L’histoire oubliée des « radium girls », dont la #mort a sauvé la vie à des milliers d’ouvrières
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Lorsque leur #entreprise font taire le rapport, les ouvrières sont face à un défi d’envergure : prouver le lien de causalité entre leur mystérieuse #maladie et les particules de #radium ingérées au quotidien. Si elles sont persuadées que leur #travail est fautif, elles doivent combattre le consensus de l’époque considérant l’élément comme bénéfique. En réalité, ce n’est qu’à la mort du premier employé masculin de l’usine que les spécialistes prendront les choses au sérieux . En 1925, Harrison Martland, un brillant médecin, met au point des tests prouvant une fois pour toutes que les ouvrières ont bien été intoxiquées au radium.
Le Dr Martland explique aussi ce qui s’est passé à l’intérieur de leur corps. Dès 1901, on savait qu’une exposition externe au radium pouvait être extrêmement nocive : Pierre Curie avait lui-même déclaré qu’il ne voulait pas entrer dans une pièce contenant un kilo de radium pur, tant il risquait de voir brûlée toute la peau de son corps, de perdre la vue et probablement la vie. Martland allait découvrir qu’une ingestion de radium, même à très faible dose, pouvait causer des dégâts mille fois plus graves.
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Sauf que son entreprise, Radium Dial, imite l’USRC et nie toute responsabilité. Les examens médicaux prouvent que les ouvrières montrent des signes évidents d’#irradiation, mais les résultats sont camouflés. Radium Dial va jusqu’à acheter des pleines pages dans la presse locale où l’on pouvait lire : « Si nous avions eu la moindre raison de croire que nos conditions de travail étaient dommageables à la santé de nos employées, nous aurions immédiatement fermé nos ateliers. » Lorsque les premières ouvrières commencent à mourir, les cadres de Radium Dial pillent leur tombe pour qu’aucun médecin légiste n’analyse leurs os irradiés.