Macron, le président du vieux monde par Hervé Kempf
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Sous les habits neufs de M. Macron, le néo-libéralisme continue sans changer. Marginalisant l’écologie, et oubliant l’inégalité sociale.
Emmanuel Macron est un personnage remarquable : on ne gravit pas aussi rapidement les échelons de la pyramide du pouvoir si l’on n’est pas doté de qualités exceptionnelles. Et même si la chance a largement joué son rôle – la faillite de François Fillon, la déliquescence plus rapide que prévue du Parti socialiste -, la capacité à s’engouffrer dans les opportunités est un talent que tous n’ont pas. Il ne fait pas de doute que cette énergie ascensionnelle va continuer à se déployer dans les premiers mois de la nouvelle présidence.
Il reste que M. Macron n’a pas gravi la montagne à la force de son seul poignet. Massivement soutenu par tous les médias des dominants (faut-il encore rappeler que la “presse” est aujourd’hui l’instrument des Arnault, Bolloré, Bouygues, Dassault, Drahi, Lagardère, Niel, Pigasse, Pinault… ?), il n’a pas gagné à la loyale. Plutôt qu’un duel Macron-Le Pen, on aurait pu assister à un duel Macron-Mélenchon bien plus stimulant si la presse oligarchique n’avait pas pilonné dans la dernière ligne droite le candidat de la France insoumise. Mais l’oligarchie avait bien sûr choisi son camp. Ce serait Fillon ou Macron. Fillon tombant à l’eau, ce fut Macron.
Homme remarquable, appliquant les méthodes entrepreneuriales en vogue – En marche a appliqué tous les outils marketing et a fonctionné en mode “start-up”, comme l’a raconté Mediapart -, M. Macron n’en est pas moins porteur des idées du vieux monde. Le vieux monde ? Celui où l’on croit que la croissance reste le moteur de l’équilibre social, que la question écologique est secondaire, et qu’une société peut vivre sans désordre avec de fortes inégalités.