• Pour une stratégie nouvelle : réflexion sur les termes homosexualité, homosexuel, gay et lesbienne

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    Aujourd’hui, les termes utilisés dans l’espace public pour discuter de ces personnes sont « homosexuel(le) » [3] d’une part, et « gay » et « lesbienne » d’autre part. Ces termes sont assez difficiles à distinguer, à tel point que ceux-ci sont utilisés de façon quasi interchangeable – on parle ainsi indifféremment de mariage « homosexuel » ou de mariage « gay », par exemple. Tout au plus pouvons-nous dire qu’aujourd’hui, pour équivaloir en terme de généralité au terme homosexuel, le mot gay doit nécessairement être accompagné de « et lesbienne » [4]. L’idée principale de cet article est que ni le terme « homosexuel », ni les termes « gay » et « lesbienne » ne sont satisfaisants pour désigner cette réalité, dans la mesure où ils sont soit inadaptés au contexte et lourds de sens, soit trop spécifiques et pas complètement intégrés dans le contexte français, comme nous le verrons par la suite.

    #homosexualité #gay #lesbienne #vocabulaire

  • Petite histoire capillaire de la féminité | Revue Ganymède
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    Par la suite, les cheveux ne cesseront d’être domptés et capturés par les hommes, mais également par les femmes qui y verront parfois un attribut encombrant, tant physiquement que symboliquement. Apparaît alors l’art de la coiffure, qui devient l’un des attributs de la féminité. Jusqu’au XXe siècle, la chevelure en public est le plus souvent nouée ; on lui donne une forme précise, on l’orne de bijoux, on l’habille, on la modèle pour mieux la départir de sa dimension irrépressible. Tresses byzantines, coiffes, filets de résille, hauts chignons et foulards viennent comme rationaliser cette masse capillaire féminine qui attire le regard et instituer insidieusement une bienséance sociale qui s’efforce de faire obstacle à la libération des pulsions.

    Par conséquent, le pouvoir érotique et un tant soit peu hypnotisant de la chevelure féminine va probablement générer l’une des plus grandes angoisses masculines vis à vis de la féminité. Étouffants, oppressants, au même titre que cette plante parasite que l’on baptisa « Cheveux de Vénus », les cheveux ont pu aussi être vus comme une masse luxuriante incontrôlable qui, tondus, coupés, repousseront toujours. Foudroyant l’individu qui les approche, à l’image de l’homme qui contemplait les cheveux de serpents de la Méduse mythologique et qui s’en trouvait paralysé, les cheveux féminins sont devenus des objets de questionnement dans l’ensemble des sociétés patriarcales et par conséquent, l’objet d’un contrôle permanent.

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    « Cette chasse nouvelle aux sexualités périphériques entraîne une incorporation des perversions et une spécification nouvelle des individus. La sodomie - celle des anciens droits, civil ou canonique - était un type d’actes interdits ; leur auteur n’en était que le sujet juridique. L’homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu’il est au total n’échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente : sous-jacente à toutes ses conduites parce qu’elle en est le principe insidieux et indéfiniment actif ; inscrite sans pudeur sur son visage et sur son corps parce qu’elle est un secret qui se trahit toujours. Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d’habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l’homosexualité s’est constituée du jour où on l’a caractérisée – le fameux article de Westphal en 1870, sur les « sensations sexuelles contraires », peut valoir comme date de naissance - moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d’intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L’homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu’elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d’androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l’âme. Le sodomite était un relaps, l’homosexuel est maintenant une espèce. »

    (Michel #Foucault, Histoire de la sexualité, , Tome 1 : la volonté de savoir)

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