Vers l’homme simplifié ? - Information

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  • Vers l’homme simplifié ? - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-vers-l-homme-simplifie-2013-01-05

    ça cause du #livre de Jean-Michel Besnier, "L’Homme simplifié" (2013)

    Quelques extraits :

    – celui-ci, qui me fait penser à Gilles Châtelet :

    Le mot « Liberté » ne renverra plus aux idéaux proclamés par les Constitutions républicaines, mais n’aura d’autre sens que celui de dénoter la simple non-opposition (...), l’absence de résistance au mouvement, la non-rencontre d’obstacles extérieurs dans le jeu mécanique des forces.

    – sur la différence fondamentale entre la compréhension et le calcul :

    on ne parle pas chinois si l’on ne sait pas la langue qu’on parle (...), on ne produit pas du sens sur la seule base de la syntaxe de symboles dont on ne connaît pas la signification.

    (...)

    [La] conclusion [de Garry Kasparov, battu aux #échecs par une machine] parut d’abord lumineuse : il n’est plus temps de vouloir battre la machine mais plutôt de tenter de faire alliance avec elle, de jouer en tandem — ce que Kasparov a fait plusieurs fois dans des parties baptisées “advanced chess”, avant de découvrir que la stratégie humaine associée à la tactique de l’ordinateur se révélait surtout favorable aux joueurs moyens — comme si l’alliance avec la machine se soldait pour les joueurs humains par un nivellement par le bas (http://www.courrierinternational.com/article/2010/06/17/le-maitre-et-la-machine)

    (j’ignore s’il faut en tirer des généralisations : par exemple, si une alliance entre un “conducteur moyen” et une machine permet d’éviter les accidents de voiture, est-ce un “nivellement par le bas” ?)

    Besnier cite aussi “Walden 2, communauté expérimentale”, de Skinner, roman qui met en scène une société comportementaliste (béhavioriste ; http://www.cairn.info/article.php?REVUE=bulletin-de-psychologie&ANNEE=2006&NUMERO=3&PP=336), ce qui devrait ravir @philippe_de_jonckheere

    En conclusion, et ça résume le ton du livre :

    Mobilisées pour doper les performances intellectuelles, les neurosciences semblent favoriser pour l’instant une #robotisation plutôt qu’une complexification de l’humain (...) Il aura donc fallu attendre l’extension des #technologies dites intelligentes pour prendre la mesure de l’aspiration à la bêtise qui habite les hommes dans les sociétés développées. Que les neurosciences et les techniques d’imagerie cérébrale servent par exemple l’entreprise d’un neuromarketing, sans susciter la révolte des consommateurs, en dirait long sur cette aspiration.