• « Le blanc du noir ». De l’emploi oppressif du nom propre – La pensée du discours
    https://penseedudiscours.hypotheses.org/14558

    Dans une chronique musicale de L’Obs du 6 mai dernier, « Beyoncé, Johnny Borrell… La sélection musicale de l’Obs« , David Caviglioni qualifie la chanteuse Beyoncé d’ »ancienne black Lara Fabian » :

    Sur « Formation », « Hold Up », « Don’t Hurt Yourself », l’ancienne Black Lara Fabian maltraite un peu sa puissante voix, joue savamment avec les rimes et les temps.

    La noire Beyoncé disparaît donc sous la blanche Lara Fabian, elle n’est plus qu’une Lara Fabian noire, autrement dit une blanche noire. Cette tournure décrivant la chanteuse noire à travers le modèle de la star blanche (et via le terme black, qui plus est, autre désignant dérivé), qui n’est pas isolée, on va le voir, constitue ce qui pourrait s’appeler une antonomase oppressive. L’antonomase, c’est cette figure lexico-rhétorique qui transforme un nom propre en nom commun, et qui lui adjoint donc un article : « la poubelle », « le bordeaux » et « le macadam » sont bien connus ; « un harpagon » ou « un donjuan » également. Potentiellement, tous les noms propres, en particulier les anthroponymes et les toponymes, sont candidats à cet emploi : soit dans le schéma précédent [Article + X] comme dans les exemples précédents ; soit dans une forme développée par un complément, [le.a X + complément ou caractérisant], comme dans « l’ancienne black Lara Fabian », « le Mozart du tennis » (désignant Richard Gasquet), ou « le Marcel Proust du yéyé » (désignant Dave, exemple de Leroy 2005), ou, pour les toponymes, « la Venise briarde », « la Venise du Nord », « le Paris du Moyen-Orient », etc. Ce qui m’intéresse ici, c’est son emploi dans des contextes fortement lestés d’idéologie, et particulièrement de racisme ou d’idéologie néocoloniale, ou au minimum d’invisibilisation. Dans cet article de L’Obs sur Beyoncé, le procédé est d’ailleurs récurrent puisqu’à à la fin de son texte, le journaliste récidive : « Beyoncé devient une Malcolm X en justaucorps, une Beauvoir qui remue son boule ». Devenue sous des formes dégradées une chanteuse blanche, un homme noir, une écrivaine blanche, Beyoncé perd à la fois sa couleur et son genre…

    Petite précision éthico-politique. Je suis blanche et non concernée par le racisme et l’invisibilisation, je ne suis donc pas fondée à décrire les effets de ces façons de parler sur les noir.e.s. Je n’ai pas l’intention de parler ici à la place des individus concernés ni de faire preuve d’une empathie qui me semblerait déplacée. Je souhaite dans ce texte analyser la dimension idéologique et politique de cet emploi du nom propre, dans une position d’alliée, impliquant une analyse critique des discours analysés. Je m’arrête là ; pour le reste, j’essaie d’écouter (et en particulier ce que me disent Gloria et Luana, à qui je dédie ce petit travail).
    La fortune de l’antonomase oppressive ou de l’ethnocentrisme lexico-discursif

    #antonomase #racisme #whitewashing

    • On retrouve aussi cette pratique de l’antonomase pour désigné les femmes dans la presse. Un article des Nouvelles News en répertoriait plusieurs mais sans pointé le fait que c’est une utilisation de cette figure de style. "La Pasionaria, l’Egérie, la Muse, la Mère, la Madone" http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/1172-pasionaria-egerie-muse-mere-madone
      L’article est malheureusement sous #paywall
      Je suis sur qu’on doit trouvé des versions combinant sexisme et racisme du type "la passionaria noir".

      Pour un exemple d’antonomase sexiste, je me souviens qu’Anne Sylvestre était qualifié de “Brassens en jupons“.

