Les pauvres sont moins propices que les riches à l’interprétation politique de tout. J’ai vu une meuf prolo arriver à une manif avec un énorme drapeau bleu blanc rouge et malgré l’effroi que ça m’a fait, je n’ai pas osé lui demander de le remballer. J’ai eu l’impression que pour elle ce n’était pas autre chose que la seule manière de s’afficher qui lui était venu à l’esprit. C’était aussi quelqu’un qui n’avait pas forcément fait beaucoup de manifs de sa vie. L’ennemi commun qui nous réunissait ce jour-là dans la manif était suffisamment commun.

      Je ne dis pas que c’est facile. La question de l’ennemi commun est cruciale. L’ennemi commun suffit-il ? Il faut y réfléchir, dans les détails, toujours, dans toutes les situations.

      Aude Lancelin a fait ce qu’elle a pu depuis là où elle était pour accompagner le mouvement et tendre le micro à un cariste d’une trentaine d’années du fin fond de la Bretagne, dont la page Facebook cartonnait, qui n’a pas fait de hautes études, et qu’elle a littéralement accompagné, sans s’en cacher, et non sans éprouver une certaine émotion à cette véritable rencontre. Si ton ennemi c’est Maxime Nicolle, regarde autour de toi, il y a plein de gens avec peu de conscience politique et peu d’études qui peuvent débiter dans la même phrase autant des âneries souverainistes que des vérités révolutionnaires. La complexité est là. Et dans cette complexité Aude Lancelin peut être fière de son travail.

      Entre l’affaire de la fin de période d’essai de Julien Brygo et la démission abrupte d’Aude Lancelin, il est manifeste, par ailleurs, que Le Media connaît des problèmes autour des questions d’autorité et de hiérarchie, et Aude Lancelin semble en avoir sa part. Mais, sauf gros raccourci, c’est une autre histoire, ne mélangeons pas tout.

      Pour terminer sur la question de départ sur « l’extrême droite et la gauche », ce n’est pas fasciste de dire que ce mouvement a contribué à détruire les vieux repères, qu’il fallait déjà bien s’accrocher pour conserver, de gauche et de droite. Plus il y aura de révolutionnaires qui auront l’énergie, sachant toutes les claques qu’ils peuvent se prendre, d’essayer de révéler ce qu’il peut y avoir de révolutionnaire chez les gens qui se pensent bêtement souverainistes parce que c’est la soupe que YouTube leur met en tête de gondole, et mieux ce sera. Camarades, on n’a pas trop le choix.

    • Juste en passant, l’affaire de #NDDP m’a bien rappelé la différence fondamentale entre la gauche et la droite : savoir ce que l’on place en tête de ses priorités. Il y a ceux qui pensent que c’est l’humain et ses besoins d’abord et ceux qui pensent que c’est l’argent et le patrimoine.

      Du coup, dire que LFI = RN, ça ne marche plus du tout.

      Une autre bonne façon, aussi, de détecter les faux nez, c’est regarder la place des femmes dans les programmes : à droite, ce n’est jamais émancipateur, jamais.

    • Salut, j’ai plus trop la force de répondre etc. Ce boulot m’a pris pas mal de temps.

      Je souhaite juste ajouter un truc : si je ne suis pas remonter avant le 15 février, en particulier pour les retweets (de fachos), c’est parce que Twitter ne permet pas de remonter avant 1 mois d’historique (ou un truc comme ça).
      Bref, il ne faut pas croire que le copinage de Lancelin et du Média avec l’extrême droite n’a pas existé avant, juste je n’ai pas pu le documenter.

      Aussi je tiens à remercier les logiciels libres qui m’ont permis de faire ces montages vidéos de haute qualité (hahaha), car ils sont enfin arrivé à maturité : Pitivi (via Debian) http://www.pitivi.org
      Et aussi https://archive.org/create qui permet d’héberger des vidéos.

    • À propos de fandetv, un compte twitter largement diffusé par François Boulo :

      Entre fachosphère et sites douteux, les activités troubles de @fandetv
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/04/24/les-activites-troubles-de-fandetv-entre-fachosphere-et-sites-douteux_5454411

      « La “gilet jaune” Laëtitia Dewalle s’inquiète du pacte de Marrakech sur l’immigration. » Ce texte, agrémenté d’un extrait vidéo d’un débat sur LCI, a été partagé le 5 décembre par le compte Twitter @fandetv à ses plus de 20 000 abonnés. Il l’a aussi publié sur le site d’extrême droite Fdesouche.com, dont il est un contributeur régulier , ainsi que sur sa chaîne YouTube The Boss (fermée depuis).

      L’extrait et le message ont été ciselés avec soin pour les réseaux sociaux et ils ont fait mouche : les partages se comptent par milliers, contribuant à donner de l’ampleur à la désinformation sur le pacte de Marrakech.

      [...]

      @fandetv se montre par ailleurs assez peu scrupuleux dans ses choix. En février 2018, il a largement mis en avant des propos mensongers de Jean Messiha, un membre du bureau national du RN. Ce dernier assurait sur CNews que l’aide médicale d’Etat (AME) était accordée sans condition aux étrangers en situation irrégulière – ce qui est faux, car il y a bien des conditions de ressources et de résidence stable et régulière. Qu’importe : l’intervention de M. Messiha a été visionnée près de 20 000 fois par la seule grâce d’un tweet de @fandetv.

      [...]

      D’abord, au moins trois comptes Twitter sont apparus formellement liés entre eux : outre @fandetv, il s’agit de @RNational_nonof (pour « Rassemblement national non officiel ») et Trump France Info (qui s’intitulait auparavant @fandetv_secours) .

      A cela s’ajoutent trois autres comptes très proches, qui relaient régulièrement des messages de @fandetv (et inversement), qui plus est suivant des codes similaires : @StopMariageHomo, @VotezPoisson et @PoutineFrance. Soit au total six comptes qui réunissent un peu plus de 100 000 abonnés et qui s’inscrivent clairement dans un même réseau. Sollicité sur ce point, @fandetv n’a ni confirmé ni infirmé être le propriétaire de ces profils.

      [...]

      N’importe qui peut, en quelques recherches sur Internet, retrouver la trace de l’auteur de ces comptes à partir des informations qu’il a lui-même disséminées. L’auteur du compte @fandetv écrivait sur Twitter en 2012 s’appeler Cédric dans un message de soutien à Lance Armstrong.

      [...]

      Au cours de notre enquête, nous avons aussi pu retrouver la trace de Cédric D. sur de nombreux sites Internet, sur des thématiques diverses et variées. Y compris des sites à caractère pornographiques comme hentaitheque.com, sexy-videos.fr ou vraisexeamateur.com – ces sites sont désormais inactifs et renvoient vers soldistic.com. Difficile, à l’arrivée, de cerner les motivations de ce touche-à-tout, entre militantisme et appât du gain.

      Déjà dans un article de France24 publié le 14/04/2017 à 21:51
      Une grande proximité Fillon-Le Pen sur la twittosphère politique
      https://www.france24.com/fr/20170414-france-presidentielle-2017-grande-proximite-fillon-le-pen-twittos

      Les comptes de François Fillon et de Marine Le Pen sont ainsi reliés par un certain nombre de comptes d’utilisateurs anonymes particulièrement actifs sur le réseau social de micro-blogging. « @Napoléon » et « @fandetv », notamment, font office de passerelles entre les deux candidats.

      [...]

      Le compte de « @Napoléon » est connu pour faire circuler de fausses informations et a déjà été épinglé par plusieurs médias comme Le Monde ou Libération. Quant à « @fandetv », il s’agit d’un compte proche de La Manif pour tous qui reprend notamment dans son avatar les logos de François Fillon, de Marine Le Pen et de l’ancien candidat à la primaire de la droite Jean-Frédéric Poisson.

    • Le whois d’audiencetv.com a été changé le 24 avril, suite à la publication de l’article du Monde, mais il n’est pas difficile d’en trouver des traces :

      https://web.archive.org/web/20190426134531/http://audiencestv.com.websiteoutlook.com

      Idem pour son entreprise et sa liquidation judiciaire :

      https://web.archive.org/web/20190426134922/http://entreprises.lefigaro.fr/monsieur-cedric-divangamene-makau-75/entreprise-493764872

      La personne derrière fandetv s’appelle donc Cedric DIVANGAMENE MAKAU

  • Une grande militante québécoise :

    Qui sommes-nous pour être découragées : l’infatigable militante Lorraine Guay
    Marie-Louise Arsenault, Radio Canada, le 19 mars 2019
    https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/plus-on-est-de-fous-plus-on-lit/segments/entrevue/110551/militante-lorraine-guay-livre-bio

    A l’occasion de la sortie du livre Qui sommes-nous pour être découragées, de Pascale Dufour (conversation militante avec Lorraine Guay), Écosociété, 12 mars 2019

    #Lorraine_Guay #Québec

  • BALLAST | Samuel Hayat : « Les mouvements d’émancipation doivent s’adapter aux circonstances »
    https://www.revue-ballast.fr/samuel-hayat-les-mouvements-demancipation

    Samuel Hayat, chargé de recherche au CNRS, sait la révolution de 1848 sur le bout des doigts. Mais loin de se borner à l’indispensable étude scientifique des jours anciens, il s’empare volontiers du débat public : son article sur le soulèvement hétéroclite des #gilets_jaunes contre la vie chère, paru début décembre 2018, a attiré notre attention — et celle de nombreux lecteurs. « Rien n’est garanti, mais tout est ouvert », concluait-il. Deux mois ont passé. Les « #actes » se succèdent, chaque samedi, et font face à la répression. La commune lorraine de #Commercy a lancé un appel, suivi, à la coordination nationale du mouvement avec pour socle la démocratie directe, le partage des richesses et le rejet du #sexisme, de l’#homophobie et du #racisme. Et si l’extrême droite affiche, de jour en jour, son amertume à l’endroit de ce qu’elle tient pour une « #gauchisation »1 du mouvement, l’agression antisémite subie par Alain Finkielkraut n’en jette pas moins un froid — sitôt exploité par l’ensemble du personnel médiatique et gouvernemental, en dépit de la condamnation unanime des figures du mouvement. Revenons, donc, sur cette mobilisation que Samuel Hayat nous présente comme « #révolutionnaire, mais sans #révolution au sens étroitement #politique ».

  • La dette, l’arme française de la conquête de la Tunisie Éric Toussaint - 7 juillet 2016 - Orient XXI
    https://orientxxi.info/magazine/la-dette-l-arme-qui-a-permis-a-la-france-de-s-approprier-la-tunisie,1395

    Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la Tunisie a expérimenté à son détriment le mécanisme de la dette extérieure comme instrument de domination et d’aliénation de la souveraineté d’un État. Livrée pieds et poings liés à ses créanciers extérieurs, la régence de Tunis perdra son autonomie pour devenir un protectorat français.


    Avant 1881, date de sa conquête par la France qui la transforme en protectorat, la régence de Tunis, province de l’empire ottoman, disposait d’une importante autonomie sous l’autorité d’un bey. Jusqu’en 1863, elle n’emprunte pas à l’étranger : la production agricole assure bon an mal an l’indépendance alimentaire du pays. Mais avec l’accession au trône de Mohammed el-Sadik Bey (Sadok Bey) en 1859, l’influence des puissances européennes, en particulier de leurs banquiers, grandit. Le premier emprunt de la Tunisie à l’étranger cette année-là constituera une véritable arnaque qui débouchera dix-huit ans plus tard sur la conquête de la Tunisie par la France.

    Les banquiers parisiens, comme leurs collègues londoniens, disposent de liquidités abondantes et cherchent des placements à l’étranger plus rémunérateurs que chez eux. Quand, début 1863, le bey fait savoir qu’il souhaite emprunter 25 millions de francs, plusieurs banquiers et courtiers de Londres et de Paris proposent leurs services. Finalement, c’est Émile Erlanger qui emporte le « contrat ». Selon le consul britannique, il lui aurait proposé 500 000 francs afin d’obtenir son soutien. Erlanger, associé à d’autres, obtient également l’autorisation du gouvernement français de vendre à la bourse de Paris des titres tunisiens.

    Une escroquerie à grande échelle
    Selon un rapport établi en 1872-1873 par Victor Villet, un inspecteur français des finances, l’emprunt est une pure escroquerie. D’après le banquier Erlanger, 78 692 obligations tunisiennes sont émises, chacune d’une valeur nominale de 500 francs. L’emprunteur (la Tunisie) doit recevoir environ 37,7 millions de francs (78 692 obligations vendues à 480 francs, soit 37,77 millions) et rembourser à terme 65,1 millions. Selon l’enquête de Villet, Erlanger a prélevé un peu plus de 5 millions de francs de commission (soit environ 13 % du total), plus 2,7 millions détournés, certainement par le premier ministre du bey et le banquier. Donc, pour disposer de 30 millions, le gouvernement tunisien s’engage à rembourser plus du double (65,1 millions).

    Cet emprunt extérieur doit servir à restructurer la dette interne évaluée à l’équivalent de 30 millions de francs français. Il s’agit concrètement de rembourser les bons du trésor beylical ou « teskérés », ce qui est fait, mais les autorités en émettent de nouveau pour un montant équivalent. Victor Villet raconte : « En même temps que dans les bureaux du représentant de la maison Erlanger à Tunis on remboursait les anciens titres..., un courtier du gouvernement (M. Guttierez) installé dans le voisinage reprenait du public l’argent que celui-ci venait de recevoir, en échange de nouveaux teskérés émis au taux de 91 %. À la faveur de cette comédie de remboursement, la dette se trouva simplement... augmentée de 15 millions à peu près ».

    En moins d’un an, l’emprunt est dilapidé. Dans le même temps, l’État se retrouve, pour la première fois de son histoire, endetté vis-à-vis de l’étranger pour un montant très élevé. La dette interne qui aurait dû être remboursée par l’emprunt extérieur a été multipliée par deux. Le bey choisit, sous la pression de ses créanciers, de transférer la facture vers le peuple en augmentant de 100 % la mejba, l’impôt personnel.

    Des profits juteux grâce aux « valeurs à turban »
    La mesure provoque en 1864 une rébellion générale. Les insurgés accusent le gouvernement d’avoir vendu le pays aux Français. Le bey tente par la force d’extorquer un maximum d’impôts et d’amendes à la population. Son échec l’oblige à monter avec le banquier Erlanger un nouvel emprunt en mars 1865 d’un montant de 36,78 millions de francs à des conditions encore plus mauvaises et scandaleuses qu’en 1863. Cette fois, un titre de 500 francs vendu 480 francs en 1863 ne l’est plus qu’à 380 francs, à peine 76 % de sa valeur faciale. Résultat, l’emprunteur s’endette pour 36,78 millions, cependant il ne reçoit qu’un peu moins de 20 millions. Les frais de courtage et les commissions prélevées par le banquier Erlanger et ses associés Morpurgo-Oppenheim s’élèvent à 18 %, plus près de 3 millions détournés directement par moitié par les banquiers et par moitié par le premier ministre et ses associés. La somme à rembourser en 15 ans s’élève à 75,4 millions de francs.

    Les banquiers ont réalisé une très bonne affaire : ils ont prélevé à l’émission environ 6,5 millions de francs sous forme de commissions, de frais de courtage et de vol pur et simple. Tous les titres ont été vendus en quelques jours. Il règne à Paris une euphorie à propos des titres des pays musulmans (Tunisie, empire ottoman, Égypte), désignés comme les « valeurs à turban », les banquiers payant la presse pour publier des informations rassurantes sur les réalités locales.

    À la merci des créanciers
    Les nouvelles dettes accumulées au cours des années 1863-1865 mettent la Tunisie à la merci de ses créanciers extérieurs ainsi que de la France. Il lui est tout simplement impossible de rembourser les échéances. L’année 1867 est une très mauvaise année agricole. Pressé de se procurer des devises, le bey privilégie l’exportation des produits agricoles au détriment du marché intérieur, avec à la clef d’abord la disette dans plusieurs provinces de la régence, puis une épidémie de choléra.

    En avril 1868, sous la dictée des représentants de la France, le bey établit la Commission internationale financière. Le texte du décret du 5 juillet 1869 constitue un véritable acte de soumission aux créanciers. L’article 9, particulièrement important, indique très clairement que la Commission percevra tous les revenus de l’État sans exception. L’article 10, décisif pour les banquiers, prévoit qu’ils y auront deux représentants. L’une des tâches principales de la commission — la plus urgente — est de restructurer la dette. Aucune réduction de dette n’est accordée à la Tunisie. Au contraire, les banquiers obtiennent qu’elle soit portée à 125 millions de francs. C’est une victoire totale pour ces derniers, représentés par les délégués d’Alphonse Pinard et d’Émile Erlanger qui ont racheté en bourse des obligations de 1863 ou de 1865 à 135 ou 150 francs. Ils obtiennent grâce à la restructuration de 1870 un échange de titres quasiment au prix de 500 francs.

    Les autorités tunisiennes sont complices de ce pillage. Le premier ministre Mustapha Khaznadar, d’autres dignitaires du régime — sans oublier d’autres Tunisiens fortunés qui détenaient également des titres de la dette interne —font d’énormes profits lors de la restructuration.

    Indemnisés et largement satisfaits, Pinard et Erlanger se retirent alors de Tunisie. Émile Erlanger construit un empire financier, notamment grâce à ses opérations tunisiennes, met la main sur le Crédit mobilier de Paris et, quelques années plus tard, sur la grande agence de presse Havas. De son côté, Alphonse Pinard poursuit ses activités en France et dans le monde, participe à la création de la Société générale (l’une des trois principales banques françaises aujourd’hui) ainsi qu’à une autre banque qui s’est transformée au cours du temps en BNP Paribas (la principale banque française actuelle).

    Mise sous tutelle
    Depuis la conquête de l’Algérie à partir de 1830, Paris considère que la France a plus qu’un droit de regard sur la Tunisie. Encore faut-il trouver le prétexte et le moment opportun. Dans la région, l’Égypte a la priorité pour des raisons géostratégiques : la possibilité d’avoir un accès direct à l’Asie avec l’ouverture du canal de Suez entre la Méditerranée et la mer Rouge en 1869 ; l’accès à l’Afrique noire par le Nil ; la proximité de l’Orient par voie terrestre ; le potentiel agricole de l’Égypte ; la concurrence entre le Royaume-Uni et la France (celui des deux pays qui contrôlera l’Égypte aura un avantage stratégique sur l’autre).

    Lors du Congrès de Berlin en juin 1878 qui partage l’Afrique, tant l’Allemagne que l’Angleterre abandonnent à la France la Tunisie — qui ne présente aucun attrait pour l’Allemagne. Pour le chancelier allemand Otto von Bismarck, si la France se concentre sur la conquête de la Tunisie avec son accord, elle sera moins encline à récupérer l’Alsace-Lorraine. Le Royaume-Uni, qui donne la priorité à la Méditerranée orientale (Chypre, Égypte, Syrie…), voit aussi d’un bon œil que la France soit occupée à l’ouest en Tunisie.

