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  • Les nouveaux chiens de garde
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    Si je dois émettre une réserve vis à vis de ce #documentaire, c’est qu’il semble totalement dédouanner le spectateur, qui est pour moi complice du crime autant que victime. C’est le spectateur qui réclame des experts qui ont l’air de savoir de quoi ils parlent, c’est le spectateur qui n’a pas envie d’entendre des gens hésiter [etc.].

    là-dessus, je ne suis pas du tout d’accord avec @jean_no

    par contre là, oui :

    si la multiplication des chaînes de #télévision et des antennes de radio n’a, contrairement à ce qu’aime dire Alain Duhamel, pas spécialement favorisé une pluralité d’expression réelle, alors il faut se réjouir de ce qu’a apporté le réseau #Internet en la matière, et le chérir comme un #trésor des plus précieux.

    • A mon avis ça ne suffit pas à la démonstration. Les rapports de domination et les responsabilités sont ce qu’ils sont, et ce n’est pas en mettant tout le monde dans le même sac au nom de la loi du marché qu’on peut en sortir. Ou alors on se dit « on a les gouvernants qu’on mérite », « on utilise Word parce qu’on est des cons », etc., et on ne change jamais rien.

    • +1 avec @jean_no même si on peut penser que le doc ne traite pas de la responsabilité du spectateur, non pas pour le dédouaner, mais plutôt pour se concentrer sur la charge envers les experts de tout poil. Ou alors, j’ai mal compris.

      par contre, je ne suis pas d’accord avec la 3ème note de cet article : C’est justement parce que j’ai compris à quel point la télévision fabrique l’opinion et que j’étais impuissant face à cela que j’ai décidé de ne plus avoir de téléviseur chez moi.

    • 1. mais tu as écrit : « c’est le spectateur qui réclame », or, si l’on excepte le « coup » de NRJ en 1984, je n’ai pas vu beaucoup de spectateurs descendre dans la rue pour demander de la merde. L’audimat et le profit poussent les chaînes à favoriser des spectacles faciles et complaisants, mais ces « logiques » pourraient être contrebalancées par d’autres : notamment, de la régulation (que TF1 respecte son cahier des charges et ses engagements pris lors de la privatisation ? — c’est le sujet d’un autre documentaire de Pierre Carles : Fin de concession) ; une autre forme de propriété de ces médias (le modèle de la BBC) ; une autre attitude de l’Etat vis-à-vis des chaînes publiques (et privées), etc.

      2. et pour comprendre les fumeurs il faut descendre combien de paquets par jour ? (Et même quand on décide de ne pas avoir la télé, il arrive forcément qu’on la voie ici ou là.)

    • Je trouve un peu dommage de qualifier le documentaire de naïf ou réchauffé sous prétexte que certaines « révélations » sont déjà connues par une bonne partie des spectateurs. Ici il ne s’agit pas, je pense, de toucher les gens qui savent déjà tout ça, mais bien de rendre accessible, digeste, acceptable par le téléspectateur lambda toutes ces informations.
      De la même manière, vouloir culpabiliser le spectateur qui s’enfile de la merde à la télé par pack de 6 : il ne connaît rien d’autre, et ça demande un effort colossal pour lui d’aller vers autre chose, comme pour la littérature, la musique, le cinéma, la bouffe... Tout quoi. L’humain n’aime pas beaucoup le changement, c’est une vraie addiction.
      Je pense qu’un doc comme ça accessible, parfois même comique (c’est un comble vu le sujet) permet de toucher beaucoup plus de gens que des convaincus pointus très au fait qui discutent entre eux en stigmatisant le téléspectateur moyen au passage.

    • Je pense qu’il ne faut pas isoler la télévision de son contexte historique. Lorsque @jean_no dit :

      C’est le spectateur qui réclame des experts qui ont l’air de savoir de quoi ils parlent

      c’est aussi et surtout la société dans laquelle on vit qui est une société d’expertise (que ce soit pour la science, la politique, l’art, etc).

      Pour ce qui est de la suite :

      c’est le spectateur qui n’a pas envie d’entendre des gens hésiter

      à mon avis là aussi ce n’est pas un point qui propre à la télévision. Dans un colloque, conférence, débat, on est aussi embêté quand un des intervenants perd le fil de sa phrase, réfléchi trop longtemps avant de répondre, etc. C’est un point qui est inhérent au « direct » (mais qui par contre pourrait être évité quand ce n’est pas en direct, grâce au montage, et seulement si on fait un montage intelligent qui ne dénature pas ce que voulait dire la personne).

      Cependant, je reste persuadé que toute technique complexe a des limites et des conséquences inhérentes. Le fait que la télévision soit un flux induit forcément un certain type de contenu.