• Ce que préconise Jean-Luc Mélenchon
    Orient XXI > Magazine > 21 avril 2017
    Le 23 avril, les Français voteront pour le premier tour de l’élection présidentielle. Nous avons envoyé il y a deux mois un questionnaire détaillé aux candidats pour recueillir leur point de vue. À ce jour, nous n’avons reçu qu’une réponse, celle de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, que nous publions ci-dessous.(...)
    http://orientxxi.info/magazine/ce-que-preconise-jean-luc-melenchon,1820
    http://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/411def98d93eb173b8c529ed45a1b0-18236.jpg?1492723509

    (...) — L’armée israélienne offre la possibilité, à la seule condition d’être juif, à ceux qui ne possèdent pas la nationalité israélienne et qui souhaitent néanmoins s’enrôler sans devenir israélien, de servir pendant 18 mois dans ses rangs, y compris dans des unités combattantes (programme nommé « Mahal »). Des jeunes Français se portent régulièrement volontaires dans ce cadre. Quel est votre avis sur la question ? Qu’en est-il s’ils participent sur le terrain à des actions contraires au droit international et que la France réprouve officiellement ?

    Au-delà de la désapprobation morale que peut inspirer le fait qu’un jeune Français serve dans une armée étrangère, rappelons qu’un étranger engagé dans notre Légion étrangère n’a pas obligation de devenir français. Le rétablissement du service civique à dimension militaire ou de sécurité civile que nous proposons impliquera certainement de revoir les conditions d’engagement d’un jeune citoyen français dans une armée étrangère. Mais à cette heure il n’y a pas, sur le principe, de spécificité israélienne sur ce point précis. Il est toutefois inacceptable que, dans la pratique, ces Français combattant pour l’armée israélienne puissent mener des actions contraires au droit international. Le principe de la responsabilité individuelle doit ici s’appliquer, et ces soldats doivent le cas échéant être jugés en France pour de tels actes.

    (Ces réponses sont signées de Charlotte Girard, coresponsable du programme « L’avenir en commun » de la France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon).

  • Capital vient de se livrer à une nouvelle attaque contre Jean-Luc Mélenchon en qualifiant quatre points phares de son programme économique d’« absurdités ».

    Les plus de 160 économistes, dont certains de réputation mondiale, originaires de 20 pays différents, qui viennent de signer une tribune dans Libération soutenant le programme économique et les vues de Jean-Luc Mélenchon apprécieront de soutenir des « absurdités ».

    Les quatre points qui cristallisent les critiques sont toujours les mêmes :

    - la France serait ruinée en cas d’application d’un plan B monétaire et de transformation de l’euro en monnaie commune ;
    - les riches fuiraient devant la réforme fiscale promise par Jean-Luc Mélenchon ;
    - la hausse du smic pénaliserait les entreprises ;
    - et le plan de relance conduirait à relancer les importations plutôt que la croissance.

    Or, ces affirmations reposent soit sur une vision économique contestée qui a mené au désastre actuel, soit sont en réalité contredites par le programme de la France insoumise.

    La question européenne

    La renégociation des traités européens et la réforme de l’euro sont attaqués au nom de la crainte de l’inflation. Jean-Luc Mélenchon assume non seulement que son programme conduise à une inflation compris entre 4 et 6 %, contre seulement 2 % espéré à l’heure actuelle, mais il cherche également à atteindre cet objectif en pleine conscience. La Banque centrale européenne elle-même se débat d’ores et déjà comme elle peut, avec des outils inadaptés, pour éloigner le spectre de la déflation et redynamiser la croissance. Mais elle n’y arrive pas faute de relais budgétaires suffisants de la part des États.
    C’est bien pour cela que Jean-Luc Mélenchon compte obtenir de nouveaux statuts pour la Banque centrale européenne, afin qu’elle se préoccupe d’emploi et de dynamisme économique, pas seulement d’inflation.

    Le plan de relance par l’investissement

    Quant au plan de relance, Capital s’imagine qu’il ferait augmenter les importations, pour répondre à la hausse de la consommation. Mais le plan de relance contient 100 milliards d’euros d’investissement visant justement à développer l’appareil productif de notre pays de manière ciblée, en particulier sur la transition énergétique. Or, c’est bien le développement de ces capacités énergétiques, basées sur les énergies renouvelables, qui conduira à faire baisser le niveau de nos importations puisque celles-ci dépendent très largement de l’énergie (pétrole et gaz en particulier). En outre, le secteur du bâtiment est le moins exposé à la contrainte extérieure : sur 1 euro investi dans le BTP, seuls 10 centimes partent en importations (contre 32 centimes pour la moyenne de tous les secteurs économiques). Les pauvres, qui verront leur consommation dopée, ne consacrent que 12 % de leur budget dans des importations, contre 15 % pour les plus aisés. Ils participent donc moins à la détérioration de la balance commerciale que les riches. Enfin, Jean-Luc Mélenchon souhaite instaurer un protectionnisme solidaire sur critères environnementaux et sociaux. Ainsi, les produits français pourront davantage résister à la concurrence des pays étrangers.

