Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • Who are the Falun Gong ? | Foreign Correspondent
    https://www.youtube.com/watch?v=QzlMQyM8p74

    Tu penses que le #catholicisme est réactionnaire ? Vas d’abord voir chez les Falun Gong .

    Dans ce reportage #Foreign_Correspondent publie des témoignages sur les conséquences pratiques du culte #Falun_Gong sur la vie de ses disciples. On comprend que c’est d"abord une secte religieuse comme d’autres. Le reportage fournit des informations qui soutiennent que c’est aussi une organisation fasciste sans le qualifier ouvertement comme tel. Tous les éléments sont là dont le soutien que Falun Gong apporte à #Donald_Trump.

    L’idée que les métis sont la conséquence d’intrigues d’extraterrestres semble d’abord risible, mais pris au sérieux par des millions de disciples c’est un élément d’idéologie fasciste. L’idée des 81 exterminations de l’humanité n’ajoute pas un iota d’humanisme à l’idéologie suicidaire et génocidaire du falun gong.

    Avec sa puissance financière, son empire d’organisations et ses activités médiatiques dans le monde entier le gourou fondateur #Li_Hongzhi et ses disciples sont un danger derrière une façade souriante. Leur propagande pour le retour à « la Chine avant le communisme » défend un modële de société sans état de droit pratiquant les pieds bandés et l’extermination de la famille entière des délinquents.

    Histoire de Falun Gong (2001)
    https://www.persee.fr/doc/perch_1021-9013_2001_num_64_1_2604
    https://hub.hku.hk/bitstream/10722/194523/2/Content.pdf

    Voilà du racisme, même s’il ne peut avoir d’importance au niveau individuel que pour les croyants : Li Honzhi nous laisse qu’un toute petite part du paradis. Le gros est réservé aux « Chinois ».

    Le souci de pureté de Li Hongzhi s’étend aux races humaines. « II n’est pas permis de mélanger les races du monde. Maintenant que les races sont mélangées, cela crée un problème extrêmement grave ». Car chaque race a son propre monde céleste : la race blanche a son Paradis, qui occupe une toute petite partie de l’univers ; la race jaune possède ses mondes du Bouddha et du Tao qui remplissent presque tout l’univers. Or les enfants issus de mélanges raciaux ne sont liés à aucun monde céleste, « ils ont perdu leur racine » . La loi cosmique interdit les mélanges culturels et raciaux : ainsi, selon Li Hongzhi, Jésus interdit à ses disciples de transmettre sa foi vers l’Orient. C’est pour cela qu’à l’origine, l’Occident et l’Orient étaient séparés par d’infranchissables déserts, une barrière que la technique moderne a détruite.
    Lorsqu’il y a mélange racial [...], le corps et l’intelligence des enfants sont malsains. [...] La science moderne le sait, chaque génération est inférieure à la précédente

    Il y un élément très efficace dans le Falun Gong Dafa qui met à sa juste place la caste médicale, toujours si on est disciple de Li. Le gourou chinois se définit en guérisseur suprême par l’esprit comme dans les temps quand la médecine moderne dite scientifique n’avait pas encore poussé de leur piédestal les superstitions anciennes.

    Le véritable disciple de Li Hongzhi ne doit pas prendre de médicament en cas de maladie. Les soins thérapeutiques ne font que déplacer la maladie , qui provient d’un corps subtil dans un espace profond qui n’est nullement touché par le traitement. La maladie est un moyen de repayer sa dette karmique : il faut donc la laisser suivre son cours naturel, à moins que Li Hongzhi lui- même n’intervienne pour l’éradiquer. Si l’homme ordinaire peut prendre des médicaments, l’adepte de l’ascèse, s’il veut éliminer son mauvais karma, doit s’en abstenir. Il lui est également interdit de soigner d’autres personnes par le Falun Gong.
    ...
    Ceux qui prétendent soigner ont le corps possédé.

    Vu d’aujourd’hui le Falun Gong s’est développé à partir d’un courant chinois sectaire du qui gong dans une organisation fasciste internationale qui recrute de nouveaux disciples parmi les perdus du monde capitaliste qui ont besoin d’une explication de leurs souffrances et d’une idéologie qui les élève au dessus de leurs concitoyens qui demeurent dans le cercle vicieux de la course à la réussite individuelle.

    Le sectarisme du Falun Gong renforce cette dynamique génératrice d’antagonisme confirmant la vision d’un monde partagé entre les disciples sauvés de Li Hongzhi et le reste du monde possédé par les démons. Le fondamentalisme du Falun Gong qui appelle à l’exclusion mutuelle des croyances, des pratiques et des races, et qui interdit d’absorber des idées, des techniques ou des substances (médicaments) étrangers à l’œuvre du Maître, contrarie la tendance syncrétique d’une certaine tradition chinoise toujours soucieuse d’intégrer dans l’harmonie les meilleurs éléments du monde. ... La mort d’adeptes pour cause de refus de soins thérapeutiques attira l’attention critique des médias sur le Falun Gong vers la même période, ajoutant au complexe de persécution de la secte. Et les manifestations répétées d’adeptes avant et après le commencement de la répression officielle, devant les bureaux de journaux, autour de Zhongnanhai, sur la Place Tiananmen — qui ne peuvent que durcir la réaction ô combien prévisible de l’Etat dans la logique du système politique chinois — semblent calculées pour engager le pouvoir sur un champ de bataille moral opposant le Démon persécuteur aux Héros martyrs.
    ...
    L’épisode du Falun Gong montre que le millénarisme chinois n’est pas mort : quelle sera sa prochaine manifestation ?

    Nine familial exterminations
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Nine_familial_exterminations

    Extermination des homosexuels
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Teachings_of_Falun_Gong
    Dans « Wikipedia/Teachings of Falun Gong » on trouve des passages critiques comme le suivant.

    Li additionally stated in a 1998 speech in Switzerland that, "gods’ first target of annihilation would be homosexuals."Although gay, lesbian, and bisexual people may practice Falun Gong, founder Li stated that they must “give up the bad conduct” of all same-sex sexual activity.

    Le texte de l’article « History of Falun Gong » dans Wikipedia par contre fait évidamment partie des campagnes de propagande de la secte contre la Chine. On n’y trouve aucune analyse de la croissance du culte et de son organisation. Les mesures de la Chine y sont présentées comme injustifiées et cruelles.

    Je souffre d’une allergie innée aux croix gammées, alors en espérant d’en partager la sensation avec vous voilà le symbole officiel de la secte.


    Il est composé de cing swastikas dont je ne veux même pas apprendre la signification. Le design en soi est suffisament écoeurant.


    N. B. vous remarquez l’expression de l’esprit originel allemand : nos designers #nazis ont inversé le sens des crochets de la swastika religieuse. En Asie ça tourne vers la gauche, en Allemagne on l’a établi en symbole conséquent qui est orienté à droite ;-)

    #Chine #Taiwan #USA #Australie #presse #médias #religion #sectes #fascisme #anticommunisme #qui_gong

  • Ce réseau libertarien qui veut imposer ses idées en France - Basta !
    https://basta.media/reseau-libertarien-veut-imposer-idees-france-Atlas-Javier-Milei-Trump-Ifrap

    Un rapport de l’Observatoire des multinationales met en lumière l’un des facteurs méconnus de la progression des idées d’extrême droite en Amérique et en France : le soutien d’un réseau états-unien de think tank libertariens, appelé Atlas.

    Mais que font nos cellules anti-fake news ?

  • Le lobbying agricole de la FNSEA à la loupe - Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne
    https://splann.org/lobby-agricole-fnsea

    Splann ! publie la totalité des mandats de quatre figures clefs du syndicat agricole, la FNSEA. Ils siègent partout : dans les instances de santé publique, de qualité de l’air, d’environnement, de gestion de parc naturel, de gestion des risques industriels, mais aussi dans la presse agricole ou l’événementiel. Une domination qui étouffe la démocratie syndicale.

    #FNSEA #syndicalisme-agricole #lobbying

  • Kenneth Stern, juriste américain : « Notre définition de l’antisémitisme n’a pas été conçue comme un outil de régulation de l’expression »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/21/kenneth-stern-juriste-americain-notre-definition-de-l-antisemitisme-n-a-pas-

    L’universitaire new-yorkais déplore, dans un entretien au « Monde », l’utilisation du concept d’antisémitisme à des fins politiques dans le cadre de la guerre Israël-Hamas.
    Propos recueillis par Valentine Faure

    Le juriste américain Kenneth Stern est directeur du Center for the Study of Hate de l’université de Bard (New York) et auteur de The Con­flict Over the Con­flict : The Israel/​Palestine Cam­pus Debate (University of Toronto Press, 2020, non traduit). Il a été le principal rédacteur du texte sur la définition de l’#antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), utilisée dans de nombreux pays, dont la France, où elle a été adoptée en 2019 par l’Assemblée nationale en tant qu’« instrument d’orientation utile en matière d’éducation et de formation et afin de soutenir les autorités judiciaires et répressives dans les efforts qu’elles déploient pour détecter et poursuivre les attaques antisémites ». Depuis plusieurs années, il s’élève contre le détournement de cette définition à des fins politiques, pour faire taire les propos critiques envers la politique du gouvernement israélien.

    Vous avez été le principal rédacteur de la définition de l’antisémitisme adoptée en 2016 par l’IHRA, une organisation intergouvernementale basée à Stockholm. Dans quel contexte est-elle née ?

    Après la deuxième Intifada [2000-2005], nous avons observé une nette résurgence de l’antisémitisme en Europe. Chargé de rédiger un rapport, l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes [EUMC] a identifié un problème : ceux qui collectaient les données dans différents pays d’Europe n’avaient pas de point de référence commun sur ce qu’ils devaient inclure ou exclure de leurs enquêtes. Ils travaillaient avec une définition temporaire qui décrivait l’antisémitisme comme une liste d’actes et de stéréotypes sur les #juifs. Les attaques liées à #Israël – lorsqu’un juif est visé en tant que représentant d’Israël – étaient exclues du champ de l’antisémitisme si l’agresseur n’adhérait pas à ces stéréotypes.

    En avril 2004, une école juive de Montréal a été incendiée en réaction à l’assassinat par Israël d’un dirigeant du Hamas. J’ai profité de l’occasion pour interpeller publiquement le directeur de l’EUMC sur le fait que, selon leur définition temporaire, cet acte n’était pas considéré comme antisémite. L’American Jewish Committee, où j’étais expert en matière d’antisémitisme, a pris l’initiative de travailler avec l’EUMC pour élaborer une nouvelle définition, dans le but principal d’aider les collecteurs de données à savoir ce qu’il faut recenser, à travers les frontières et le temps. Le texte liste onze exemples contemporains d’antisémitisme, parmi lesquels « la négation du droit du peuple juif à l’autodétermination » et l’application d’un traitement inégalitaire à Israël, à qui l’on demande d’adopter des comportements qui ne sont ni attendus ni exigés d’une autre nation. Les exemples reflètent une corrélation entre ces types de discours et le niveau d’antisémitisme. Il ne s’agit cependant pas de dire qu’il y a un lien de cause à effet, ou que toute personne tenant de tels propos devrait être qualifiée d’antisémite.