    La diplomatie française n’a de cesse de provoquer un incident ou de trouver un prétexte qui justifie une intervention de la France. Le conflit entre la tribu algérienne des Ouled Nahd et les Kroumirs tunisiens est l’occasion de lancer une intervention militaire française de grande ampleur. Vingt-quatre mille soldats sont envoyés contre les Kroumirs. Le traité du 12 mai 1881 signé entre le bey de Tunis et le gouvernement français instaure un protectorat français en Tunisie. La leçon ne doit pas être oubliée.
    #Éric_Toussaint

    #Tunisie #dette #havas #Émile_Erlanger #diplomatie #Alphonse_Pinard #BNP_Paribas #banquiers #bourse

  • Minatec et les Verts
    https://grenoble.indymedia.org/2018-06-03-Minatec-et-les-Verts

    Il y a douze ans nous étions un milliers à défiler contre l’inauguration de Minatec. Parmi nous, quelques timides membres des Verts (qui s’étaient sentis obligés d’être là après cinq mois d’une campagne contre l’inauguration de ce « premier centre européen de recherche en nano-technologies »). Ces manifestants Verts disparurent rapidement après la chute d’une vitrine de banque cours Berriat et avant la première charge de la police avenue Alsace-Lorraine. Et puis nous nous débrouillâmes sans eux pour le (...)

    #Articles

    / #Infos_locales, Sciences / Nécrotechnologies

    #Sciences_/_Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/les_verts_vendent_minatec.pdf

  • "POUR MAXIME, MUTILÉ SUR LA ZAD LE 22 MAI 2018 - LETTRE DE ROBIN, MUTILÉ À BURE LE 15 AOÛT 2017"

    Robin est un jeune père de famille blessé grièvement à Bure en Août dernier par une grenade explosive GLI-F4. Il nous a fait parvenir une lettre qu’il a transmis à Maxime, dont la main a été arrachée par une grenade explosive GLI-F4 hier sur la ZAD. "Il est tombé près de 4000 grenades explosives sur la ZAD depuis le début de son invasion par les gendarmes mobile". Elles avaient déjà fait plusieurs centaines de blessés depuis le début de l’opération.

    "Mettre des mots sur l’horreur. Ne pas céder à la résignation. Au terrorisme d’État.
    Malgré le stylo qui tremble, écrire. Témoigner. Ne pas se laisser écraser par le concert d’opérations sémantiques, de propagande préventive et de censure qui cherche à nous couper de notre empathie et de la révolte qu’elle devrait spontanément engendrer.

    Maxime vient de perdre sa main. Sa main droite. Pour toujours. Il rejoint bien plus gravement encore, l’enfer que j’ai vécu durant 9 mois. Le 15 août 2017, à Bure, l’explosion d’une grenade GLI-F4 tirée par les gendarmes mobiles creusait mon pied gauche sur un diamètre de 13cm et jusqu’à 3cm de profondeur arrachant peau, veines, nerfs, muscles et pulvérisant les os. C’était pendant une manifestation contre le projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs à 500m de profondeur. Il y a eu 30 blessés dont 4 graves.

    Contrairement à ce que leur nom indique, les grenades GLI-F4 contiennent de la TNT et explosent ! Leurs déflagrations font 1m de diamètre et peuvent tuer si elles touchent une partie vitale. Les appellations de « lacrymogènes » ou d’« assourdissantes » que la préfecture et les ministres leur donnent dans les médias servent à masquer la vérité à leur sujet : CE SONT DES ARMES DE GUERRE !

    L’État utilise des armes de guerre pour terrasser le peuple. Dans le cas présent, les conséquences sont bien pires qu’un tir à balle réelle.

    Déjà, à l’époque, j’avais alerté sur les dangers des grenades explosives en organisant une manifestation pour exiger leur interdiction mais les grandes chaînes ont cantonné l’information à la région Lorraine. La majorité des français ignore encore la vérité sur ce sujet. Il est tombé près de 4000 grenades explosives sur la ZAD depuis le début de son invasion par les gendarmes mobiles. Provoquant des centaines et des centaines de blessés notamment à cause des éclats de métal qu’elles projettent. Où est la violence ?

    Maxime est actuellement à l’hôpital.

    Outre les intenses douleurs et le fort traumatisme qui le suivront nuit et jour, il devra désormais supporter ce handicap inimaginable : vivre avec une seule main. Cette main, que l’explosion lui a arraché sur le coup, l’État lui a volé pour prix de son combat, pour prix de notre combat. Dans les dernières décennies, la militarisation du maintien de l’ordre a fait couler trop de sang.

    Combien d’éborgnés ? Combien de mutilés ? Combien de vies déchirées par l’utilisation criminelle des flashballs et des grenades explosives ? La violence de l’État pour mater toute résistance est extrême. Elle cherche à nous terroriser, à nous acculer à la résignation. Face à cela, la solidarité est notre arme et jamais la peur ne doit nous arrêter.

    Proches, moins proches et tous ceux qui croiseront la route de Maxime, prenez soin de lui ! Tenez bon ! Il y a mille et une manières de lui apporter ce qui lui permettra de vivre. Écoutez-le, cherchez, trouvez !

    La vie continue, le combat pour elle aussi. Maxime tiens bon !"

    https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/photos/a.336512019718311.70910.294803323889181/1699448320091334

  • CheckNews | Est-il vrai que la grenade GLI-F4 qui a grièvement blessé un homme le 22 mai est déconseillée en raison de sa dangerosité ?
    https://liberation.checknews.fr/question/74891/est-il-vrai-que-la-grenade-gli-f4-qui-a-grievement-blesse-un-ho

    Votre question : " Est-il vrai que les grenades offensives GLI-F4 du type de celle qui a grièvement blessé un homme à Notre-Dame-des-Landes, le 22 mai, sont d’un usage déconseillé pour le maintien de l’ordre ? En raison des nombreux dégâts qu’elles ont causé ces derniers mois ? "

    La #grenade qui a grièvement blessé, ce mardi, un manifestant sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, en lui arrachant la main tandis qu’il tentait de la ramasser, selon les forces de l’ordre, est une grenade de type GLI-F4 (grenade lacrymogène instantanée). Sa spécificité, selon le communiqué de presse du ministère de l’Intérieur, est de produire un triple effet : "lacrymogène, sonore et souffle". Outre l’effet lacrymogène (gaz CS pulvérulant) et sonore (165 décibels à 5 mètres), elle produit en effet une forte explosion. Et est régulièrement mise en cause pour sa dangerosité. Il y a un mois d’un an, en août 2017, elle avait encore grièvement blessé au pied un jeune manifestant à Bure (Lorraine). Dans la foulée, en septembre 2017, une pétition dans Libération demandait son interdiction, ainsi que celle de toutes les grenades explosives, rappelant que les les grenades offensives de type OF-F1 avaient proscrites après le décès de Rémi #Fraisse, le 24 octobre 2014 à #Sivens.

    Plus gênant pour le ministère de l’Intérieur, la dangerosité de la GLI-F4 a été reconnue par les forces de l’ordre elles-mêmes, dans un rapport commun à l’IGPN (inspection générale de la police nationale) et de l’IGGN (inspection générale de la gendarmerie nationale), publié le 13 novembre 2014, soit quelques semaines après la mort de Rémi Fraisse. Ces grenades à effet de souffle, rappelait ainsi le document, "constituent le dernier stade avant de devoir employer les « armes à feu » telles que définies par le code de sécurité intérieure". Et d’expliquer, sans ambages, que ces "dispositifs à effet de souffle produit par une substance explosive ou déflagrante sont susceptibles de mutiler ou de blesser mortellement un individu, tandis que ceux à effet sonore intense peuvent provoquer des lésions irréversibles de l’ouïe (pour avoir un effet efficace, une intensité sonore de 160 db mesurée à un mètre est requise)". Avant de reconnaître que "quel que soit le moyen utilisé, comme il s’agit d’un dispositif pyrotechnique, une atteinte à la tête ou sur le massif facial ne peut jamais être totalement exclue".

    Dans un article d’août 2017, le journal de la gendarmerie, l’Essor, semblait, de son côté, peu confiant dans l’avenir de la GLI-F4, eu égard à sa dangerosité. Évoquant un appel d’offre, à l’époque, de plusieurs millions d’euros sur des grenades, l’auteur expliquait que cette commande, divisée en cinq lots, "ouvre la porte, pour les gendarmes mobiles, à l’équipement d’une nouvelle génération de grenades, appelées à remplacer petit à petit les grenades lacrymogènes instantanées, les GLI F4. [...] Concrètement, ces grenades lacrymogènes et assourdissantes ne contiendront plus d’explosif". Et l’Essor d’en déduire que "ce changement était envisagé depuis quelque temps. Dans un avis daté du 24 novembre 2016 sur le projet de loi de finances pour 2017, la commission de la défense du Sénat remarquait ainsi que des études « sont en cours sur l’évolution des grenades en dotation au sein des escadrons de gendarmerie mobile, en coordination avec la police nationale. L’objectif de ces études est le remplacement des grenades GLI F4 par des grenades assourdissantes lacrymogènes sans explosif ». Rappelant que même si leurs conditions d’utilisation ont été encadrées (nécessité d’un binome), "les #GLI restent en sursis. Des associations contestent son usage, estimant que le #TNT contenu dans ces grenades est susceptible de tuer".

    Une inquiétude confirmée par le Défenseur des droits : "Le renforcement du cadre d’utilisation de cette grenade doit être salué mais la dotation dans les opérations de maintien de l’ordre d’une arme présentant une telle dangerosité, eu égard à sa composition, reste problématique", estime un rapport de l’institution, publié en janvier 2017.
    Autre signe, enfin, de leur dangerosité, la France est le dernier pays en Europe à utiliser les grenades explosives. « L’étude d’exemples pris dans les pays voisins a permis de confirmer la spécificité française, seule nation d’Europe à utiliser des munitions explosives en opération de maintien de l’ordre avec l’objectif de maintenir à distance les manifestants les plus violents », explique le rapport commun de l’IGPN et de l’IGGN.
    L. Peillon

    #NDDL #maintien_de_l_ordre #gendarmerie #luttes #manifestations

  • Faits divers - Lorraine : Deux poules volées et une troisième décapitée dans une maison de retraite
    https://www.20minutes.fr/faits_divers/2271207-20180515-lorraine-deux-poules-volees-troisieme-decapitee-maison-re

    ENQUETE Dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 mai, l’enclos des trois poules d’une maison de retraite de Meurthe-et-Moselle a été forcé. Deux ont été volées et la troisième carrément décapitée…

    #gorafi_encore_plagié
    #faits_divers

  • Trouvé sur un réseau social pariétal :

    Entendu ce matin à la radio dans la bouche de Nathalie Goulet, sénatrice centriste spécialiste des questions de sécurité et de terrorisme :

    « Sur 25.000 fichés S, à peine la moitié sont des islamistes. Le reste ce sont des anarchistes, des gauchistes ou des syndicalistes ! »

    J’ai raté le moment où la France est devenue un état policier ?!?

    C’est moi, ou on confirme que les fascistes, ça va ?

    • Si jamais, pour la petite histoire, j’y étais. J’étais dedans. J’ai vu les manifestants manifester, cagoulés, mais pacifiquement (et un tag « Frontex tue » sur les parois de la salle, seule « violence » de leur part). La violence, était ailleurs.
      Ce que j’ai vu aussi c’est que quand la police est rentrée, les matraques étaient déjà bien levées. Et que la police a frappé à l’aveugle et avec une violence inouïe. D’autant plus qu’il n’y avait pas vraiment de possibilité de fuite pour les manifestants, coincés entre les flics, les tables et les parois de la salle.
      Ce que j’ai vu aussi, c’est les organisateurs préoccupés de savoir si oui ou non ils allaient pouvoir « continuer les travaux » (je cite) et aller voir les intervenant pour les rassurer que ça allait le faire...
      #Grenoble #Université_de_grenoble #frontex #université_grenoble_alpes #colloque #De_Frontex_à_Frontex

    • Un rassemblement contre Frontex dispersé par la police sur le campus de Grenoble

      Les militants de divers syndicats, collectifs et associations de soutien aux migrants se sont rassemblés sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars dans l’après-midi. Leur objectif : protester contre la présence « d’acteurs de la militarisation des frontières » lors du colloque international sur Frontex qui se tient jusqu’à ce vendredi 23 mars à l’Université Grenoble-Alpes. Une mobilisation qui, commencée calmement, s’est vite terminée avec l’intervention de la police anti-émeute…

      « Frontières partout, justice nulle part », « tout le monde déteste les frontières », ou encore « Frontex expulse, expulsons Frontex ». Tels étaient les slogans scandés par la centaine de militants qui s’étaient réunis sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars, suite à l’appel lancé par différents syndicats, collectifs et associations* de soutien aux migrants.

      Mégaphone et banderoles à la main, ils s’étaient donné rendez-vous à 15 heures devant les portes verrouillées** du bâtiment d’Imag. C’est en effet dans cet édifice qu’en début d’après-midi le Centre d’études sur la sécurité internationale (Cesice) et le Centre de recherche juridique (CRJ) avaient inauguré la première journée du colloque international « De Frontex à Frontex : vers l’émergence d’un service européen de garde-côtes ». Le coup d’envoi d’une série de rencontres qui, entre conférences et débats, s’enchaîneront jusqu’à ce vendredi 23 mars au soir.

      « Des technocrates et policiers » invités sur le campus

      Parmi les invités ? Outre des enseignants et chercheurs provenant de toute la France, les organisateurs ont choisi « de faire intervenir des technocrates et policiers responsables de la militarisation des frontières », dénonce un jeune militant, en se faisant porte-parole de l’indignation collective. Et celui-ci d’étayer ses propos : « Frontex n’est qu’un moyen dont l’Europe se sert pour expérimenter les technologies de guerre sur les migrants. »

      L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes disposerait en effet, selon les associations à la tête du rassemblement, « d’un arsenal militaire répressif et d’un outillage sécuritaire de haute technologie », souvent financés par « des sociétés privées ». Parmi celles-ci, Thalès, EADS, Finmeccanica, Lockheed Martin, ou encore Aerovision.

      Raison pour laquelle les syndicats et collectifs isérois ont décidé de faire entendre leur voix. En ligne de mire : la présence au colloque d’Hervé Yves Caniard, le directeur de l’Unité des affaires juridiques de Frontex, ainsi que « la venue de Michel Quillé », ancien commissaire de police aujourd’hui aux manettes du projet Euromed Police IV. Entendez par là un programme lancé en 2016 afin de renforcer la coopération « sur les questions de sécurité » entre les pays du sud de la Méditerranée et les États membres de l’Union européenne.

      Migrants et associations : les grands absents au colloque

      « On regrette que les personnes réellement concernées par ces questions ne soient pas invitées », remarque par ailleurs un autre militant. Les grands absents de l’évènement ? Non seulement « les migrants et réfugiés qui risquent leur vie en mer pour rejoindre les côtes de l’Europe », mais aussi les « acteurs de terrain » engagés dans des missions d’aide et soutien aux réfugiés.

      Seule l’intervention d’une représentante du monde associatif figure en effet dans le programme du colloque. En l’occurrence, celle d’une activiste de La Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués) qui évoquera, ce vendredi après-midi, le rôle des ONG face au renforcement des contrôles aux frontières.

      « Notre objectif est de parler de Frontex sous l’angle du droit, tout en prenant en compte différents points de vue » déclare pour sa part Romain Tinière, professeur de droit public à l’UGA et coordinateur du colloque. Qui se défend : « En plus de traiter les aspects institutionnels et juridiques de la question, dont la protection des droits fondamentaux de l’homme, nous cherchons également à porter un regard critique sur les actions de Frontex. »

      Un propos contesté par l’un des militants. « Ce colloque peut servir à se questionner sur comment Frontex viole le droit, mais cela ne suffira pas, car il faut aussi dénoncer le problème politiquement », rétorque-t-il. Et une autre manifestante de renchérir : « Tant que l’Europe exportera la guerre, il y aura toujours des refoulements aux frontières, en rendant les passages de plus en plus dangereux et mortels pour les migrants. »

      Une protestation pacifique… face à la police

      « Comment cette université, qui accueille depuis décembre nombre de demandeurs d’asile aux Patio, peut en même temps accepter de dialoguer avec les responsables de Frontex ? », interrogent les manifestants. D’où leur décision de manifester leur dissentiment… en « s’invitant » dans la salle des conférences de l’Imag. Leur objectif : empêcher que le président d’Euromed Police ne prenne la parole.

      Une protestation non violente qui a duré juste le temps de scander quelques slogans… et de sortir une bombe de peinture pour écrire « Frontex tue » sur le mur. Quelques minutes après, l’action s’est en effet terminée avec l’intervention des forces de l’ordre en tenue anti-émeute.
      « Ils nous ont bousculés pour nous forcer à sortir. Certaines personnes ont pris un coup de matraque dans le dos pendant qu’elles évacuaient alors qu’il n’y avait aucune violence et aucune animosité de leur part », relate, indigné, un jeune témoin. Entre temps, à l’intérieur du bâtiment Imag, le colloque a repris son cours normal.

      Au total, quatre personnes auraient été blessées, dont deux – dénoncent les militants – « ayant eu besoin de points de suture à la tête ».

      Contactée, l’Université Grenoble Alpes a affirmé ne pas être responsable de l’envoi de la police. Une information démentie par la préfecture de l’Isère*** qui a tenu à préciser que cette intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.



      https://www.placegrenet.fr/2018/03/23/rassemblement-contre-frontex-disperse-police-campus-de-grenoble/183160

    • Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »

      Reçue par email, le 30.03.2018.

      Vous avez décidé d’organiser un colloque sur Frontex, à l’IMAG (Université de Grenoble Alpes), les 22 et 23 mars 2018. Revendiquant une approche juridique, vous affirmez que votre but n’était pas de débattre des politiques migratoires*. C’est un choix. Il est contestable. Il est en effet tout à fait possible de traiter de questions juridiques sans évacuer l’analyse politique, en assumant un point de vue critique. Vous vous retranchez derrière l’argument qu’il n’était pas question de discuter des politiques migratoires. Or, vous présentez les choses avec les mots qu’utilise le pouvoir pour imposer sa vision et justifier ces politiques. Vous parlez de « crise migratoire », de « lutte contre l’immigration illégale », etc. C’est un choix. Il est contestable. Les mots ont un sens, ils véhiculent une façon de voir la réalité. Plutôt que de parler de « crise de l’accueil » et de « criminalisation des exilé.e.s » par le « bras armé de l’UE », vous préférez écrire que « la crise migratoire » a « amené » l’UE à « renforcer les pouvoirs de son agence, Frontex ». Et hop, le tour de magie est joué. Si Frontex doit se renforcer c’est à cause des migrant.e.s. S’il y a des enjeux migratoires, la seule réponse légitime, c’est la répression. Ce raisonnement implicite n’a rien à voir avec des questions juridiques. Il s’agit bien d’une vision politique. C’est la vôtre. Mais permettez-nous de la contester.

