RIP droit d’#auteur : « La solution ’naturelle’ serait un retour au #mécénat »
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J’avais lu, récemment, un papier qui disait très simplement que l’écriture d’avant le droit d’auteur était essentiellement un sport de riches oisifs, c’est à dire de bourgeois, rentiers ou aristocrates et que le petit peuple n’en avait guère le loisir, sauf à mourir littéralement de faim. Un retour au mécénat — comme si nous en étions éloignés — reviendrait donc à restreindre la production artistiques à deux castes : ceux qui ont les moyens de créer sans travailler et ceux qui plaisent à ceux qui ont les moyens de financer la création, soit, en fait, une seule et même caste : celle des dominants économiques !
La solution semble se situer dans un retour au passé, en fermant la parenthèse historique du droit d’auteur. Car des auteurs, il en existait bien avant le XVIIIe siècle, et certains vivaient très confortablement de leur œuvre.
La solution « naturelle » serait un retour au mécénat. Lisons ce que raconte Stephen Greenblatt, dans Quattrocento (traduction française de The Swerve), à propos justement des auteurs anciens, à l’époque des copistes : « La vente de leurs livres ne rapportait rien aux auteurs ; leurs revenus provenaient des riches protecteurs auxquels ils dédiaient leurs oeuvres. (Ce procédé qui permet de comprendre la flatterie exagérée de certaines dédicaces, a beau nous paraître étrange, il connut une longévité remarquable, puisqu’il perdura jusqu’à l’invention du droit d’auteur au XVIIIe siècle.) Les libraires subissaient la concurrence de la copie privée de livres, mais leur activité devait être lucrative, puisqu’il y en avait non seulement à Rome, mais à Brindisi, Carthage, Lyon, Reims et d’autres villes de l’empire. » (p. 97-98)