    Aujourd’hui, vous regrettez l’usage qui a été fait de ce texte. Pourquoi ?

    Depuis 2010, des groupes de la #droite_juive américaine ont tenté de s’approprier cette définition, de la marier aux pouvoirs conférés par le Title VI (la loi de 1964 sur les droits civils, qui protège contre la discrimination fondée sur la race, la couleur et l’origine nationale) et de l’utiliser pour tenter de censurer les discours propalestiniens sur les campus. En 2019, Donald Trump a signé un décret exigeant que le gouvernement analyse les plaintes pour antisémitisme en tenant compte de cette définition. Une violation du Title VI peut entraîner le retrait des fonds fédéraux aux établissements d’enseignement supérieur. Au moment de l’adoption de ce décret, Jared Kushner, le gendre de Trump, a clairement indiqué son objectif dans une tribune au New York Times : qualifier tout #antisionisme d’antisémitisme.

    Or, notre définition n’a pas été conçue comme un outil de régulation de l’expression. Sur les campus universitaires, les étudiants ont le droit absolu de ne pas être harcelés ou intimidés. Mais il est acceptable d’être dérangé par des idées. Nous ne voudrions pas que la définition du #racisme utilisée sur les campus inclue l’opposition à la discrimination positive ou à Black Lives Matter, par exemple. L’université est censée être un lieu où les étudiants sont exposés à des idées, où ils apprennent à négocier avec la contradiction, etc. Nous devons être en mesure de répondre et d’argumenter face à ces discours.

    Lors de son témoignage au Congrès sur l’antisémitisme, dans le contexte de manifestations propalestiniennes sur les campus américains, à la question de savoir si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard », Claudine Gay, qui était alors présidente de cette université, a répondu que « cela peut, en fonction du contexte ». Comment comprendre cette réponse ?

    Les universités, publiques comme privées, sont tenues de respecter le premier amendement, qui garantit la #liberté_d’expression. La distinction générale du premier amendement est la suivante. Je peux dire : « Je pense que tous les “X” devraient être tués » ; je ne peux pas crier cela si je suis avec un groupe de skinheads brandissant des battes et qu’il y a un « X » qui marche dans la rue à ce moment-là. La situation doit présenter une urgence et un danger. Il y a une distinction fondamentale entre le fait d’être intimidé, harcelé, discriminé, et le fait d’entendre des propos profondément dérangeants. David Duke [homme politique américain, néonazi, ancien leader du Ku Klux Klan] a été vilipendé, mais pas sanctionné, lorsque, étudiant dans les années 1970, il disait que les juifs devraient être exterminés et les Noirs renvoyés en Afrique, et qu’il portait même un uniforme nazi sur le campus. S’il avait été renvoyé, il serait devenu un martyr du premier amendement.

    La suspension de certaines sections du groupe des Students for Justice in Palestine [qui s’est illustré depuis le 7 octobre 2023 par ses messages de soutien au Hamas] est profondément troublante. Les étudiants doivent pouvoir exprimer des idées, si répugnantes soient-elles. La distinction que j’utilise ne se situe pas entre les mots et l’acte, mais entre l’expression (qui peut se faire par d’autres moyens que les mots) et le harcèlement, l’intimidation, les brimades et la discrimination, qui peuvent se faire par des mots également – de vraies menaces, par exemple. En d’autres termes, oui, cela dépend du contexte. Claudine Gay [qui a démissionné depuis] avait donc raison dans sa réponse, même si elle s’est montrée sourde au climat politique.

    Comment analysez-vous la décision de la présidente de Columbia, suivie par d’autres, d’envoyer la police pour déloger les manifestants propalestiniens ?

    La décision de faire appel à la police aussi rapidement n’a fait qu’enflammer la situation. Les campements ont probablement violé les règles qui encadrent le droit de manifester sur le campus. Mais faire appel à la police pour arrêter des étudiants devrait être, comme lorsqu’un pays entre en guerre, la dernière mesure prise par nécessité. D’autres #campus qui connaissent des manifestations similaires ont abordé le problème différemment, déclarant que, tant qu’il n’y a pas de violence ou de harcèlement, ils ne feront pas appel à la #police.

    Vous parlez de « zone grise » de l’antisémitisme. Qu’entendez-vous par là ?

    Dans sa forme la plus dangereuse, l’antisémitisme est une théorie du complot : les juifs sont considérés comme conspirant pour nuire aux non-juifs, ce qui permet d’expliquer ce qui ne va pas dans le monde. Mais voici une question plus difficile : « Où se situe la limite entre la critique légitime d’Israël et l’antisémitisme ? » Cette question porte davantage sur notre besoin de délimitations que sur ce que nous voulons délimiter. Nous voulons simplifier ce qui est complexe, catégoriser un propos et le condamner. L’antisémitisme, pour l’essentiel, ne fonctionne pas ainsi : on peut être « un peu » antisémite ou, plus précisément, avoir des opinions qui se situent dans la zone grise.

    La question la plus épineuse à cet égard demeure celle de l’antisionisme.

    Moi-même sioniste convaincu, je souffre d’entendre dire qu’Israël ne devrait pas exister en tant qu’Etat juif. Je comprends les arguments de ceux qui assurent qu’une telle conception est antisémite : pourquoi les juifs devraient-ils se voir refuser le droit à l’autodétermination dans leur patrie historique ? Mais l’opposition à l’idée d’un #Etat_juif est-elle intrinsèquement antisémite ? Imaginez un Palestinien dont la famille a été déplacée en 1948. Son opposition au sionisme est-elle due à une croyance en un complot juif ou au fait que la création d’Israël lui a porté préjudice, à lui et à ses aspirations nationales ? Et si vous êtes une personne qui s’identifie à la gauche et qui a décidé d’embrasser la cause palestinienne, est-ce parce que vous considérez que la dépossession des #Palestiniens est injuste, parce que vous détestez les juifs et/ou que vous voyez le monde inondé de conspirations juives, ou quelque chose entre les deux ?

    Certains #étudiants juifs sionistes progressistes se plaignent d’être exclus d’associations (de groupes antiracistes et de victimes de violences sexuelles, par exemple) par des camarades de classe qui prétendent que les sionistes ne peuvent pas être progressistes. Or il y a eu de nombreuses annulations d’intervenants perçus comme conservateurs et n’ayant rien à voir avec Israël ou les juifs, comme Charles Murray [essayiste aux thèses controversées] ou Ann Coulter [polémiste républicaine]. Le militant sioniste est-il exclu parce qu’il est juif ou parce qu’il est considéré comme conservateur ? L’exclusion peut être une forme de maccarthysme, mais n’est pas nécessairement antisémite. A l’inverse, certaines organisations sionistes, sur les campus et en dehors, n’autorisent pas des groupes comme Breaking the Silence ou IfNotNow – considérés comme trop critiques à l’égard d’Israël – à s’associer avec elles.

    La complexité du conflit israélo-palestinien, dites-vous, devrait en faire un exemple idéal de la manière d’enseigner la pensée critique et de mener des discussions difficiles…

    Pensez à l’articulation entre distorsion historique, antisionisme et antisémitisme. Le lien ancien entre les juifs et la terre d’Israël est un fondement essentiel du sionisme pour la plupart des juifs. Est-ce une distorsion historique que d’ignorer cette histoire, de considérer que le sionisme a commencé dans les années 1880 avec Herzl et l’#immigration de juifs européens fuyant l’antisémitisme et venant en Palestine, où les Arabes – et non les juifs – étaient majoritaires ? S’agit-il d’antisémitisme, au même titre que le déni de la Shoah, lorsque les antisionistes font commencer cette histoire à un point différent de celui des sionistes, à la fin du XIXe siècle, et omettent une histoire que de nombreux juifs considèrent comme fondamentale ? Un collègue de Bard, qui s’inquiétait de voir les étudiants utiliser des termes tels que « #colonialisme_de_peuplement », « #génocide », « sionisme », a décidé de mettre en place un cours qui approfondit chacun de ces termes. Je réserve le terme « #antisémite » aux cas les plus évidents. En fin de compte, la tentative de tracer des lignes claires ne fait qu’obscurcir la conversation.

  • Mandats d’arrêt : « Le conflit israélo-palestinien est marqué par une impunité généralisée » | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/israel-palestine/mandats-darret-le-conflit-israelo-palestinien-est-marque-par-une-impuni

    propos recueillis par Pierre Coudurier*

    Avocat spécialiste du droit international, Johann Soufi analyse la demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de délivrer des mandats d‘arrêt contre le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense ainsi que trois responsables du Hamas. Entretien.

    Le procureur de la Cour pénale internationale a demandé, lundi, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et des dirigeants du Hamas. Comment qualifiez-vous cette procédure ?
    C’est un événement historique, car le conflit israélo-palestinien est marqué par une impunité généralisée pour les crimes commis des deux côtés. Depuis des années, nous avions l’impression que cette région échappait au droit international. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas. De plus, la CPI était accusée de sélectivité en concentrant ses poursuites principalement contre des chefs de guerre africains, notamment des responsables de niveau moins élevé. En ce sens, le mandat d’arrêt émis à l’encontre de Vladimir Poutine avait déjà marqué un tournant historique dans l’histoire de la Cour. Mais il a aussi été interprété par certains comme un positionnement stratégique du Bureau du procureur aligné sur les intérêts occidentaux, en particulier suite à l’annonce du procureur de « déprioriser » ses enquêtes sur les crimes de guerre commis par des Américains en Afghanistan.

    Cette fois, c’est une vraie rupture. On le voit, d’ailleurs, à la réaction virulente de certains dirigeants occidentaux contre le procureur de la Cour. D’habitude, la Cour ne communique que lorsque le mandat d’arrêt a été émis. Mais, cette fois, l’annonce a été faite dès le lancement de la requête du procureur, probablement pour avoir un effet dissuasif et dans le but d’éviter certaines pressions. Les juges vont maintenant avoir un rôle de certification. Selon moi, il a peu de chance qu’il y ait de changement majeur. D’ici deux à trois mois, les mandats d’arrêt seront délivrés par la Cour.

    Alors que Joe Biden se réjouissait du mandat d’arrêt contre Poutine, le président des États-Unis trouve « scandaleuse » la procédure lancée à l’encontre de ses alliés israéliens. Les Américains sont-ils pris à leur propre jeu ?
    Ce n’est pas tant une question de jeu politique, qu’une question de cohérence entre les valeurs que Washington proclame, fondées sur l’importance du respect du droit international, et ses actes, qui sont parfois en contradiction avec ces valeurs. La justice n’a de sens qu’à partir du moment où elle s’applique de manière impartiale. Or Washington instrumentalise le droit et la justice internationale depuis le début de l’existence de la Cour. Le procureur, Karim Khan, l’a bien indiqué dans une interview à CNN, lundi, en expliquant qu’un responsable américain lui a dit que la Cour était réservée « aux dirigeants africains et aux puissances ennemies ». La cohérence du discours américain vis-à-vis de la justice internationale doit aussi être analysée en tenant compte de ce double standard et de cette hypocrisie.