      Vous avez décidé d’inviter des représentants d’institutions (Frontex/Europol) qui font la guerre au migrant.e.s. Et pas les migrant.e.s, traqué.e.s, harcelé.e.s, arrêté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s, mutilé.e.s qui subissent dans leur chair et leur tête les effets de cette guerre. Là encore, c’est un choix. Il est contestable. Rien ne vous obligeait à offrir une tribune aux acteurs de la militarisation des frontières qui appliquent les politiques anti-migratoires racistes et criminelles de l’UE. Les chercheurs n’invitent pas toujours les personnes, les groupes et institutions sur lesquelles portent leur recherche. Parfois, c’est même préférable. Vous trouveriez sans doute désagréable qu’un membre d’un groupuscule d’extrême droite sur lequel porte le travail de votre laboratoire de recherche viennent s’exprimer à un colloque. Non ? Vous pouviez donc discourir doctement entre « scientifiques » de considérations juridiques sur Frontex, sans donner la parole à l’un de ses représentants. Votre « événement scientifique » n’aurait pas perdu de son intérêt ni de son crédit.

      Vous avez appris que des personnes, des associations, des syndicats, des collectifs ne souhaitaient pas que des responsables de Frontex et Europol viennent servir leur propagande et légitimer leur action à l’Université. C’est leur droit. Leurs arguments et revendications sont légitimes. Mais vous avez préféré les balayer avec morgue et indignation, vous efforçant de faire passer les contestataires pour des ignares qui se trompent de combat. Se pencher un peu plus sur les critiques qu’on nous adresse et accepter de se remettre en question, c’est souvent salutaire. Vous avez fait le choix de ne pas vous prêter à cet exercice. C’est votre choix. Il est contestable. Vous pensez avoir raison, que les autres ont tort. La preuve, vous aviez également invité quelqu’un de la Cimade pour servir de caution critique à votre colloque. On ne pourrait donc décemment pas vous reprocher d’être d’un côté ou de l’autre. Tout le monde peut s’exprimer. Une minute pour la défense, une minute pour l’accusation. Et le tour de passe passe est joué, la pilule prête à être avalée.

      Vous avez décidé que ce colloque aurait lieu comme prévu, coûte que coûte. Même si cela devait se passer sous haute protection policière. Avec 2 policiers en civil à l’intérieur filtrant au faciès les entrées et des fourgons faisant la ronde autour de l’IMAG. Encore une fois, c’est un choix. Il est contestable. Faire appel à la police pour étouffer la contestation sur un campus universitaire, c’est osé. Transformer un lieu où s’élabore le savoir en bunker, tout autant. Mais alors empêcher, au nom de la« Démocratie », de la « Science », et de la « Liberté d’expression » une action contre des institutions répressives (Frontex/Europol) , avouez que c’est carrément cocasse. Vous avez décidé de « protéger » la tribune offerte à des représentants d’institutions criminelles dont vous reprochez vous-même l’opacité. Les protéger de quoi ? De quelques militant.e.s contre l’Europe-forteresse, solidaires des migrant.e.s persécuté.e.s par ces mêmes institutions. Et venu.e.s joyeusement exprimer leur colère en scandant des slogans. C’est ça votre rôle ? Défendre la liberté de parole des puissants et étouffer les voix minoritaires qui tentent de résister à ces puissants. Vous êtes sérieux , là ?

      Vous avez décidé d’assister passivement à un passage à tabac extrêmement violent dans l’enceinte même où vous discutiez poliment avec Frontex et consort. Des dizaines de personnes se sont faites défoncer à l’aveugle et sans sommations par des flics déchaînés qui ont pénétré en furie dans la salle des débats. Une dizaine de personnes blessées. 4 hospitalisées. Tout ça sous vos yeux. Ne rien faire face à ce déchaînement de violences que vous avez encouragé en vous mettant sous protection de la police est un choix. Il est contestable. J’espère que vous en avez un minimum conscience… parce que la pilule est de moins en moins facile à avaler.

      Et enfin, vous avez décidé de reprendre rapidement les « travaux » sans même attendre que le sang des manifestant.e.s n’ait séché. Comme si rien ne s’était passé. Et en donnant la parole à un autre flic qui n’avait pas été invité, lui, pour taper des militant.e.s, mais pour faire la promo d’Euromed Police : Michel Quillé. Vous avez fait le choix de continuer. Sans rien dire. Sans dénoncer l’usage disproportionné de la force et les violences policières dans la salle de votre colloque. Sans exprimer la moindre solidarité avec les personnes blessées ni chercher à vous enquérir de leur santé. Sans me trahir la moindre émotion. Rien, silence et blagues gênées quand ce n’était pas pour rappeler votre désapprobation de cette action. C’est votre choix, là encore. Il est contestable… mais la pilule ne passe vraiment pas.

      Pour finir en beauté et montrer comme vous êtes cohérent.e.s jusqu’au bout, vous vous êtes plaint.e.s. Vous avez pris le temps de faire une « mise au point ». Vous présentant comme des victimes. Décrivant les contestataires comme une dangereuse menace contre les « libertés universitaires », des gens « tout sauf pacifiques » munis d’un terrible accoutrement (gants, cagoules...). Justifiant l’intervention policière (tiens, rien n’est dit sur leur accoutrement à eux, casques, boucliers, gazeuses, tonfas...). Taisant le déchaînement de violences des flics. Regrettant la « tournure violente » des événements sans en mentionner les véritables auteurs...mais en en faisant porter la responsabilité aux militant.e.s. Bref, racontant les faits avec une rigueur pas très « scientifique ». Mais ce n’est pas grave, vous avez le choix de pouvoir dire n’importe quoi. Et vous avez le droit avec vous, vous qui êtes des experts du droit.

      Un ex-universitaire repenti, déserteur du monde académique

      Article du Daubé du 23 mars 2018
      *
      Mise au point des organisateurs.

    • Frontex invité à l’université : Compte rendu des violences policières

      Indymedia Grenoble fonctionne selon le principe de la publication ouverte, c’est à dire que chacun·e peut y publier une contribution (textes photos, liens). Le collectif de modération n’est pas l’auteur des contributions. Celles-ci n’engagent que leurs auteur·e·s. L’équipe d’administration − comme indiqué dans la charte − n’a pas à porter de jugement collectif sur les contenus publiés.

      https://grenoble.indymedia.org/2018-03-22-Frontex-invite-a-l-universite

    • Communiqué de la FSU - UGA (30 mars 2018)

      L’intervention brutale des forces de l’ordre dans le bâtiment universitaire IMAG le 22 mars 2018 à l’occasion d’un rassemblement de contestation de la politique mise en œuvre par l’agence Frontex a suscité une émotion légitime dans la communauté universitaire. On dénombre une dizaine de blessés par la police, dont 2 lourdement touchés à la tête.

      Une délégation des participants au rassemblement anti Frontex a été entendue par le Conseil d’administration de l’UGA réuni le 23 mars. Il ressort de leurs témoignages que

      1 ) les forces de l’ordre étaient déjà présentes aux abords du bâtiment IMAG, bien avant toute entrée des manifestants dans celui-ci ;

      2) les manifestants n’ont pas pénétré dans les locaux par effraction, les portes étant ouvertes au moment de la pause, leur action consistant à lancer des slogans anti Frontex et à tagger un mur, sans violence physique à l’encontre de quiconque et sans même interrompre le déroulement du colloque, qui était alors en pause.

      3) l’irruption des forces de l’ordre dans le bâtiment IMAG a été totalement disproportionnée par rapport à la gêne occasionnée et a été effectuée avec une brutalité et une violence injustifiables (pas de sommation, pas d’invite à quitter les locaux, coups délibérés, y compris sur les personnes déjà au sol).

      Lors du conseil d’administration, la FSU a interpellé le président Lévy sur les circonstances dans lesquelles la police avait été amenée à stationner sur le campus puis à intervenir dans des locaux universitaires, et demandé que les témoignages soient recueillis le plus largement possible pour faire la clarté sur le déroulement des faits.

      Plus particulièrement, aux questions : la présidence a-t-elle sollicité la présence de la police sur le campus ? a –t-elle été informée de cette présence ? si oui a t-elle donné son accord ? La présidence a-t-elle demandé l’intervention de la police dans les locaux de l’IMAG et l’évacuation des manifestants ?

      Le Président Lévy a répondu :
      – ne pas être à l’origine de la demande d’une surveillance des forces de l’ordre sur le campus dont il ignorait la présence ;
      – ne pas être à l’origine de la demande d’évacuation des manifestants ;
      – être prêt à rappeler au Préfet ses prérogatives en tant que président d’université sur la question de la présence policière sur le campus et dans les bâtiments universitaires ;
      – être prêt à recueillir tous les témoignages et à faire la vérité sur ce qui s’est passé.

      Dans un courrier du 27 mars adressé à Mme la Ministre, le Président Lévy livre une version des faits dont la FSU s’étonne vivement.

      D’une part, cette lettre donne des événements un point de vue unilatéral qui ignore délibérément les nombreux témoignages entendus lors du CA de vendredi 23 mars ; or ces témoignages donnaient des événements une appréciation sensiblement différente, notamment en ce qui concerne la chronologie des faits et l’attitude des policiers.

      D’autre part, elle reste très évasive quant à l’autorisation qu’aurait ou non donnée l’UGA pour une présence massive de policiers sur le campus, le Président Lévy se bornant à évoquer son ignorance du « dimensionnement des moyens déployés » tout en reconnaissant avoir été informé la veille de cette présence policière, contredisant ainsi ses propos tenus devant le CA.

      Ce courrier ne dit pas non plus qui a requis, une fois les manifestants entrés dans le bâtiment IMAG, l’intervention des forces de l’ordre, laissant sous entendre qu’il s’agit là d’une initiative de la police ayant pénétré de son propre chef dans les locaux avant que la décision d’évacuation ait été prise par l’université et signifiée aux forces de l’ordre. Or, la préfecture de l’Isère a tenu à préciser que son intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.

      La FSU attend de la Présidence qu’elle s’exprime devant l’ensemble de la communauté universitaire en faisant toute la clarté, grâce à la prise en compte de tous les témoignages, sur le déroulement précis de ces événements et sur sa responsabilité.

      La FSU demande à la Présidence qu’elle respecte les engagements pris devant le CA.

      La FSU s’associe à la condamnation de l’intervention de la police dans des locaux de l’université lors du colloque FRONTEX.

      La FSU condamne le recours à la police par la présidence de l’UGA, en particulier lors des réunions du conseil d’administration les 27 octobre 2017 et 16 février 2018.

    • #Lettre_ouverte Doyen, Présidence et Ministre

      À Mme Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
      À M. Lionel Beffre, Préfet de l’Isère,
      À Mme Claudine Schmidt-Lainé, Recteur de l’Académie de Grenoble,
      À Mme Isabelle Lauraire,Chef de Division Enseignement Supérieur, Rectorat d’Académie,
      À M. Patrick Lévy, Président de l’UGA,
      À M. David Dechenaud, Doyen de la Faculté de Droit de l’UGA,

      Grenoble, le vendredi 23 mars 2018

      Objet : Rappel du code de l’éducation et demande d’enquête de responsabilités sur la violente intervention policière au sein du bâtiment IMAG lors du colloque “De Frontex à Frontex” sur le campus de Grenoble

      Madame la Ministre,
      Monsieur le Préfet,
      Madame le Recteur,
      Madame la Chef de Division,
      Monsieur le Président,
      Monsieur le Doyen,

      Par la présente, nous, enseignant.e.s-chercheurs.ses, étudiant.e.s et personnels de l’Université Grenoble-Alpes, tenons à attirer votre attention sur les faits suivants :

      – Un colloque organisé par la faculté de droit de Grenoble s’est déroulé ce jeudi 22 mars à l’Université Grenoble Alpes autour du “service européen des garde-côtes et garde-frontières”. Cette agence est responsable de la répression à l’encontre des migrant-e-s aux frontières de l’Europe, entraînant des centaines de morts chaque année. Outre les enseignant.e.s-chercheurs.ses, des intervenant.e.s de Frontex étaient présent.e.s à ce colloque.
      – Une centaine de personnes, notamment lycéennes, étudiantes, doctorantes, personnels et syndicalistes s’était rassemblée devant le bâtiment où avait lieu ce colloque dans le cadre d’une manifestation pacifique contre cette manifestation scientifique (tract en PJ). Les portes du lieu ayant été ouvertes, les manifestants sont entrés, s’en est ensuivie une intervention policière très violente, de nombreuses personnes présentes subissant de sévères blessures (voir le rappel des faits ci-dessous).
      – L’intervention des forces de l’ordre sur un campus lors d’une rencontre universitaire est intolérable. Seul le président de l’université, garant du maintien de l’ordre, peut demander leur intervention (Code de l’Education, article L712-2 et R 712-1 et ss), ce que la présidence de l’UGA a nié avoir fait publiquement lors du Conseil d’Administration du 23 mars, avant de publier un communiqué de démenti la semaine suivante apprenant l’existence de cette lettre.
      – Cette intervention n’est pas unique mais s’inscrit dans un contexte marqué par des interventions policières violentes sur les campus de Bordeaux, Dijon, Strasbourg, et des menaces d’intervention policière sur le campus de Toulouse.

      En conséquence :
      Nous condamnons l’ensemble des violences policières commises à l’UGA le 22 mars et tenons également à condamner celles ayant eu lieu sur les autres campus.
      Nous demandons à tous les destinataires de cette lettre de se positionner publiquement sur les motifs et la manière dont a été conduite cette intervention policière dans l’enceinte de l’université.
      Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils fassent la lumière sur les responsables de cette intervention et les faits susmentionnés.
      Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils veillent à ce que les responsables des violences commises par les agents de police à l’encontre des personnes présentes ne restent pas impunis.

      Rappel des faits :
      – Pendant une pause, les portes de la salle étant ouvertes, les manifestant.e.s se sont déplacé.e.s à l’intérieur du bâtiment pour poursuivre pacifiquement leur manifestation.
      – Toutes les portes, à l’exception de celles par lesquelles les manifestant.e.s sont entré.e.s, étaient closes avant même l’entrée des manifestant.e.s. 6 camions de police étaient présents avant même le début de la manifestation convoquée à 15h.
      – L’entrée des manifestant.e.s s’est faite de manière pacifique, ceux-ci continuant, comme ils l’avaient fait dehors, à lancer des slogans contre Frontex. Néanmoins, elle a visiblement créé la panique chez les organisateurs du colloque, des participant.e.s au colloque se voyant refuser de sortir du bâtiment lors de la pause - et ce, avant l’entrée des manifestant.e.s - ayant entendu deux personnes de l’organisation dire “il faut appeler” lors de l’entrée des manifestant.e.s.
      – Dans les minutes suivantes, plusieurs policiers nationaux de la brigade anti-émeute sont entrés dans la salle de conférences. Aucune sommation n’a été formulée par les forces de l’ordre avant usage de la violence. Les policiers ont immédiatement frappé les personnes présentes - en visant particulièrement et clairement les têtes -, des manifestant-e-s, mais également des personnes participant au colloque. Plusieurs personnes - manifestant.e.s et participant.e.s au colloque s’identifiant comme tels - ont été violemment mises dehors, sans qu’elles n’opposent de résistance, sans qu’il ne leur soit demandé de sortir et sans qu’il ne leur soit permis de récupérer leurs affaires. Des personnes battues à coup de matraque ont continué à être frappées par les policiers alors qu’elles étaient à terre et n’opposaient aucune résistance. Une dizaine de personnes a été blessée par la police, dont 4 ont été transportées à l’hôpital et 2 lourdement touchées à la tête.
      – Alors que les manifestant.e.s étaient sorti.e.s, de même que des participant.e.s doctorant.e.s de l’UGA s’identifiant comme tel.le.s alors qu’ils se faisaient sortir violemment de l’amphithéâtre, ils se sont entendus répondre “Ferme ta gueule” à plusieurs reprises par les policiers. Les policiers se sont d’abord placés face à eux en continuant à les provoquer, en insultant plusieurs d’entre eux et en continuant à utiliser leur matraque, y compris à l’encontre d’une personne portant dans ses bras son enfant de 4 ans.

      Signataires (partiel : au 30/3)

      Université Grenoble-Alpes :

      Lauriane Bouvet, ATER, UGA
      Isabelle Krzywkowski, PR, UGA
      Alice Carette, MCF, UGA
      Federico Bellido, ATER, UGA
      Cyril Trimaille, MCF, UGA
      Catherine Frier, MCF, UGA
      Thierry Soubrié, MCF, UGA
      Nicolas Galy, Doctorant, UGA
      Amélie NUQ, MCF, UGA
      Marinette Matthey, PR, UGA
      Fabrice Gilles, docteur, Académie de Dijon
      Charlotte Dejean, MCF, UGA
      Debora Barattin, Doctorante, UGA
      Ulysse Coutaud, Doctorant, UGA
      Fabienne Agasse, MCF, UGA
      Marie Thirion, Etudiante, UGA
      Olga Bronnikova, MCF, UGA
      Sarah Mekdjian, MCF, UGA
      Laurent Gallardo, MCF, UGA
      Jean-Yves Tizot, MCF, UGA
      Cristina Del Biaggio, MCF, UGA
      Caroline Rossi, MCF, UGA
      Franck Gaudichaud, MCF, UGA
      Emmanuelle Eggers, PRAG, UGA
      Olga Lobo, MCF, UGA
      Anna Claudia Ticca, ATER, UGA
      Nina Soleymani, ATER, UGA
      Claire Wolfarth, Doctorante, UGA
      Emmanuelle Puissant, MCF, UGA
      Benjamin Levy, Doctorant, UGA
      Murielle Chatel, BIATSS, UGA
      Alexandre Demeure, MCF, : UGA
      Eva Deront, Doctorante, UGA
      Ricardo Salas Rivera, DCE, UGA
      Charlotte Imbert, Etudiante, IEPG
      Grange Julia, Etudiante, LCE UGA
      Anthony Pecqueux, CR CNRS, ENSAG
      Philippe Flory, Doctorant, UGA
      Frédéric Gonthier, MCF, IEPG
      Marie Ducruet, BIATSS, UGA
      Manon Dié , Étudiante , LCE UGA
      Hélène Caune, MCF, IEPG
      Carole Durand, BIATSs, UGA
      Alicia Oudaoud, ATER, UGA
      Anne Cayuela, PR, UGA
      Lison Leneveler, Doctorante, UGA
      Belen Molina Concha, CGT-Ferc Sup Grenoble, CGT UD38
      Maria Ferraro MCF retraitée UGA
      Oriane Sulpice, Doctorante, UGA
      Jérôme Ferrand, MCF, UGA
      Paul Bourgues, Doctorant, UGA
      Amélie Stoecklé, Doctorante, UGA
      Zérah Brémond, ATER, UGA
      Elsa Guillalot, MCF, UGA
      Gwenaël Delaval, MCF, UGA
      Claire Barraud, PRCE, UGA
      Aurore Meyfroidt, post-doctorante, UGA
      Laurent Terrier, IGE, G-INP
      Souad HOUAMA, UGA
      Mitra KAFAI
      Eric GUINET, UGA
      Benoît Rey, UGA
      Marta Ruiz Galbete, MCF, UGA
      M.-H. Lachaud, docteure, UGA
      Théa Manola, ENSAG/UGA
      Mathilde Piau, Etudiante, UGA
      Bénédicte Fischer, MCF, UGA
      Jean-François Carcelen, PR, UGA
      Cornillon Françoise, PRAG, UGA
      Pierre Badin, DR, CNRS
      Sofia Laviola, étudiante, UGA
      Amélie Imbert, MCF, UGA
      Léa Garénaux, Etudiante, UGA
      Salomé Pairone, Etudiante, UGA et IEPG
      Mathilde Regad, Doctorante, UGA
      Grégoire Charlot, MCF, UGA
      Ilaria Taddei, MCF, UGA
      Alain Drillat, PRAG, UGA
      Mathilde Noëlle Mougin, Doctorante, UGA
      Raphaël Rossignol, MCF, UGA
      Naïma Ghermani, MCF, UGA
      Ethlinn Weber, Etudiante, UGA
      Jean-Loup De Saint-Phalle, Etudiant, UGA
      Lucas Vandendriessche, Etudiant, IEPG
      Elisa Santalena, MCF, UGA
      Jean-François Massol, PR, UGA
      Audrey Dominguez, Doctorante, UGA
      Marianne Prévost, bibliothécaire, UGA
      Didier Piau, PR, UGA
      Clémentine Martin, Etudiante, UGA
      Viviane Clavier, MCF, UGA
      Pascale Roux, MCF, UGA
      Rémi Clot-Goudard, MCF, UGA
      Pierre-André Cheminant, doctorant, UGA