    • Je ne pense pas que ca soit la même chose entre la précision de cette autrice qui situe le contexte d’où elle parle et ton histoire sur l’expression « tiers monde ». Qu’il y ai des excès ou des dérives avec le fait de privilégié l’expression des personnes concernées ca me semble possible, voire inéluctable. Mais ca ne remet pas en cause le bien fondé à privilégie ce type d’expression ou a prendre certaines précautions quant on est pas du groupe concerné par une discrimination.

  • Des poules, du rouge, des femmes et des hommes
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/4251-des-poules-du-rouge-des-femmes-et-des-hommes

    Pour le 8 mars, plusieurs campagnes au nom des droits des femmes en appellent aux hommes. Mais à #PlusJamaisLaPoule et « Mettez du rouge » on préférera celle de l’ONG Care.

    #8_mars #8marsFAIL #féminisme #femmes #hommes

  • Le #sexe de la #ville, question politique

    Eclairer la face cachée de l’information, de la politique, de l’économie, du sport, c’est la vocation des Nouvelles NEWS. En posant la question du sexe de la ville le 7 mars à l’Hôtel de ville de Paris, nous voulons faire un état des lieux : les politiques publiques se soucient-elles d’#égalité entre #hommes et #femmes ?

    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/4221-le-sexe-de-la-ville-question-politique
    #genre #urban_matters

  • « La » femme et le grand écran
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/4193-la-femme-et-le-grand-ecran

    Qu’est-ce que ça se lave, une femme, au cinéma…

    Pensez au nombre de fois que vous avez vu une femme violée prendre une douche habillée. Et là, je vous laisse maître à bord pour l’interprétation – en ce qui me concerne je n’ai jamais exactement saisi ce que ça voulait dire… On ne peut plus montrer leur corps nu parce qu’on risquerait d’être voyeur mais on a quand même besoin d’indiquer qu’elles se lavent ? Ou bien, restant habillées, on nous indique qu’elles ne parviendront jamais à laver l’affront ?

    Dans l’ensemble, de toute façon, qu’est-ce que ça se lave, une femme, au cinéma… qu’est-ce qu’elles peuvent se doucher, se baigner, s’asseoir sur des bidets… Quand elles sont des femmes artistes, on remarquera qu’elles se lavent volontiers dans la nature. Si possible dès le premier plan du film, qu’on les voie à poil dès le début pour indiquer : on va vous parler d’une femme artiste, mais elle n’en reste pas moins femme, la preuve : voilà sa nudité. Dans la nature. C’est comme les femmes habillées sous la douche après le viol, je me trouve un peu en peine de signification. Pourquoi les femmes artistes se nettoient-elles plutôt à l’air libre ? Est-ce une façon d’indiquer le rapport approximatif qu’elles entretiennent avec la domesticité ? Une indication sur leur rapport à la nature ?

    Cette manie de glisser la scène de nu, qui depuis quelques années ne doit plus être confondue avec la scène de sexe. Le sexe frontal, désormais, on évite – mais la nudité de la femme, on s’est arrangé pour la conserver. Cette nudité dit plusieurs choses, bien sûr elle est là pour prouver : voyez, vous n’avez pas payé pour rien, c’est bien d’un corps de femme qu’il s’agit. Elle dit aussi : le corps des actrices appartient au spectateur. Si les jeunes actrices veulent travailler, il faut qu’on sache à quoi ressemblent leurs seins, leurs fesses, cuisses et ventres. Mais c’est aussi une façon de garder les actrices, sur le plateau, sous pression : elles savent qu’un jour ou l’autre pendant le tournage viendra le jour où elles seront nues, au milieu d’une équipe de gens habillés.

    Pensez au nombre de fois que vous avez vu une femme enfiler une petite culotte, dans un film. Par moments ça donne envie d’interrompre la projection : elles ne pourraient pas mettre leurs chaussures, pour changer ? La petite culotte, c’est comme la douche habillée ou la toilette dans la nature, on se demande pourquoi on doit se la taper aussi souvent… parce que la femme, ce qui compte, c’est son intimité ? Ou parce que le cinéma, justement, c’est cet art d’habiller-déshabiller le corps de l’autre, c’est-à-dire celui de la femme ?