    La France, à l’inverse, a affirmé soutenir la CPI
    Pour les 124 États qui y adhèrent - ce qui n’est pas le cas des États-Unis ni d’Israël - soutenir la CPI est une exigence légale. Tout comme le fait d’arrêter les personnes sous mandats d’arrêt si elles se trouvent sur le territoire national. La France et les autres États membres doivent aussi faciliter le travail de la Cour. D’abord financièrement, en contribuant au budget de la Cour, mais aussi en fournissant des informations issues des services de renseignement et des ressources matérielles comme c’est le cas concernant les enquêtes du procureur en Ukraine.

    Quelles incidences pour les responsables du Hamas et ceux d’Israël ?
    S’ils sont émis, ces mandats d’arrêt vont contribuer à marginaliser davantage ces individus sur la scène internationale. Quelle que soit la légitimité alléguée de leurs combats respectifs, ces mandats d’arrêt démontrent qu’ils agissent en violation du droit international humanitaire et qu’ils ont probablement commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Pour les responsables israéliens, le crime d’extermination, de persécution, mais aussi l’utilisation de la famine comme une arme de guerre. Du côté des dirigeants du Hamas, le crime d’extermination, la torture, le viol. Ce sont des crimes qui choquent notre conscience.

    Ces mandats permettent de remettre en question l’idée que la fin justifie les moyens. Au-delà des considérations politiques, il y a un instrument commun qui s’appelle le droit.

  • L’armée française entraîne des néonazis ukrainiens au combat | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/220524/l-armee-francaise-entraine-des-neonazis-ukrainiens-au-combat


    Faut qu’ils fassent gaffe à Mediapart : ils sont à ça 🤏 d’être inculpés de Poutinophilie.

    Plusieurs pays occidentaux forment des militaires ukrainiens au maniement des armes. Un groupe venu en France à la fin de l’année 2023 comptait dans ses rangs d’authentiques néonazis. Une donnée que l’armée française ne pouvait ignorer : l’un portait le symbole de la SS tatoué sur le visage.

    • J’aime comme il est de bon temps, notamment chez les bonnes âmes de gauche, de décréter que le Hamas (voire le Hezbollah), c’est rien que des fascistes, donc ils n’ont rigoureusement aucune légitimité à quoi que ce soit, et que c’est du « campisme » de dire le contraire. Mais quand on trouve d’authentiques nazis chez les Ukrainiens (ce qui surgit à intervalle régulier), c’est du « campisme » de le dire.

    • хто хоче жити той побиней боротись
      ахто не захоче чинитй опір у цьому світі вічної боротьби
      той не заслугобуе права на життя

      citation exacte de l’original allemand :

      Wer leben will der kämpfe also
      und wer nicht streiten will in dieser Welt des ewigen Ringens
      verdient das Leben nicht.

      Mein Kampf, ch. 11 Volk und Rasse

      de très nombreuses affiches de propagande ou cartes postales sont bâties exactement sur ce principe graphique : citation + portrait, p. ex.

  • L’Aide Médicale à Mourir est devenue une dystopie au Canada | David Moscrop
    https://cabrioles.substack.com/p/laide-medicale-a-mourir-est-devenue

    Photo d’une banderole du collectif Not Dead Yet UK. Tout en haut est inscrit “Nous avons besoin de soutien pour vivre, pas d’assistance pour mourir”. Au centre est écrit en gros Not dead Yet (Pas encore morts). En bas une ribambelle de gens en fauteuil ou debout manifestent avec des pancartes, en dessous d’eux est écrit “Les personnes handicapées disent NON au suicide assisté”

    L’euthanasie au Canada représente la victoire cynique de la logique brutale du capitalisme dans sa phase finale sur le système de protection sociale - nous allons vous priver des ressources financières dont vous avez besoin pour vivre une vie digne, et si vous n’aimez pas ça, pourquoi ne pas tout simplement vous suicider ?

    David Moscrop est journaliste, commentateur politique, et anime le podcast Open to Debate.

    · Note de Cabrioles : Alors que le gouvernement Macron entend faire passer, avec le soutien de la gauche eugéniste, le #suicide_assisté dans la loi tout en détruisant les conditions de vie et de soin des personnes malades et handicapées, nous ne pouvons que vous conseiller d’aller lire la dernière tribune du collectif handiféministe Les Dévalideuses « Une ‘mort digne’, mais pour qui ? », de demander à Politis l’accès libre à l’interview d’Elisa Rojas « Notre #mort est toujours considérée comme libératrice par cette société », et de lire notre première publication sur le sujet. Partout dans le monde des personnes handicapées se mobilisent contre ces projets de loi, récemment plusieurs manifestations ont eu lieu en Angleterre, portées par des collectifs comme Not Dead Yet UK ou Disabled People Against Cuts. L’actrice handicapée Liz Carr a réalisé “Better Off Dead ?” (Mieux vaut être mort ?), un film documentaire d’ 1 heure sur le sujet diffusé sur la BBC le 14 mai 2021, et ce depuis le point de vue de personnes handicapées et de militant·es antivalidiste. Pour les anglophones il est visible sur le site de la BBC en passant par un proxy ou un vpn (il est également téléchargeable sur Pirate Bay). Une version sous-titrée en français serait plus que bienvenue. Pour finir, si l’usage inquestionné de la notion de ‘maladie mentale’ dans l’article qui suit nous semble problématique, il nous a tout de même paru utile pour saisir de manière synthétique la réalité désastreuse de l’Aide Médicale à Mourir en régime capitaliste.

    #aide_médicale_à_mourir #euthanasie

    • En effet, l’année dernière, Jeremy Appel a affirmé que l’AMM « commence à ressembler à une solution dystopique pour contourner le coût de l’aide sociale ». D’abord favorable à l’initiative, il a changé d’avis sur l’AMM en considérant que les décisions prises par les gens ne sont pas à proprement parler individuelles, mais plutôt façonnées collectivement et parfois « le produit de circonstances sociales qui échappent à leur contrôle ». Lorsque nous ne prenons pas soin les un·es des autres, à quoi aboutissons-nous ?

      « J’en suis venu à réaliser, écrit-il, que l’euthanasie au Canada représente la victoire cynique de la logique brutale du capitalisme dans sa phase finale sur le système de protection sociale - nous allons vous priver des ressources financières dont vous avez besoin pour vivre une vie digne [...] et si vous n’aimez pas ça, pourquoi ne pas tout simplement vous suicider ? »

  • Les explications de Johann Soufi sur la demande de mandats d’arrêt du procureur du CPI – très pédagogique, très intéressant.
    https://www.youtube.com/watch?v=7tYGSp4jvDM

    Le 20 mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a demandé un mandat d’arrêt à l’encontre de plusieurs dirigeants israéliens, dont Benjamin Netanyahu concernant la situation en Palestine ainsi que 3 dirigeants du Hamas. Une requête qui sera examinée au cours des prochains mois par les magistrats de la Cour à partir de l’ensemble des éléments de preuve qui permettront de valider ou non ces mandats d’arrêts. On compte parmi les chefs d’accusation retenus par le procureur, celui de crime de guerre, crime contre l’humanité, d’extermination et de persécution. Cette annonce s’ajoute à la décision de la Cour internationale de justice qui avait, le 26 janvier dernier, reconnu un “risque de génocide” en cours à Gaza perpétré par le gouvernement israélien. Dans ce focus, l’avocat Johann Soufi revient sur cette annonce et les conséquences que cette requête de mandat d’arrêt pourrait avoir en matière de réponse internationale.

  • 24 heures plus tard, à ma connaissance aucun journal n’est capable de t’expliquer :
    – comment se passe le traitement de la demande de mandat d’arrêt du procureur de la CPI par des juges (est-ce qu’ils se réunissent, s’ils se réunissent il faut attendre une date fixe ou juste ils peuvent se réunir d’urgence qu’il y a besoin, est-ce que c’est hyper-formel genre “grand jury” ou bien ils se mettent d’accord entre eux, ou bien comme dans les films le procureur il va au milieu de la nuit réveiller un juge pour lui faire signer un papier ?) ?
    – surtout : combien de temps c’est censé prendre ? (quelques jours, quelques semaines, quelques mois ?)
    – et : est-ce que ces demandes sont systématiquement acceptées, ou bien il y a des cas où ça a été refusé ?

    Ces informations devraient être connues depuis que les rumeurs de mandat d’arrêt circulaient. Que s’appelario « faire son travail ».

  • Comment l’argent de l’UE permet aux pays du Maghreb d’expulser des migrants en plein désert
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/21/comment-l-argent-de-l-union-europeenne-permet-aux-pays-du-maghreb-de-refoule

