Quand l’Éducation Nationale veut faire du business plan, du marketing et de la com au lieu de s’intéresser à la pédagogie, ça envoie du lourd . Le dictionnaire des écoliers, projet pédagogique initié par le ministère en direction des enseignants du primaire est présenté comme une « action pédagogique (qui) représente une réelle opportunité de travail pour l’enseignant, permettant à l’élève de manipuler la langue dans une démarche active d’appropriation, de développer sa curiosité mais, surtout, d’explorer le pouvoir évocateur des mots dans une approche ludique et poétique.
Favoriser l’apprentissage méthodique du vocabulaire est l’une des priorités dès l’école maternelle pour prévenir l’illettrisme. »
Bon. Que de louables intentions mais ... voilà que le dit projet est piloté par une officine de notre Ministère, le CNDP (Centre Nationale de Documentation Pédagogique) et donc :
L’opération "Dictionnaire des écoliers" est donc reconduite pour l’année scolaire 2011-2012.
Les enseignants sont invités à y participer en s’inscrivant sur le site du CNDP pour sélectionner les mots qui les intéressent et commencer à les définir avec leur classe.
Un programme en 5 étapes :
Étape 1 : Les enseignants volontaires inscrivent leur classe (de la GS au CM2) sur le site :
►http://www.cndp.fr/dictionnaire-des-ecoliers/accueilEnseignant.action
Étape 2 : Les enseignants consultent la banque de mots en ligne (11 000 mots) au sein de laquelle ils choisiront les mots qu’ils devront définir.
Étape 3 : Les enseignants valident leurs choix de mots en ligne. Un même mot ne peut pas être choisi deux fois au niveau national. Le travail en classe démarre.
Étape 4 : Les enseignants proposent des séquences en classe qui permettent d’élaborer les articles qui correspondent aux mots retenus. Les articles sont saisis définitivement en ligne.
Étape 5 : Mise en ligne sur internet du « Dictionnaire des écoliers »
Pour consulter le dictionnaire des écoliers en ligne : ►http://www.cndp.fr/dictionnaire-des-ecoliers
Jusque là rien que de très classique dans le monde très feutré de la pédagogie « institutionnelle ». Oui, mais il s’avère que les productions ne sont pas vraiment dans l’orthodoxie consensuelle.
►http://www.ddl83.fr/BO/reconduction-de-laction-le-dictionnaire-des-ecoliers-pour-cette-annee-scolaire
Le père ? « C’est le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfant. C’est le chef de famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme. On dit aussi papa. » La femme ? « Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine. » L’obèse, cette « personne malade, qui est tellement grosse qu’elle peut à peine marcher »…
entre autre ...
On a l’impression que ces définitions, fruits d’une réflexion enfantine n’ont pas été modérées à priori avant la mise en ligne. La faute aux instits ? Je ne pense pas : on leur a juste dit de fournir un contenu, qu’importe la saveur qu’il révèlerait. Je suis sûr que certains ont même trouvé ça « trop mignon » ce qui aurait pu être le cas si le dictionnaire incriminé eût été cantonné à l’école communale dans le cadre de la kermesse annuelle. Mais voilà, de nos jours, faire savoir est plus important que savoir faire et sans mise en ligne, point de salut. Ce qui vaut au projet une bonne volée de bois vert :
►http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=14675
Et bien sûr les odieux trolls de la toile ne manquent pas de se déchaîner par blogs interposés avec leurs petits commentaires assassins sur la société qui tombe en quenouille et nos écoles qui ne produisent que des ânes (ma bonne dame).
►http://h16free.com/category/bisounoursland