• Nestlé accusé de siphonner l’eau d’une Californie en pleine sécheresse Frédéric Boillat - 1 er Septembre 2018 RTS _
    http://www.rts.ch/info/monde/9813783-nestle-accuse-de-siphonner-l-eau-d-une-californie-en-pleine-secheresse.h

    Alors que la Californie a dû lutter cet été contre de gigantesques incendies de forêts consécutifs à une forte sécheresse, Nestlé est accusé de puiser de l’eau en toute liberté, contribuant au manque d’eau dans la région.

    La forêt de San Bernardino est un vaste territoire de plus de 3000 km2 à quelque 150 kilomètres de Los Angeles. Durant l’été, ce sont des dizaines de maisons et plus de 5000 hectares qui ont brûlé dans cette zone protégée, alors qu’une intense sécheresse a provoqué de multiples incendies à travers la Californie (voir encadré).

    Dans le même temps, des activistes environnementaux n’ont cessé d’accuser le groupe suisse Nestlé de surexploiter les ressources en eau de la région et ainsi d’affaiblir les sols, alors que tout l’Etat américain doit se rationner pour cause de sécheresse. A partir de 2022, l’eau sera même limitée à 208 litres par personnes et par jour, selon une nouvelle loi signée en mai par le gouverneur de l’Etat.

    Dans la nappe phréatique ou pas ?
    Le permis qui a été accordé à Nestlé pour opérer dans la forêt de San Bernardino et exploiter la source d’Arrowhead vient d’être renouvelé, pour trois ans au lieu de 10 habituellement. Le géant agroalimentaire a cependant dû adapter la quantité d’eau qu’il y puise, passant de 510 millions de litres prélevés par an à 177 millions.

    Mais Gary Earney, un activiste interrogé samedi dans le 19h30 de la RTS, a la conviction que Nestlé puise toujours trop d’eau de la forêt. Après avoir travaillé à l’agence chargée de la gestion des forêts durant 30 ans, il se bat désormais contre le géant vaudois depuis trois ans, estimant que celui-ci collecte l’eau certes légalement, mais sans véritable étude d’impact sur l’environnement.

    Les associations environnementales contestent en outre l’origine de l’eau pompée par Nestlé, qui provient selon elles directement de la nappe phréatique. Elles avancent comme preuve les tuyaux horizontaux qui s’enfoncent à des dizaines de mètres sous la montagne. Le numéro un mondial de l’alimentation assure lui ne pas toucher à la nappe et collecter uniquement l’eau qui coule naturellement.

    Un autre grief avancé contre Nestlé est d’ordre financier : pour mettre des millions de litres d’eau en bouteilles, la société basée à Vevey s’acquitte d’une somme fixée par la société qui gère la forêt. Et ce montant est jugé beaucoup trop modeste par ses détracteurs, même s’il a récemment été augmenté de 624 dollars à 2050 dollars par an.

    Nestlé dit respecter les normes
    Aussi interrogé par le 19h30, Larry Lawrence, responsable des ressources naturelles pour Nestlé Waters North America, assure que les opérations de sa société sont conformes au cahier des charges, qu’il partage ses données avec le service des forêts et que le plan de contrôle des incendies est respecté.

    « Nous prenons simplement l’eau disponible à la source. Et la source continue de couler, en dépit des années de sécheresse. Nos sources ont toujours de l’eau qui coule et l’environnement est en bonne santé », précise encore le représentant du groupe vaudois en Californie.

    Avec l’arrivée de l’administration Trump à Washington, les environnementalistes ont désormais peu d’espoir de limiter l’accès de Nestlé à la forêt de San Bernardino et à d’autres sources d’eau à travers les Etats-Unis. Le seul espoir pour eux demeure un recours auprès du gouvernement démocrate de la Californie. Mais là aussi, les procédures prendront encore beaucoup de temps.

    Sujet TV : Aviva Fried
    Adaptation web : Frédéric Boillat

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  • A #Vittel, l’#eau de #Nestlé ne coule plus de #source - Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110318/vittel-l-eau-de-nestle-ne-coule-plus-de-source?page_article=2

    Dans la politique locale de gestion de l’eau, la CLE, qui se réunit plusieurs fois par an, joue un rôle central. Cette commission prend toutes les décisions importantes en la matière. Elle compte quarante-cinq membres, représentant les usagers, les collectivités territoriales dont plus de 180 communes, les agences de l’eau, et l’État. « Depuis de nombreuses années, Nestlé fait partie de la Commission locale de l’eau. Notre présence y est parfaitement légitime », déclare le porte-parole de la multinationale. Et de souligner que « toutes ses décisions sont votées à la majorité des membres, dans la plus grande transparence ».

    Comment en est-on arrivé là ? Le pouvoir d’influence de Nestlé – trop grand selon sur les ONG – aurait, selon elles, joué un rôle déterminant. Son poids fiscal explique en grande partie sa position dominante. L’entreprise est le plus important contribuable de Vittel, un euro sur six provient de sa taxe. Et, pour donner un autre exemple, cette taxe sur l’eau minérale représente presque la moitié des recettes fiscales de la commune voisine d’Haréville, qui abrite également un forage de Nestlé. « Cette taxe nous a permis d’avoir une belle école, de beaux locaux publics », reconnaît le maire de cette petite ville.

    Appelée à démêler cet écheveau de relations d’influence, la justice se prononcera-t-elle sur le rôle de Nestlé ?

    #nappe #ressource_naturelle
    #lol
    https://www.nestle-waters.fr/preserver-respecter/proteger-les-sources/agrivair
    http://www.sad.inra.fr/Toutes-les-actualites/Vittel-bilan-apres-20-ans-de-protection-de-l-eau
    https://alencontre.org/europe/france/nestle-dialogue-de-sources-dans-les-vosges.html