    Comment l’argent de l’UE permet aux pays du Maghreb d’expulser des migrants en plein désert
    Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance), Maud Jullien (Lighthouse Reports), Andrei Popoviciu (Lighthouse Reports) et Tomas Statius (Lighthouse Reports)
    s des droits humains et avec le renfort de moyens européens.
    A Rabat, au Maroc, Lamine (toutes les personnes citées par un prénom ont requis l’anonymat), un jeune Guinéen, a été arrêté six fois par la police, en 2023, avant d’être renvoyé sans ménagement à l’autre bout du pays. En Mauritanie, Bella et Idiatou, également guinéennes, ont été abandonnées en plein désert après avoir été interpellées, puis incarcérées. Leur crime ? Avoir pris la mer pour tenter de rejoindre l’Espagne. En Tunisie, François, un Camerounais, s’est orienté comme il a pu après que les forces de sécurité l’ont lâché, au beau milieu des montagnes, près de la frontière avec l’Algérie. C’était la troisième fois qu’il était déporté en l’espace de quelques mois.
    Ces trois récits de personnes migrantes se ressemblent. Ils se déroulent pourtant dans trois Etats différents du nord de l’Afrique. Trois pays distincts qui ont en commun d’être les étapes ultimes des principales routes migratoires vers l’Europe : celle de la Méditerranée centrale, qui relie les côtes tunisiennes à l’île italienne de Lampedusa ; celle de la Méditerranée occidentale, qui part du Maghreb vers l’Espagne ou encore la route dite « Atlantique », qui quitte les rivages du Sénégal et du Sahara occidental pour rejoindre les îles Canaries.
    Pour cette raison, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie ont aussi en commun de faire l’objet de nombreuses attentions de l’Union européenne (UE) dans la mise en place de sa politique de lutte contre l’immigration irrégulière. Alors que la question migratoire crispe les opinions publiques et divise les Etats membres sur fond de montée de l’extrême droite dans de nombreux pays, l’Europe mobilise d’importants moyens pour éviter que les Subsahariens candidats à l’exil ne parviennent jusqu’à la mer. Au risque que l’aide apportée aux gouvernements du Maghreb participe à des violations répétées des droits humains.
    Depuis 2015, les trois Etats ont perçu plus de 400 millions d’euros pour la gestion de leurs frontières, rien que par l’entremise du fonds fiduciaire d’urgence (FFU), lancé par l’UE lors du sommet sur la migration de La Valette, capitale de Malte. Une somme à laquelle s’ajoutent des aides accordées directement par certains Etats membres ou relevant d’autres programmes. En juillet 2023, l’UE a encore signé un accord avec la Tunisie, qui inclut une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière. Peu de temps avant, le 19 juin, le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, en déplacement à Tunis, s’était engagé à verser plus de 25 millions d’euros à Tunis pour renforcer le contrôle migratoire. Plus récemment, le 8 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, annonçait de Nouakchott la signature d’un soutien financier pour 210 millions d’euros à destination de la Mauritanie, dont une partie serait allouée à la « gestion des migrations ».
    A travers quelles pratiques ? Au terme de près d’un an d’enquête, Le Monde, le média à but non lucratif Lighthouse Reports et sept médias internationaux partenaires ont pu documenter pour la première fois le recours à des arrestations massives et à des expulsions collectives dans ces trois Etats. Au Maroc, en 2023, près de 59 000 migrants auraient été interpellés sur le territoire par les forces de sécurité, d’après un décompte officiel. Une partie d’entre eux ont été déportés vers le sud et vers l’intérieur du pays comme à Agadir, Khouribga, Errachidia, Béni Mellal. En Mauritanie, plusieurs bus rejoignent chaque semaine les étendues arides de la frontière avec le Mali et y abandonnent des groupes de migrants sans ressources. En Tunisie, ce sont onze renvois collectifs vers les frontières libyenne et algérienne, organisés par les forces de sécurité entre juillet 2023 et mai 2024, que nous avons pu documenter grâce à des témoignages, des enregistrements audio et vidéo. Une pratique aux conséquences dramatiques : au moins 29 personnes auraient péri dans le désert libyen, selon un rapport de la mission d’appui des Nations unies en Libye, paru en avril.
    Des migrants subsahariens abandonnés par la police tunisienne sans eau ni abri, dans le désert, non loin de la ville frontalière libyenne d’Al-Assah, le 16 juillet 2023.
    Interrogé sur le cas tunisien, en marge du discours sur l’état de l’Union devant le Parlement européen, le 15 septembre, le vice-président de la Commission européenne, le Grec Margaritis Schinas, assurait : « [Ces pratiques] ne se déroulent pas sous notre surveillance, et ne font pas partie de nos accords. L’argent européen ne finance pas ce genre de tactiques. » Notre enquête démontre le contraire.
    En Tunisie, des pick-up Nissan utilisés par la police pour arrêter les migrants correspondent à des modèles livrés par l’Italie et l’Allemagne entre 2017 et 2023. Au Maroc, les forces auxiliaires de sécurité, à l’origine de nombreuses arrestations, reçoivent une partie de l’enveloppe de 65 millions d’euros alloués par l’UE au royaume chérifien, entre 2017 et 2024, pour le contrôle de la frontière. En Mauritanie, les Vingt-Sept financent, dans les deux principales villes du pays et pour une enveloppe de 500 000 euros, la reconstruction de deux centres de rétention. Ceux-là mêmes où des migrants sont enfermés avant d’être envoyés dans le désert, acheminés dans des pick-up Toyota Hilux en tout point similaires à ceux livrés par l’Espagne en 2019. Des exemples, parmi d’autres, qui démontrent que ces opérations, contraires à la Convention européenne des droits de l’homme, bénéficient du soutien financier de l’UE et de ses Etats membres.
    Lamine, 25 ans, connaît les rues de Rabat comme sa poche. Le jeune homme, natif de Conakry, est arrivé au Maroc en 2017 « pour suivre une formation » de cuisine, relate-t-il lorsque nous le rencontrons, en octobre 2023, dans le quartier de Takaddoum, devenu le lieu de passage ou d’installation des migrants. Le jeune homme est enregistré auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) comme demandeur d’asile, ce qui est censé le protéger d’une expulsion.
    Au fil des années, Lamine s’est habitué aux « rafles » quotidiennes par les forces auxiliaires de sécurité marocaines visant des migrants comme lui. A Takaddoum, nombreux sont ceux qui assurent avoir été témoins de l’une de ces arrestations de ressortissants subsahariens. « Tous les Blacks savent que s’ils sortent entre 10 et 20 heures, ils risquent de se faire embarquer », ajoute Mafa Camara, président de l’Association d’appuis aux migrants mineurs non accompagnés. Une affirmation « sans fondement », selon le ministère de l’intérieur marocain. Sollicité, le HCR confirme qu’« il arrive parfois que les réfugiés et les demandeurs d’asile soient arrêtés ». La suite est également connue : les personnes sont amenées dans des bâtiments administratifs faisant office de centres de rétention, avant d’être transférées dans un commissariat de la ville où des bus viennent les récupérer. Elles sont alors déportées, le plus souvent dans des zones reculées ou désertiques. Ce harcèlement serait un des maillons essentiels de la stratégie du royaume pour lutter contre l’immigration irrégulière. « Le but est bien sûr de rendre la vie des migrants difficile, soutient un consultant requérant l’anonymat. Si l’on vous emmène dans le Sahara deux fois, la troisième, vous voulez rentrer chez vous. » L’homme, qui a participé au Maroc à plusieurs projets de développement financés par l’UE, soutient que les autorités marocaines agissent de la sorte pour justifier les nombreux financements européens qu’elles reçoivent, dont 234 millions d’euros uniquement du FFU. « La relocalisation des migrants vers d’autres villes est prévue par la législation nationale. Elle permet de les soustraire aux réseaux de trafic et aux zones dangereuses », oppose, de son côté, le ministère de l’intérieur marocain.
    Début 2023, Rabat soutenait avoir empêché plus de 75 000 départs vers l’Europe, dont 59 000 sur son territoire et 16 000 en mer. En 2023, Lamine, lui, a été arrêté à six reprises avant d’être envoyé à l’autre bout du pays.
    Pendant plusieurs jours, nous avons suivi et filmé les minivans des forces auxiliaires qui sillonnent les rues de Rabat. Des témoignages, des vidéos et des enregistrements audio réunis par ailleurs attestent de l’ampleur du phénomène de harcèlement des migrants de Tanger à Fès, de Nador à Laayoune. Au cours de notre enquête, nous avons pu identifier deux types de véhicules utilisés pour ces opérations, achetés grâce à des financements européens. Comme ces utilitaires Fiat Doblo, visibles sur une vidéo d’arrestation de migrants, diffusée en mai 2021 à la télévision marocaine, identiques à ceux d’un lot acheté à partir de 2019 grâce au FFU. Ou ces 4 × 4 Toyota Land Cruiser, utilisés lors d’arrestations dont les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux, et qui correspondent aux modèles achetés par l’Espagne, puis par l’Europe dans le cadre du FFU.
    Au Maroc, les forces auxiliaires de sécurité, à l’origine de nombreuses arrestations, filmées à Rabat, le 19 octobre 2023.
    Au Maroc, les forces auxiliaires de sécurité, à l’origine de nombreuses arrestations, filmées à Rabat, le 19 octobre 2023.
    Lors de ces arrestations collectives, le mode opératoire est toujours identique : deux minivans blancs stationnent dans un quartier fréquenté par des migrants, tandis que plusieurs agents en civil se mêlent à la foule. Ils contrôlent, puis appréhendent les migrants, avant de les faire monter dans les véhicules. Une vingtaine de personnes, que nous avons interrogées, assurent avoir été témoins ou victimes de violences policières lors de ces arrestations.
    Le 19 octobre 2023 à l’occasion d’une opération que nous avons documentée, un bus des forces auxiliaires a pris la direction de Khouribga, une bourgade à 200 kilomètres au sud de Rabat. En pleine nuit, les officiers ont déposé une dizaine de jeunes hommes à l’entrée de la petite ville. Ces derniers ont ensuite marché vers la gare routière, avant de rejoindre un petit groupe de migrants, eux-mêmes déportés quelques jours plus tôt. Parmi eux, Aliou, un Guinéen de 27 ans, affirme avoir été déplacé de la sorte « près de 60 fois » depuis son arrivée au Maroc, en 2020.