    Petite culotte et AK47

    L’équivalent masculin d’enfiler une petite culotte, c’est sortir une arme, ou mettre un coup-de-poing. Dans la vie réelle, à moins de vivre dangereusement, on voit rarement un homme sortir un gun ou coller un gros pain à son prochain. Et quand il sort un gun, dans la vraie vie, on reste tous assez surpris. Mais au cinéma, autant les femmes prennent des douches comme si leur vie en dépendait, autant les hommes ont de gros flingues. Qu’est-ce que ça se bat, les hommes, dans les films… Je ne dis pas que c’est pénible – ça donne même les meilleurs films – mais c’est la répétition, cette fois encore, qui dit quelque chose d’inquiétant. Sur grand écran, la masculinité est définie par la violence. Voilà, quand même, au final, le monde qui nous fait rêver : les femmes enfilent des petites culottes et les hommes cognent. C’est une éducation du genre. On a beau se dire qu’on est des gros malins et qu’on ne se laisse pas prendre si facilement à des pièges aussi vulgaires – si les films racontent toujours la même chose, on finit par imaginer que c’est parce que ça représente une part de vérité.

    C’est comme ça qu’à la fin on se retrouve avec des petits bonhommes d’à peine quarante kilos qui déclarent, sans rire : les hommes sont plus forts que les femmes. Ce n’est pas à force de bosser à la mine et de remarquer que les hommes ont plus de force. Non, c’est à force d’être assis dans son sofa en regardant des films : les hommes sont forts, sur grand écran. Ils savent toujours utiliser une AK47, charger un lance-roquettes ou tirer à la carabine. De la même façon qu’ils savent toujours faire une cascade, monter sur un toit ou sauver la petite héroïne. Et on finit tous par manger cette évidence qui nous est rabâchée par les décideurs du septième art : les hommes c’est l’action et les femmes c’est la petite culotte. Il y a des Français qui défilent en hurlant des slogans comme « Touche pas à mon genre » et ces Français devraient rendre hommage au cinéma. Car ce dernier touche très rarement aux clichés du genre. Et quand il le fait, c’est toujours timidement – en s’excusant, avec des petites pincettes. Ce n’est pas un hasard. Le cinéma est inventé pour nous faire croire que ça existe, le genre.

  • Il n’y a pas d’âge pour minimiser un crime
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/3521-il-n-y-a-pas-d-age-pour-minimiser-un-crime

    Son surnom est "Papy Marcel". C’est gentil, un papy. Il était prolétaire, elle était grande bourgeoise. Elle l’avait éconduit. Comme à l’accoutumée, les articles qui relatent le crime commis par un homme de 90 ans sur une femme de 82 ne s’attardent pas beaucoup sur la violence de l’acte ou la furie du criminel ; ils évoquent juste quelques traces de coup et de strangulation. Et préfèrent s’attarder sur le passé méritant de "Papy Marcel" un homme sans histoire, normal en somme. Qui a assassiné froidement une femme parce qu’il s’était senti « humilié ».

    #patriarcat #domination #féminicide #sexisme

  • Gilda Sabatini, la pasionaria romaine des locataires expulsés
    http://fr.myeurop.info/2013/12/06/gilda-sabatini-pasionaria-romaine-locataires-expulses-12663

    Ariel Dumont

    Avec la montée du chômage, bon nombre d’Italiens ne peuvent plus payer leurs loyers et les #Expulsions se multiplient. A Rome, un syndicat de #locataire intervient pour bloquer les huissiers. Récit d’une tentative d’expulsion.

    Il est neuf heures, hier matin à Rome, quand une cinquantaine de personnes se rassemblent devant un immeuble à priori anodin. lire la suite

    #Social #Italie #crise_du_logement #DAL #droit_au_logement #propriétaire

  • via @mad_meg

    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/3045-la-competition-sportive-favorise-le-leadership-des-femmes

    Quand les médias ne massacrent pas l’image des sportives, ils les ignorent simplement. Tennis toujours : lorsque Jo-Wilfried Tsonga a laissé espérer qu’il pourrait gagner Roland Garros, les médias répétaient en boucle que la dernière victoire française dans ce tournoi était celle de Yannick Noah. Désinformation. Les Nouvelles NEWS ont rectifié : Marry Pierce en 2000. Idem en Angleterre lorsqu’Andy Murray a gagné.

