Merci pour vos éclairages.
Quelques précisions :
Quand je parle de sacralisation, je ne dis pas que ce qui est sacré est respecté, au contraire, je crois plutôt que le sacré est une cible privilégiée pour la violence : il n’est pas rare qu’un groupe religieux s’en prenne à ce qu’il y a de plus sacré chez l’hérétique. Dans ce sens, le sexe féminin est sacralisée de nos jours comme l’était la totalité du corps féminin il y a encore peu de temps. D’ailleurs, si je ne m’abuse, la France est l’un des rares pays où le monokini sur la plage n’est pas illégal.
Quand au fait de toucher le cul ou le bras (@koldobika ), j’ai été surpris au Maroc de voir que les hommes avait très souvent les bras couverts, cette partie du corps semblant alors devoir être tout aussi caché que leur sexe (je me rends bien compte de l’aspect anecdotique de cette remarque par rapport au sujet que nous traitons, mais elle illustre comment les membres peuvent ou non être montrés selon les cultures).
Cela dit,@mad_meg, en suivant votre conception du sacré, comme ce qui est inviolable (pardon si je déforme vos propos ou si le terme est malvenu), je vous rejoins sur le fait que
c’est seulement l’anus des hommes cis-hétéros qui est sacralisé par notre culture
Quand je parle de travail, je pense plutôt à ceux qui meurent sur leur lieu de travail plutôt que ceux qui bossent aux 35 heures ou au CNRS.
Je note, par ailleurs, que dans l’extrait proposé par @thomasbhernard la chercheuse nous dit :
De même, la métaphore qui consiste à dire qu’on ne se prostitue pas plus en louant l’usage de son sexe que celui de ses mains, ses jambes ou son cerveau. Franchement, pour l’instant, je suis incapable de justifier théoriquement ma position. Je ne sais pas quelle est la différence, c’est vrai.
Et puisqu’il s’agit « d’une manière affective » d’aborder le sujet, je me demande donc si la séparation entre violence physique et violence sexuelle ne risque pas d’ajouter au traumatisme de la victime de viol, dans le sens où s’ajoute à la violence physique, un sentiment de « souillure », rendant plus difficile encore le traitement psychologique.
Ce n’est donc en aucun cas pour minimiser le crime que je pose la question, mais au contraire pour minimiser l’impact du crime sur l’affect de la victime.
Mais peut-être que ma position de mâle blanc né dans une #culture_du_viol ne me permet pas d’appréhender correctement ce sujet. Je pris donc les victimes de me pardonner si mes propos sont douloureux, et je m’abstiendrais alors de les rendre publics.