      Signataires des autres universités :

      Matthieu Renault, MCF, Université Paris Vincennes Saint-Denis
      Anna Zaytseva, MCF, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
      Anna Shapovalova, ATER, Université Lyon 2 ; doctorante Sciences Po
      François Valegeas, MCF, Université Paul-Valéry Montpellier 3
      Benjamin Ferron, MCF, Université Paris-Est Créteil
      Jérôme Valluy, MCF, Université Panthéon-Sorbonne - Paris 1
      Daria Saburova, doctorante, Université Paris Nanterre
      Baptiste Kotras, postdoc, Université Paris-Est
      Wenceslas Lizé, MCF, Université de Poitiers
      Julien Leers, BIATSS, Université de Paris 1
      Daphné Le Roux, doctorante, Université Paris Nanterre
      Isabelle Désert, professeur EPS Université Paris 1
      Maud Benayoun, BIATSS, Université Paris 1
      Tom Goldman, doctorant, Université Paris-Dauphine
      Hayat Benkhelifa, MCF, AgroParisTech
      Sarah Leperchey, MCF, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Pierre Sauvêtre, MCF, Université Paris Nanterre
      Paul Guillibert, doctorant, Université Paris Nanterre
      Hugo Dumoulin, doctorant, Université Paris Nanterre
      Enrique Klaus, postdoctorant ERC-TARICA, IRMC, Tunis
      Guillaume Gourgues, MCF, Université de Franche-Comté
      Chantal Jaquet, Professeure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Lucie Laplace, doctorante, Université Lumière Lyon 2
      Luc Vincenti, Université Paul Valéry Montpellier 3
      Morane Chavanon, ATER, Université Lyon 2
      Vaillant Zoé, MCF Paris Nanterre
      Garnoussi Nadia, MCF Université de Lille
      Cohen-Halimi Michèle, PR Université de Paris 8
      Victor Violier, doctorant, Université Paris Nanterre
      Iacopo Adda, doctorant, Université de Genève
      Bertrand Binoche, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Hélène Nessi, MCF Université Paris Nanterre
      Aurélie Quentin, MCF Université Paris Nanterre
      Hector Uniacke, Etudiant, Université Paris Vincennes Saint-Denis
      Aliènor Bertrand, CR, CNRS-Faculté de droit de Montpellier
      Sarah Sajn, doctorante, Sciences Po Aix / CHERPA
      Frédérique Leblanc, MCF, Université Paris Nanterre
      Camille Vergnaud, doctorante Université Paris Nanterre
      Pascal Bonnard, MCF, Université Jean Monnet de Saint-Etienne
      Hanna Perekhoda, étudiante, Université de Lausanne
      Raphaël Sablong, MCF, Université Lyon 1
      Sophie Roux, PR, Ecole normale supérieure
      Antoine Lévêque, Doctorant ATER, IEP de Lyon
      Antoine Renaud, Doctorant, ENS de Lyon
      Elena Smirnova, Doctorante, Université Paris Diderot - Paris 7
      Claire Thouvenot, Doctorante, Université Paris Nanterre
      Selim Nadi, Doctorant, Centre d’histoire de Sciences Po/Universität Bielefeld
      Selin Le Visage, Doctorante, Université Paris Nanterre
      Julie Marquet, Doctorante, Université Paris 7
      Soazig Le Bihan, Professeure Associée, Université du Montana
      Vinicius Kauê Ferreira, Doctorant, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
      Citlalli Dominguez, Doctorante, Sorbonne Université, Faculté des Lettres
      Anne Didelot, PRCE, Université de Lorraine
      Hélène Blaszkiewicz, Doctorante, Université de Lyon
      Jean-Pierre Terrail, professeur honoraire, université de Versailles-Saint-Quentin
      Sylvain Bertschy, Doctorant, Université Paul Valéry Montpellier III
      Sahar Aurore Saeidnia, Postdoctorante, IREMAM-MMSH, Aix-en-Provence
      Fanny Vincent, post-doctorante, CEET-CNAM
      Alice Simon, ATER, Université de Montpellier
      Tristan Poullaouec, MCF, Université de Nantes
      Julien O’Miel, MCF, Université de Lille
      Chowra Makaremi, CR, CNRS, IRIS
      David Do Paço, chercheur et enseignant, CHSP, Sciences Po
      Rachel Vanneuville, CR, CNRS, Triangle Lyon
      Antonio Ramos Ramírez, ATER, Université de Versailles-Saint-Quentin
      Kristina Kovalskaya, Doctorante, EPHE-PSL Paris
      Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche, Cnrs, Univ. de Bordeaux
      Dominique Glaymann, professeur de sociologie, Université d’Evry Paris-Saclay
      Grégoire Le Quang, ATER, Université Lyon 2
      Maria Emanovskaya, doctorante, INALCO
      Davide Gallo Lassere, postdoc, Sophiapol, Université Paris Ouest
      Tatyana Shukan, lectrice, Université Paris-Sorbonne
      Nataliya Puchenkina, doctorante, Université de Tours
      Josua Gräbener, chargé de cours, Université Lille 2 (docteur IEPG)

      Signataires citoyen.nes

      Pierre Gaillard LDH Délégué Régional
      Paola Bonilla, Isère
      Nathalie Durindel, enseignante dans le second degré, Isère
      Elsa Quintin, professeur agrégée Arts Plastiques
      Anaïs Coulin, enseignante dans le second degré, Isère
      Quentin Latasse, enseignant-stagiaire dans le second degré, Isère
      Marie Bouvet, adjoint du patrimoine, Rhône
      Hélène Bouvet, retraitée, Haute- Savoie
      Estelle Flory, éditrice, Seine-et-Marne
      Perrine Olff-Rastegar - UJFP Alsace - Strasbourg
      Christiane Vollaire - Programme Non-lieux de l’exil (EHESS-Inalco)

      https://docs.google.com/document/d/1bKh1uQqj83ZvmOBWhRsMK0nukhIJjb_oleft667f-ws/edit

    • Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »
      –-> résumé des faits et des opinions

      Pour faire suite à l’organisation de deux journées « Frontex » à l’université de Grenoble, leur perturbation et l’intervention des forces de l’ordre sur le campus...

      https://lundi.am/local/cache-vignettes/L1200xH554/arton1257-bd727.png?1522751525
      https://lundi.am/Lettre-ouverte-aux-organisateurs-du-colloque-de-Frontex-a-Frontex

    • Au-delà de la loi ORE, les étudiants grenoblois sont mobilisés contre Patrick Lévy et demandent sa démission. Ils lui reprochent d’avoir demandé à la préfecture de l’Isère, le 22 mars dernier, l’évacuation d’un colloque sur l’agence européenne de surveillance des frontières (Frontex), organisé sur le campus et envahis par des étudiants et militants protestataires. L’évacuation musclée par la police a été qualifiée de « violente » par les étudiants qui déplorent quatre blessés soignés à l’hôpital, dont deux pour des plaies ouvertes.

      http://www.liberation.fr/france/2018/04/05/grenoble-un-batiment-de-la-fac-bloque_1641355

  • Je n’avais pas entendu parler de The Invaders (aussi connu sous de Black Organizing Project), un groupe d’activistes de Memphis proches du Black Panther Party. D’abord opposés à Martin Luther King, ils finissent par se rapprocher de lui et par assurer sa garde rapprochée quand il est à Memphis. Comme par hasard, ils sont éloignés de lui (probablement par un agent double, Marrell McCullough) lorsqu’il est assassiné en 1968.

    Un article :

    The Invaders : A Uniquely Memphis Story
    Smart City Memphis, le 30 mars 2008
    http://www.smartcitymemphis.com/2016/11/the-invaders-a-uniquely-memphis-story

    Un film :

    The Invaders de #Prichard_Smith (2016)
    http://www.imdb.com/title/tt5039442

    Une critique du film :

    ‘The Invaders’ set to take New York City by storm
    Real Times Media, le 11 novembre 2015
    http://realtimesmedia.com/index.php/memphis/56787-film-review-%E2%80%98the-invaders%E2%80%99-set-to-take-new-yor

    Un article qui en parle :

    It’s Been 50 Years, and Most Don’t Know the FBI & Police Admitted Their Role in the Assassination of Dr. King
    Andrew Emett, The Free Thought Project, le 4 avril 2017
    http://thefreethoughtproject.com/fbi-memphis-polices-admitted-involvement-assassination-mlk

    Et même dans un document officiel :

    Findings on MLK Assassination, National Archives, pages 411-413
    https://www.archives.gov/research/jfk/select-committee-report/part-2d.html#inciting

    Et apparemment RFI va en parler lors de son hommage à Martin Luther King, 50 ans après son assassinat...

    #The_Invaders #Black_Organizing_Project #USA #Memphis #Lorraine_Motel #Black_Panther_Party #Martin_Luther_King #MLK #Noirs #Racisme #FBI #agents_doubles #assassinat_politique

  • Numérique : Quand Google Et Facebook Forment Etudiants Et Chômeurs | Forbes France
    https://www.forbes.fr/technologie/numerique-quand-google-et-facebook-forment-etudiants-et-chomeurs/#

    50 000 personnes éloignées de l’emploi devraient être formées avant la fin de l’année 2019 aux compétences de base du web. Objectif : lutter contre la fracture numérique. Idem à la fac, où des formations intensives et certifiantes y sont proposées. Les formateurs : Google et Facebook. Le maître de conférence Olivier Ertzscheid dénonce une opération de communication.

    C’était fin janvier à Versailles. Emmanuel Macron lançait un « choose France » aux grands patrons de ce monde. Ni une, ni deux, le milliardaire Mark Zuckerberg annonçait qu’il comptait combler la fracture numérique en proposant, par Pôle Emploi, de former 50 000 chômeurs avant la fin de l’année 2019 lors de journées « d’inclusion numérique ». Idem pour Google qui propose dans les universités des formation « Digital active ». Au total, Google et Facebook, les deux géants du web, veulent former 165 000 personnes.

    Du 20 au 23 février par exemple, en pleine période de vacances, l’université de La Rochelle accueillait une centaine de personnes venues assister à une formation accélérée sur « la maîtrise d’Internet et des bases du marketing digital ». « Le but n’est pas d’en faire des experts du web mais de les aider à apprivoiser ces nouveaux outils numériques », rapporte France 3 Régions. Idem à l’université d’Angers, de Marne-la-Vallée, de Lorraine, et de Cergy. D’après Google, 13 000 personnes ont déjà suivi ces formations à l’université.

    Des formations qui s’adressent essentiellement aux étudiants et aux chômeurs dans le cas de Facebook. Une initiative qui semble indispensable à l’époque du « tout numérique » et qui pose pourtant question. En effet, ces formations certifiantes et gratuites sont réalisées par Google et Facebook avec l’accord de l’Etat français.

    Amphithéâtres et temps de cerveau disponible

    Olivier Ertzscheid, maître de conférence, chercheur en sciences de l’information et de la communication, est en colère. « C’est une opération de communication dans laquelle Google se voit offrir des amphithéâtres et du temps de cerveau disponible », explique-t-il au téléphone. « Faire ces formations est une bonne idée, mais nous avons à l’université les compétences pour les faire. » Et de manière plus critique, selon lui. « Ce n’est pas le fait que ce soit un acteur privé qui réalise les formations qui me gêne mais le fait que l’on invisibilise les formations réalisées à l’université qui, elles, montrent plusieurs outils aux étudiants. » Il n’est en effet pas certain que Google pousse les étudiants vers d’autres moteurs de recherche. Inquiétude accentuée par le fait que ces formations soient effectuées par des étudiants, eux-mêmes formés par Google. Or, dénonce l’enseignant-chercheur, « les ambitions de Google sur les formations sont très claires ».

    « C’est très sympathique, cette fois-ci, parce que c’est Google, mais que dirait-on si Monsanto venait organiser des formations gratuites sur comment cultiver les champas », alerte Pierre Chantelot, enseignant à Marne-la-Vallée dans Le Monde.

    Pour Olivier Ertzscheid, « l’Etat continue de se désengager du numérique et se laisse guider par des acteurs privés au risque de mauvaises surprises ».

    Quant à Facebook, le problème est encore différent. Le réseau social a en effet indiqué qu’il ciblerait les personnes éloignées de l’emploi ayant le plus besoin d’une formation au numérique. « Si Pôle Emploi ouvre sa base de données et que Facebook cible sur son propre réseau, il y aurait là un problème de croisement des fichiers dont pourrait se saisir la CNIL », indique Olivier Ertzscheid.

    Les partenaires, de leur côté, indiquent qu’elles n’auraient peut-être pas les moyens de former autant de personnes aux compétences du numérique.

    #Education #Formation #Google #Facebook #Olivier_Ertzscheid

  • La mémoire n’est qu’une infection virale
    http://www.dedefensa.org/article/la-memoire-nest-quune-infection-virale

    La mémoire n’est qu’une infection virale

    Une nation : traumatismes, erreurs et oublis

    « L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d’une nation car l’unité se fait toujours brutalement. Pour que tous les citoyens d’une nation aient quelque chose en commun il faut qu’ils aient oublié bien des choses de leurs origines. » La conférence d’Ernest Renan en 1882 à la Sorbonne sur l’idée de nation concluait sur la nécessité de renouveler tous les jours le mythe national qui fonde la loyauté des individus à un Etat. C’était au lendemain de la perte de l’Alsace et de la Lorraine au début de la IIIème République.

    Une équipe transdisciplinaire élabore un modèle expérimental autour des attentats à Paris du 13 novembre 2015. Ce programme de recherche s’étalera sur douze ans. Il fait (...)

  • Des voix s’élèvent contre la présence de Charles Maurras dans la liste des commémorations officielles 2018
    https://www.francetvinfo.fr/france/des-voix-s-elevent-contre-la-presence-de-charles-maurras-dans-la-liste-

    Elaboré par le Haut-Comité des commémorations nationales, sous la houlette du ministère de la Culture, le Recueil des commémorations nationales 2018 propose de commémorer la naissance, en 1868, de Charles Maurras, qui partie de la « centaine d’anniversaires susceptibles d’être célébrés au nom de la Nation ».

    Je me demande bien comment il a pu se retrouver dans ce document qui doit quand même être relu avant impression ...

    • La commission qui pond ce guide des commémorations est présidé par un académicien femelle. L’académie française est toujours resté fidèle à Maurras plus qu’a la république. Une fois que Maurras à été condamné pour collaboration avec les nazis et incarcéré, son siège est resté vacant en hommage au #grand_homme jusqu’à sa mort. En 2018 l’académie française exprime toujours son mépris pour la république et son amour inconditionnel pour les antisémites et le nazisme.
      Une raison de plus pour vendre l’académie française au Qatar.

      http://www.madmeg.org/p40/#6/0.821/0.101

      #royalisme #action_française #antisémitisme #Académie #historicisation

      Pour cette publication des 100 commémorations faschottes de la manif pour tous je vais voire si je trouve le nombre de femmes membres et commémorées car à mon avis c’est un bel exemple de machine à effacer les femmes de l’histoire.

    • Le e-monde.fr publie une réponse de Jean-Noël Jeanneney et Pascal Ory, deux historiens membres du Haut Comité des commémorations nationales. L’accroche est ; « l’Etat doit rappeler les moments lumineux de notre histoire comme les périodes les plus sombres. »

      L’émotion qui entoure l’inscription de Charles Maurras dans le Livre des commémorations nationales pour 2018 exige une explication simple et claire. La mission confiée au Haut Comité aux commémorations nationales est de contribuer, au hasard des anniversaires, à une meilleure prise de conscience des épisodes majeurs du passé. Il en propose une liste à la ministre, à qui il revient de les agréer si elle le souhaite.

      Françoise Nyssen l’a fait d’abord, en l’occurrence, avant de changer d’avis. Sont concernés les personnalités et les événements dont notre pays peut s’honorer, mais pas eux seulement. Commémorer, ce n’est pas célébrer. C’est se souvenir ensemble d’un moment ou d’un destin. Distinction essentielle : on commémore la Saint-Barthélemy, on ne la célèbre pas. On commémore l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac, on ne le célèbre pas. On commémore la Grande Guerre, on ne la célèbre pas.

      http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/28/commemorer-ce-n-est-pas-celebrer_5248372_3232.html

      C’est rigolo d’apprendre que la naissance de Maurras est une date importante au point d’être comparée à la Saint-Barthélémy. Si c’était pour se souvenir des méfaits de cet homme et de son parti, alors il faudrait choisir une commémoration du 28 janvier 1945 date de sa condamnation à la réclusion à perpétuité et de son indignité nationale ou 1947, date de l’interdiction d’Action Française (qui n’est pourtant plus interdite à ce qu’il me semble).

      Commémorer la naissance de Maurras quel intérêt à part banaliser Action Française et faire un geste amical envers l’extrême droite catholique française de #sens_commun #manif_pour_tous et autres ami·es en marche de Blanquer ? Est-ce qu’on va commémoré la naissance de Laval et de Papon dans la foulée ?

      #action_française #extrême_droite #grand_homme

    • On ne peut que se réjouir de la décision de Françoise Nyssen de retirer Charles Maurras de la liste des commémorations nationales de l’année 2018. On espère que la ministre de la Culture procédera également au retrait du nom de Jacques Chardonne, qui fut comme Maurras un antisémite forcené et un complice actif de la Collaboration. Mais on aimerait surtout que les raisons du retrait soient comprises, retenues — remémorées à l’avenir — et ne soient pas recouvertes par d’étranges sophismes qui circulent et sont repris par des esprits dont on ne l’attendait pas.