    La hiérarchie sexiste du sport est une des pires abominations intellectuelles encore non conscientisées je trouve. Comparer les prix d’une finale de Roland Garros entre le samedi et le dimanche par exemple et vous verrez de quoi on parle.

    Peut être un jour faudra-t-il obliger les règlements sportifs à créer des catégories non plus sexistes, mais physiques, comme par exemple les catégories de poids dans les sports de combats tels que la boxe ou le judo..

    • les nouvelles news se trompent sur l’attribution de la dernière victoire française au tennis, c’est je sais plus quel athlète de handisport qui a remporter la dernière médaille cocorico. Dans la hiérarchie il semble y avoir les hommes, puis les femmes, puis le handisport et j’imagine dans le handisport les hommes avant les femmes. Peut être qu’en handisport c’est mixte, mais comme je n’aime pas le sport, ni masculin, ni féminin, ni handi je ne suis pas très au courant.

      On se rappel quant même parfois des femmes sportives, ce matin comme exemple d’arrogance ici http://seenthis.net/messages/166218 avec #Hope_Solo. Je ne connait pas bien le sport et encore moins le foot et je ne sais rien de Hope Solo, mais j’ai trouvé sympas (sic) d’avoir choisi ici une femme comme exemple, les footeux mâles arrogants sont si rares. Je me suis dit que l’arrogance quant elle viens d’une femme, doit être plus choquante aux yeux de certainEs.

      Sinon pour les catégories selon le physique, vu que cette année la fédération de Boxe en était encore à parler de jupettes pour les boxeuses car ils n’arrivent pas sans cet accessoire a distinguer une boxeuse d’un boxeur. C’est donc que c’est hyper important de pas les confondre, imagine si tu dit mademoiselle à Mike Tyson... Ils ont de graves problèmes à la fédération de boxe.
      http://jo2012.blog.lemonde.fr/2012/03/02/les-boxeuses-evitent-lobligation-de-porter-la-jupette
      Mais j’ai deja entendu des boxeuses réclamer d’être intégrées dans des matches mixtes selon le gabarit comme tu le propose, c’est donc une revendication qui existe chez les sportives.

      Pour le judo ca me semble plus faisable mais pas gagné non plus, voire par exemple ce gros macho de Douillet.
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/11/04/douillet-tous-les-hommes-sont-misogynes-sauf-les-tapettes_1262858_823448.htm
      sinon pour les sports mixtes, je croie qu’il y a le curling, peut être a cause de l’origine nordique moins machiste que les sports latins ou le fait qu’il y ai des balais...
      Pour le Golf il me semble que ca ne l’est toujours pas, malgré les revendications régulières des golfeuses. Et si c’est mixte je pense que ca ne l’est pas dans les compétition privés les plus rémunératrices.
      Il semble que le Softball soit mixte, mais plutôt « faute de mieux » que dans un réel soucis d’égalité. Mais on s’en contentera.
      http://www.lemonde.fr/sport/article/2013/03/08/le-softball-mise-sur-la-mixite-pour-se-developper_1845301_3242.html

      Le tir à l’arc je ne sais pas si c’est mixte mais ca me semblerait évident que ca devrait l’être.
      L’équitation c’est peut être mixte aussi car c’est un sport pratiqué par une majorité de femmes, mais je suis même pas sur que ca soit mixte. La pétanque aussi ca pourrait être mixte, bien qu’en bas de chez moi ca ne le soit manifestement pas.
      La danse aquatique c’est peut être mixte aussi.

      Pour le ski j’ai le vague souvenir d’une sportive qui avait réclamer de participer avec les hommes l’année dernière mais elle s’est fait moquer et sévèrement remettre à sa place par le milieu et ses supporters. Si tu te souviens de son nom, n’hésite pas à me le dire, je ne la retrouve pas sur gogole.

