la gouvernement partage « la volonté » mais pour l’action…

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  • Limitation des pesticides : la gouvernement partage « la volonté » mais pour l’action…
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    Rien que des mots… Invitée de la matinale de France Inter ce jeudi 5 septembre, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, n’a jamais aussi bien mérité son titre. Incarnant la parole, et rien que la parole du gouvernement, elle a fait déchanter ceux qui espéraient voir le gouvernement sévir sur l’interdiction des pesticides en agriculture, derrière le maire frondeur de Langouët, Daniel Cueff, qui avait tenté de bannir leur utilisation à moins de 150 mètres d’une parcelle habitée. Tandis qu’Emmanuel Macron avait affirmé en août « soutenir dans ses intentions » l’élu d’Ille-et-Vilaine, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a mis les deux pieds sur le frein ce mercredi, affirmant qu’il n’était « pas question » d’instaurer une zone d’exclusion pour les pesticides. La porte-parole était donc invitée par Léa Salamé à clarifier la position du gouvernement. « Il y a une différence entre la volonté et l’action. Qu’il y ait une volonté de protéger nos concitoyens des pesticides, évidemment nous la partageons… », a répondu l’ancienne responsable de la communication d’Emmanuel Macron. Quant aux actions, il faudra donc manifestement repasser.
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    De simples déclarations d’intention, a donc confirmé ce jeudi Sibeth Ndiaye dans son explication de texte : « Moi ce que je vous dit, c’est qu’on partage la volonté de lutter contre les pesticides ; après, quand on est dirigeant politique, et en particulier quand on est au gouvernement, on doit prendre en compte aussi ce qu’est la réalité des agriculteurs ». Et la porte-parole de conclure : « Si on avait, dans toutes les villes de France, des zones d’exclusion de 150 mètres autour des habitations, je vous prie de croire que l’agriculture française ne se porterait pas très bien ».

    « Les agriculteurs ne seraient plus à même de fournir notre autonomie alimentaire et nous serions obligés d’acheter de l’alimentation venant d’ailleurs », a soutenu mercredi le ministre de l’Agriculture au micro d’Europe 1, qualifiant une interdiction à 150 mètres de « folie pour les consommateurs ».

    A en croire la porte-parole du gouvernement, celui-ci reste pourtant volontaire sur cette question de santé publique. Et Sibeth Ndiaye de citer, en gage de bonne foi, l’exemple… du glyphosate. Pour rappel, en mai 2018, les députés de La République en marche ont refusé d’inscrire dans la loi l’interdiction sous trois ans de cette molécule, s’en remettant - au grand dam de Nicolas Hulot - aux bons soins de l’Union européenne. Laquelle a autorisé la vente de cette molécule présente dans les herbicides de Monsanto pour cinq années supplémentaires, soit jusqu’en 2022.