« La solution ’naturelle’ serait un retour au mécénat »

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    J’avais lu, récemment, un papier qui disait très simplement que l’écriture d’avant le droit d’auteur était essentiellement un sport de riches oisifs, c’est à dire de bourgeois, rentiers ou aristocrates et que le petit peuple n’en avait guère le loisir, sauf à mourir littéralement de faim. Un retour au mécénat — comme si nous en étions éloignés — reviendrait donc à restreindre la production artistiques à deux castes : ceux qui ont les moyens de créer sans travailler et ceux qui plaisent à ceux qui ont les moyens de financer la création, soit, en fait, une seule et même caste : celle des dominants économiques !

    La solution semble se situer dans un retour au passé, en fermant la parenthèse historique du droit d’auteur. Car des auteurs, il en existait bien avant le XVIIIe siècle, et certains vivaient très confortablement de leur œuvre.
     
    La solution « naturelle » serait un retour au mécénat. Lisons ce que raconte Stephen Greenblatt, dans Quattrocento (traduction française de The Swerve), à propos justement des auteurs anciens, à l’époque des copistes : « La vente de leurs livres ne rapportait rien aux auteurs ; leurs revenus provenaient des riches protecteurs auxquels ils dédiaient leurs oeuvres. (Ce procédé qui permet de comprendre la flatterie exagérée de certaines dédicaces, a beau nous paraître étrange, il connut une longévité remarquable, puisqu’il perdura jusqu’à l’invention du droit d’auteur au XVIIIe siècle.) Les libraires subissaient la concurrence de la copie privée de livres, mais leur activité devait être lucrative, puisqu’il y en avait non seulement à Rome, mais à Brindisi, Carthage, Lyon, Reims et d’autres villes de l’empire. » (p. 97-98)

    • Je suis loin d’être un spécialiste, mais les réfractaires à tout changement sur le droit d’auteur c’est a priori surtout les intermédiaires.

      Quand Souchon disait qu’il touchait à peine un franc (à l’époque) sur un CD vendu entre 70 et 100 F, parler de problèmes de droits d’auteurs ça me fait doucement rigoler.

      C’est à comparer d’une part à des gens très connus comme Radiohead qui ont mit un CD en ligne en demandant aux gens de payer ce qu’ils veulent, et qui ont gagné plus de 5 millions de dollars en quelques semaines et d’autre part à tous les inconnus qui créent des kickstarters et qui gagnent plusieurs dizaines de milliers de dollars en un mois (ce qui pour des inconnus n’est pas si mal).

      Sans parler de tous les petits groupes qui se font connaître via YouTube, système quand même vachement plus intéressant que le choix d’un major de faire « percer » tel ou tel groupe sur des critères essentiellement marketing.

      Après l’argument comme quoi on ne peut pas faire grand chose contre le piratage est vrai : il faudrait en gros modifier tellement le fonctionnement d’internet pour le vaincre qu’on se retrouverait avec autre chose, un minitel 3.0 ou du style.

      En déduire qu’il faut revenir au mécénat, c’est aussi conservateur (et invraisemblable) que de vouloir garder absolument le système « pré-internet ».

      (Je prends ici la musique comme exemple mais il existe le même genre d’expériences avec le cinéma et même la photo.)