      Il y a, bien sûr, ceux dont les réactions ne surprennent pas : les néo-maurrassiens. Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint du Figaro Magazine, n’a pas eu peur d’écrire sur Twitter que ceux qui ont dénoncé la présence de Maurras sur la liste des commémorations nationales ne l’ont pas lu. On lui suggérera une autre possibilité : qu’ils l’aient lu plus à fond que lui et qu’ils aient pris au sérieux ce qu’il disait lui-même de sa pensée, à savoir qu’elle était strictement indissociable de la haine des juifs, des protestants, des « métèques » et des francs-maçons. Il est inutile ici de dresser un florilège des textes les plus abjects de Maurras. Rappelons simplement qu’il prôna, jusqu’à la fin de sa vie, un « antisémitisme d’État » qui ramènerait les juifs français au rang de simples « campeurs » sur le territoire. Et qu’il fut un des responsables de l’assassinat de Pierre Worms, cible en tant que juif de la milice de Vichy.

      Il y a ceux qui, tel Yann Moix, oubliant toute décence en même temps que leurs amitiés anciennes, n’hésitent pas à qualifier le refus de commémorer la naissance de Maurras de « révisionnisme » (sic) qui trahirait une volonté d’effacer ou de dissimuler le passé. Comme si le refus d’une commémoration nationale de l’anniversaire d’un homme condamné en 1945 à la dégradation nationale était la même chose que la volonté de passer son importance sous silence.
      « Commémorer, c’est se souvenir »

      Il y a enfin les membres du Haut Comité aux Commémorations nationales qui s’obstinent à justifier leur choix, comme le font Jean-Noël Jeanneney et Pascal Ory dans une tribune publiée par Le Monde, en affirmant que « commémorer n’est pas célébrer ». Commémorer la Saint-Barthélemy ou l’assassinat d’Henri IV, nous disent-ils, ce n’est pas célébrer. C’est « se souvenir ». Cette dernière affirmation est juste et la distinction, pour le coup, n’est pas fallacieuse ; elle est parfaitement légitime en certains contextes. Mais, dans le contexte présent, elle est honteusement sophistique.

      Tout d’abord, parce que « commémorer la naissance de Maurras » ne peut pas avoir le sens de « commémorer un massacre ». Il ne s’agit pas ici de commémorer la naissance de Maurras comme une tragédie, ni de commémorer sa dégradation nationale en 1945. Ce qu’on commémore, c’est quelqu’un qu’on tient pour une figure importante parce qu’on lui reconnaît, comme à Chardonne, des qualités d’écrivain ou d’intellectuel. « Commémorer » ici a inévitablement le sens d’une reconnaissance de grandeur qu’on met en balance avec des méfaits qui se trouvent ipso facto minimisés. La preuve : inscrirait-on Marcel Déat, Jacques Doriot, Pierre Laval, Philippe Henriot sur la liste des commémorations nationales ? Bien sûr que non. Pourtant ils ont la même importance historique que Maurras ou Chardonne. Mais leur nom choquerait davantage, parce qu’on ne peut pas voir en eux le « grand écrivain ». Il suffit de se reporter aux présentations euphémisantes du site des Commémorations nationales pour constater que Maurras et Chardonne y sont traités avec déférence.

      On est loin de l’affirmation avancée par les membres du comité, de vouloir « évoquer officiellement les pages noires de [notre] Histoire ». Car en la matière, de pages noires il n’y a pas dans la brochure éditée. Rien, en ce qui concerne Chardonne, sur son œuvre collaborationniste et ses escapades en Allemagne à l’invitation de Joseph Goebbels. Chardonne qui écrivait en juin 1943 dans un livre hagiographique sur les SS : « Si l’on peut découvrir les secrets de la valeur et vraiment éduquer les êtres, les méthodes du national-socialisme sont incomparables », ou encore : « Quand Israël est roi, un pays est perdu » (Le Ciel de Nieflheim).

      Quant à Charles Maurras, la « page noire » tient en à peine deux phrases. Ce qui fait bien peu concernant un homme dont la pensée a irrigué la « Révolution nationale » et qui dîna régulièrement avec Philippe Pétain, chef de l’État. En revanche, l’une de ces deux phrases nous apprend que Maurras fut « antinazi », rien de moins. De fait, il y aurait là toutes les raisons de commémorer Maurras, bombardé « antinazi ». Antinazi de type particulier certes, lui qui dans les années 1930 dénonçait le « bellicisme juif » face aux tensions croissantes avec l’Allemagne. Un « antinazi » dont le journal n’a cessé de paraître jusqu’à la Libération en ayant comme voisin d’immeuble la Milice française, fondée par des maurrassiens dont bon nombre prêtèrent serment d’allégeance à Adolf Hitler et rallièrent la SS. Curieusement, cette Milice, qui traqua sans relâche les Résistants, ne pensa jamais à inquiéter cet « antinazi ». Il est vrai qu’en matière d’antinazisme, on a connu à l’époque plus engagé, à commencer par De Gaulle, et quelques milliers d’autres qui en juin 1940 ralliaient Londres ou jetaient les bases de la Résistance intérieure.
      Célébrer cette page noire ?

      Sans doute est-ce pour commémorer cette « page noire » que le délégué aux Commémorations nationales et Conservateur général du patrimoine s’est également rendu sur Radio courtoisie afin d’évoquer le sujet, sur les ondes d’une radio qui se déclare ouvertement Action française et dont la présidente est la petite-nièce de Charles Maurras ? Car, contrairement à ce qui est désormais affirmé, il ne s’agit pas de commémorer pour rappeler les pages noires de notre histoire. Qu’on aille lire, sur le site des éditions du patrimoine, la présentation du livre des Commémorations nationales 2018. Celle-ci s’ouvre par cette phrase : « Chaque année, le Haut Comité des commémorations nationales sélectionne et propose à l’agrément du ministre de la Culture et de la Communication une centaine d’anniversaires susceptibles d’être célébrés au nom de la Nation. »

      « Célébrer au nom de la Nation » : est-il possible d’être plus clair ? Les commémorations ne concernent pas seulement le passé, elles engagent aussi le présent. Aujourd’hui, ce serait Maurras et Chardonne qu’on pourrait célébrer avec les réserves d’usage, comme on apprécie un alcool avec modération. Il y a quelques semaines, de nombreuses voix, dont celles du Premier ministre, affirmaient qu’une réédition grand public des pamphlets racistes et antisémites de Céline ne posait aucun problème dès lors qu’elle était pourvue de notes de bas de page. Que la compréhension du présent exige la connaissance du passé, et que celle-ci puisse requérir l’édition scientifique de textes criminels ou répugnants, personne ne le conteste. Mais cela ne peut pas signifier qu’il faille encourager les éditeurs à faire de l’argent en commercialisant les crachats que lancèrent des écrivains célèbres sur ceux que les nazis s’apprêtaient à exterminer sous leurs applaudissements. L’étude historique n’a pas besoin que ces crachats sanglants, enrobés sous une couverture prestigieuse, soient vendus comme des pralines offertes à la dégustation de pseudo-esthètes.

      Il n’y a pas un an, la victoire de l’extrême droite était une possibilité concrète dans ce pays, comme ailleurs en Europe où elle parvient par endroits au pouvoir. Prétendre la combattre en banalisant ses maîtres à penser les plus radicaux, ou en les célébrant officiellement, est une contradiction difficilement tenable pour ceux qui ont été élus contre cette menace.

      Une réflexion de fond est désormais urgente quant à la définition de la mission du Haut Comité et quant aux possibles dysfonctionnements qui l’ont conduit à inviter à « célébrer au nom de la Nation » la naissance de deux de ses ennemis les plus féroces — ennemis non seulement de la République, mais de l’idée même d’une humanité commune.

      Les signataires : Tal Bruttmann, historien ; Catherine Coquio, professeure de littérature à l’université Paris-Diderot ; Frédérik Detue, enseignant-chercheur en littérature, Université de Poitiers ; Antoine Germa, scénariste ; Antonin Grégoire, sociologue ; François Heilbronn, Professeur des universités associé à Sciences-Po ; Charlotte Lacoste, enseignante-chercheuse en littérature, Université de Lorraine ; Nadia Méziane, militante antiraciste ; Marie Peltier, historienne ; Jean-Yves Pranchère, professeur de théorie politique à l’Université libre de Bruxelles (ULB) ; Christophe Tarricone, historien.

      http://www.liberation.fr/debats/2018/02/01/maurras-commemorer-n-est-pas-celebrer-un-insupportable-sophisme_1626536

    • https://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20180125.OBS1238/la-france-doit-elle-celebrer-charles-maurras-en-2018.html

      Commémorer Mai-68, pourquoi pas, mais il y a d’autres anniversaires dans la vie. Le détail semble avoir pour l’instant échappé à 99,99% de nos compatriotes, mais 2018 pourrait bien être aussi l’année Charles Maurras (1868-1952). La preuve, le fameux théoricien du « nationalisme intégral » figure, en même temps que Paul Claudel et le philosophe Alain, dans le très officiel « Recueil des Commémorations nationales 2018 », dûment préfacé ici par notre ministre de la Culture :

      "À vous qui aimez l’histoire de France, à vous qui aimez la voir reprendre vie, je conseille chaleureusement la lecture du Livre des Commémorations nationales de 2018. II vous apportera, j’en suis sûre, un grand plaisir et de belles émotions ! »"

      Quand on se souvient un peu du barouf qu’avait déclenché l’inscription de Louis-Ferdinand Céline, en 2011, dans le même calendrier, il y a pourtant de quoi redouter que tout le monde ne partage pas ce joyeux enthousiasme ministériel. Et se demander si Françoise Nyssen avait vraiment en tête la liste des cent et quelques anniversaires répertoriés par ses services avant de signer son petit texte.

      https://francearchives.fr/commemo/recueil-2018

      Avant-propos

      L’intérêt grandissant pour l’histoire, le besoin d’explorer sa mémoire et le goût de la fête expliquent le succès des anniversaires et des commémorations. Cependant, les Commémorations nationales ont ceci de particulier qu’elles ne s’adressent pas uniquement à quelques personnes, initiées et privilégiées, mais à tous ; et chacun est invité ! Pour illustrer la mémoire collective, les événements qui la jalonnent et les personnages qui l’animent, les Commémorations nationales ont fait appel, au titre de 2018, à plus de cent spécialistes enthousiastes. Ils vous entraînent à la découverte de Mai 68, de Roland Garros, de Gounod, de Couperin, de Chateaubriand, de l’hôtel d’Évreux (aujourd’hui palais de l’Élysée) et de bien d’autres ! Je salue le travail réalisé pour cette 31e édition des Commémorations nationales, qui évoluent pour s’adapter à leurs publics. Parallèlement à l’ouvrage, les supports de diffusion se diversifient grâce à l’informatique et au numérique, qu’il s’agisse des tweets quotidiens sur @FranceArchives ou des recueils des années 1999 à 2017, qui sont également disponibles et consultables sur le portail FranceArchives. Ce site Internet assure un rôle de relais et de veille grâce aux « liens » qui renvoient directement aux ressources documentaires et aux manifestations organisées partout en France (théâtre, expositions, concerts, colloques). À vous qui aimez l’histoire de France, à vous qui aimez la voir reprendre vie, je conseille chaleureusement la lecture du Livre des Commémorations nationales de 2018. II vous apportera, j’en suis sûre, un grand plaisir et de belles émotions !

      Françoise Nyssen
      ministre de la Culture

    • Coming of age? Reflections on the centenary of women’s admission to the Royal Geographical Society

      Women’s admission to the Royal Geographical Society was at least a two-staged affair, with a cohort of 22 women being admitted in 1892–93 before open access to women from 1913. However, whilst official membership was defined by these historic line-in-the-sand ‘boundary’ moments, some aspects of women’s participation within the Society were enacted in a permeable ‘frontier zone’. Both prior to, and after, fully accessing Fellowship in 1913, women were active producers of geographical knowledge – travelling, researching, writing, and teaching. Given these blurred thresholds of participation and recognition, and the complex social politics of majority/minority views on women’s access to full membership, marking and celebrating the centenary of women’s admission to the Society is riddled with ambiguities. What is unambiguous, however, is that the centenary presents a long-overdue opportunity to celebrate over a hundred years of women’s geographical work. It also offers a moment to pause and reflect on the status of women within the discipline today.

      http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/geoj.12051/full

    • Les premières géographes universitaires en France : enquête sur les débuts d’une féminisation disciplinaire (1913-1928)

      Dans le premier quart du XXe siècle, la géographie universitaire française connaît une féminisation lente et difficile, mais réelle, accélérée par la Grande Guerre. C’est le temps des pionnières, autant dans les revues disciplinaires que dans l’institution académique. Cependant, si plusieurs noms sont déjà connus parmi ces premières géographes féminines, il s’agit ici de systématiser l’étude, de quantifier et d’expliquer le phénomène, et d’évaluer la réalité de cette présence dans un champ scientifique jeune mais considéré comme particulièrement rétif aux femmes, en particulier dans le travail de terrain. A ce titre, une large place est accordée aux marges de la discipline, aux outsiders masculins et féminins et à la comparaison internationale, pour donner une vision plus équilibrée d’une évolution jusqu’ici sous-estimée.

      http://journals.openedition.org/cybergeo/27138

    • Early Women Geography Educators, 1783-1932

      This article is a study of early women geography educators between the years 1783 and 1932. Many women were working in the field at that time, but with varying degrees of activity. Twenty-six were especially active in geography contributing significantly to the growth of geography in universities, colleges, and public schools. Some of the women wrote geography textbooks in the pre-professional geography period before 1875. As such, they would be considered geographers, but it was not until the 1890s that women became involved in professional geography. The professional activities of seven women are highlighted as representative of women who were especially active in the discipline.

      http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00221349908978944

    • Quelques (très rares) femmes dans ce bouquin :
      Dictionnaire biographique de géographes français du XXe siècle, aujourd’hui disparus

      Le XXème siècle a vu se former puis s’étendre la communauté des géographes, en même temps que la discipline s’est développée et enrichie, depuis le rôle déterminant du Service Géographique de l’Armée dans les domaines de la topographie, de la géodésie et de la cartographie, et le rôle fondateur des excursions interuniversitaires annuelles permettant aux étudiants d’accompagner leurs professeurs et d’apprendre la géographie sur le terrain. Le XXème siècle a vu aussi naître les principales organisations et associations de géographes français ainsi que l’Union Géographique Internationale en 1922. À la suite de la présentation de ces structures, les notices biographiques de plus de 400 géographes français sont complétées par une vaste collection de photographies prises au long du siècle - de 1897 au début des années 2000.

      http://geoprodig.cnrs.fr/items/show/42528

    • Renée Rochefort (1924-2012)

      Repères bibliographiques (non exhaustifs)
      1958 « Un dossier sur le temps présent : les bas-fonds de Palerme, d’après l’enquête de Danilo Dolci » [note critique], Annales É.S.C., 13-2, pp. 349-358.
      1959 « Misère paysanne et troubles sociaux. Un pays du Latifondo sicilien : Corleone », Annales. É.S.C., 1959, Volume 14, Numéro 3, pp. 441-460.
      1961 Le Travail en Sicile. Étude de géographie sociale, Paris, PUF, 1961.
      Les bouches de Kotor. Étude de géographie régionale, essai sur les espaces d’une région, Lyon, Université de Lyon, Faculté des Lettres.
      1963 « Géographie sociale et sciences humaines », Bulletin de l’Association de géographes français, 1963, XL, n° 314, pp. 18-32.
      « Sardes et Siciliens dans les grands ensembles des Charbonnages de Lorraine », Annales de Géographie, 1963, LXXII, n° 391, pp. 272-302.
      1970 « Grands ensembles et mutations des banlieues lyonnaises », Revue de géographie de Lyon, 1970, XLV, n° 2, pp. 201-214.
      1972 « Géographie sociale et environnement », dans La pensée géographique française. Mélanges offerts au Professeur A. Meynier, Saint-Brieuc, Presses universitaires de Bretagne, 1972, p. 395-405.
      1977 « Les enfants et adolescents dans l’agglomération lyonnaise en 1976 : disparités et ségrégations », Revue de géographie de Lyon, 1977, LII, n° 4, pp. 319-337.
      1983 « Réflexions liminaires sur la géographie sociale », dans Noin, D., dir., Géographie sociale, actes du colloque de Lyon, 14-16 octobre 1982, dactylographié, 1983, p. 11-14.
      1984 « Pourquoi la géographie sociale ? », dans Coll., De la géographie urbaine à la géographie sociale. Sens et non-sens de l’espace, Paris, 1984, p. 13-17.
      1984 « Les classes sociales, l’État et les cultures en géographie sociale », Revue de géographie de Lyon, 1984, LIX, p. 157-172.


      http://www.esprit-critique.net/2017/01/renee-rochefort-ossature-du-power-point.html

      Elle travaille notamment sur les #banlieue et les #grands_ensembles :
      http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1963_num_72_391_16412

      http://www.persee.fr/doc/geoca_0035-113x_1977_num_52_4_6141

      #géographie_sociale

    • Quelques grandes voyageuses, pas académiques:
      Alexandra David-Néel

      Louise Eugénie Alexandrine Marie David, plus connue sous le nom d’Alexandra David-NéelNote 1, née le 24 octobre 1868 à Saint-Mandé, morte à près de 101 ans le 8 septembre 1969 à Digne-les-Bains, est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d’opéra et féministe, journaliste et anarchiste, écrivaine et exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste de nationalités française et belge.

