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Chiffres du chômage, ou l’art de parler avec assurance de ce qu’on ignore de M. Taugourdeau
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La politique doit se fonder sur l’échange d’arguments, ce qui peut induire une certaine polémique. La dernière parution des chiffres de l’inscription à Pôle emploi est un sujet qui peut prêter à débat et donc susciter une polémique, en particulier parce que l’augmentation des cessations d’inscription est supérieure à la baisse du nombre d’inscrits (voir Début d’inversion de la courbe du chômage ou simple effet conjoncturel ?
Par contre comment ne pas être étonné quand un des 52 conseillers politiques de l’UMP, Jean-Charles Taugourdeau dont nous avons déjà relevé les pratiques parlementaires peu dignes de la diginité qui convient à un représentant du peuple (voir Assemblée nationale : pour être respecté, il faut être respectable, n’est-ce pas M.Taugourdeau), publie un communiqué intitulé “”Baisse du chômage : quelle plaisanterie de mauvais goût !”
En effet, il es difficile d’accumuler autant de contre vérités en quelques phrases. Qu’on en juge.
“Comment le gouvernement a-t-il la décence de communiquer sur un tel chiffre et de crier victoire sur « l’inversion de la courbe » ?” Qui, en dehors de l’auteur de ce communiqué, a entendu le gouvernement se féliciter de l’inversion de la courbe ? Michel Sapin a même déclaré à France-Inter « ce n’est pas encore l’inversion de la courbe du chômage », et cette déclaration a été reprise par de très nombreux médias
Et le même poursuit “Est-il besoin de rappeler qu’en début de mois l’artifice trouvé par les communicants de l’Elysée de Bercy était de révolutionner le questionnaire INSEE pour « s’adapter aux concepts du Bureau International du Travail » ayant pour incidence de faire baisser le taux de chômage. Est-ce une pure coïncidence ou un nouveau mensonge d’Etat ?”. Ignore-t-il que les chiffres publiées mensuellement parl a DARES et Pôle emploi ne sont pas les chiffres publiées trimestriellement par l’INSEE, à qui aurait pu s’appliquer sa remarque si l’INSEE n’avait pas décidé de maintenir la publication des chiffres selon l’ancien mode dé décompte (voir Saurons nous un jour si le pari de François Hollande sur la baisse du chômage avant la fin de l’année sera gagné ?) ?
Et comme cet homme ne fait pas dans le demi-mesure, il poursuit “Est-il besoin de noter les nombreuses radiations qui se sont opérées durant le mois d’août et l’effet des emplois saisonniers dans un pays aussi touristique que la France ?” Est-il ignorant que les chiffres du chômage font l’objet d’une correction des variations saisonnières, dont les modalités n’ont pas changé depuis plusieurs années (nous nous somme spour notre part intérrogé pour savoir si le beéau mois d’âoût 2013 survenant après un printemps pourri n’avait pas accentué la variation annuelle, qui elle est bien sur prise en compte dans les chiffres publiés)
Pour faire bonne mesure, le communiqué affirme “Est-il besoin de pointer les déclarations du gouvernement en commission des Finances indiquant que la croissance est nulle en 2013 et sera très faible en 2014, ceci ayant pour conséquence la destruction de 100 000 à 150 000 emplois ?”, en oubliant d’indiquer de que cette communication a até faite avant la parution des chiffres de l’INSEE pour le deuxième trimestre montrant une croissance nettement supérieure aux prévisions.
Enfin, cerise sur la gâteau, le dernier point mentionné est “Est-il besoin de signaler que le pourcentage de chômeurs est calculé au regard du nombre d’actifs incluant les fonctionnaires et que le gouvernement a allégrement augmenté ces derniers mois la dette à coup d’embauches de fonctionnaires ?”, alors que la publication mensuelle des chiffres de l’inscription à Pôle emploi ne mentionne aucun taux de chômage
Face à une telle accumulation, il est difficile de penser que le parti-pris ne s’accompagne pas d’une forte dose d’ignorance des règles de base des chiffres du chômage. On lui conseillerait volontiers la lecture régulière de ce blog, ce qui lui pourrait lui éviter de dire quelques âneries. Ce dont cet homme ne semble pas se rendre compte c’est que l’inexactitude des faits mentionnés et l’outrance des termes employés a comme effet principal de desservir la cause qu’il pense défendre