Affaires Haenel et Polanski : lettre à un ami et à son pote un peu connard, par Blandine Lenoir - Cinéma - Télérama.fr
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Ce qui m’a choquée, ce n’est pas l’attitude caricaturale et vue mille fois de ce genre de mecs terrorisés à l’idée de voir la société tendre vers l’égalité, parce que depuis le temps j’ai appris à ne pas prendre en compte cette parole. C’est ce que tu as dit, toi, mon ami que j’aime, et c’est pour ça que j’essaye de t’expliquer tout ça.
Tu as dit, quand je t’ai fait remarquer que ce n’était pas normal qu’un mec prenne la défense d’un agresseur : « C’est mon pote, il est normal, il n’a pas de problème. » Eh bien si, je te l’affirme, c’est bizarre de défendre un violeur. Ce n’est pas par amour du cinéma, c’est des conneries. Une femme sur dix a été violée dans notre pays, et toutes les femmes sans exception ont subi des agressions, des harcèlements. Toutes ces femmes, ça fait, en proportion, pas mal de mecs qui les ont emmerdées, non ? Il y en a forcément parmi tes amis, comme parmi les miens, et il faut l’admettre pour avancer.
On entend toujours ça : « Non, pas lui, il est super, il bosse bien, c’est un bon mari, un bon papa, c’est pas sa faute à lui. » Il n’y a que dans les agressions sexuelles qu’on culpabilise les victimes et qu’on victimise le bourreau. Pauvre DSK, en plus elle est moche ; pauvre Luc Besson, que des actrices en mal de notoriété ; pauvre Brisseau, grand artiste incompris ; pauvre Polanski, il est si vieux et il a déjà tellement souffert.