    C’est une valse incessante qui se joue ce 25 janvier, en fin de matinée, devant le commissariat du quartier de Ksar, à Nouakchott. Des véhicules vont et viennent. A l’intérieur de l’un d’eux – un minibus blanc –, une dizaine de migrants, le visage hagard. A l’arrière d’un camion de chantier bleu, une cinquantaine d’exilés se cramponnent pour ne pas basculer par-dessus bord. Tous ont été arrêtés par la police mauritanienne. Chaque jour, ils sont des centaines à découvrir l’intérieur décrépi de ces petits baraquements ocre. Cette étape ne dure que quelques jours au plus. « Il y a plusieurs bus par semaine qui partent vers le Mali », confirme un visiteur du commissariat faisant office de centre de rétention.
    Sur ces images filmées en Mauritanie, en caméra cachée, plus d’une dizaine de migrants sont sur le point d’être déposés devant le centre de rétention de Ksar, à Nouakchott, avant d’être déportés loin de la ville, le 25 janvier 2024.
    Sur ces images filmées en Mauritanie, en caméra cachée, plus d’une dizaine de migrants sont sur le point d’être déposés devant le centre de rétention de Ksar, à Nouakchott, avant d’être déportés loin de la ville, le 25 janvier 2024. Certains migrants ont été appréhendés dans les rues de Nouakchott. « Le bus des policiers se promène dans les quartiers où vivent les migrants, comme le Cinquième [un quartier à l’ouest de Nouakchott], témoigne Sady, un Malien arrivé en Mauritanie en 2019. Les policiers entrent dans les boutiques. Ils demandent aux gens : “Tu es étranger ?” Puis ils les emmènent. A chaque fois, j’ai vu des gens se faire frapper, maltraiter. On vit avec la crainte de ces refoulements. »
    « Les éventuelles interpellations concernant les étrangers en situation irrégulière se font conformément aux conventions, lois et règlements en vigueur, sans arbitraire ni ciblage de zones ou de quartiers spécifiques », assure le porte-parole du gouvernement mauritanien, Nani Ould Chrougha. Bella et Idiatou ont, quant à elles, été interceptées en mer par des gardes-côtes, lors d’une tentative de traversée en direction des îles Canaries, confettis d’îles espagnoles à plusieurs centaines de kilomètres des côtes africaines. Le traitement qui leur a été réservé est le même que pour les autres migrants, alors qu’elles bénéficiaient d’un titre de séjour mauritanien : une expulsion manu militari vers les frontières sud du pays. « Des expulsions vers le Sénégal et le Mali, sur des bases raciales, ont eu lieu entre 1989 et 1991, souligne Hassan Ould Moctar, spécialiste des questions migratoires. Mais les demandes répétées de l’Union européenne en matière migratoire ont réactivé cette dynamique. »Pour Bella et Idiatou comme pour Sady, la destination finale est Gogui, à la frontière malienne, une zone désertique à plus de 1 000 kilomètres de Nouakchott. « Ils nous ont jetés hors du bus, puis ils nous ont poussés vers la frontière. Ils nous ont chassés comme des animaux et ils sont partis », raconte, révoltée, Idiatou, quand nous la rencontrons au Sénégal, où elle a trouvé refuge. Ce récit, neuf migrants au total l’ont confié au Monde. Sady, qui vivait à Nouakchott grâce à des petits boulots, a été repoussé deux fois. Selon un document interne du HCR, que Le Monde a consulté, plus de 300 personnes dénombrées par le Haut-Commissariat ont fait l’objet du même traitement en 2023. La majorité d’entre elles assurent avoir été victimes de violations des droits humains. Sollicité, un porte-parole du HCR confirme avoir « reçu des rapports faisant état de cas de refoulement vers le Mali » et « plaider auprès des autorités mauritaniennes pour mettre fin à de telles pratiques ». « Les migrants en situation irrégulière sont reconduits aux postes-frontières officiels de leur pays de provenance », se défend le porte-parole du gouvernement mauritanien, selon lequel le procédé est conforme à la loi et réalisé en assurant une « prise en charge totale – nourriture, soins de santé, transport ». La Mauritanie est depuis quinze ans l’un des verrous des routes migratoires qui mènent en Espagne. D’après notre décompte, sans inclure l’argent promis début 2024, plus de 80 millions d’euros ont été investis par l’UE dans le pays depuis 2015, destinés surtout au renforcement des frontières, à la formation des effectifs de police ou encore à l’achat de véhicules. Les groupes d’action rapide-surveillance et intervention (GAR-SI), des unités d’élite financées par l’UE dans plusieurs pays du Sahel à travers le FFU, ont également fait partie du dispositif. En 2019, ils ont ainsi livré à la police mauritanienne 79 personnes appréhendées sur le territoire, d’après un document interne de l’UE. Un rapport non public de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), daté de février 2022, mentionne qu’une bonne partie de leurs effectifs – plus de 200 hommes – a été déployée à Gogui pour des missions de « surveillance frontalière ».
    En outre, plusieurs véhicules utilisés pour assurer les expulsions de Nouakchott vers le sud du pays correspondent à des modèles livrés par des Etats membres. Comme ces pick-up Toyota Hilux fournis par l’Espagne, « pour la surveillance du territoire ou la lutte contre l’immigration irrégulière ». Depuis 2006 et en vertu d’un accord bilatéral de réadmission de migrants entre les deux pays, une cinquantaine de policiers espagnols sont déployés en permanence à Nouakchott et à Nouadhibou, les deux principales villes du pays. Des moyens techniques, dont des bateaux, sont également mis à disposition. En 2023, près de 3 700 interceptions en mer ont ainsi été réalisées par des patrouilles conjointes, d’après un décompte du ministère de l’intérieur espagnol, consulté par Le Monde. Plusieurs sources policières et un visiteur des centres de rétention mauritaniens attestent de la présence fréquente de policiers ibériques à l’intérieur. Bella et Idiatou assurent avoir été prises en photo par ces derniers au commissariat de Nouakchott. Interrogée sur ce point, l’agence espagnole Fiiapp, principal opérateur de ces projets de coopération policière, a nié la présence d’agents dans le centre de rétention. Les autorités mauritaniennes, quant à elles, ont confirmé l’existence d’« échange d’informations dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine », mais « dans le respect de la vie privée des personnes et de la protection de leurs données personnelles ». Selon un autre document du HCR, daté de janvier 2023, des migrants rapportent que les Espagnols ont participé aux raids les visant. « Parfois, ils essayaient même d’expulser des gens qu’on avait identifiés comme réfugiés », se souvient un salarié de l’agence, que nous avons interrogé. « Notre équipe de policiers sur le terrain n’est pas au courant de telles pratiques », assure la Fiiapp. Quand le ministère de l’intérieur espagnol se borne à répondre que ses effectifs travaillent « dans le respect des droits de l’homme, et en accord avec la législation nationale et internationale ».
    Un matin de novembre 2023, dans la ville tunisienne de Sfax, Moussa, un demandeur d’asile camerounais de 39 ans, et son cousin sortent d’un bureau de poste lorsqu’ils sont interpellés par les autorités. En quelques heures, les deux hommes se retrouvent à la frontière libyenne, remis aux mains d’une milice, puis enfermés dans l’un des centres de détention pour migrants du pays. Pendant plusieurs mois, ils subissent des violences quotidiennes.
    Selon la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), près de 9 000 personnes ont été « interceptées » depuis l’été 2023 par les autorités de Tripoli, à la frontière tunisienne. Dans une note interne que nous avons consultée, la Manul déplore des « expulsions collectives » et des « retours forcés sans procédure », exposant les migrants à de « graves violations et abus des droits humains, avec des cas confirmés d’exécution extrajudiciaire, de disparition, de traite, de torture, de mauvais traitement, d’extorsion et de travail forcé ». « Ils repartent d’où ils viennent, car ils causent des problèmes », justifie, sous le couvert de l’anonymat, un agent de la garde nationale. Sollicité, le ministère des affaires étrangères tunisien réfute les accusations d’« expulsion de migrants d’origine subsaharienne vers des zones désertiques », les qualifiant d’« allégations tendancieuses ».
    Dès le 7 juillet 2023, Frontex, l’agence européenne de garde-frontières, est pourtant informée – selon un rapport interne dont nous avons pris connaissance – de ces « opérations » consistant à « conduire des groupes de ressortissants subsahariens jusqu’à la frontière [de la Tunisie] avec la Libye et l’Algérie, en vue de leur refoulement ». Frontex ajoute que ces opérations sont surnommées sur les réseaux sociaux « ménage de blacks ». Une source européenne anonyme, au fait du dossier, veut croire qu’« aucune ressource provenant de l’UE n’a contribué à ce processus [d’expulsion] », mais reconnaît toutefois qu’il est « très difficile de tracer une limite, car [l’UE soutient] les forces de sécurité ».
    Utilisation de ressources européennes
    Depuis une dizaine d’années, de fait, l’UE participe au renforcement de l’appareil sécuritaire tunisien, d’abord à des fins de lutte contre le terrorisme, puis contre l’immigration irrégulière. Jusqu’en 2023, elle a investi plus de 144 millions d’euros dans la « gestion des frontières », auxquels s’ajoutent les aides directes des Etats membres, permettant l’achat d’équipements comme ​​des navires, des caméras thermiques, des radars de navigation… Près de 3 400 agents de la garde nationale tunisienne ont par ailleurs reçu des formations de la part de la police fédérale allemande entre 2015 et août 2023 ; et deux centres d’entraînement ont été financés par l’Autriche, le Danemark et les Pays-Bas, à hauteur de 8,5 millions d’euros.
    L’enquête du Monde et de ses partenaires montre que certaines de ces ressources ont directement été utilisées lors d’expulsions. Ainsi, Moussa a formellement identifié l’un des véhicules dans lequel il a été déporté vers la Libye : un pick-up Navara N-Connecta blanc du constructeur Nissan – modèle analogue aux 100 véhicules offerts à la Tunisie par l’Italie, en 2022 pour « lutter contre l’immigration irrégulière et la criminalité organisée ». A Sfax, en Tunisie, ces véhicules utilisés par la police lors d’une arrestation collective sont du même modèle que ceux fournis par l’Italie en 2022, comme le montre un document nos équipes se sont procuré.
    En 2017, le gouvernement allemand avait, lui aussi, offert à la Tunisie 37 Nissan Navara, en plus d’autres équipements, dans le cadre d’une aide à la « sécurisation des frontières ». Deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux, et que nous avons vérifiées, montrent également l’implication des mêmes véhicules dans les opérations d’arrestation et d’expulsion menées par les autorités tunisiennes dans la ville de Sfax. Contacté, le ministère de l’intérieur allemand s’est dit attaché « à ce que les équipements remis dans le cadre de la coopération bilatérale soient utilisés exclusivement aux fins prévues », tout en estimant que les véhicules décrits par notre enquête sont « très répandus en Afrique ». Les autorités italiennes n’ont pas répondu à nos sollicitations.
    En dépit de la situation, largement relayée par la presse, de centaines de migrants repoussés dans les zones frontalières du pays, l’UE a signé, le 16 juillet 2023, un mémorandum d’entente avec la Tunisie, devenue le premier point de départ des migrants vers le continent. Un accord érigé en « modèle » par Mme von der Leyen. La médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a toutefois ouvert une enquête sur ce mémorandum : « Le financement de l’UE (…) ne doit pas soutenir les actions ou mesures susceptibles d’entraîner des violations des droits de l’homme dans les pays partenaires », a rappelé Mme O’Reilly à Mme von der Leyen, dans une lettre rendue publique le 13 septembre 2023.
    « Les Etats européens ne veulent pas avoir les mains sales. Ils sous-traitent donc à des Etats tiers des violations des droits de l’homme, estime, pour sa part, Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l’université Jean-Moulin-Lyon-III. Mais, du point de vue du droit, ils pourraient être tenus pour responsables. » La Commission européenne nous informe par la voix d’un porte-parole que « l’UE attend de ses partenaires qu’ils remplissent leurs obligations internationales, y compris le droit au non-refoulement » et que « tous les contrats de l’UE contiennent des clauses relatives aux droits de l’homme permettant à la Commission d’ajuster leur mise en œuvre si nécessaire ». Or, des documents que nous nous sommes procurés attestent de la connaissance que les instances de l’UE ont de ces arrestations et de ces déportations collectives. Une décision de la Commission européenne, de décembre 2019, à propos des financements de l’UE au Maroc, fait par exemple référence à une « vaste campagne de répression » contre des migrants subsahariens, se traduisant par des arrestations et des expulsions « illégales » dans des zones reculées. Dans un rapport finalisé en 2019, la Cour des comptes européenne s’inquiétait, déjà, de l’opacité avec laquelle les fonds attribués par les Vingt-Sept aux autorités marocaines étaient utilisés, ainsi que du manque de « procédures de contrôle ».
    En Mauritanie, plusieurs officiels du HCR, de l’OIM ou des forces de police espagnoles confient avoir connaissance de la pratique d’expulsion en plein désert. Des éléments repris dans un rapport et une recommandation du Parlement européen datés de novembre 2023 et janvier 2024. Alors que le déploiement de Frontex en Mauritanie est en cours de discussion, l’agence rappelait, en 2018, dans un guide de formation à l’analyse de risques, destiné aux Etats africains partenaires dans la lutte contre l’immigration irrégulière, que la « charte africaine des droits de l’homme et des peuples interdit les arrestations ou détentions arbitraires ». En dépit de cette attention, Frontex a ouvert une cellule de partage de renseignement à Nouakchott, dès l’automne 2022, et procédé à la formation de plusieurs policiers. Parmi eux se trouvent plusieurs agents en poste au centre de rétention de Nouakchott. Celui-là même par lequel transitent chaque jour des migrants victimes de déportation collective.

    #Covid-19#migrant#migrant#UE#tunie#maroc#mauritanie#espagne#frontex#oim#hcr#droit#sante#refoulement#violence#migrationirreguliere#politiquemigratoire#routemigratoire

  • Mort du président iranien Ebrahim Raïssi : une nouvelle secousse pour un pouvoir fragile
    https://www.revolutionpermanente.fr/Mort-du-president-iranien-Ebrahim-Raissi-une-nouvelle-secousse-

    Lundi matin, les médias iraniens ont annoncé la mort du président iranien Ebrahim Raïssi lors du crash de son hélicoptère, après une visite en Azerbaïdjan, dans des conditions troubles. Si sa mort n’aura que peu de conséquences sur la structure du pouvoir iranien, les élections à venir pourraient accentuer la délégitimation du régime.

