Pour un boycott actif de l’élection présidentielle

/pour-un-boycott-actif-de-l-election-pre

  • Pour un boycott actif de l’élection présidentielle

    http://www.liberation.fr/france/2016/03/20/pour-un-boycott-actif-de-l-election-presidentielle_1440850

    L’impasse actuelle rend opportune une remise en cause du système politique - ou antipolitique - existant. Il faut lancer, non pas une « primaire » mais une campagne de boycott de l’élection présidentielle pour délégitimer la structure actuelle du pouvoir. Mais pour, du même coup, redonner un sens à la souveraineté populaire, il faut aussi que ce boycott ne se limite pas à l’abstention ou au vote blanc, mais débouche sur une intervention démocratique positive et que les partisans du boycott se regroupent, forment des comités et débattent, non pas du choix d’un individu, qui irait exercer le pouvoir à notre place, mais des transformations de l’organisation politique et sociale, qui redonneraient à chacun d’entre nous les moyens d’une existence décente et une prise sur notre destin collectif.

  • Pour un boycott actif de l’élection présidentielle - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2016/03/20/pour-un-boycott-actif-de-l-election-presidentielle_1440850
    http://md1.libe.com/photo/861487-prodlibe-elysee.jpg?modified_at=1458506707&width=750

    Mais, aujourd’hui, le caractère non démocratique - en fait, antidémocratique - du système de pouvoir dans les pays développés tient à des causes infiniment plus profondes que le vice des institutions. C’est que le fonctionnement de la démocratie représentative se trouve radicalement faussé : le président et plus généralement les élus du pouvoir central agissent moins que jamais en tant que mandataires de leurs électeurs mais en tant que fondés de pouvoir du capital (les grosses sociétés, les banques et leurs organes bureaucratiques), comme le démontrent les politiques dites de « réforme » des gouvernements successifs. Certes, la démocratie représentative constitue dans son principe même - la représentation - une aliénation de la « souveraineté populaire » ; et quant à son rôle de courroie de transmission des injonctions du capital, il lui est consubstantiel. Mais la démocratie représentative était née d’un compromis négocié dans le sang des révolutions du XIXe siècle entre les exigences dictatoriales du capital et l’aspiration profonde des couches populaires à la maîtrise de leur vie et de leur destin collectif : aux détenteurs et aux gestionnaires du capital, la domination des rapports de production et d’échange et l’essentiel de la richesse ; aux citoyens prolétaires, certains droits limitant l’arbitraire capitaliste, une part, toujours à défendre, de la richesse produite par eux, la responsabilité de maintenir la paix civile et sociale, l’impôt du sang et une « souveraineté » politique en grande partie formelle. Aujourd’hui, il semble que le capital juge encombrantes ces institutions et parasitaire l’exercice de la « souveraineté du peuple », même tenue en lisière par le système représentatif…