      Ca me fait pensé aussi aux testes de féminité qu’on inflige a certaines athlètes quant elles font des scores capable de faire ombrage a ceux des hommes. Avec la mixité il n’y aurait plus de raison d’humilier publiquement ces femmes aux performances trop impressionnantes et on ne ferais plus la chasse aux intersexuelles comme c’est le cas actuellement.

      Si le sujet sport et féminisme t’intéresse il y a un blog spécialisé, c’est ici :
      http://entrees-en-lice.over-blog.com

    • Merci @mad_meg pour le blog, je suivrai avec plaisir..

      Si en équitation c’est mixte, on voit souvent des femmes sur les premières places des podiums, devant les mecs.

      Personnellement, je préfère regarder des combats de judo de catégories légères plutôt que les colosses comme Teddy Riener ou notre ami Douillet. Chez les lourds... c’est lourd, lent, disgracieux. Chez les légers c’est vif, souple, spectaculaire...

      Je me suis fait la même réflexion pour le foot féminin : c’est peut être moins athlétique, mais plus fluide, esthétique à regarder. Peut être un jour, en nous affranchissant de nos conditionnements, trouverons nous plus de prestige dans des matches de foot intégrant de la technicité féminine plutôt que de la robustesse de gladiateurs, mais ça semble encore loin.

      Pour le moment, pas étonnant que le sport caractérise tous les schémas de domination : en sport, seule la victoire compte, seul le vainqueur a raison.
      Peu importe que Federer ou Gasquet soient plus esthétiques à voir jouer que Nadal ou Tsonga, le meilleur c’est celui qui gagne, et on a mis des compteurs de vitesse pour s’en persuader vu qu’on ne voit pas passer la balle quand ils servent.

      C’est à l’image du seuil que la civilisation humaine doit franchir en ce moment vis à vis de la question écologique. On doit passer de « la victoire à tout prix » court-termiste à la prise en compte de nos ressources pour obtenir un résultat optimal et une performance durable. Le culte de la performance évoluera peut être si tout va bien vers cette même sensibilité. Le meilleur(e) athlète n’est-il pas finalement celui qui sert au tennis avec la meilleure trajectoire et le moins d’effort, plutôt que celui qui frappe le plus fort et a le dos en vrac 6 mois sur 12 ?

      On se rendrait compte alors que l’exploit du dernier français qui a remporté Roland Garros est plus grand que celui de Yannick Noah, justement parce qu’il n’avait pas son potentiel athlétique. Et que du coup, en ramenant nos émotions à la hauteur de l’événement, les journalistes (et nous aussi) se souviendraient encore de Mary Pierce et de Stéphane Houdet...

    • Chez nous, la pétanque est mixte... c’est d’ailleurs marrant quand on pense au contexte.
      Après, les filles qui font du sport savent très bien bourriner et donc n’être pas spécialement gracieuses ou jolies à voir. Souvent, je bourrine en escalade alors que mon binôme passe en finesse et qu’il trouve important de grimper élégant et esthétique.

  • « Les " psychopathes " arrivent. Un adieu à " l’ère du narcissisme " », par Götz Eisenberg - Critique radicale de la valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-les-psychopathes-arrivent-un-adieu-a-l-ere-du-narcissis

    Les années que nous venons de traverser, marquées par le #néolibéralisme, ont rendu les gens indifférents, leur #vie_intérieure s’est transformée en un grand glacier de sentiments congelés. Les gens ne peuvent pas faire autrement que de transmettre cette froideur à leur environnement. Il y a des différences non négligeables selon qu’on a grandi et que l’on vit dans une société qui valorise la solidarité avec les faibles et ceux qui sont moins compétitifs, ou bien qu’on vit dans une société où ces gens sont abandonnés dans la misère et stigmatisés en tant que loosers. Que l’expression « espèce de victime » soit devenue la pire insulte que des jeunes se lancent à la tête en dit long sur l’image pervertie qu’ils se font de l’humanité, marquée depuis quelques années par le culte du gagnant. On le voit par exemple chez des sportifs qui chantent à tue-tête devant les caméras après un match victorieux : « Regardez à quoi ressemblent des gagnants – hohéhohéhohé ». (…) Sans doute aussi parce qu’elle a l’air de sortir du dernier soap opera, la gardienne de but de l’équipe de foot américaine, Hope Solo, incarne ce culte du gagnant. Dans une interview avant la finale du dernier championnat du monde, elle déclarait : « Nous savons que nous allons gagner. C’est notre mentalité. » Qu’elle se soit trompée n’est qu’un faible réconfort.