    Après avoir annoncé que l’hélicoptère du président iranien Ebrahim Raïssi avait connu un « atterrissage brutal », dimanche, les médias iraniens ont confirmé, ce matin, que l’appareil s’était craché après des recherches que les conditions météorologiques et géographiques avaient rendues ardues. Aucun des passagers de l’appareil n’a survécu, le crash tuant le Président iranien, le ministre des Affaires étrangères, Houssein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province de l’Azerbaïdjan oriental, Malek Rahmati, et l’ayatollah Mohammad Ali Ale-Hashem. Si les causes de l’accident sont encore inconnues, ( La mort de Raïssi : enjeux et conséquences : https://www.lorientlejour.com/article/1414340/raissi-entre-la-vie-et-la-mort-enjeux-et-consequences.html),
    la mort du président iranien intervient dans un contexte particulièrement tendu, tant à l’intérieur des frontières du régime, qui connait une crise politique d’ampleur et une situation économique très alarmante, qu’à l’échelle régionale, alors que les tensions entre l’Iran et Israël ont été gelées à un niveau inédit d’intensité, après l’attaque du 13 avril conduite par l’Iran et la contre-riposte menée par Israël quelques jours plus tard.

    Alors que le président rendait visite au président azerbaïdjanais, Ilhan Aliev, au sujet de la construction d’un barrage, les soupçons pèsent sur Bakou, allié historique de l’Etat israélien, qui l’approvisionne en armes en l’échange de produits gaziers et qui lui a offert, à de multiples reprises, des points d’accès au territoire iranien. Tandis que la situation régionale demeure très instable, que les affrontements se multiplient à la frontière libano-israélienne et que le spectre d’une invasion terrestre de Rafah se fait plus menaçant que jamais, la mort du président iranien menace de déstabiliser encore davantage les équilibres régionaux. Si la thèse d’un accident demeure pour l’heure l’hypothèse la plus probable, l’implication de l’Azerbaïdjan ou d’Israël dans le crash pourrait, si elle était avérée, déclencher une guerre régionale sans précédent dans la région et ruinerait les efforts des Etats-Unis qui tentent d’obtenir de l’Iran et des composantes de l’axe de la résistance qui sont sous son hégémonie directe en Irak et au Liban qu’ils se retirent du conflit.

    Sur le plan intérieur, la mort du président ne devrait cependant pas bouleverser la situation du régime. Homme de paille, le président Raïssi n’avait qu’un pouvoir limité et demeurait sous la tutelle implacable du Guide Khamenei dont le secrétariat a étendu son domaine de compétence à la quasi-totalité des institutions politiques du pays...

  • Murray Bookchin : à bas la hiérarchie !
    https://laviedesidees.fr/Murray-Bookchin-a-bas-la-hierarchie

    Écologiste anarchiste, penseur des causes sociales de l’affrontement destructeur entre nos sociétés et la nature, et théoricien d’un municipalisme libertaire à construire dès aujourd’hui, Murray Bookchin est une figure essentielle de l’écologie politique.

    #Philosophie #écologie #anarchisme #Portraits
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240521_bookchin.pdf

  • Wu Ming, ou la complexité subversive
    https://lundi.am/Wu-Ming-ou-la-complexite-subversive

    Un auteur collectif italien au pseudonyme chinois, qui publie depuis vingt-cinq ans ce qu’il appelle des Objets narratifs non identifiés ? Mais dans quel rayon classer ses ouvrages ? Est-ce de la littérature de genre ou bien générale ? Et comment se fait-il qu’il n’y ait nulle part dans le monde digital de photos des membres du groupe, alors qu’ils sont toujours disponibles pour des rencontres dans la vie réelle ? Et que leurs productions soient en accès libre sur le Net mais leurs incarnations de papier en vente en librairie, best-sellers en Italie et dans divers pays européens ? On comprend le désarroi de certains, au pays de Descartes et des digicodes, devant tant de complexité.

    https://www.wumingfoundation.com/giap/2024/05/invisible-partout-ovni-78
    #Wu_Ming #Serge_Quadruppani #éditions_Libertalia #lundi_matin

    • BARATRO, un nouveau trio « sludge rock noise » monté en 2020 durant le confinement par Dave Curran, surtout connu en tant que membre d’Unsane (de 1994 à 2018). Le groupe est né de la rencontre avec le guitariste milanais Federico Bonuccelli dans un squat de Milan, le Cox18. Curran y a joué en 94 avec #Unsane et par la suite à chaque fois qu’il mettait un pied en Italie avec d’autres formations. Le bassiste au son distordu a choisi la patrie de sa femme comme résidence depuis 2016. Le titre de leur album The Sweet Smell Of Unrest reflète bien l’esprit du #Wu_Ming_Foundation

      https://baratro.bandcamp.com/album/the-sweet-smell-of-unrest

  • Carte à la une. Déconstruire un récit impérial : le mythe Sykes-Picot — Géoconfluences
    https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/sykes-picot

    Très bon article

    La carte dite de Sykes-Picot (1916) est souvent présentée comme l’illustration la plus flagrante de l’impérialisme européen au Moyen-Orient et de la manière dont les frontières y ont été tracées arbitrairement. En replaçant cette carte dans son contexte historique, l’historiographie récente nuance cette idée. Exagérer son importance revient à occulter la longue histoire des frontières et tend à faire oublier que ce mythe est lui-même en partie hérité des discours impériaux.


    #cartographie #colonisation #géopolitique

  • « SDAT is the question »
    https://expansive.info/SDAT-is-the-question-4587

    On est en plein gros backlash après l’affaire Tarnac. Ya eu une grosse affaire avec des gros soutiens et une "victoire" après 10 ans. Mais ensuite toutes les affaires suivantes sont maintenant durement réprimés avec les outils (en gens, en arme et en droit) de l’anti-terrorisme et là ya plus forcément autant de soutien (médiatique et matériel) que pour Tarnac. Et même quand il y a, comme c’est pour 5, 10, 15 affaires en même temps ça se dilue.

    Mais après avoir longuement délibéré, les 3 juges décidèrent de condamner les prévenus à des peines allant de 7500 euros à 15000 euros, soit le maximum légal encouru en terme d’amende. On saura apprécier l’exercice de multiplication qu’il leur a fallu faire pour gonfler le réquisitoire du procureur : 37,5 fois supérieur !
    Après avoir plus qu’ouvertement décrié le droit au silence des prévenus, au prétexte de leur supposée ’contestation systématique de toute forme d’autorité’, ils appuyèrent leur décision par l’implication de la SDAT dans les arrestations et la tenue des mesures de garde à vue sur la commune de Levallois. Envoûtement ou raison, si la SDAT est dans le coup, ce ne doit pas être pour rien !

    #répression #SLT #désarmement #justice #SDAT #anti-terrorisme #backlash

  • Sur l’exercice illégal de la médecine.
    https://threadreaderapp.com/thread/1689908968120778752.html

    Bonjour @Ordre_Pharma, le Docteur en Pharmacie Rémy Honoré affirme que vous connaissez ses activités, auxquelles vous n’auriez rien à redire « pour l’instant ».

    Le moins qu’on puisse dire est pourtant que cela soulève certains questionnements. 🧵1/

    En effet, cette personne prétend, à l’aide de la micronutrition, soigner différents troubles et maladies, voire tous, y compris le covid long, l’autisme et le cancer.

    Certes il ne dit pas soigner mais « prendre en charge ». Ca se complique un peu lors des échanges...
    2/ screen du site de Rémy honoré ou il affirme prendre en charge pèle mèle Alzheimer, les troubles bipolaire, l’autisme, le TDAH, les maladies gastro intestinales, auto-imunes telles que covidlong, SEP, cancer (...), les troubles chroniques (douleurs articulaires) ou métabolique (obésité, diabète...)
    Et oui, finalement, il soigne ! C’est même « exactement ce qu’il fait » avec ses « patients »
    3/ échange twitter : - le but c’est de soigner les gens, pas leur faire croire des choses (...) réponse Rémy Honoré : « C’est exactement ce que je fais en utilisant la science » (...)
    Pourquoi soigne-t-il alors que ce n’est pas son métier (coucou @ordre_medecins) ? Parce que vraisemblablement, les médecins sont des gros nazes incompétents. Les patients sont dans une détresse morale dont on peut profiter. Ce serait dommage de s’en priver...
    4/

    screen échange twitter : - Il n’y a qu’une seule médecine, celle qui marche. Qui prouve. Qui évalue. Le reste n’en est pas. réponse Rémy Honoré « exactement, la médecine traditionnelle a fait son temps, elle ne soigne pas les causes des dysfonctionnements, c’est à dire les carences et micronutritionnelles créant des déséquilibres et des symptômes »
    screen twitter propos Rémy honoré en deux tweets « je me demande toujours comment les médecins arrivent à s’endormir le soir après avoir donné des tonnes de médicaments sans comprendre une ligne de leur mode de fonctionnement et leurs effets indésirables à long terme ! Mais je n’envie pas leur métier : appliquer des protocoles dépassés, qu’ils ne comprennent pas d’ailleurs, que même un gosse de 7 ans serait capable d’appliquer : anxiété, anxiolitiques. Dépression, antidépresseurs. Infection virale, ATB... »
    Screen tweet de Rémy Honoré a propos de ses patients : « ce sont des enfants, et ce sont des parents qui m’ont contacté pour prendre enchrge leurs enfants au niveau thérapeuthique en raison de l’absence de soin de la part des pédopsy ou autres médecins de ville. J’appelle cela non assistance à personne en détresse morale. »
    Je sais pas trop si ce genre de propos est conforme au code de déontologie des pharmaciens ?
    5/ Article R 4235-31 qui stipule que les pharmaciens doivent entretenir de bons rapports avec les membres du corps médical, les membres des autres professions de santé et les vétérinaires.
    Par ailleurs, que penser d’un pharmacien d’officine qui déclare publiquement que les médicaments sont néfastes, et qu’il vaut mieux taper dans l’homéopathie et les fleurs de Bach ? (Notre ami a plusieurs comptes, celui-ci étant destiné à attirer les victimes du CovidLong)
    6/ Echange tweeter : - et les pharmaciens qui vendent homéopathie, compléments alimentaires fleurs de Bach réponse Rémy Honoré (compte CovidlongPharmaD) : « heureusement qu’ils vendent des produits qui fonctionnent comme antidote pour compenser les poisons qu’ils délivrent sur ordonnance avec l’aval des autorités »
    On apprend en passant qu’Alzheimer et l’autisme, c’est la même chose, et que les diagnostics ne servent à rien.
    7/
    screen tweet Rémy Honoré « passez un diplôme en biochimie du cerveau, vous comprendrez alors ce qu’est réellement l’autisme : une maladie neurologique au même titre que l’Alzheimer, Le parkinson, la schizophrénie et tant d’autres »
    tweet compte CovidLongPharmD : « nul besoin d’avoir les étiquettes de fibromyalgie, maladie de Lyme ou Covid Long pour prendre en charge correctement les patients e, fonction de leurs plaintes ! »
    Donc, on peut tout simplement soigner l’autisme, et sans doute tout le reste, de la même façon. C’est pratique, non ? c’est même mieux si on est pas médecin, les toubibs, vous n’avez pas les compétences.
    8/

