Inouï, le numéro 1 collector de La Cause du Peuple, le journal de George Sand
Archives municipales de Nantes : Bibliothèque, Presse de 1848
▻http://www.archives.nantes.fr/PAGES/BIBLIO/ouvrages_numerises.htm
LA CAUSE DU PEUPLE PAR GEORGE SAND.
9 avril 1848, numéro 1
▻http://www.archives.nantes.fr/PAGES/BIBLIO/PDF/PRESSE1848/80Pres1_LaCauseDuPeuple_9avril1848_numero1.pdf
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Avec un manifeste sur la presse :
Au milieu des faits qui se pressent, les journaux quotidiens, forcés de suivre l’action jour par jour, heure par heure, n’ont pas le temps de s’occuper beaucoup des principes. Pourtant, à la veille de faire une Constitution, dont la responsabilité ne pèsera plus sur quelques-uns, mais sur chacun et sur tous, jamais le peuple n’a eu autant besoin de s’occuper des principes qui serviront de base a un nouvel ordre social.
II y a presque toujours de grandes et belles clartés dans l’âme troublée d’un fanatique sincère. Il y a toujours des nuages obscurs et des exhalaisons mortelles dans la pensée d’un sceptique endurci. Il y a du respect mêlé a la douleur qu’inspirent certaines aberrations. Il y a toujours de la répulsion dans la pitié qu’inspire une prétendue raison qui, par la froideur et l’insensibilité, aboutit à l’absurde.
Ainsi donc, deux écueils dont il faut se préserver avec des sentiments et des armes différentes, mais dont il faut se préserver sous peine de quitter le chemin de la vérité : l’erreur de la secte ou de l’orgueil individuel, l’erreur de la caste ou de l’intérêt personnel.
Mais aussi la chronique des rues de Paris en 1848.
Sans doute, nous vous connaissons bien, et votre
nom est Cassandre. Éternellement méfiant, vous
n’en êtes pas moins éternellement dupe. Toujours en
colère, vous fuyez toujours. Vous avez dans la main
une canne dont vous menacez tout le monde et que vous
jetez bien vite pour mieux courir. Esclave et courtisan,
vous êtes grondeur et despote. Vous opprimez
quiconque ne peut se défendre, vous reculez devant
quiconque vous regarde en face. Vous êtes infatué de
votre édilité de comédie. Vous ne voulez pas qu’on
chante sous vos fenêtres, qu’on respire dans votre
air, qu’on marche dans votre rue. Hélas ! nous vous
plaignons ! votre règne est fini ; l’air et la rue sont à
tout le monde aujourd’hui.