    Le marché comme vie intérieure

    Les attitudes et les comportements qui sont dictés par le marché et qui sont indispensables pour réussir au niveau économique ont aujourd’hui pénétré la vie quotidienne jusque dans ses derniers recoins. Le manque d’égard généralisé, l’#individualisme poussé jusqu’à la manie égocentrique, le #cynisme et l’indifférence caractérisent aujourd’hui les rapports entre les humains. C’est ainsi que « l’ère du #narcissisme » porte déjà en son sein le prochain niveau de développement psycho-historique. Le marché, l’économie et la pédagogie dictent une idée de la vie intérieure humaine qui doit être flexible et interchangeable, analogue à ce qu’on stigmatise encore aujourd’hui comme « #psychopathe », et qu’on retrouve chez les détenus, en prison ou dans des institutions médico-légales. Le terme de psychopathe n’est pas utilisé ici dans son acception populaire, définissant une personnalité perturbée, imprévisible et violente, mais comme l’ont défini les psychiatres américain et canadien Cleckley et Hare pour qui les caractéristiques d’une personnalité « psychopathique » sont l’incapacité à ressentir de l’empathie, le fait d’être beau parleur, charmeuse, sûre d’elle, à l’aise dans les situations sociales, froide quand elle est sous pression. C’est-à-dire précisément les attributs qui caractérisent les flambeurs et les gourous de la nouvelle économie et du monde de la finance qui continuent à nous pousser vers le précipice.

  • A qui appartiennent les seins d’Angelina Jolie ? Et ceux des femmes en général
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/2940-qui-appartiennent-seins-angela-jolie-femmes-en-general

    Une « désappropriation » qui trouve ses racines dans l’histoire, comme l’explique aux Nouvelles NEWS Denis Colombi, blogueur et doctorant en sociologie : « Le corps des femmes a toujours été conçu, historiquement et juridiquement, comme ne leur appartenant pas, puisque les femmes elles-mêmes appartenaient d’abord à un homme, père ou mari - au point qu’un viol a longtemps été conçu juridiquement comme une atteinte au père ou au mari et non à la femme (la punition du viol pouvait ainsi frapper également la victime, pensée comme femme adultère, ou consister à l’obligation pour le violeur d’épouser sa victime pour "réparer" sa faute...). Peut-être parce qu’il est un corps "partagé" le temps de la maternité ? Il est d’ailleurs intéressant de regarder nos mythes sur la reproduction : généralement, on se représente le corps de la femme comme le réceptacle du spermatozoïde qui deviendra l’enfant (à l’image du spermatozoïde dans la bande-dessinée "Titeuf" qui a le visage déjà constitué du héros). C’est évidemment biologiquement faux, puisque l’ovule participe à la constitution de l’enfant et ne se contente pas d’un rôle passif. Cette représentation - qui n’a rien à envier aux mythes de ceux que nous considérons comme primitifs - est sans doute pour beaucoup dans l’appropriation du corps des femmes par des groupes sociaux divers ».

  • Une députée veut débaptiser l’école maternelle - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/education/une-deputee-veut-debaptiser-l-ecole-maternelle_1216108.html

    L’école maternelle portera-t-elle un jour un autre nom ? La députée PS de Paris Sandrine Mazetier a expliqué ce vendredi sur RTL avoir saisi le gouvernement pour faire débaptiser l’école maternelle. Ce terme renvoie trop, selon elle, à l’image de la seule mère.

    « C’est une école, pas un lieu de soin, de maternage, c’est un lieu d’apprentissage », a-t-elle plaidé.

    « Changer le nom en ’petite école’ ou ’première école’, c’est neutraliser d’une certaine manière la charge affective maternante du mot maternelle ».

