• La reconnaissance des #femmes artistes : pousse-toi, tu fais de l’ombre à monsieur | Simonæ
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    Le cas d’Adélaïde Labille-Guiard est particulièrement représentatif. En 1791, alors que vient de s’ouvrir le Salon (principal lieu officiel de découverte et de vente de tableaux, reconnu par l’Etat), elle est forcée à « remettre au procureur syndic et le grand et le petit tableau, les portraits du ci-devant prince (Monsieur) et toutes les études relatives à cet ouvrage pour être dévorés par les flammes. Il lui est ordonné en outre d’effacer toutes les têtes des portraits des personnages nobles, notamment les tantes du ci-devant roi, de sa sœur et de beaucoup de membres de l’Assemblée constituante qu’elle avait peints » [2].

    Il s’agit d’un tableau qui lui avait coûté deux ans de travail, qui était pratiquement achevé, et à propos duquel le Secrétaire de la classe des beaux-arts de l’Institut de France dira à l’époque :

    « Elle s’était livrée à ce vaste tableau avec une ardeur incroyable. Tout ce qu’elle avait produit jusqu’alors ne lui semblait que des préludes à des grands ouvrages qu’elle avait désirés de tous ses vœux. Enfin, le tableau était presque terminé lorsque la Révolution l’enveloppa de ses proscriptions. Il fut anéanti avec fureur. Les artistes qui le connaissaient étaient persuadés qu’il classerait son auteur[e] parmi les grands peintres dont l’École française se glorifie. » [3]

    Cette destruction vise autant l’image de la monarchie que l’émancipation de la femme, que la Révolution étouffe dans l’œuf. L’artiste ne s’en remettra pas et meurt dix ans plus tard, à 54 ans, alors qu’elle s’était comportée de son vivant comme l’égale des hommes, comme une citoyenne active et indépendante, refusant les codes sociaux attribués aux femmes. Pour la Révolution, elle fait partie des dommages collatéraux, mais pour l’Histoire, elle illustre la volonté d’effacement des peintresses dans le temps et les mémoires.

    #invisibilisation

  • Peintes et sculptées mais toujours dédaignées : mais où sont les femmes artistes ? | Simonæ
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    Comme dans beaucoup de domaines, les femmes ont longtemps été, et sont encore, muselées dans les sphères professionnelles. L’art ne déroge pas à la règle patriarcale, puisque l’on peut toujours apprécier l’invisibilisation qui est faite des femmes artistes dans les universités (nous en parlions ici), dans les musées, les galeries et centres d’exposition en tout genre, dont nous parlerons plus en détail dans un deuxième article.

    Si certaines alternatives (voir le précédent article) se mettent en place pour tenter de rééquilibrer la balance, grâce à des historien·ne·s et professeur·e·s engagé·e·s par exemple, l’histoire de l’art, comme son parent l’Histoire [1], reste un domaine masculin. Il ne faut pas non plus nier la prédominance masculine dans de nombreux domaines artistiques, les femmes ayant été reléguées au foyer et interdites de formation professionnelle pendant des siècles. Les femmes artistes dont nous pouvons vanter le talent sont des exceptions sociales et genrées, ayant dû faire preuve de deux, trois, quatre fois plus d’opiniâtreté pour se faire reconnaître dans l’art que leurs confrères masculins.

    Nous allons donc aujourd’hui mettre en lumière la participation primordiale, quoique minoritaire numériquement, des femmes dans les beaux-arts, de l’Antiquité européenne (passé 1200 av. J.-C) à la fin du XIXe siècle. Le troisième article de cette série sera justement centré sur les courants féministes et d’avant-gardes des XXe et XXIe siècles, dans lesquels les femmes ont été plus que jamais présentes.

    #femmes #art #historicisation

  • « J’peux pas, j’ai tarot » (1) – Initiation au tarot divinatoire | Simonæ
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    C’est notre conviction que le #tarot est d’abord et avant tout un outil de développement personnel. Le tarot permet la représentation de récits, de situations et d’actions, tout en étant tributaire lui-même de ce phénomène qui nous pousse à chercher entre les symboles de ses lames des indices qui révèleraient l’intrigue, la trame de notre propre vie d’une part, et ce vers quoi elle tend à l’avenir, d’autre part. Le tarot n’est autre que l’une des formes grâce auxquelles l’être humain a recours à la narrativité comme méthode intelligible de compréhension, d’appréhension, et d’explication du monde qui l’entoure. À cet égard, l’idée de vérité pourrait même n’apparaître que comme secondaire : ce qui compte n’est pas d’obtenir une réponse définitive, mais de proposer des chemins divers menant à des hypothèses des expériences variées. Ce qui compte, c’est, en somme, l’histoire (mais comme c’est beau !).