    échange twitter : - donc pour vous ces 140€ sont justifiés (note : correspond au prix de la consultation longue d’1h30 en visio affichée sur le site de Rémy Honoré). Ok, Par quoi ? Lorsque vous prenez en charge des autistes, sur quoi vous appuyez-vous ? réponse RH : « encore une fois si vous ne comprenez pas que le pharmacien a des compétences particulières que les médecins n’ont pas en pharmacologie, biochimie et physiologie, vous ne pourrez jamais comprendre que l’autisme ou d’autres troubles neurologiques se soignent très bien »
    Image
    tweet RH « on peu soigner les enfants ET les adultes avec une bonne formation en biochimie »
    Et donc comment on soigne ( cf tweet 2 du fil pour la liste des affections soignées) ?
    On donne des micronutriments, « qui correspondent aux carences des patients », carences déduites uniquement des symptômes déclarés par ces patients.
    9/ Image
    et ça fonctionne tellement bien que les autistes non verbaux se mettent à parler en quelques semaines. Nul besoin d’étude ni de preuve scientifique, la preuve par un avis Google.
    10/ tweets RH : « la preuve ce sont les patients qui la donnent . en quelques jours et ça s’améliore encore. Dans quelques semaines il parlera » suivi d’un screen d’avis google 5 étoiles : « médecin à l’écoute très sympathique et professionnel, il a su déceler les problèmes de mon enfant autiste souffrant de troubles du sommeil très importants (...) »
    Preuve encore que les diplômes et formations ne servent à rien. Spécialistes de tout poil, allez vous rhabiller !
    11/ tweet RH « J’ai compris que vous attendez que je vous donne un diplôme en autisme c’est ça ? Si les diplômes en autisme avaient un intérêt pour soigner l’autisme, il n’y aurait alors plus de symptômes d’autisme tout simplement. Aucune formation sur l’autisme n’est valable. »
    Poussé dans ses retranchements, il finit par dire qu’il est qualifié en autisme puisqu’il est lui-même autiste. Reste à savoir s’il a un cancer lorsqu’il prend en charge des malades du cancer, s’il est obèse lorsqu’il prend en charge des personnes obèses, etc.
    12/
    Les malades du #CovidLong, vous pouvez consulter les yeux fermés, puisqu’il a su guérir de son propre Covid Long comme nous l’explique son site.

    Et finalement le covid c’est bon pour le cerveau. SI SI.
    Atteignez le QI de Raoult en trois infections.
    13/ tweets RH : « Tout est question de prise en charge. Celui qui se contentera de son alimentation de base va voir son état, son microbiote se dégrader avec l’apparition de divers symptômes puis des maladies neurologiques. Celui qui complémentera son alimentation avec les bons micronitriments, acides aminés, vitamines, minéraux etc, pourra potentiellement bénéficier des ces infections pour accroitre sa neurogénèse et donc son intelligence »
    Tout ça fonctionne tellement bien que finalement, la consultation à 140 balles, c’est franchement pas cher payé.
    14/ échange tweeter - quel putain de scandale. A 140€ la consult c’est vraiment honteux... réponse RH « vrai, c’est presque donné en réalité. Je me dis tous les jours que je devrais augmenter mes tarifs vu mes résultats sur des maladies dites incurables et sans traitement comme le covid long »
    Alors, @Ordre_Pharma @ordre_medecins, on en est où ?
    15/ Art R.4235-10 "Le pharmacien doit (...) contribuer à la lutte contre le charlatanisme (...)
    Pour toute information complémentaire, le site du bon docteur en passe de résoudre la moitié des problématiques santé mondiale est à votre disposition. J’ai bien peur que les données présentées soient inexactes, mais puisqu’il n’y a besoin ni de médecin ni de diagnostic…
    16/
    @La_saus qu’en pensez vous ?
    En plus il est sympa dès qu’on le contredit Les plus belles conneries humaines dont vous êtes un fier représentant : le manque d’humilité, l’absence de connaissances scientifiques, l’égo surdimensionné, les préjugés
    Il essaye de se faire des « amis », par exemple en commentant les tweets de @C_A_Gustave

  • Gadi Kedem interrogé sous caution après avoir été battu par un extrémiste - The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/gadi-kedem-interroge-sous-caution-apres-avoir-ete-battu-par-un-ext

    Israël en proie à ses démons... (Au passage, on notera que c’est la victime de l’agression que est interrogée par la police !)

    Gadi Kedem, qui a perdu six membres de sa famille le 7 octobre et qui a vraisemblablement été brutalisé samedi par des militants de droite qui portaient une pancarte sur laquelle on pouvait lire « traîtres de gauche », a été interrogé par la police sous caution pour suspicion d’agression lorsqu’il est allé déposer une plainte, a rapporté dimanche la Douzième chaîne.

    L’incident a eu lieu la veille lors d’un rassemblement de manifestants anti-gouvernement, dont des familles en deuil et des familles d’otages.

    Reuma, l’épouse de Kedem, a déclaré que des militants partisans de la ligne radicale du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu lui ont dit qu’elle était « une dégénérée, une gauchiste puante, et que c’était une bonne chose que vos enfants soient morts ».

  • Little Bird - Séries et fictions | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-024975/little-bird

    Au Canada, une jeune femme amérindienne adoptée cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête identitaire la “rafle des années 1960” au Canada : plus de vingt mille enfants des communautés autochtones furent arrachés à leur famille pour les assimiler à la culture dominante. Prix du Public à Séries Mania 2023.

    #Canada #pensionnats (scandale des) #génocide (tout court)

  • Léna Situations, Squeezie, Hugo Décrypte : comment ces créateurs de contenu bousculent l’information traditionnelle
    https://theconversation.com/lena-situations-squeezie-hugo-decrypte-comment-ces-createurs-de-con

    Par Anne Cordier

    Ils et elles s’appellent Squeezie, Mcfly et Carlito, Léna Situations ou encore Mister Geopolitix. Ils cherchent à créer des contenus attractifs pour les communautés qui les suivent et leurs sujets sont variés, du développement personnel à l’actualité. On les appelle des « créateurs de contenu ». Une qualification qui vise à distinguer des « influenceurs » qui, sur les réseaux sociaux cherchent à influencer les habitudes de consommation des individus en accord avec des marques dont ils se font le relais.

    La distinction est de taille, car elle incite à analyser avec finesse la diversité du paysage auquel sont confrontés les publics en ligne. Elle est aussi de taille car l’amalgame trop souvent effectué entre ces deux types de figures nuit à la compréhension des représentations et des pratiques informationnelles des jeunes, et donc à une prise en charge éducative tout à fait pertinente.

    De fait, en éducation, la focale adoptée est souvent centrée sur les influenceurs et le brouillage entre information et publicité. Or les créateurs de contenu occupent une place de choix dans l’écosystème informationnel des adolescents. Une exploration de leurs pratiques d’information, loin des préjugés et conclusions hâtives, apporte des clés de compréhension et d’action pour développer une éducation aux médias et à l’information (EMI) intégrant ces figures et leurs contenus dans les apprentissages informationnels.

    Contrairement aux discours répandus présentant la jeunesse comme soumise à ses affects et peu capable de rationalité particulièrement sur les réseaux sociaux numériques, cette étude montre qu’apprécier les publications des créateurs de contenu ne signifie pas leur faire confiance.

    D’une part, les adolescents distinguent nettement les créateurs de contenu – qu’ils appellent alors souvent « influenceurs » – qui diffusent du divertissement et du témoignage (comme Squeezie, cité par tous comme référence à propos des jeux vidéo, ou Lena Situations, que les jeunes filles apprécient pour ses publications sur la mode) – et ceux qui produisent du contenu informationnel plus sérieux à leurs yeux (comme Mister Géopolitix ou Jemenbatsleclito, compte de la créatrice féministe Camille Aumont Carnel).

    Au sein de ce paysage foisonnant, une figure d’autorité majeure tire son épingle du jeu : Hugo Décrypte. En février 2024, sur 52 élèves de Terminale, 38 utilisent Hugo Décrypte pour s’informer. C’est la ressource informationnelle qui remporte les suffrages et en termes de plaisir ressenti quand on la consulte et en termes de confiance attribuée (95 % attribuent la note minimale de 8 sur 10 à Hugo Décrypte sur les deux plans). Sa présence en ligne massive – YouTube, TikTok, Instagram, Twitch, WhatsApp… – ainsi que la multiplicité des formats médiatiques mobilisés explique cette puissance d’impact. Mais, là encore, les lycéens identifient dans les productions des critères de crédibilité qui les érigent en ressources informationnelles de référence, comme le raconte Vasco :

    « Hugo Décrypte, il est presque un journaliste, non ? […] Il cite ses sources à chaque fois, il explique comment on peut affirmer telle ou telle chose, on voit bien que ses sujets sont travaillés, il se lève pas le matin en mode “Salut la Commu ! J’ai rien à vous dire mais j’vais quand même faire un vidéo !” »

    Une éducation aux médias et à l’information qui intègre les ressources produites par les créateurs de contenu, c’est aussi une éducation qui contribue à la distanciation critique lorsqu’il s’agit de faire prendre conscience aux adolescents des intérêts, économiques et/ou politiques, que certains créateurs de contenu défendent. Il s’agit certes d’identifier les créateurs de contenu dont les productions sont problématiques pour le développement de connaissances dans des domaines aussi cruciaux que la santé, le climat ou l’alimentation, mais aussi ceux dont les publications sont dignes de confiance.

    Une éducation aux médias et à l’information qui intègre les ressources produites par les créateurs de contenu, c’est enfin une éducation respectueuse des espaces informationnels en général, précise dans son appréhension des sources, et qui évite les généralisations erronées : « C’est pas parce que c’est sur YouTube que c’est pas légitime. Je trouve ça fou qu’on puisse, en tant qu’enseignants ou médiateurs, confondre le canal et la source ! », s’emporte ce professeur documentaliste qui ajoute trouver « aberrant de ne pas proposer ce type de ressources à (ses) élèves en 2023-2024 ».

    Car oui, les pratiques informationnelles des adolescents sont riches et éminemment sérieuses. C’est pourquoi nous nous devons de proposer une éducation aux médias et à l’information qui soit, dans toutes ses sphères de déploiement (école, famille, tiers lieux…), digne de cette complexité, attachée à « faire reliance », et les prenne résolument au sérieux.

    #Anne_Cordier #Education_Médias_information #YouTube #Créateurs_contenu

  • « Eloge du bug », l’essai de Marcello Vitali-Rosati qui fait des plantages informatiques une occasion de nous libérer
    https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20240514.OBS88362/les-bugs-informatiques-et-socrate-ont-quelque-chose-en-commun-mais-quoi.h

    Car derrière cette idée que nos outils informatiques doivent avant tout fonctionner, être simples et intuitifs, se cache un projet : nous éviter de réfléchir et nous rendre productifs. Le chercheur le montre en remontant l’histoire de certains services que nous utilisons chaque jour. Ainsi des logiciels de traitement de texte qui, parce qu’ils ont été créés pour la communication entrepreneuriale et administrative, portent en eux une idée très formatée, et très restreinte, de ce que c’est qu’écrire. Mais Vitali-Rosati a observé un basculement plus récent : quand, avec les confinements dus au Covid, nous nous sommes jetés sur des outils juste parce qu’ils marchaient bien, sans nous soucier de la manière dont ils obligeaient à reconfigurer des activités aussi centrales que la transmission du savoir.