      Elle fut, en 1924, la première femme d’origine européenne à séjourner à Lhassa au Tibet, exploit dont les journaux se firent l’écho un an plus tard1 et qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandra_David-N%C3%A9el

    • Et cet article signalé par @odilon et @reka
      Femmes en géographie au temps des changements

      Longtemps minoritaires, mais absolument pas absentes du champ de la géographie universitaire française depuis le début du xxe siècle, les femmes ont occupé une place croissante dans la discipline après 1945. Cette féminisation s’est accentuée à partir des années 1960, selon des modalités que la présente étude s’efforce de mesurer pour la période 1960-1990, époque de profondes modifications académiques, morphologiques et scientifiques dans la communauté disciplinaire. On montrera en particulier que, pour être solidement ancrée dans des domaines parfois inattendus, ce phénomène s’appuie alors sur des réseaux féminins constitués et un féminisme relativement précoce et affirmé, quoique marginal.

      https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2017-3-p-236.htm

    • Aventurière, écrivaine et même cantatrice : découvrez la vie trépidante d’#Alexandra_David_Néel

      Chaque semaine, dans « Chacun sa route », Elodie Font dresse le portrait d’une #exploratrice de génie. Alexandra David-Néel est sans doute la plus connue des exploratrices françaises, une femme au caractère assez dur pour une vie de rencontres et d’écriture.

      https://www.franceinter.fr/culture/aventuriere-ecrivaine-et-meme-cantatrice-decouvrez-la-vie-trepidante-d-a
      #exploration

    • L’altra mappa

      Perché le donne non fanno parte, al pari dei loro colleghi maschi, della società di esploratori, viaggiatori e geografi? Eppure non sono poche le donne esploratrici, viaggiatrici e geografe che in età moderna e contemporanea hanno dato il loro contributo alla rappresentazione del mondo. Alcune sono più note: Lady Montagu in viaggio a Costantinopoli nella prima metà del Settecento; Léonie d’Aunet, compagna di Victor Hugo, in viaggio verso Polo Nord e Lapponia; Dora d’Istria, colta europeista ante litteram. E ancora la tedesca Ida Pfeiffer, viaggiatrice “patentata” da A. Von Humboldt; Alexandra David-Néel, prima donna a entrare nel cerchio sacro della città di Lhasa. Ma assai vasta sarebbe la galleria delle figure inedite. Dopo un’ampia introduzione teorica, la prima parte del volume si snoda fra viaggi che sembrano veri e sono inventati, e viaggi reali che fanno fatica a essere riconosciuti come tali; la seconda parte riguarda alcuni casi di viaggiatrici-esploratrici del XIX e XX secolo: insieme ai nomi, ai volti, ai viaggi, Luisa Rossi ci restituisce una geografia diversa, un’altra mappa.

      https://diabasis.it/prodotto/laltra-mappa

    • Lady Travellers

      Tra la fine dell’800 e i primi del ‘900, una vera rivoluzione travolge il vecchio e il nuovo mondo. Le donne iniziano a viaggiare sole, sfidando le convenzioni dell’epoca. Annotano, fotografano, disegnano e raccontano la loro versione della realtà. Ma esiste veramente un modo di viaggiare tutto femminile?


      Lady Travellers, donne viaggiatrici, è una serie storico-documentaristica che ricostruisce 6 imprese straordinarie condotte a cavallo tra ‘800 e ‘900, raccontate dal punto di vista femminile.

      Ogni episodio è dedicato a una donna diversa e alla sua incredibile impresa, e ogni impresa è dedicata a un paese diverso. Le vicende umane delle protagoniste sono narrate in prima persona, attraverso la tecnica del teatro delle ombre, impastati a repertori fotografici e video d’epoca.

      Le donne viaggiatrici sono:

      #Alexandra_David_Neel, francese, la prima donna a raggiungere Lhasa;
      #Giuseppina_Croci, una giovane donna italiana di 27 anni che alla fine dell’800 va a lavorare in una filanda in Cina;
      #Mary_Kingsley, inglese, trascorse alcuni mesi in Africa per studiare le tribù cannibali
      #Isabella_Bird, inglese, la prima donna ammessa alla Royal Geographical Society
      #Carmen_De_Burgos, prima donna spagnola inviata di guerra
      #Marga_D’Andurain, avventuriera basca francese, spia e contessa, voleva essere la prima donna a raggiungere La Mecca.
      #Nellie_Bly, giornalista statunitense, è stata la prima donna a fare il giro del mondo in solitaria
      #Aurora_Bertrana, spagnola, viaggiò dalla Polinesia al Marocco, pioniera della narrativa di viaggio e punto di riferimento per molte donne.
      #Ella_Maillart, viaggiò con la barca vela per tutto il mediterraneo. All’età di 23 anni abbandona le regate e comincia a viaggiare per l’Europa e per l’Unione Sovietica.
      #Gertrude_Bell, scrittrice, diplomatica, archeologa: fu la prima fautrice di un rapporto con i popoli del Medio Oriente orientato al rispetto e a una progressiva indipendenza politica ed economica
      #Freya_Madaleine_Stark, è stata la prima occidentale a raggiungere la leggendaria Valle degli Assasini, in Iran, alla ricerca della fortezza di Alamut
      #Eva_Mameli_Calvino, madre dello scrittore Italo Calvino e docente di botanica, si trasferisce a Cuba e qui studia piante mai viste prima. Partecipa alla resistenza ed è fucilata.

      http://www.raiscuola.rai.it/programma.aspx?ID=217

    • #Ida_Laura_Pfeiffer

      Ida Laura Reyer, è un’austriaca e di famiglia benestante, nata a Vienna il 4 ottobre 1797: è la quinta di sei fratelli, tutti maschi, figli di un agiato mercante di tessuti che muore prematuramente quando lei ha appena nove anni.

      Sin da piccola non segue il modello dell’eterno femminino e veste come i fratelli, forgiata anche dalla rigida educazione del padre Alois, improntata a coraggio, determinazione, sobrietà… È un’accanita lettrice di libri di viaggi e di avventura e tutto ciò che le permette di evadere dal “quotidiano” l’attira irrefrenabilmente.

      Gli amici di famiglia raccontano che amava correre fuori casa per veder passare, con lo sguardo sognante, le diligenze che lasciavano la città.

      Si innamora del suo giovane precettore, che le trasmette la passione per la geografia, ma la madre si oppone al loro amore e, costretta dalle difficoltà economiche in cui versa la famiglia, a ventidue anni accetta di sposare l’avvocato Max Anton Pfeiffer, molto più anziano di lei: è un matrimonio triste e senza amore, vissuto in ristrettezze economiche per il fallimento del marito e con il cuore gonfio di malinconia. Non resta con le mani in mano e per tirare avanti dà lezioni di piano e fa la segretaria.

      Scrive di quegli anni: «Solo il cielo sa cosa ho sofferto. Vi sono stati giorni in cui vi era solo pane secco per la cena dei miei figli».

      Vede il mare per la prima volta nel 1836, quando si reca a Trieste con un figlio, e in quel momento scatta la scintilla.

      Nel 1842, diventata vedova e con i figli già grandi, all’età di quarantasette anni guarda oltre lo steccato della mediocrità e dell’ovvio. Spinta dal desiderio incontrollato della conoscenza e dotata di grandissima immaginazione e coraggio verso la scoperta dell’ignoto, part per 9 mesi e, e da sola: discende il Danubio, si addentra in Turchia e in Libano, visita la Palestina, arriva in Egitto, sosta a Malta e risale l’Italia fino a Trieste.

      A casa studia le lingue del Nord e poi riparte per altri sei mesi, alla volta di Scandinavia e Islanda.

      Diviene navigatrice, esploratrice a bordo di mezzi di fortuna, gira il mondo portando a casa testimonianze di alternative esistenze dove non il denaro o il ceto sociale, ma lo stato di natura e la collocazione dell’umanità al suo interno erano motivo di studio, come forma di miglioramento della propria esperienza da trasmettere agli altri.

      Sono viaggi spartani, fatti in economia, spesso avvalendosi di passaggi gratuiti: a volte indossa abiti maschili per potersi mescolare alle gente e osservare più liberamente il comportamento delle popolazioni incontrate nel suo peregrinare tra i continenti.

      Percorrerà 140.000 miglia marine e 20.000 miglia inglesi via terra.

      Il suo primo viaggio intorno al mondo dura due anni e sette mesi. Si imbarca da Amburgo per raggiungere il Brasile e poi il Cile. Da qui poi attraversa l’Oceano Pacifico approdando a Tahiti fino ad arrivare all’isola di Ceylon. Risale attraverso l’India fino al Mar Nero e alla Grecia sbarcando a Trieste e ritornando a Vienna.

      Mentre si trova in Oriente scrive sul suo diario: «In quella mischia ero davvero sola e confidavo solo in Dio e nelle mie forze. Nessuna anima gentile mi si avvicinò».

      Il secondo giro del mondo va in senso opposto, da Ovest verso Est, e dura quattro anni: da Londra giunge a Città del Capo per poi esplorare il Borneo e avere contatti ravvicinati con i “tagliatori di teste” del Dayak, attraversa l’Oceano Pacifico in senso inverso, arriva in California e inizia a percorrere tutti gli Stati americani.

      È la prima donna bianca che nel 1852 si reca nella giungla di Sumatra 1852) abitata dai batak, ritenuti cannibali. In quell’occasione riesce a salvarsi dicendo ai cannibali: «La mia testa è troppo vecchia e dura per essere mangiata», e il saggio capo tribù inizia a ridere e la lascia libera.

      Non si risparmia nulla in fatto di pericoli, in un mondo non ancora sotto la lente d’ingrandimento di un satellite.

      E poi il Madagascar, Réunion e Mauritius, con la malaria che la tiene sotto assedio e la porterà a quell’ultimo viaggio da cui non c’è ritorno.

      Dei suoi viaggi scrive appunti a matita, con una calligrafia piccola e minuta, raccontando i suoi sette viaggi in tredici volumi di diari che diventano bestseller e vengono tradotti in sette lingue.

      Finalmente, viene ammessa a far parte delle Società geografiche di Berlino e Parigi, ma non di quella inglese, ostinatamente negata alle donne.

      I musei di Vienna custodiscono, ancora oggi, piante, insetti e farfalle che lei raccoglie ovunque e porta in patria.

      In una bellissima e significativa foto del 1856 Ida è seduta su un divano con un vestito dell’epoca, con il capo coperto da una cuffietta bianca di pizzo, il braccio destro su un grosso libro, accanto a lei un enorme mappamondo, i suoi occhi non guardano l’obiettivo ma altrove, lontano lontano.

      Muore il 27 ottobre 1858. Il cimitero centrale di Vienna ne conserva le spoglie.

      Nel 2018 l’Università della stessa Vienna le intitola una cattedra con borsa di studio, ma nelle vie della sua città natale manca ancora il suo nome. È Monaco di Baviera a dedicarle la sua prima strada.

      https://vitaminevaganti.com/2021/09/18/ida-laura-pfeiffer

  • En Lorraine, une entreprise a été créée pour embaucher tous les chômeurs du coin | Laura Wojcik
    https://prtg.sc/articles/2018/01/15/en-lorraine-une-entreprise-a-ete-creee-pour-embaucher-tous-les-ch.html

    Au coeur du dispositif : La Fabrique, une entreprise qui embauche les laissés pour compte de l’économie locale. Depuis janvier 2017, 42 personnes ont déjà été recrutées en CDI. La Fabrique est une Entreprise à but d’emploi (EBE). Ici ce ne sont pas les chômeurs qui cherchent du travail, mais le travail qui vient aux chômeurs. Source : Partage social club

  • Pointer au chômage plutôt qu’au travail : les combines des multinationales pour couler définitivement leurs usines - Basta !
    https://www.bastamag.net/Pointer-au-chomage-plutot-qu-au-travail-les-combines-des-multinationales-p

    Lorsqu’elles décident de fermer un site, les multinationales ne lésinent pas sur les moyens. Quitte, dans les cas extrêmes, à saboter les machines. La « loi Florange » de 2014 leur impose la recherche d’un repreneur, mais sans obligation de résultat. Comme les directions n’ont souvent aucune envie de voir s’implanter un concurrent – ou, pire, de laisser les clés aux salariés qui auront créé leur société coopérative – elles usent de tous les stratagèmes disponibles pour empêcher une reprise. Combien de sites industriels rentables ferment ainsi chaque année ?

    #patrons_voyous

    • Je découvre ce livre en lisant la #BD :
      Mémoires de viet kieu : Les linh tho, immigrés de force

      Mars 2004, Camargue. Alors qu’il couvre le conflit provoqué par la fermeture annoncée de l’usine Lustucru d’Arles, Pierre Daum, journaliste, découvre que cette usine ne fabrique pas seulement des pâtes : elle conditionne également le riz cultivé par des producteurs locaux. Il décide alors de se renseigner sur les conséquences de cette fermeture pour ces petits producteurs.

      A l’occasion de ses recherches, il visite un Musée du riz où certaines photos l’interpellent : des Vietnamiens seraient venus planter du riz en Camargue pendant la Seconde Guerre Mondiale ? Pourquoi ce fait est-il si peu connu ?

      Il entame alors une enquête minutieuse pour retrouver des témoins de cette époque, susceptibles de lui en dire davantage. Il découvre que 20.000 travailleurs indochinois ont été forcés dans les années 1940 à venir travailler en métropole pour “participer à l’effort de guerre”…

      Une enquête prenante entre deux continents, qui s’attache à un pan volontairement oublié de l’Histoire. Un Hors Série émouvant et sensible des Mémoires de Viet-Kieu.


      http://www.la-boite-a-bulles.com/book/287
      #bande_dessinée #poudrerie_d'oissel #WWII #efforts_de_guerre #prison_des_baumettes #sorgues #camps_d'internement #seconde_guerre_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #riz #riziculture #Camargue
      #ressources_pédagogiques (notamment pour l’histoire de l’immigration en France)
      #ONS #ouvriers_non_spécialisés

    • Le site sur les immigrés de force :
      http://www.immigresdeforce.com

      Une page sur l’#exposition qui a eu lieu en 2011 à #Agde :
      http://www.immigresdeforce.com/l-exposition

      Des #fiches_pédagogiques :
      http://www.immigresdeforce.com/l-exposition/t-l-chargement/malette-p-dagogique
      ... dont une #fiche_pédagogique sur la vie dans les #camps :
      http://www.immigresdeforce.com/sites/immigresdeforce.com/files/Exposition/Documents/fiche_pedagogique_ndeg3_la_vie_dans_les_camps.pdf

      #ressources_pédagogiques

      Le #livre :
      Immigrés de force

      Après soixante-dix années de silence, voici enfin mise en lumière une page enfouie de l’histoire coloniale française : le recours, pour travailler dans l’Hexagone, à une main-d’oeuvre immigrée de force. Déjà, en 2006, le film Indigènes, de Rachid Bouchareb, avait révélé un aspect peu connu de l’utilisation des peuples colonisés lors de la Seconde Guerre mondiale. Or, à cette époque, la France n’avait pas seulement besoin de soldats, mais aussi d’ouvriers, afin de remplacer les Français mobilisés.
      Pour les travaux les plus pénibles, comme ceux du maniement des poudres dans les usines d’armement, la France fit venir en 1939 vingt mille Indochinois de sa lointaine colonie d’Extrême-Orient. Recrutés pour la plupart de force, débarqués à la prison des Baumettes à Marseille, ces hommes furent répartis à travers la France dans les entreprises relevant de la Défense nationale. Bloqués en Métropole pendant toute la durée de l’occupation allemande, logés dans des camps à la discipline très sévère, ils furent loués, pendant plusieurs années, par l’Etat français à des sociétés publiques ou privées – on leur doit le riz de Camargue –, sans qu’aucun réel salaire ne leur soit versé.
      Ce scandale se prolongea bien après la Libération. Renvoyés vers le Viêtnam au compte-gouttes à partir de 1946, ce n’est qu’en 1952 que les derniers de ces hommes purent enfin revoir leur patrie. Un millier fit le choix de rester en France.
      Après trois ans de recherches en archives et d’enquête, menée dans les banlieues de Paris et de Marseille, et jusqu’à Hanoi et aux villages les plus reculés du Viêtnam, #Pierre_Daum a réussi à retrouver vingt-cinq des derniers acteurs encore vivants de cet épisode si peu “positif” de l’histoire coloniale française. C’est leurs récits qu’il nous restitue dans ce livre.
      Journaliste au Monde puis à Libération, dont il a été le correspondant pour le Languedoc-Roussillon, Pierre Daum collabore actuellement comme grand reporter au Monde diplomatique et à quelques autres journaux.


      https://www.actes-sud.fr/catalogue/archives-du-colonialisme/immigres-de-force

      cc @franz42

    • Et trois #film #documentaire qui ont été produit suite à la sortie du livre :
      Công Binh, la longue nuit indochinoise

      En 1939, peu avant la Seconde Guerre mondiale, 20 000 jeunes Indochinois sont arrachés brutalement à leur pays et à leurs familles et embauchés de force dans les usines d’armement en France, afin de compenser le départ d’ouvriers au front. Ces ouvriers-forçats (appelés « Công Binh » ou « Linh Tho » au Viêt Nam) n’étaient désignés que par un matricule et recevaient des traitements dérisoires. Au moment de la défaite, ils furent considérés, à tort, comme des militaires, mis au ban de la société, asservis à l’occupant allemand et aux patrons collaborateurs. Ils furent aussi les pionniers de la culture du riz en Camargue. Le film se sert de témoignages d’une vingtaine de survivants ayant vécu cette expérience. Cinq d’entre eux sont décédés lors du tournage. Le film prend également appui sur l’ouvrage du journaliste Pierre Daum, Immigrés de force, publié chez Actes Sud1.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4ng_Binh,_la_longue_nuit_indochinoise

      Riz amer - Des Indochinois à l’origine du riz en Camargue

      Qui connaît la véritable origine du riz en Camargue ? Après soixante-dix ans de silence, voici enfin révélée, une page enfouie de l’histoire coloniale française : le recours, pour travailler dans les rizières, à une main-d’œuvre immigrée de force. Riz amer est l’histoire des milliers d’indochinois qui ont « fait » le riz de Camargue.


      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/42926_1
      Apparemment disponible sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=EXzT1HW-zOc

      Une histoire oubliée

      De 1945 à 1950, plus d’un millier d’ouvriers vietnamiens ont été envoyés par le gouvernement français pour répondre à la demande de main d’oeuvre des multiples entreprises de Lorraine. Avec le statut particulier d’"indigène", c’est-à-dire encadré par l’État, comme dans les colonies. Le film d’Ysé Tran part à la recherche de l’histoire singulière de ces hommes, arrachés à leurs villages pour les besoins de la guerre. 20 000 « travailleurs indochinois » ont débarqué à Marseille en 1939-1940 afin d’être utilisés dans les usines d’armement. Parqués dans des camps dans le Sud de la France après la capitulation de 1940, ils travaillent sans salaire, dans tous les secteurs de l’économie. À travers des témoignages de travailleurs indochinois centenaires ou presque, de leurs épouses et surtout de leurs enfants, et grâce à la découverte d’un fonds d’archives inédites, le film d’Ysé Tran dévoile enfin cette page longtemps ignorée de l’histoire ouvrière en Lorraine.

