Chiapas/zapatistes : Réparer plutôt qu’enfermer
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Outre sa complète gratuité et l’absence de corruption, la justice autonome diffère profondément de la justice constitutionnelle. Il s’agit d’une justice de médiation qui réunit les parties, les écoute et enquête lorsque c’est nécessaire, puis les invite à trouver un accord permettant de parvenir à une réconciliation.
La chercheuse mexicaine Paulina Fernández Christlieb a longuement étudié ce système qui consiste à « raisonner avec les personnes, les prendre en compte […] afin que les deux parties soient satisfaites » et qu’ainsi la situation soit « résolue ». Il est clair que ce rôle médiateur repose sur une légitimité reconnue par toutes et tous et sur une autorité morale incitant puissamment à rechercher un accord. Les instances en charge de la justice n’ont pas pour logique de déterminer des délits et des peines, mais de « trouver une bonne solution pacifique » aux problèmes portant atteinte à la vie collective, en pansant la blessure [1].
D’où une critique radicale de la prison, qui ne résout rien et aggrave les problèmes – elle affecte la vie de toute une famille et constitue une école du crime. S’il arrive qu’une personne puisse être enfermée lorsqu’elle met en danger autrui (si elle est en état d’ébriété par exemple) ou pendant l’enquête la concernant, il n’existe pas de condamnation à une peine de prison.
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