    #langage #femme #féminisme

  • «La victime doit être irréprochable alors que les violeurs mentent en permanence»
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/2304-victime-doit-etre-irreprochable-alors-que-les-violeurs-mentent

    Le #viol collectif ne s’arrête pas aux "quartiers défavorisés", il a lieu dans toutes les classes de la société. J’ai défendu une jeune lycéenne victime de viols collectifs à Versailles. Ses violeurs fréquentaient le même établissement scolaire qu’elle. Ils provenaient de la classe moyenne, leurs parents étaient employés ou cadres. Leur ligne de défense ? Celle que l’on retrouve dans ce genre d’affaires, à savoir que la victime était consentante et qu’ils n’avaient fait que répondre à ses attentes. Ils disaient aussi qu’ils n’avaient pas réalisé qu’elle n’était pas d’accord car elle les rejoignait dans les escaliers ou les caves. Pourtant, elle était contrainte : certains de ses agresseurs la menaçaient de tout raconter à ses parents si elle ne se soumettait pas à leurs désirs ; la jeune fille avait un petit ami dans la bande, qui l’a « prêtée aux copains », ce qui démontre la chosification de la victime et entraîne sa déshumanisation.

  • Perchoir, candidates et complexe de Cendrillon
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/1974-un-perchoir-des-mots-et-des-egos

    Il en va du pouvoir politique comme du pouvoir économique. Il y a une dizaine d’années, une étude anglaise a montré que, lorsqu’une femme a 80 % des compétences pour un poste, elle ne pose pas sa candidature, se focalisant sur les 20 % qui manquent. Tandis qu’un homme qui a 50 % des compétences postule... L’explication est à trouver du côté du « complexe de Cendrillon », titre d’un livre de Colette Dowling qui montre comment l’éducation différenciée des filles et des garçons conduit les unes à la passivité et les autres à l’action. Dans les contes de fée, la princesse attend le prince. Puis la poupée Barbie prend le relais, puis les magazines féminins... La moitié féminine de l’humanité attend le prince puis le mari, puis le patron, puis la nomination. Les #femmes travaillent consciencieusement en attendant d’être nommées, tandis que les hommes demandent, exigent... Être féminine, c’est se faire désirer. Pendant ce temps, les petits garçons jouent à la guerre, à la compétition. « C’est moi le chef ! »... Le masculin est associé à l’action, à la prise de décision. Pas étonnant que, quelques années plus tard, les candidats masculins s’imposent tandis que les candidates, même aguerries à la politique comme Elisabeth Guigou, se fassent attendre.

  • « Vrai travail », les gros bras sont des étourdis | #travail #femmes #inégalités #discriminations
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/1858-l-vrai-travail-r-les-gros-bras-sont-des-etourdis

    Et aussi : « Le ‘vrai’ travail ? Celui des femmes qui gagnent 27 % de moins que les hommes ? » Sur la bonne voie mais un peu court. Elles gagnent 27 % de moins mais elles travaillent beaucoup plus, globalement.Lire aussi
    Et la pénibilité du travail invisible des femmes ? Lors de notre colloque sur « le sexe de l’économie », Delphine Roy, chargée d’études à l’Insee, l’a montré très clairement. Les femmes gagnent moins que les hommes mais « leur temps de travail total, celui qui inclut le travail rémunéré et non rémunéré est bien supérieur. » Sur les 38 milliards d’heures de travail domestique réalisées par les Français, 77 % sont pris en charge par les femmes, si l’on compte le travail domestique « dur », en dehors de celui qui peut être assimilé à des loisirs (voir tableaux ci-dessous). Aux âges médians, elles font environ 35 heures de travail domestique par semaine qui s’ajoutent souvent à un travail -mal- rémunéré. Au total, les hommes ont un temps de travail inférieur à celui des femmes. Et, précise la chercheuse, cela représenterait, si on voulait bien le compter dans les richesses nationales, 17 % du PIB, au bas mot, soit l’équivalent de la production de l’industrie en France. Et 36 % avec un mode de calcul différent. Mais ce travail là ne fait pas l’objet de fiches de payes, de cotisations sociales. Il ne donne aucun doit pour les retraites. Les travailleuses du domestique ne défilent pas le 1er mai.