      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/50197_1

    • Le dernier travailleur indochinois

      Ils ont relancé la production de riz en Camargue, fabriqué des cartouches ou travaillé dans les usines. C’est l’histoire oubliée de 20 000 Vietnamiens immigrés de force en 1939 par l’empire colonial français pour contribuer à l’effort de guerre. Un épisode révélé par le journaliste Pierre Daum et mis en image par le dessinateur Clément Baloup pour le grand public. Avec les deux auteurs, nous sommes partis sur les traces de ces travailleurs indochinois jusqu’à Marseille et nous avons retrouvé Thân. Centenaire, il vit toujours dans la ville où il a été débarqué en 1939, après des semaines dans la cale d’un bateau en provenance de Saïgon.


      http://www.rfi.fr/emission/20180113-le-dernier-travailleur-indochinois-than-van-tran
      reportage réalisé par @daphne

    • Liêm-Khê LUGUERN

      À l’époque de l’Indochine française, l’émigration des Vietnamiens vers la métropole est un phénomène minoritaire ; il concerne surtout des intellectuels et des étudiants venus parfaire leur formation en métropole. Les deux guerres mondiales troublent ce mouvement avec le recrutement de tirailleurs et de travailleurs indochinois en 1914, puis en 1939, permettant une incursion en métropole de dizaines de milliers de paysans indochinois. Reproduisant le précédent de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle 90 000 travailleurs et tirailleurs avaient été déplacés en métropole pour pallier la pénurie de maind’oeuvre, le plan Mandel, du nom du ministre des Colonies, prévoit en 1939 l’appoint de 300 000 travailleurs coloniaux à l’effort de guerre de la France. En avril 1940, 7 000 tirailleurs indochinois sur un total de 41 000 tirailleurs coloniaux sont présents sous les drapeaux en France. En juin de la même année, près de 20 000 « travailleurs indochinois » envoyés en métropole sont affectés comme ouvriers non spécialisés (ONS) dans les industries participant à la Défense nationale. La défaite de juin 1940 met fin à la réquisition et au déplacement de la main-d’oeuvre coloniale qu’il faut alors rapatrier. En 1941, le quart des « travailleurs indochinois » reprend le chemin de l’Indochine, mais la majorité reste bloquée en France par suite de l’arrêt des liaisons maritimes. À la Libération, la désorganisation de l’après-guerre et l’envoi de troupes françaises dans le cadre de la reconquête de l’Indochine retardent encore leur rapatriement, qui ne commence finalement qu’en 1946 pour s’achever en 1952. Plus d’un millier d’entre eux cependant choisirent de s’installer définitivement en France

      http://iris.ehess.fr/index.php?525
      #thèse

    • Les travailleurs indochinois en France pendant la Seconde Guerre mondiale

      En 1939, reproduisant le précédent de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle 90 000 travailleurs et tirailleurs indochinois avaient été déplacés en métropole, le « #Plan_Mandel », du nom du ministre des Colonies, prévoit l’appoint de 300 000 travailleurs coloniaux, dont 100 000 Indochinois, à l’effort de guerre. En juin 1940, 27 000 Indochinois sont arrivés en France : 7 000 tirailleurs et 20 000 travailleurs. Après la défaite, 5 000 d’entre eux sont rapatriés mais les autres restent bloqués en métropole. A la Libération, la désorganisation de l’après-guerre et les événements qui affectent l’Indochine française, retardent encore le rapatriement de ces travailleurs requis : il ne prendra fin qu’en 1952. Pendant plus de dix ans, ces migrants ont formé une micro-société qui prolonge la société coloniale au sein même de l’espace métropolitain. Au processus d’adaptation au travail industriel, de confrontation au modernisme, s’ajoutent pour ces hommes une expérience inédite : celle d’un face-à-face direct avec la puissance coloniale en proie à la défaite, de la découverte, au-delà de la France coloniale, d’une société complexe, traversée d’antagonismes et de contradictions.

      http://www.histoire-immigration.fr/dossiers-thematiques/les-etrangers-dans-les-guerres-en-france/les-travailleurs-indochinois-en-france

    • Ni civil ni militaire : le travailleur indochinois inconnu de la Seconde Guerre mondiale

      En 1939,20 000 travailleurs indochinois requis furent acheminés vers la métropole. Dépendants du ministère du Travail, ils furent affectés comme ouvriers non spécialisés (ONS) dans les usines (en particulier les poudreries, l’aviation, les usines de munitions comme cela avait déjà été le cas en 1914) travaillant pour la Défense nationale. Bloqués en France à la suite de la défaite de juin 1940, ils n’ont pas pu, non plus, regagner la colonie à la Libération en raison de la guerre d’Indochine. Ce n’est que dix ans après leur réquisition (entre 1948 et 1952) que la majorité d’entre eux a été rapatriée, tandis qu’un millier choisit de s’installer définitivement en France. Ces derniers ont pu en 1973 faire valoir leurs années de réquisition dans le calcul de leur droit à la retraite. A la fin des années 1980, un comité de soutien aux anciens travailleurs et tirailleurs vietnamiens en France voit le jour avec le soutien de personnalités dont Madeleine Rebérioux. Appuyés par ce comité, les anciens requis rapatriés se sont mobilisés pour obtenir les mêmes droits que leurs camarades installés en France. En vain jusqu’à tout récemment.

      https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2007-2-page-185.htm

    • Les travailleurs indochinois en France de 1939 à 1948

      A l’époque de l’Indochine française, l’émigration des Vietnamiens vers la métropole est un phénomène minoritaire ; il concerne surtout des intellectuels et des étudiants venus parfaire leur formation. Cela ne doit pas cependant porter à négliger les mouvements migratoires temporaires qui correspondent aux recrutements de tirailleurs et de travailleurs indochinois en 1914, puis en 1939.

      Reproduisant le précédent de la première guerre mondiale, au cours de laquelle 90.000 travailleurs et tirailleurs indochinois avaient été déplacés en métropole pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre (1) ; le plan Mandel, du nom du ministre des Colonies, prévoyait en 1939 l’appoint de 300.000 travailleurs coloniaux à l’effort de guerre de la France (2) En avril 1940, 7.000 tirailleurs indochinois sur un total de 41.000 tirailleurs coloniaux étaient présents sous les drapeaux en France. En juin de la même année, près de 20.000 travailleurs indochinois envoyés en métropole furent affectés comme ouvriers non spécialisés (O.N.S.) dans les industries participant à la Défense nationale (3) . La défaite de juin 1940 mit fin brutalement au déplacement de main-d’oeuvre coloniale qu’il fallut alors rapatrier. En 1941, 5.000 travailleurs indochinois retournèrent au pays mais les 15.000 restant furent bloquésen France par suite de l’arrêt des liaisons maritimes. La désorganisation de l’après-guerre, les événements qui affectèrent l’Indochine française à la Libération, retardèrent encore le rapatriement de ces travailleurs requis. Celui-là ne prit fin qu’en 1952. [5]

      Jeunes pour la plupart (ils avaient entre 20 et 30 ans) ces requis ont formé une micro-société transplantée brutalement pour une dizaine d’années hors de son univers traditionnel. Il va sans dire qu’une telle expérience ne pouvait être vécue comme une simple parenthèse et qu’elle a forcément transformé ces hommes. Au processus d’adaptation au travail industriel, de confrontation au modernisme et au phénomène d’acculturation, s’ajouta une expérience inédite, celle de la confrontation avec une puissance coloniale sur son propre sol, une puissance en proie à la défaite, aux prises avec ses contradictions, ce qui bouleversera le mythe de la mère patrie toute puissante, homogène et invincible.

      http://barthes.ens.fr/clio/revues/AHI/articles/volumes/tran.html

    • Indochine de Provence. Le Silence de la rizière

      S’il est un récit oublié, c’est bien le témoignage encombrant mais bouleversant des 20 000 travailleurs indochinois en France entre 1939 et 1952. Longtemps, l’histoire a fait silence sur le visage de ces hommes – contraints de travailler au service de la France de Vichy après la signature de l’armistice –, qui rentrèrent chez eux après des années d’exil forcé, sans la moindre indemnisation.
      Cet album-recueil, ouvert sur le récit de ces itinéraires d’exil et sur une parole qui commence à peine à circuler, établit un rapport sensible à l’histoire. Il interroge la mémoire, l’histoire, l’identité d’un département (le Vaucluse), façonné par les flux migratoires. Il pose les enjeux d’une éthique fondée sur la pensée critique revendiquée comme seule légitime pour traiter des mémoires douloureuses et oubliées du XXe siècle.

      https://www.actes-sud.fr/catalogue/etudes-historiques/indochine-de-provence
      #livre

  • Les pays européens à l’épreuve de la #désindustrialisation, une approche comparative

    Henri Nonn, 1929-2017 : quand l’#Alsace perd son géographe de référence [Texte intégral]
    François Bost
    Introduction : La désindustrialisation, objet géographique [Texte intégral]
    Introduction: Deindustrialization, a geographical phenomenon
    Entindustrialisierung, geographisches Objekt
    François Bost et Dalila Messaoudi
    La désindustrialisation : quelles réalités dans le cas français ? [Texte intégral]
    Deindustrialization: what are the realities concerning the French case ?
    Deindustrialisierung: Welche Realitäten im französischen Fall ?
    John Baude
    La #Lorraine industrielle de demain : quelques « citadelles » ? Une désindustrialisation économiquement et géographiquement sélective [Texte intégral]
    Tomorrow’s industrial Lorraine : a few citadels ? A selective de-industrialization in sectors and areas
    Das industrielle #Lothringen der Zukunft : einige Festungen ? Eine wirtschaftliche und geografische selektive Entindustrialisierung
    Michel Deshaies
    La #ré-industrialisation d’un territoire désindustrialisé : l’exemple des nouveaux Länder (#Allemagne) [Texte intégral]
    Reindustrialization of a desindustrialized territory: the example of the New Länder (Germany).
    Zusammenfassung: Die Reindustrialisierung von einer deindustrialisierten Region: Die neuen Länder (Deutschland).
    Henar Pascual et Paz Benito
    Territoires et #paysages de la désindustrialisation en #Espagne : des #crises à la recherche d’#opportunités [Texte intégral]
    De-industrialisation territories and landscapes in Spain : from the crises to the search for opportunities
    Räume und Landschaften der Deindustrialisierung in Spanien : Auf der Suche nach neuen Chancen nach der Krise
    Anna Geppert et Iwona Pielesiak
    Les transformations de l’industrie et ses conséquences spatiales en #Pologne (1989-2016) [Texte intégral]
    Industrial change and its spatial consequences in Poland (1989-2016)
    Der Wandel der Industrie und seine räumlichen Folgen in Polen (1989-2016)
    Monika Maria Cysek-Pawlak
    Définir une stratégie de développement pour une ville post-industrielle. Analyse du cas de Łódź en #Pologne [Texte intégral]
    The strategy of development for post-industrial city : case analysis of Łódź, Poland
    Die Entwicklungsstrategie für die Postindustrielle Stadt: Fallanalyse von Łódź, Polen

    https://rge.revues.org/5991
    #revue #Europe #France

  • Moselle : un ouvrier de Smart licencié pour être allé chez le médecin
    https://actu.fr/grand-est/hambach_57289/moselle-ouvrier-smart-licencie-etre-alle-chez-medecin_13525684.html

    Le 15 novembre, Smart France a été condamné après le licenciement, "sans cause réelle et sérieuse", d’un ouvrier de l’usine d’Hambach qui s’était absenté pour aller chez le médecin.


    Un employé de l’usine #Smart d’Hamch, qui s’était absenté 40 minutes pour une #visite_médicale, a été remercié par son employeur, l’accusant d’avoir abandonné son poste. L’affaire a été jugée le 15 novembre par les #prud’hommes de Forbach (Moselle) qui ont donné raison à l’ouvrier. Ce dernier cumulait une vingtaine d’années d’expérience au sein du constructeur automobile allemand.

    27 000 euros de dommages et intérêts
    Smart France a été condamné à verser au salarié 27 000 euros au titre de dommages et intérêts pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse », a indiqué le greffe du tribunal à Lorraine Actu, confirmant une information parue jeudi 23 novembre dans Le Républicain Lorrain.

    La justice a également contraint le constructeur automobile à rembourser Pôle Emploi pour un mois d’indemnité chômage versé au salarié licencié. Le plaignant a également obtenu 63 euros à titre de rappel de prime d’ancienneté du mois de décembre que le groupe ne lui avait pas versé. Les prud’hommes ont également demandé à Smart de lui rembourser ses frais d’avocat à hauteur de 800 euros.

    Le salarié avait prévenu ses responsables
    La demande de réintégration du salarié au sein de son entreprise a pour l’instant été refusée.

    L’avocate de l’employé a expliqué au quotidien régional que son client avait prévenu sa hiérarchie de son absence et avait été remplacé à son poste sur la ligne de production, de sorte qu’il n’y avait eu aucune désorganisation dans le processus de fabrication des voitures.

    Smart n’a pas encore fait savoir si elle comptait faire appel. L’entreprise est restée injoignable pour commenter cette décision de justice.

  • Harcèlement sexuel chez les Jeunes Socialistes : 8 femmes accusent - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/harcelement-sexuel-chez-les-jeunes-socialistes-8-femmes-accusent_1610032

    Huit femmes brisent la loi du silence et accusent Thierry Marchal-Beck, ancien président du MJS, d’agressions sexuelles. Un comportement répété entre 2010 et 2014, parfois en public, et que beaucoup de cadres connaissaient. Révélations.

    Socialistes et parisiens, deux camarades boivent un verre après le boulot, un soir d’octobre. Voilà une semaine que le scandale Weinstein a explosé, révélant les témoignages de femmes agressées sexuellement depuis plus de vingt ans. Sur un coin d’écran allumé dans le troquet, les deux anciens membres du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) captent le visage d’Emma de Caunes, qui a elle aussi décidé de sortir de son silence contre le producteur américain. Les deux amis se réjouissent en trinquant  : aux Etats-Unis, en France, partout, la parole des victimes se libère. « Il y en a un qui doit pas être bien en ce moment, c’est Thierry Marchal-Beck », ajoute l’un d’eux en guise de toast, avant de ­passer à autre chose. De 2011 à 2013, Thierry Marchal-Beck dirigeait le MJS, l’organisation de jeunesse du Parti socialiste. Et c’est lui que huit femmes accusent aujourd’hui de faits pouvant être qualifiés de harcèlement et d’agressions sexuelles, entre 2010 et 2014. Huit victimes qui brisent la loi du silence, même si Libération a pu recenser au moins quatre cas supplémentaires. Dans leur grande majorité, ces faits sont prescrits et n’ont pour l’instant pas fait l’objet d’un dépôt de plainte, même si deux victimes y réfléchissent.

    Toutes ont été militantes ou cadres du MJS. Quelques-unes le sont encore, à Paris ou en province. Pour certaines d’entre elles – une minorité –, cela a commencé par des relations sexuelles consenties avec celui que la planète socialiste appelle « TMB ». Jusqu’au jour où il a dérapé. Contacté par Libération, l’intéressé se dit « sidéré » par l’objet de notre enquête, refusant de se livrer « à un exercice biaisé de questions-réponses ». L’ancien dirigeant socialiste explique qu’il se tient « naturellement » à la disposition de la justice et se « réserve le droit d’engager toute procédure ». Récit, chronologique, d’une ascension et d’une dérive qu’il appartiendra à la justice de démêler.

    « Je ne pouvais plus m’en sortir »

    Hiver 2010. Les élections européennes ne se sont pas mal terminées pour la gauche. Après des années de militantisme à l’Union nationale ­lycéenne (UNL) et au MJS, Thierry Marchal-Beck est entré dans l’équipe de direction de l’organisation de jeunesse, où il est chargé du projet et des relations extérieures. Il vit donc à Paris, où il rencontre Lise (1), qui y milite. Ils se plaisent et, au début, leur relation est consentie. « Ensuite, je ne pouvais plus m’en sortir », relate la jeune femme. La liaison bascule dans le harcèlement. TMB se fait pressant, ne lâche plus Lise, la couvre de SMS. Sur des motifs réels ou factices, le jeune ­dirigeant convoque la secrétaire nationale chez lui plutôt qu’au siège du PS. « J’ai dû le masturber pour m’en débarrasser. Il disait  : "Comme tu as dit oui une fois, tu ne peux plus dire non maintenant." » Cette pression incessante prend fin à l’été 2010, quand Lise rencontre son compagnon. L’agression et les souvenirs de Lise s’estompent. « Ce n’est qu’avec l’affaire Baupin (2), cinq ans plus tard, que j’ai réalisé ce qui m’était vraiment arrivé  : on était clairement dans un abus de pouvoir, explique l’ancienne cadre. A chaque affaire de harcèlement, ce qui m’est arrivé ressurgit. Je m’interroge sur mon statut de victime et mon incapacité à réagir. »

    « Je veux qu’il s’arrête »

    En 2011, Aurore est membre des instances nationales du MJS. Une relation amoureuse s’installe avec TMB, qui n’est pas encore président. Mais chacun sait déjà qu’il le deviendra lors du prochain congrès, en novembre. Comme Aurore vient de province, ils se voient quand elle « monte » à Paris. En sortant du bureau national du MJS, rue de Solférino, un soir du printemps 2011, Aurore veut rejoindre l’appartement qu’on lui prête dans la capitale. Sans TMB cette fois  : Aurore ne veut pas, ne veut plus. Mais lui s’impose et attrape la valise de la visiteuse. « Je la porte, je te raccompagne », assène-t-il, entraînant Aurore boire un verre dans le quartier tout proche de Saint-Michel. A chaque étape ensuite – se dire au revoir, faire le code d’entrée, monter jusqu’à l’appartement –, Aurore explique au futur président que la soirée s’arrête là, qu’il doit partir et la laisser. Mais il la suit jusque dans le couloir de l’immeuble. « Devant la porte de l’appartement, il me plaque contre le mur, commence à m’embrasser de force, raconte-t-elle. Je mens et je dis qu’un de mes cousins dort à l’intérieur. Il ne peut plus entrer. Pour ne pas que cela aille plus loin, je me sens obligée de lui faire une fellation. Je veux qu’il s’arrête, que son harcèlement s’arrête. Il part tout de suite après. »

    « Mon ascension s’est arrêtée net »

    Entre 2010 et 2011, tout va changer pour Marie. En 2010, elle est une jeune pousse socialiste prometteuse, pressentie pour prendre la tête de sa fédération départementale, en banlieue parisienne. Tout le monde chante ses louanges. A la même époque, elle a le « béguin » pour TMB. A la base, c’était un « jeu de séduction consenti des deux côtés », dit-elle sept ans plus tard. Sauf que Marie ne franchira jamais la ligne jaune  : elle est en couple et n’entend pas tromper son compagnon. TMB, en revanche, tentera sa chance en permanence, faisant balader sa main sous sa jupe, entre autres. Marie dit et redit non. Courant 2011, le scénario prend une tournure politique. « J’apprends par des camarades bienveillants que le futur président se répand sur mon état psychologique supposé instable dans les instances nationales, relate l’ancienne militante qui poursuit des études de droit en parallèle. En fait, plus je disais non, plus il disait à tout le monde que je n’étais pas digne de confiance. » Du coup, Marie est lâchée par la direction, qui semble se ranger à l’avis de TMB sur sa personnalité. Elle alerte plusieurs responsables nationaux, expliquant que le futur patron du MJS est « dangereux pour les femmes et pour l’organisation ». Mais en novembre 2011, Thierry Marchal-Beck est intronisé. « Et là, mon ascension dans le mouvement s’arrête net », se souvient Marie. Ni proposition ni promotion  : plus rien jusqu’au départ de TMB, en 2013. Marquée, la jeune femme part étudier à l’étranger. A son retour, elle quitte le MJS et s’installe en province.

