• Michelle Zancarini-Fournel, Les luttes et les rêves. Une #histoire populaire de la France de 1685 à nos jours
    http://lectures.revues.org/23332

    1On peut s’étonner que cet ouvrage n’ait point suscité la polémique. Peut-être eût-il fallu que l’auteure soit professeure au Collège de France pour s’attirer le même courroux que Pierre Nora manifestât à l’encontre de Patrick Boucheron et son Histoire mondiale de la France. Elle aurait peut-être alors connu l’honneur d’être traitée de « Bourdieu historienne du Collège de France ». Ou bien les foudres de Patrice Gueniffey qui frappaient cette même Histoire mondiale de la France1 du label d’histoire « culpabilisante et honteuse », tout en affirmant le mérite d’un récit national permettant de définir « une identité collective ordonnée autour de l’idée de liberté »2. Parce que, tout de même, cette Histoire populaire de la France s’ouvre avec l’instauration du Code noir et l’histoire de l’esclavage aux Antilles dont la destinée est présente tout au long du livre. Cette « idée de liberté » chère à Gueniffey n’est donc pas si partagée, idéal pour certains, horreur pour d’autres du moment qu’elle ne leur est pas propriété exclusive. Et à ceux qui voudraient ordonner téléogiquement l’histoire de la France autour de quelques grands principes ou grands hommes, faisons remarquer que l’ouvrage présente une histoire de France. Une question de choix, à opérer dans ce réel infini à la description, qui dit tout à la fois une position modeste et résolue.

    #livre

  • http://lectures.revues.org/18530
    Les cultures des sciences en Europe (2)
    Dispositifs, publics, acteurs, institutions

    Poursuivant la réflexion conduite dans le premier volume – Dispositifs en pratiques –, cet ouvrage propose de recentrer le débat sur les publics des dispositifs de médiation des sciences : quelles sont les dimensions institutionnelles et les logiques d’acteurs qui colorent les actions de culture scientifique et technique (CST) ? Comment les publics se conçoivent-ils comme acteurs ? Et, car telle est la question qui traverse l’ensemble des contributions, comment et dans quel objectif ce public est-il « mis en culture » ? Que devrait-il apprendre, savoir, comprendre, faire ?
    Les textes rassemblés ici approfondissent l’un ou l’autre aspect des reconfigurations des politiques de CST en Europe, plus particulièrement en France. Ils sont organisés selon trois lignes directrices. D’abord, il s’agit d’interroger, d’un point de vue théorique autant que pratique, ce que démocratiser les sciences signifie et qui sont les acteurs et institutions revendiquant cette démocratisation. Ensuite, sont examinés les supports de la « publicisation » des sciences : comment les médias conforment-ils les narrations de la vulgarisation ? Quels sont les effets attendus par les producteurs de ces histoires et images ? Symétriquement, la troisième partie s’intéresse aux devoirs – nouveaux et plus traditionnels – assignés aux publics. Leur demande-t-on d’interagir, de participer, de s’engager ? Quels sont les dispositifs élaborés pour ce faire ? L’ouvrage ne saurait se refermer sans interroger les « paradigmes politiques » qui sous-tendent ces efforts de mise en culture des sciences : s’agit-il de faire accepter les innovations ou de prendre réellement en compte les différentes perceptions de la science et des techniques ? Si plusieurs auteurs montrent qu’il est possible de dépasser la notion de public pour concevoir le citoyen comme un partenaire, force est de constater que ces tentatives de « cultiver les publics en science » s’imposent parfois contre la volonté des publics concernés.

    #STS #Sciences_de_la_communication #Science_studies

  • Actualité philosophique : Michel Terestchenko - Idées - France Culture - 22.05.2015 - Par Adèle Van Reeth
    http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-actualite-philosophiq

    Actualité philosophique : Michel Terestchenko
    Invité(s) :
    Michel Terestchenko, philosophe, maître de conférences à l’université de Reims

    http://rf.proxycast.org/1030515942200713216/10467-22.05.2015-ITEMA_20757889-0.mp3
    L’ère des ténèbres de Michel Terestchenko, Lormont, Le Bord de l’eau, coll. « La bibliothèque du MAUSS », 2015

    http://lectures.revues.org/17945

    La « guerre sainte » et sans frontières que mènent les djihadistes contre « le monde des ténèbres » se déploie selon la logique manichéenne d’une lutte à mort où chaque camp prétend incarner le Bien et voit dans l’autre la figure du Mal. Comment en sortir ?

