• Le procès de Céline Boussié devient celui de la maltraitance des enfants handicapés
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/09/20/quand-le-proces-de-celine-boussie-devient-celui-de-la-maltraitance-des-enfan

    Employé à l’IME entre 2003 et 2007, un psychomotricien fait part à la barre de son « malaise » lorsqu’il est arrivé à l’institut. Après plusieurs minutes d’un témoignage crispé et louvoyant, le témoin ose en dire davantage, évoquant « l’indigence des soins accordés aux enfants » et leur « condition de vie indigne ».

    Mais pourquoi s’être tu ? Pour l’ancien employé, délégué syndical à la CGT-Santé, il s’agit de « tout un système ». D’un côté, des parents « impuissants face aux menaces de la direction de leur rendre leur enfant ». De l’autre, des employés « terrorisés à l’idée de perdre leur emploi », dans une zone où l’IME est l’un des principaux employeurs.

    Le psychomotricien, qui fait valoir son jeune âge pour justifier son absence de dénonciation à l’époque, fait partie des salariés qui ont quitté leur poste sans rien dire, « pour pouvoir continuer sa carrière ailleurs ». Selon Loïc Padonou, le second avocat de Céline Boussié, dix-huit employés du centre ont démissionné entre 2010 et 2011. « Moi, je n’ai pas osé dénoncer, je n’avais pas les capacités de supporter ce que Céline a vécu », commente le professionnel, évoquant « un combat juste ».
    « Aveu judiciaire »

    Licenciée en mai 2014 pour inaptitude à tout poste, « comme pas mal d’autres employés », Céline n’a pas retrouvé d’emploi et vit avec le RSA. « Etre lanceur d’alerte, c’est un suicide professionnel, social et familial », résume la mère de famille. Elle raconte les menaces répétées, « qui perdurent encore aujourd’hui », le placement sous protection policière pendant plusieurs mois, les déménagements successifs, etc.

    #justice #lanceurs_d'alerte #handicap #maltraitance