Blog de Paul Jorion » L’« EUTHANASIE DU RENTIER » DONT PARLE KEYNES EST UNE AFFAIRE SÉRIEUSE !

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  • Espagne : Campagne “Déplace ton argent” en faveur de la banque éthique · Global Voices
    http://fr.globalvoicesonline.org/2013/04/16/143961

    la campagne ‘Déplace ton argent’ lance le défi :

    Maintenant plus que jamais nous avons l’occasion de décider où déposer notre argent. On peut choisir une #banque capitaliste avec ses pratiques spéculatives et ses politiques abusives qui ont aggravé la situation économique pour des millions de personnes ; ou un autre type de banque, une banque éthique et coopérative qui s’appuie sur la productivité économique au profit de l’économie sociale et des personnes.

    • En france il y a la Nef, sauf qu’elle n’a jamais eu le statut de banque, et que pour avoir un chèquier ensuite il faut accepter les conditions du crédit coopératif, qui ne l’est pas toujours. Mais les projets qui sont aidés par son biais sont souvent très bien.

    • Heureux ceux qui ont de l’argent à déplacer. Reste à savoir s’il peut exister une prétention sociale à s’intéresser à eux. Ce n’est pas pour rien que même le très bourgeois Keynes évoquait l’intérêt social de l’euthanasie du rentier : http://www.pauljorion.com/blog/?p=51092

      L’« euthanasie du rentier » se réalise en faisant disparaître la rareté du capital par une nouvelle forme de partage de la richesse créée qui élimine « une répartition de la fortune et du revenu [qui] est arbitraire et manque d’équité ». Le taux d’intérêt se réduira, dit Keynes, à la somme du coût de dépréciation et de la prime de risque. C’est « l’euthanasie du pouvoir oppressif cumulatif du capitaliste d’exploiter la valeur-rareté du capital », autrement dit, l’euthanasie de ce que j’ai pris l’habitude personnellement d’appeler la « machine à concentrer la richesse ».

      Même dans ce projet de société indéniablement bourgeois, l’épargnant n’a aucune place. Aucune. Qu’il aille planquer ses sous où bon lui semblera, par exemple, dans son matelas.

    • Les éléments nécessaires à la vie ne se résument pas à des flux. Il y a des stocks. D’où le fait que malgré tout, nous disposions tous, chacun à notre niveau, d’un stock d’argent, même à très court terme, qu’il nous est loisible de domicilier où bon nous semble.

      Ceci dit, oui, l’euthanasie des rentiers est une nécessité. Et... Vous aurez tous compris qu’il s’agit d’euthanasier le statut de rentier, pas les rentiers eux même. :-)

    • Je suis d’accord que le discours d’aménagement du capitalisme est exaspérant. Mais une fois qu’on a pendu le propriétaire, euthanasié le rentier, égorgé le bourgeois et étripé le banquier, il reste encore l’argent.

    • L’argent n’a de valeur que parce qu’un travailleur l’accepte comme contrepartie. C’est une promesse, qui n’engage que celui qui l’accepte.

      Prenez donc votre argent, essayez de vous nourrir ou de vous chauffer avec.

      Le progrès auquel Keynes nous invite consiste à essayer de faire en sorte que nul ne découvre jamais que l’argent ne sert à rien en garantissant que nul n’en manque jamais. C’est juste un moyen de conserver une valeur du capital aux yeux de tous. Mais j’avoue avoir confiance en la force de l’illusion de valeur que génère l’argent pour que jamais cette brillante idée d’un des plus brillants défenseurs du Capital n’aboutisse jamais. De par l’extraordinaire attrait qu’auront toujours les puissants pour la thésaurisation, les pauvres apprendront chaque jour mieux que l’argent qu’ils n’ont pas ne leur sert donc à rien.