    La hausse du smic et la révolution fiscale

    Quant à l’augmentation du smic à 1326 euros nets, elle contribuera pleinement à ce plan de relance de l’activité et remplira les carnets de commande des entreprises. Elle sera compensée par une baisse de l’impôt sur les sociétés à 25 % (contre 33 % aujourd’hui) et par une hausse de la contribution additionnelle sur les dividendes. La finance paiera la revalorisation du smic et non l’appareil productif. Capital semble oublier que les Portugais ont récemment relancé l’activité en augmentant le salaire minimum, ce qui a in fine réduit leur déficit.
    Enfin, l’éternelle menace de fuite des plus riches en cas de réforme fiscale ne tient pas non plus la route. Rappelons que tous les Français qui gagnent moins de 4 000 euros par mois paieront moins d’impôts. Mais si Jean-Luc Mélenchon est élu, l’impôt universel s’appliquera et tout français devra s’acquitter de la différence entre ce qu’il a payé à l’étranger et ce qu’il aurait dû payer en France. C’est ce que font aujourd’hui les États-Unis ! Finalement, Capital va finir par dire du mal de ses propres modèles anglo-saxons, tant son obsession de discréditer le programme de Jean-Luc Mélenchon est forte.

    https://jlm2017.fr/2017/04/21/larticle-le-plus-absurde-jlmdesintox

  • Au cas où ça t’aurait échappé, l’élément de langage adopté spontanément en ce moment, c’est (Kenneth Roth sur Twitter) :
    https://mobile.twitter.com/kenroth/status/854251775616004096

    Surging French presidential candidate Melenchon shows disturbing indifference to Putin-Assad’s attacks on civilians.

    Lequel Kenneth référence un article des Décodeurs du Monde de décembre 2016 : Les ambiguïtés de Jean-Luc Mélenchon sur la Russie et la guerre en Syrie
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/12/16/les-ambiguites-de-jean-luc-melenchon-sur-la-russie-et-la-guerre-en-syrie_505

    mais il aurait pu tout aussi bien référencer le très spontané billet de Filiu d’avant-hier, au titre d’une subtilité aiguë : Le Pen-Mélenchon, même combat en faveur de Bachar al-Assad
    http://filiu.blog.lemonde.fr/2017/04/16/le-pen-melenchon-meme-combat-en-faveur-de-bachar-al-assad
    (serait-on autorisé à titrer, sur les blogs du Monde, « Filiu-al-Joulani, même combat » ?)

    Au passage, remarquer que Filiu reprend ce thème que l’on croise si souvent, mais que je trouve d’une idiotie totale, selon lequel Mélanchon « [nie] au peuple syrien […] sa réalité d’acteur de son propre destin », car il « a toujours eu beaucoup de mal à accepter l’existence d’un peuple syrien doué de raison et voué à être souverain ». (Non, ça ne veut rigoureusement rien dire.)

    Mais il aurait aussi pu préférer l’article quasi-identique de Nicolas Appelt dans Libération une semaine avant (10 avril) : Syrie : la tache de Mélenchon
    http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/04/10/syrie-la-tache-de-melenchon_1561713

    ou, le jour précédent (9 avril) : Ce que dit Mélenchon sur la Syrie "n’est pas sérieux", selon Macron
    http://www.bfmtv.com/politique/ce-que-dit-melenchon-sur-la-syrie-n-est-pas-serieux-selon-macron-1139178.html

    ou, juste avant (6 avril) : Syrie : Hamon s’en prend à Le Pen, Fillon, Mélenchon, "inféodés" à Poutine :
    http://www.europe1.fr/politique/syrie-hamon-sen-prend-a-le-pen-fillon-melenchon-infeodes-a-poutine-3234980

    Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon s’en est pris jeudi à Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, les accusant d’avoir « choisi un camp » dans le dossier syrien.

    etc, etc, mais spontané.

    • Franchement, depuis la semaine dernière (et les articles évoquant une percée de Mélench dans les sondages), j’étais persuadé qu’on allait lui coller un beau scandale à base d’imputation d’antisémitisme. Sur le modèle de ce qui est tenté contre Corbyn en Angleterre.

      Mais je suppose que le véritable enjeu, pour le premier tour, c’est le « risque » (de plus en plus important) que les partisans de Hamon décident de « voter utile » en faveur de Mélenchon. Et, notamment depuis le dernier « débat », j’ai cru comprendre que le seul point d’opposition explicite entre Mélench et « la gauche du PS », c’est le « sort » de Bachar Assad. Alors on enfonce le clou là où on suppose qu’il pourrait « effrayer » les derniers septuagénaires qui votent encore pour le PS.

      edit : en fait je ne sais pas écrire Mélenchon (j’ai corrigé mes Mélanchon).

    • Et voilà : Mélenchon et l’antisémitisme, une manipulation de fin de campagne - Gérard Miller
      http://www.liberation.fr/debats/2017/04/20/melenchon-et-l-antisemitisme-une-manipulation-de-fin-de-campagne_1564064

      Circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux un texte signé par François Heilbronn, professeur associé à Sciences Po, où sont dénoncées « les complaisances de Jean-Luc Mélenchon pour les manifestations antisémites de l’été 2014 ».

      Ce texte est une pure infamie, le genre de saloperie que certains aiment tout particulièrement diffuser dans les derniers moments d’une campagne électorale.

    • Et donc: French Jews are worried about Le Pen. Now another presidential candidate scares them, too.
      http://www.jta.org/2017/04/20/news-opinion/world/french-jews-are-worried-about-le-pen-now-another-presidential-candidate-scares-

      With the meteoric rise of Melenchon, an anti-Israel lawmaker with a record of statements deemed anti-Semitic, French Jews now feel caught in a vice between two extremes. Melenchon climbed to third place in the polls, with approximately 20 percent of the vote this month, from fifth with 9 percent in February.

      “I don’t see any significant difference between Melenchon and the National Front on many issues,” Joann Sfar, a well-known French-Jewish novelist and filmmaker who used to support communist causes, wrote last week on Facebook. Both are “surrounded by Germanophobes, nationalists and France firsters.”

      Sfar’s post triggered a torrent of anti-Semitic statements about him on social networks.