    Du premier côté, on ne saurait comprendre l’extrême violence dont les mouvances de l’islamisme radical font preuve sans la rapporter aux doctrines dont elles s’inspirent et aux multiples causes sociales, politiques et économiques qui expliquent leur émergence dans le monde arabo-musulman contemporain. Mais, symétriquement, tout se passe comme si les démocraties avaient été prises au piège d’idéologies meurtrières qu’elles ont davantage contribué à nourrir qu’à combattre efficacement dans le respect de leurs propres principes. De l’usage de la torture à l’utilisation croissante de drones armés, la « guerre contre la terreur » a trop souvent été menée dans le mépris du droit, alimentant ainsi une spirale sans fin de haine et de ressentiment, tout en servant de prétexte à une remise en cause de nos libertés fondamentales.

    Dans cet essai, stimulant et très documenté, Michel Terestchenko nous introduit au cœur de ces dynamiques de violence exponentielle, qui se développent jusque dans notre pays, et nous donne les moyens d’exercer notre responsabilité de citoyen afin qu’elles fassent enfin l’objet d’un débat public.

    #droit #droit_international #valeurs_démocratiques

  • #livre #Dictionnaire des #inégalités

    Les inégalités n’ont cessé de s’accroître ces dernières années dans nos sociétés contemporaines. Perçue par une large part du public, cette tendance est confirmée par de nombreuses études scientifiques, si bien que la question des inégalités est devenue un objet de préoccupation majeure. Loin de se limiter à dresser un état des lieux, l’ambition de cet ouvrage est de fournir les clefs indispensables à la compréhension de cette dynamique.

    Riche de plus de cinq cents entrées, ce dictionnaire couvre l’ensemble des dimensions des inégalités sociales : inégalités entre #classes, entre #sexes, entre #âges et #générations, entre #nationalités et #groupes_ethniques, ou encore entre différents #espaces (#centres et #périphéries, villes et campagnes...). Afin de dépasser le seul cadre hexagonal, plusieurs entrées sont consacrées à des pays ou à des comparaisons internationales. Pour autant, ne sont négligés ni les débats et controverses ni les aspects méthodologiques relatifs à l’étude des inégalités et à leur mesure. Enfin, l’aspect systémique des inégalités est mis en évidence, en analysant comment celles-ci s’engendrent bien souvent conjointement.

    Fruit de la collaboration de sociologues, ethnologues, historiens, géographes, économistes, statisticiens, philosophes, médecins et juristes, ce dictionnaire pluridisciplinaire, premier du genre, apporte un éclairage inédit sur le fonctionnement de nos sociétés.


    http://lectures.revues.org/14799

  • Nicolas Harvey, « Le Monde diplomatique » : un concept éditorial hybride au confluent du journalisme, de l’université et du militantisme (recension) http://lectures.revues.org/15137

    Centré sur le caractère composite d’un « journal d’élite » à la posture critique, cet ouvrage explore comment cette hétérogénéité influe sur les identités professionnelles, les activités et l’organisation plus générale du Monde diplomatique. Issu d’une thèse en sciences politiques dirigée par Érik Neveu, l’ouvrage prend appui sur une enquête ethnographique1 ainsi que sur une analyse de contenu2 pour répondre à un double objectif : comprendre « les rapports de forces impliquant le Monde diplomatique à l’intérieur des champs universitaire, journalistique et militant » ainsi que les désaccords internes. La volonté d’expliquer les conflits éditoriaux observés au sein du journal apparaît de manière transversale et semble au cœur des interrogations. Au-delà des approches en termes de structures et de champ3 qui traversent l’ouvrage, ces explications englobent également la question post-coloniale, avec ses thématiques « post-matérialistes » et son rapport, compliqué, à l’altermondialisme et à l’Islam. Ces questions paraissent d’autant plus cruciales que le journal a vu le jour un an avant la conférence de Bandung et a, par la suite, largement traité des mouvements de « décolonisation ».

    #A_propos_du_Diplo

  • Villes sous contrôle, la militarisation de l’espace urbain
    http://lectures.revues.org/8383

    Checkpoints, drones, GPS, passeports biométriques, insectes cyborgs, puces RFID, détecteurs de cibles, essaims de nano-capteurs, soldats-robots, barrières Jersey, dirigeables de surveillance, bombes « incapacitantes » et arsenal « non létal »... Qu’ont en commun toutes ces « technologies » qui, pour certaines, semblent relever de la science-fiction et qui, pour d’autres, imprègnent déjà notre quotidien de citadins ? Concoctées dans les laboratoires de l’armée, elles sont les nouvelles armes de la guerre en cours, cette « guerre asymétrique » ou « permanente » qui transforme les armées occidentales en forces contre-insurrectionnelles high-tech et chacun d’entre nous en cible potentielle nécessitant d’être identifiée, pistée, surveillée, au nom de la prévention d’une menace indistincte.