    #tw #fb

  • #Économie, nom masculin
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/1784-economie-nom-masculin

    Qui – homme ou femme – produit et énonce les « vérités » de l’économie ? Il faut ici distinguer le champ académique (université et recherche) avec ses relations internes de pouvoir, et le champ médiatique, celui des économistes les plus « visibles ».

    En France, parmi les professeurs universitaires d’économie, on comptait 10 % de femmes dans la deuxième moitié des années 1990 (1) . En 2010, on atteint 16 %. À ce rythme (+ 0,5 point par an), la parité professorale est en vue… dans 70 ans.

    Quant aux économistes les plus visibles, les stars de l’économie, ils forment en France un petit groupe de 15 à 20 personnes, toutes de sexe masculin. Leur fonction officielle (« expliquer l’économie ») est moins importante que leur fonction réelle : faire croire que l’économie est sous contrôle, qu’ils en détiennent les clés, et que certains principes ou dogmes sont indiscutables.

    #genre #inégalité

  • L’hypersexualisation des jeunes, c’est celle de notre culture
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/1650-hypersexualisation-des-jeunes-celle-de-notre-culture

    Scènes XXX et sexe-porno se déclinent partout dans l’espace public. Il est de plus en plus rare que l’on parle d’érotisme, de relation, de signification, de désir, de plaisir, d’attente, de consentement, d’éducation à la sexualité… C’est le sexe rigide et focalisé, nombriliste et génitaliste, consumériste, mécanique et pressé d’aboutir, qui règne. ll a tassé sa frangine, la sexualité, qui, dans son coin, continue d’embrasser les panoramas affectif, relationnel, sensuel, émotionnel et identitaire…

    Le sexe, star médiatique

    Hypocrite, prétendument démocratique et démocratisé, le sexe actuel a tout faux. Il se réserve aux jeunes, riches et bronzés ; aux chairs fraîches, lustrées, épilées, liposuçées. Tantôt machines distributrices de pipes et d’orgasmes clinquants, tantôt instruments au service de la machine, ses acteurs carburent aux dragées bleues alors que la #sexualité a faim d’imaginaire, d’étonnement, d’insaisissable et de signification.

  • Réhabiliter la #solidarité

    Quiconque a fréquenté les lieux dans lesquels nos concitoyens viennent demander le #RSA, raconter leur détresse, se faire évaluer, se faire lire leurs droits et obligations, se faire convoquer aux entretiens, voir leur allocation suspendue en cas de non-respect des obligations, se rendre aux stages, aux forums emploi, à Pôle emploi, sait que la quasi-totalité de ces personnes veut travailler. Mais que l’#emploi est rare, voire inexistant pour elles, du moins l’emploi normal, l’emploi décent, celui qui procure un #revenu au moins égal au #smic, et même les miettes d’emploi, désormais monnaie courante.

    Ce qui est grave, c’est que le RSA, aujourd’hui tant critiqué par le président du club Droite sociale, était déjà le produit de ces mêmes préjugés. La commission présidée par Martin Hirsch et à laquelle participait le ministre des affaires européennes, Laurent Wauquiez, qui en 2005 proposa ce qui allait devenir la mesure miracle adoptée sans délai par tous les candidats à la présidentielle de 2007, le RSA, avait déjà fait sienne cette doxa : si les RMistes ne travaillent pas, c’est parce qu’ils ne gagnent pas assez lorsqu’ils reprennent un emploi, ces calculateurs rationnels !

    S’il faut supprimer le honni RMI, c’est parce que la société n’en peut plus de la solidarité et parce que les travailleurs au smic n’en peuvent plus de ceux qui sont si proches d’eux, et ne font rien (ce que la commission appelle pudiquement l’incompréhension sociale). Si les RMistes ne retournent pas à l’emploi, c’est parce qu’ils n’ont pas compris que l’emploi, aujourd’hui, ce n’est plus un emploi à plein-temps mais un mi-temps, voire un quart-temps, bientôt une heure.

    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/1181-rehabiliter-la-solidarite