    #Bug #Informatique_fonctionnelle

  • New Study: Canada’s “Super Pig” Invasion Likely to Spread into Northern U.S. https://www.fieldandstream.com/conservation/wild-pig-habitat-connectivity-study

    The study is the culmination of years of research on Canada’s wild pig problem. Wild boars were brought to Great White North in the 1980s and 90s for meat and high-fence operations. Some people crossed them with domestic pigs to create hybrids that Dr. Ryan Brook, a professor at the University of Saskatchewan and co-author of the recent study, termed “super pigs,” which could survive in cold climates. In the early 2000s, the market for those pigs fell out, and many farmers released them into the wild.

    “In 2010, we started to map these free-ranging wild pigs in Canada. We documented an exponential and completely out of control spread of them,” Brook tells Field & Stream. “Then, the next obvious question was: what’s likely to happen next? Where are they likely to go?”

  • BALLAST • Pour un alpinisme libertaire
    https://www.revue-ballast.fr/pour-un-alpinisme-libertaire

    Premier de cordée : l’expression est connue et recouvre plusieurs dimensions. C’est le titre d’un roman du guide de haute-montagne et écrivain Roger Frison-Roche qu’on retrouve fréquemment dans une boîte à livre ou chez un marchand d’occasion. C’est devenu plus récemment, pour un président qui ne connaît rien à l’éthique de la montagne, la métaphore d’un illusoire ruissellement économique. C’est enfin et surtout une expression dévoyée : la cordée, selon le correcteur, syndicaliste et grimpeur Guillaume Goutte, est moins le support de l’exploit dudit premier de cordée qu’un acte collectif de solidarité. Dans cet extrait d’Alpinisme & anarchisme, récemment paru aux éditions Nada et que nous publions, il explore l’hypothèse selon laquelle l’anarchisme trouverait une de ses traductions pratiques dans l’alpinisme.
    [...]
    Dans un monde où le libé­ra­lisme génère l’isolement ou brasse des formes de socia­bi­li­té pauvres et sou­vent illu­soires, la cor­dée fait rêver. Si elle génère sa part de fan­tasmes, il n’en reste pas moins qu’elle repose sur un cer­tain nombre de valeurs qui résonnent — et rai­sonnent — avec celles por­tées par l’anarchisme, et qui expliquent sans doute pour­quoi autant de liber­taires fré­quentent les hau­teurs, corde nouée au bau­drier. La cor­dée repose sur au moins trois valeurs essen­tielles et évi­dentes : la soli­da­ri­té, la res­pon­sa­bi­li­té et l’autonomie.

    La soli­da­ri­té. Elle est incon­tour­nable : s’encorder, c’est remettre son des­tin, du moins sa sécu­ri­té, dans les mains de l’autre, et vice ver­sa. C’est accor­der sa confiance et accep­ter celle de l’autre : en nouant la corde à son bau­drier, on signe, en quelque sorte, un contrat d’assistance mutuelle.

    La référence de l’ouvrage : https://www.nada-editions.fr/produit/alpinisme-anarchisme

    #anarchisme #alpinisme

  • AUTISME et TRANSIDENTITE
    https://www.youtube.com/watch?v=5V2u-gpXE9I

    Le milieu de l’autisme est frappé depuis quelques années par un étrange phénomène : de plus en plus de jeunes femmes diagnostiquées TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme) ou à suspicion de l’être, revendiquent une « identité transgenre » et entament une démarche de transition vers le « genre » masculin. Des garçons autistes font le chemin en sens inverse. Les associations dédiées au TSA sont désormais investies par des personnes transidentifiées au comportement extrêmement prosélyte. Selon les études, de 15 à 20% des jeunes en désir de transition seraient dans le spectre de l’autisme. Il étaient inexistants il y dix ans. La vague est telle que ce chiffre pourrait être largement sous estimé, a tel point qu’un certain nombre de professionnels (psychologues et psychiatres) abandonnent le terrain de l’accompagnement de l’autisme pour se consacrer exclusivement au nouveau marché de la transidentité. Sur ce sujet, jusqu’à présent, seules les revendications transidentitaires ont été entendues. Pour la première fois, trois femmes vont s’exprimer avec un discours critique beaucoup plus nuancé : Danielle est TSA et désisteuse, Pamela est psychologue TCCn elle accueille dans sa patientèle des personnes TSA et en parcours de transition, Magali est TSA et co fondatrice de l’association PAARI « Personnes Autistes pour une Autodétermination Responsable et Innovante ». Cette interview croisée a été réalisée, animée et montée par Sophie Robert.

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    Je m’étonne que personne n’y évoque ceci ;
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    Selon l’association francophone des femmes autistes
    9 femmes autistes sur 10 victimes de violences sexuelles : et tout le monde s’en fout ?
    https://femmesautistesfrancophones.com/2022/05/18/femmes-autistes-violences-sexuelles

    Extrait de l’étude française publiée dans la revue scientifique Frontiers in behavioral neuroscience le 27 avril 2022

    Nous déplorons le peu de relais médiatique à la sortie de cette étude française. Certains sites ont repris les grandes lignes de l’étude mais sans creuser le sujet, sans parler des mécanismes des violences, ni des conséquences psychotraumatiques, sans parler de l’urgence d’accompagnement ou de soins, sans remettre en question ni le système institutionnel médico-social, ni les familles, ni l’école, encore moins la société ou son incapacité à inclure et protéger les plus vulnérables.

    Quand même des chiffres démontrent l’ampleur du désastre, il semblerait que cela ne suffise pas…

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    • Evidence That Nine Autistic Women Out of Ten Have Been Victims of Sexual Violence
      https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnbeh.2022.852203/full

      Background: Research indicates that sexual violence affects about 30% of women in the general population and between two to three times as much for autistic women.

      Materials and Methods: We investigated prevalence of sexual abuse, autistic traits and a range of symptoms, using an online survey addressed to the women of the French autistic community (n = 225). We assessed victimization through an open question and through a specific questionnaire, derived from the Sexual Experiences Survey-Short Form Victimization.

      Results: Both case identification methods yielded high figures: 68.9% victimization (open question) compared to 88.4% (standardized questionnaire). Two thirds of the victims were very young when they were first assaulted: among 199 victims, 135 were aged 18 or below and 112 participants were aged 15 or below. 75% of participants included in our study reported several aggressions. Analyses indicate that primo-victimization was highly correlated to revictimization and that being young increased that risk. Young victims were also at higher risk of developing post-traumatic stress disorder. A third of the victims reported the assault. 25% of those were able to file a complaint (n = 12) and/or receive care (n = 13). For the remainder 75%, reporting did not lead to action.

      Discussion: Those findings indicate a very large proportion of victims of sexual assault among autistic women, consistently with previous research. The World Health Organization states unambiguously that sexual violence is systemic and that vulnerable individuals are preferably targeted by offenders. We therefore postulate that it would be erroneous to consider that victimization of autistic women is mainly due to autism. On the contrary, autism seems to be just a vulnerability factor. Some authors propose that educating potential victims to better protect themselves would help preventing abuse. We reviewed this proposition in the light of our results and found it to be impossible to apply since more than half of the victims were below or at the age of consent. Literature about sexual violence is discussed. Large-scale prevention programs proposed by World Health Organization and the Center for Disease Control aim at cultural changes in order to diminish gender inequality, that they identify as the very root of sexual violence.

  • خطة عربية - أميركية لـ« اليوم التالي » : عودة السلطة إلى غزة... وتطبيع سعودي - إسرائيلي
    https://al-akhbar.com/Palestine/382069

    Les idées des pro-occidentaux pour l’après-guerre à Gaza. (J’aime beaucoup la photo, qui vient apparemment du Département d’Etat US ! #clichés_arabes)

    أما بالنسبة إلى أهداف المرحلة الثانية، فهي التي تهمّ الأميركيين بشكل خاص، والتي تتساوق مع رؤيتهم المعلنة لـ«الحل السياسي» للصراع الفلسطيني - الإسرائيلي. كما أن فيها ما كان يسعى الأميركيون إلى تحقيقه قبل الحرب، ولا يزالون يصرّون عليه، وإن باتت أثمانه أكبر وتعقيداته أصعب، وهو اتفاقية التطبيع بين دولة الاحتلال والسعودية. وترى الإدارة الأميركية الحالية، أن إنهاء الحرب وتحقيق اتفاق تطبيع سيكونان بمثابة مكسب استراتيجي لواشنطن، وذخر انتخابيّ كبير، هو أمسّ ما يحتاج إليه بايدن في حملته الانتخابية. كذلك، حاولت الإدارة، خلال المرحلة الماضية، إقناع الحكومة الإسرائيلية بأن تطبيعاً مع السعودية سيكون «جائزة ترضية» مناسبة لها، مقابل فشلها في تحقيق أهداف الحرب، وهو ما سيتيح لها تحمّل عبء الهزيمة أمام الجمهور. وبالتالي، قامت المرحلة الثانية على أساسين - يُفترض أنهما متلازمان -، هما إطلاق عملية التطبيع، وتفعيل مسار المفاوضات في إطار «حلّ الدولتين». وبحسب الوثيقة، فإن أهداف المرحلة الثانية، هي:
    1) إطلاق عملية السلام بما في ذلك (التطبيع) مع السعودية.
    2) إعادة تأهيل وإعمار غزة.
    3) العودة إلى مفاوضات الوضع النهائي (قضايا الوضع النهائي وهي: اللاجئون، القدس، المستوطنات والدولة).
    4) تنشيط «منظمة التحرير الفلسطينية» والمصالحة الفلسطينية الداخلية، بما في ذلك نزع السلاح والتسريح وإعادة الإدماج ودمج «حماس».
    وبالنسبة إلى البند الرابع والأخير في المرحلة الثانية، فهو يقضي بشكل واضح لا لبس فيه، بوجوب حلّ حركة «حماس»، بجناحيها السياسي والعسكري، واستبدال حكمها في قطاع غزة بحكم السلطة الفلسطينية، والعمل على دمج جسمها السياسي في «منظمة التحرير الفلسطينية»، وحلّ الجناح العسكري ودمج عناصره ضمن موظّفي السلطة في القطاع. وهذا الإجراء الذي ورد في الوثيقة باللغة الإنكليزية (DDR)، ورد أيضاً في محاضر الاجتماعات التحضيرية لـ«اتفاقية أوسلو - 1993»، بين «منظمة التحرير» والعدو، حيث جرى الاتفاق على تطبيقه في الضفة الغربية بشكل خاص، عبر حلّ الأجنحة العسكرية للفصائل، وخصوصاً حركة «فتح»، ودمج العناصر المسلحين (سابقاً) ضمن الأجهزة الأمنية الرسمية، وإخضاعهم لبرامج تخوّلهم ما يُسمى «الاندماج في المجتمع» والمساهمة في «عملية السلام».