(merci @rastapopoulos, j’en déduis que le système de notification marche désormais)
On avait déjà un peu évoqué sur un autre fil le fait que l’antispécisme venait d’une classe aisée et que ça pouvait le disqualifier.
L’antispécisme me rappelle deux mouvements. Le premier est celui pour la #décroissance qui m’est cher, et qui est souvent représenté par des personnes de classe aisée (ou en tout cas issus, comme les jeunes). Et effectivement c’est plus facile de renoncer à certaines choses qu’on peut se payer, plutôt que lorsqu’on est refoulé à l’entrée de toute façon. Et la décroissance a aussi vocation à s’appliquer au plus de monde possible pour pas aller dans le mur.
L’antispécisme me fait aussi beaucoup penser aux mouvements anti-IVG. Dans le sens où il y a une morale sans concession et la défense d’un être vivant qui ne peut ni se défendre ni s’exprimer tout seul. Avec un même habillage de termes (pro-vie et sans cruauté). Mais en général la comparaison passe mal :)
Concernant l’antispécisme en lui-même, perso je trouve que c’est un spécisme. Les antispécistes tracent une ligne de ce qui ne peut être tué/exploité, et il y a le camp de « ce qui ressemble assez aux humain⋅e⋅s pour être intouchable » et l’autre camp dont on ne sait pas trop ce qu’il faut en déduire (on peut les exterminer du coup ? voir mon seen sur la considération des espèces qu’on certain⋅e⋅s). Et cette ligne est très animalo-centrée, car il s’agit du système nerveux. Et quand je discute de ce que sont capables les plantes, il y a un fort rejet viscéral (avec des absurdités du genre « les plantes ne peuvent pas souffrir car sinon elles souffriraient d’être cramées par le soleil toute la journée »).
Et le pire c’est que ce qui vient dans le camp des intouchables n’est pas sacré mais tabou. On ne peut pas tuer donc il faut se protéger par l’exclusion (barrières), on ne peut pas établir de relations car ça pourrait devenir de l’exploitation. J’aime (et je me répète) la relation que pouvaient avoir les aborigènes du monde entier avec leur milieu. Le sacré permet que le milieu et le culturel s’interpénètrent. Et le sacré permet d’être responsable (La relation proie/prédateur pour Derrick Jensen est « If you consume the flesh of another, you take responsibility for the continuation of its community »), ce qui fait la différence entre prélever le juste nombre de bisons ou de saumons, et exterminer les bisons et accumuler le plus de saumon possible.
#veganisme