La machine du père qui assurait le travail de dizaines de gens, n’appartenait pas à ces dizaines de gens, mais à un propriétaire unique. Quand la machine a cessé d’être rentable, son propriétaire a jeté la machine, et les gens qui vont avec.
À titre personnel, l’ordinateur m’a permis d’exercer des métiers que je n’ai pas appris à l’école (et que je n’aurais pas pu apprendre par moi-même « avant l’ordinateur », parce qu’il aurait fallu accéder à des outils de production hors de prix avant de pouvoir exercer), alors qu’au contraire le métier que j’ai appris à l’école me garantissait une longue période de chômage. Aujourd’hui, j’ai plusieurs fois changé de métier grâce à cet outil informatique, et au fait que je peux pour une large partie développer moi-même les outils dont j’ai besoin. Je n’en fait pas une généralité, mais évidemment je n’adhère carrément pas à la proposition inverse (selon laquelle l’ordinateur nous aurait baisés).
Pour ce qui est de l’« ambiance standardisée » (les deux avant-dernières cases de cette bd), c’est un problème de point de vue. « Avant l’ordinateur », une autre caractéristique sociale, c’était qu’on bossait dans la même entreprise durant toute sa vie. 40 ans, grosso modo, dans le même environnement. Grosse différence d’ambiance entre une banque, une filature et une imprimerie, mais pour l’individu, ça reste la même ambiance pendant 40 ans.