    « Sa voix n’a pas changé »

    Une après-midi, fin 2011, juste après l’élection de TMB à la présidence du MJS, Diane, responsable fédérale en province et membre du bureau national, fait le point avec le président dans son bureau, situé sous les combles à Solférino. Pendant qu’il lui parle, d’un ton égal, Thierry Marchal-Beck ferme la porte subrepticement derrière elle et enlève sa ceinture, raconte-t-elle. « Sa voix n’a pas changé pendant qu’il faisait ça », témoigne aujourd’hui la jeune femme. Tout se passe très vite  : « un quart ou une demi-seconde » plus tard, TMB a ouvert sa braguette. « Il prend ma tête, l’approche de son sexe pour m’obliger à lui faire une fellation. Je le repousse très fort, je l’insulte et je pars en courant. » Quelques jours après la scène, ils se recroisent et TMB « fait comme si de rien n’était », se souvient-elle, ­claquant même la bise à sa camarade. « Et après, comme d’habitude, il monte à la tribune pour dire combien il faut protéger les femmes parce qu’il est un grand féministe. C’était surréaliste », estime Diane six ans plus tard.

    « Il agissait sans se soucier des témoins »

    Louise, militante francilienne du MJS, n’avait, elle, jamais croisé le président du mouvement jusqu’à cette rencontre de jeunes socialistes à Bruxelles, mi-décembre 2012. 300 militants de toute l’Europe ont rallié pour l’occasion la capitale de la Belgique. Le samedi 15 décembre, une tournée des bars s’organise. La troupe fait halte au Floris Bar, spécialisé dans les absinthes et situé impasse de la Fidélité. Quittant la piste de danse, Marchal-Beck arrive à la table de Louise par derrière, plaque ses mains sur ses seins et les malaxe devant ses amis qui assistent, bouche bée, à la scène, de face. « Je me retourne et je réalise qui est en train de me faire ça, raconte l’ancienne militante francilienne. On ne se connaît pas, il arrive et il me pelote vigoureusement. » Devant la réaction de la tablée, le président du MJS lâche son emprise et tourne les talons. « Avec le recul, je me suis dit que ce qu’il avait fait était totalement dingue, il agissait sans se soucier des témoins », souffle Louise.

    « Je me souviens de tout »

    Blandine a également fait le déplacement à Bruxelles. Elle est membre du MJS Paris, une fédération vitrine représentant 20 % des effectifs de l’organisation nationale. Thierry Marchal-Beck est le « suivi » de la « fédé » de Paris  : son référent politique. Au courant de tout, l’œil sur tous. Comme Louise, Blandine ne le connaît pas personnellement. Comme Louise, elle le croise dans le couloir d’un bar bruxellois, ce ­samedi 15 décembre 2012  : « Il m’a plaquée dans un coin, passant ses mains sous mon tee-shirt, sur mes seins, mon ventre, mon dos et m’expliquant que j’avais tellement bu que de toute façon je ne me souviendrai de rien le lendemain. Malheureusement si  : je n’étais pas saoule et je me souviens de tout. » La jeune femme se dégage et raconte immédiatement la scène à ses responsables fédéraux. « Ce qui s’est passé était une agression inacceptable, confirme l’un d’eux, contacté par ­Libération. J’ai récupéré Blandine choquée et on est partis. » La jeune militante décide de ne pas porter plainte mais parle ouvertement de ce qui lui est arrivé dans les instances du MJS. « Pour que ça change. » Ce qui revient aux oreilles du président, qui pique une colère, expliquant qu’il n’a rien fait et qu’on cherche à lui nuire.

    « Ah, tu portes des bas »

    En 2013, Vanessa s’apprête, elle, à prendre la tête de sa fédération, en province. Une rencontre – la première – est organisée avec le président du mouvement, le 28 février, en marge d’une réunion publique où se pressent toutes les huiles socialistes du département. Sur le mode de la plaisanterie, le responsable de Vanessa la prévient que TMB est plutôt porté sur la chose. Un peu collant pendant le pot de l’amitié, Marchal-Beck termine en lui pinçant les fesses. La voilà sur ses gardes. Elle en parle à son responsable, que Libération a joint et qui confirme. Quelques mois plus tard, Vanessa est à Paris pour un conseil national du MJS, fin 2013. En sortant des toilettes, elle tombe sur TMB qui place sa main, d’autorité, sous sa jupe. « Ah, tu portes des bas », glisse-t-il selon elle. « Je le regarde dans les yeux sans pouvoir bouger, se souvient Vanessa, qui n’avait jusque-là décrit ce moment qu’à une seule personne en trois ans. Il remonte sa main entre mes jambes vers mon sexe et ajoute "oh, et un string". Cette phrase reste gravée en moi. Je ne porte plus de bas  : chaque fois j’y pense. » Elle se débat et sort fumer une cigarette, sans parler de ce qui vient de lui arriver. Pendant des mois, elle va occulter la scène. Ce n’est qu’en recroisant TMB le 3 mai 2014, pour une soirée en banlieue parisienne consacrée aux élections européennes, que tout lui revient en mémoire. Ce soir-là, le président du MJS tentera de forcer une autre militante dans les toilettes du Pavillon Baltard. Devant son refus, il finira par se contenter d’exhiber son sexe, selon plusieurs responsables du MJS ayant recueilli son récit à l’époque et avec lesquels Libération a échangé.

    « Il était violent »

    Depuis la campagne présidentielle de 2012, Hélène en pince pour TMB. Elle le connaît depuis 2009. Il était d’ailleurs le « suivi » de la fédération de province dont elle était animatrice fédérale. Pendant la campagne de Hollande, « on était plus souvent ensemble que chez nous. Il y avait beaucoup de [rapports] consentis, mais des sentiments partagés, ce ­serait beaucoup dire », estime aujourd’hui l’ancienne cadre du MJS. Deux ans plus tard, à l’été 2014, de l’eau a coulé sous les ponts  : Hélène s’apprête à quitter le mouvement et organise sa soirée d’adieu. Loin des regards, même modus operandi que celui décrit par la plupart des jeunes femmes qui accusent TMB  : il la plaque contre un mur, tente de l’embrasser de force et passe ses mains sous son tee-shirt. « Il n’était pas entreprenant, simplement violent. » Hélène tente de le raisonner puis le repousse avant de rejoindre ses amis. En silence.
    Laure Bretton

    Et ici son portrait :
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/tmb-militant-precoce-et-presse_1610110

    A 32 ans, Thierry Marchal-Beck, ancien président des Jeunes Socialistes et ex-collaborateur de Benoît Hamon, a grimpé les échelons en se fondant sur l’écologie et… le féminisme .

    Abientôt 32 ans, Thierry Marchal-Beck a milité pendant plus de la moitié de sa vie. D’abord à l’Union nationale lycéenne (UNL) puis au Mouvement des jeunes socialistes (MJS), au sein duquel il participe à 17 ans à la campagne 2002 de Lionel Jospin. Originaire de Lorraine, il a étudié à Sciences-Po Lille et plusieurs années aux Etats-Unis, observant la campagne de Barack Obama. De retour en France, il intègre la direction du MJS en 2009, où il sera chargé du projet et des relations extérieures de l’organisation de jeunesse du PS, qui dispose d’une très large autonomie et d’un budget propre depuis 1993. Les deux piliers programmatiques de « TMB », son surnom-acronyme en interne, seront l’écologie et le féminisme. « Je suis féministe, car l’égalité est au cœur du combat socialiste », professe-t-il sans arrêt.

    En 2011, il succède à Laurianne Deniaud à la présidence du mouvement après avoir piloté « Les jeunes avec Aubry » pendant la primaire socialiste. Hollande investi, le MJS se range derrière le « candidat normal » et TMB se retrouve souvent à chauffer les salles pendant la campagne de 2012. La gauche peut l’emporter, Hollande parle de jeunesse dans tous ses discours. « C’était la belle époque du MJS », relate un ancien permanent du mouvement. La page Facebook de Thierry Marchal-Beck regorge de photos prises avec les ténors du PS : d’Ayrault à Aubry en passant par Cambadélis, Désir et Montebourg.

    Pour beaucoup, TMB est un homme politique précoce et brillant, mais ils sont aussi nombreux à raconter quelqu’un de dur et extrêmement exigeant. En janvier 2014, il effectue un stage d’un mois au cabinet de Benoît Hamon à Bercy avant de devenir son chef de cabinet adjoint au ministère de l’Education. Cent quarante-sept jours plus tard, Hamon quitte le gouvernement et TMB la scène médiatique, faisant des apparitions sporadiques dans les médias. En 2015 et 2016, il passe dans le privé, travaillant successivement pour Alliance 7, la fédération de l’épicerie, et le Syndicat du chocolat. Pendant la présidentielle, il intègre l’équipe de campagne de Hamon où il s’est d’abord occupé du projet, notamment les questions sociales, puis de la mobilisation, particulièrement pour l’outre-mer.
    Laure Bretton

    Militant féministe, il n’y a pas mieux finalement comme couverture. Moi perso, si je me passe en revue les gars qui m’ont gravement fait galérer dans la vie, la plupart se disait féministes lol C’est pour ça que maintenant quand un mec me dit ça, direct je me mets en mode « alerte activée »

    #MJS #harcèlement #agressions_sexuelles #TMB #femmes

  • Ces 570 #bidonvilles que la #France ne veut pas voir

    En 2017, 16 000 hommes, femmes et enfants vivent dans l’Hexagone dans des #cabanes de fortunes ou dans des #squats insalubres. Avant la trêve hivernale, la course aux démantèlements s’accélère.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/19/la-france-compte-plus-de-500-bidonvilles_5203014_3224.html
    #chiffres #statistiques #habitat #logement #hébergement #démantèlement

    • La saison des expulsions bat son plein dans les bidonvilles. A moins de deux semaines du début de la trêve hivernale, une cinquantaine de personnes voient chaque matin leur refuge détruit. Depuis juillet, un quart des habitants des campements a déjà été délogé et « sur ces 4 600 expulsés, une moitié à peine a bénéficié de quelques nuits d’hôtel avant de se réinstaller un peu plus loin », explique Manon Fillonneau, déléguée générale du Collectif Romeurope.

      Pour la première fois cet hiver, les bidonvilles vont être protégés des évacuations, grâce à une mesure de la loi Egalité et citoyenneté, adoptée le 27 janvier. Mais d’ici au 1er novembre, date à partir de laquelle les expulsions sont interdites, la course au démantèlement des baraquements et des campements de fortune à la suite de décisions de justice ou de la prise d’arrêtés municipaux s’accélère. Et ce, dans un silence assourdissant ; cette misère-là n’intéresse guère dans un pays qui croyait que ses bidonvilles avaient été éradiqués depuis longtemps.

      Valérie Pécresse a pourtant tenté de ramener le sujet sur le devant de la scène. Aux manettes depuis décembre 2015, la présidente (Les Républicains) d’Ile-de-France a tout à coup découvert « 100 bidonvilles dans la région » et estimé sur la chaîne CNews, le 26 septembre, qu’en la matière, « la cote d’alerte [était] clairement dépassée ». Là encore, le sujet n’a pas trouvé de résonance. Comme si les quelque 16 000 personnes recensées en avril dans 571 campements illicites, dont 113 en Ile-de-France, n’intéressaient personne. Même avec leurs 36 % de mineurs.

      Et pourtant, difficile de ne pas voir ces excroissances urbaines. De l’alignement de cabanes le long des autoroutes qui irriguent l’agglomération parisienne aux installations dans un pré vacant ou au fond d’une forêt, tous ces campements sont des bidonvilles. S’y ajoutent les grands squats installés dans des bâtiments le plus souvent insalubres. Selon le relevé officiel de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), la répartition est d’ailleurs quasi équitable entre ces deux types de bidonvilles. Ceux qui vivent dans leur voiture ou sous une tente isolée n’entrent, en revanche, pas dans le comptage.

      « On vit en France sur le mythe que les bidonvilles ont disparu. C’est faux ! Et sur le sujet, on s’inscrit dans une approche cyclique, pose l’historien Yvan Gastaut, de l’université Nice-Sophia-Antipolis, qui s’est intéressé aux bidonvilles en se penchant sur les différentes vagues migratoires qui ont peuplé la France. D’abord, il faut un élément déclencheur pour que la société civile s’émeuve. Ensuite, le politique s’en saisit et éradique cet habitat précaire, en faisant croire que le problème est définitivement réglé… Exactement de la même manière qu’il a vidé la “jungle” de Calais fin 2016. »

      Encore a-t-il fallu aux associations gagner le droit d’appeler ces lieux par leur nom, alors que Nicolas Sarkozy puis Manuel Valls, avaient privilégié le terme « campements illicites », ce qui laissait entendre que seuls des Roms y vivaient.



      « Aujourd’hui les habitants des bidonvilles sont dans leur très grande majorité des ressortissants des pays de l’Est, essentiellement des Roumains et des Bulgares, même si on y croise de plus en plus d’autres populations », explique Olivier Peyroux, l’un des meilleurs connaisseurs en la matière, à la tête de son association Trajectoires.
      Mais le sociologue ajoute que le grand campement de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), évacué le 28 septembre, rassemblait des Moldaves et des Ukrainiens ; que celui de la Cité de l’air, à Athis-Mons (Essonne), héberge, lui, des Syriens et des Maghrébins, et que de très rares Français d’origine vivent dans ce type d’habitat organisé. « Parce qu’on ne s’installe pas comme ça dans un bidonville. En général, il y a un droit d’entrée à payer et on y rejoint des membres de sa famille au sens large », ajoute Olivier Peyroux.

      « Pour les pouvoirs publics, le bidonville, c’est simplement le royaume des Roms, une façon commode de voir les choses, puisqu’ils y sont très majoritaires, et peu importe que tous ne se reconnaissent pas dans cette catégorie », note Florian Huyghe, de la Fondation Abbé Pierre. « Cet étiquetage, politique », pose quand même un problème puisqu’il « vise à limiter l’empathie et même à faire accepter à l’opinion les destructions d’habitat sans relogement », estime le chargé de mission à l’association.

      D’ailleurs, le campement de #Calais, un temps agrégé à la très officielle liste des bidonvilles de la Dihal, en a été sorti. Parce qu’il faisait exploser les statistiques ? Parce que ses habitants, massivement des réfugiés, faussaient cette assimilation commode entre Roms et bidonvilles ? Les autres campements de fortune de migrants de la région des Hauts-de-France – Grande-Synthe (Nord) en son temps ou Norrent-Fontes (Pas-de-Calais) –, eux, n’y ont jamais figuré.

      « Un lieu de désintégration »

      Une prévention étrange puisque au fil du XXe siècle, le bidonville a toujours abrité les derniers arrivés. Thomas Aguilera et Tommaso Vitale, tous deux chercheurs en sciences politiques, font d’ailleurs remonter ces premières constructions de fortune aux années 1930, lorsque l’Etat faisait appel à une main-d’œuvre espagnole, portugaise et italienne, sans politique du logement. Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, les Algériens s’y installent à leur tour ; si bien qu’à l’aube des années 1960, 10 % des immigrés, soit 45 000 personnes, y trouvent refuge. Il y a alors 14 000 Algériens rien qu’à Nanterre (Hauts-de-Seine), 15 000 Portugais à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne)…

      La différence avec aujourd’hui, c’est que « dans les années 1960, le bidonville est un espace de transition. Aujourd’hui, c’est un lieu de désintégration », déplore Thibaut Besozzi, chercheur à l’université de Lorraine. C’est devenu une sorte de no man’s land que les instances étatiques font tout pour passer sous silence.

      Sollicités par nos soins, d’ailleurs, ni la Dihal, ni le ministère de la cohésion des territoires, ni même la préfecture d’Ile-de-France n’ont donné suite, comme si leur politique de démantèlement massif n’était pas vraiment assumée. Evacuation, éparpillement, reconstruction… Un cycle infernal est effectivement à l’œuvre, face à ces ressortissants communautaires, qui doivent justifier d’un moyen de subsistance s’ils veulent rester en France au-delà de trois mois

      On déplace la misère sans la traiter

      La circulaire interministérielle du 26 août 2012, qui préconise une évaluation des situations des familles avant une évacuation, « n’est plus à l’ordre du jour », déplore Manon Fillonneau. Et lorsqu’elle faisait encore un peu foi, son application « variait en fonction des rapports de force locaux », rapporte la mission d’évaluation du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, de novembre 2016. Autant dire que si personne ne plaidait le dossier, les cabanes étaient broyées et les habitants non relogés.

      En revanche, même si un œil sagace veillait, les familles les moins éloignées de l’intégration pouvaient escompter une prise en charge pour les aider à sortir de la précarité ; ce que le rapport qualifie d’application « hétérogène et sélective, en définissant implicitement un public cible ».

      Il serait injuste de dire que rien n’a été fait : depuis 2013, 5 000 personnes issues de l’habitat précaire ont été logées, soit un peu plus de 1 000 par an. Cela reste très insuffisant : en moyenne, on vit près de sept ans dans un bidonville en France, avant d’obtenir un toit. « On devrait se demander pourquoi, avec une évacuation tous les trois jours en moyenne depuis quelques années dans ce pays, et une par jour en ce moment, on a toujours le même nombre d’habitants en bidonvilles », interroge Manon Fillonneau, pour laquelle c’est bien la preuve qu’on déplace la misère sans la traiter.

      Enfants sans école

      D’ailleurs, les statistiques de la Dihal confessent en creux cette chasse à l’homme quand elles rappellent que 44 % des bidonvilles ont moins d’un an et qu’en dépit d’une constance du nombre d’habitants global (autour de 6 000) dans les camps d’Ile-de-France, la répartition départementale, elle, évolue beaucoup.

      Cette politique a forcément un coût caché, en plus des 320 000 euros moyens d’un démantèlement (selon les données compilées par Olivier Peyroux), puisque « à chaque évacuation les familles se précarisent un peu plus, perdent confiance dans les institutions, se cachent un peu plus loin. Les travailleurs sociaux qui les suivaient les perdent, et le travail devra repartir de zéro avec d’autres, là où ils reconstruiront », déplore Florian Huyghe.

      Difficile sans doute d’assumer qu’en France des zones laissent la moitié des enfants sans école… Or, « 49 % des enfants ne sont effectivement pas scolarisés dans les bidonvilles et 30 % ne l’ont jamais été, ni en France ni en Roumanie » , rappelle Olivier Peyroux à partir de son recensement mené sur 899 personnes – soit 5 % de tous les Roms de France – dont 462 enfants.

      Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a, pour sa part, mis en avant le sujet dans son rapport annuel 2016 présenté en février ; mais cela n’empêche pas des maires de trouver des stratagèmes destinés à empêcher des enfants de se rendre en classe ; des chauffeurs de bus d’interdire la montée, même avec titres de transport… Dans la France de 2017.

      Oui, le nombre d’expulsions locatives augmente, mais ce n’est pas ce qui alimente les bidonvilles où sont plutôt ceux qui n’ont jamais eu de logement. Les expulsions, ça donne des hébergements précaires institutionnels mais aussi informels, et manières de survivre hors des logement, inaccessibles, des gens qui dorment dans des voitures, caravanes, garages, caves, etc. Une dispersion qui rend ces pratiques moins faciles à quantifier, identifier. Comme dans le cas des foyers, en restructuration continue, on fragmente l’habitat groupé, collectif.

      #misère #logement #guerre_aux_pauvres