Son antibiotique aux huiles essentielles va terrasser les bactéries ultrarésistantes

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    On a commencé à faire des essais cliniques fin 2015 début 2016 avec l’Augmentin - qui est l’antibiotique le plus vendu au monde - et l’huile essentielle d’eucalyptus sur vingt-cinq cas très difficiles : des patients hospitalisés qui avaient des infections urinaires à germes multirésistants avec pratiquement tous une infection nosocomiale. C’était la première étude clinique initiée par un labo et un chercheur marocains ! Le résultat a été spectaculaire : après six jours de traitement, les traces d’infection avaient disparu dans les urines, même chez les patients qui étaient malades depuis près de vingt ans, le médecin n’arrivait pas à y croire. On a ensuite recommencé sur cinquante autres patients, et même résultat !

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    C’est difficile pour eux de constater qu’on a développé un médicament 100% efficace en investissant seulement quelques millions de dollars alors qu’eux dépensent des centaines de millions voire des milliards pour lancer de nouveaux médicaments. D’autant que, pour y parvenir, j’ai fait les choses très simplement : j’ai pris des tubes à essai, j’y ai mis les produits dedans, et j’ai comparé les effets de l’antibiotique avec et sans huile essentielle.

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    Capital : Avez-vous été approché par de gros laboratoires ?

    Adnane Remmal : On m’a fait des offres, mais des offres que je considère comme indécentes. On m’a proposé des dizaines de millions d’euros, alors que mon brevet vaut des centaines de millions voire des milliards. Et puis je ne voudrais pas qu’on rachète mon brevet juste pour le mettre dans un placard car les enjeux de santé publique sont énormes dans ce domaine. Les bactéries ultrarésistantes aux traitements antibiotiques représentent en effet l’un des principaux défis auquel nous sommes aujourd’hui confrontés. Et si l’on ne parvient pas à y répondre, on risque de se retrouver dans la même situation qu’avant l’arrivée des antibiotiques, dans l’ère pré-pénicilline. Ce serait un gigantesque retour en arrière, car sans antibiotique efficace, il n’y a plus de médecine ! Vous vous rendez compte, on ne pourrait par exemple plus faire aucune transplantation d’organe ! Et puis les enjeux économiques sont énormes. D’après la Banque mondiale, ce problème coûte aujourd’hui des milliards à nos système de santé, et cela coûtera bien plus pour trouver une nouvelle génération d’antibiotiques efficaces. Je suis sûr que si je travaillais pour un grand labo, mon médicament serait déjà sur le marché et remplacerait les antibiotiques actuels.