Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a indiqué qu’il pourrait cesser l’aide américaine à certaines unités de l’armée israélienne, en lien avec de possibles violations des droits humains en Cisjordanie avant le 7 octobre. Est principalement visé le bataillon « Netzah Yehuda », formé en grande partie de soldats ultra-orthodoxes.
« L’armée israélienne ne doit pas être sanctionnée ! », a prévenu le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, samedi sur le réseau social X. Le dirigeant jugeait « qu’imposer une sanction à une unité de Tsahal [l’armée israélienne, NDLR] est le comble de l’absurdité » et a promis d’agir « par tous les moyens ». Benyamin Netanyahou réagissait à la menace américaine de cesser son soutien à des unités israéliennes. Selon plusieurs médias américains et israéliens dont le journal Haaretz, celle qui est particulièrement visée est le bataillon « Netzah Yehuda ».
Composé en grande partie de soldats ultra-orthodoxes, dans un pays qui traditionnellement exempte de service militaire les jeunes juifs ultra-orthodoxes, mais aussi d’ultranationalistes, celui qui est aussi appelé le « 97e bataillon » est né en 1999. Dans un article datant d’avril 2022, Courrier international évoquait ses actes de violences « souvent arbitraires » et, se basant sur une enquête d’Haaretz, retraçait le parcours d’une « escouade bénéficiant d’une certaine impunité [et qui] ne semble rendre de comptes à personne ».
Des violations en Cisjordanie survenues avant l’attaque du 7 octobre
Vendredi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken évoquait des possibles violations des droits humains en Cisjordanie avant l’attaque du Hamas survenue le 7 octobre contre Israël. « Je suis arrivé à des conclusions. Vous pouvez vous attendre à les connaître dans les jours à venir », a déclaré le chef de la diplomatique américaine qui pourrait s’appuyer le cas échéant sur la « loi Leahy ». Ce texte interdit au gouvernement américain d’utiliser des fonds pour aider des unités de forces de sécurité étrangères lorsqu’il existe des informations crédibles les impliquant dans des violations des droits humains.
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La chaîne israélienne I24 News rapporte que le Département d’État américain enquête depuis longtemps sur plusieurs incidents impliquant ces soldats envers des civils palestiniens. L’un des épisodes les plus emblématiques concerne la mort en janvier 2022 d’un Palestino-Américain de 78 ans qui venait d’être arrêté. Plusieurs responsables du bataillon « Netzah Yehuda » avaient alors été sanctionnés par l’armée israélienne.
La menace américaine a en tout cas fait réagir la classe politique israélienne, outre Benyamin Netanyahou, avec des réactions contrastées. Des élus d’extrême droite comme le député Avi Maoz ont jugé que cette unité devait plutôt être récompensée pour l’ensemble de son action, rapporte le média The Times of Israël. À l’inverse, la cheffe du parti travailliste, Merav Michaeli, a jugé que ce régiment « jette une ombre lourde sur l’armée israélienne toute entière ». Et d’ajouter que « le comportement violent, malhonnête, du bataillon Netzah Yehuda et de ceux qui l’entourent est connu depuis des années et que rien n’a été fait pour y mettre un terme ».
