Résumé de Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper

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  • Avis sur le #film Queimada (1968) - Burn baby ! Burn ! par Palplathune - SensCritique
    http://www.senscritique.com/film/Queimada/critique/7287936


    Le pire, c’est que près d’un demi-siècle plus tard, la démonstration de #géopolitique implacable fonctionne toujours : l’empire a besoin d’une ressource, l’empire instrumentalise les mecs énervés du coin pour s’assurer l’accès prioritaire à la ressource, les mecs énervés finissent par se retourner contre l’empire.

    A travers les action de William Walker, on assiste à la transformation du #colonialisme idéologique en son avatar économique du néo-colonialisme. Tout comme Pontecorvo et Solinas décortiquaient de manière implacable les mécanismes de la guérilla révolutionnaire urbaine et les méthodes utilisées pour la contrer dans la Bataille d’Alger, ils illustrent l’évolution de manière limpide où comment les velléités égalitaires des uns rejoignent les intérêts financiers des autres pour aboutir à une indépendance en trompe l’œil dont seule la puissance économique dominante ressort gagnante.
    Cette dynamique implacable fait évidemment référence à ce qui se passait lors des luttes d’influences coloniales du 19e siècle mais demeure toujours d’actualité aujourd’hui. En 1968, année de production du film, on se doute qu’il s’agissait de parallèles bien volontaires avec les actions des USA en Amérique Latine et en Asie (1).

    Le personnage de William Walker est l’incarnation a la fois séduisante et repoussante de ce nouvel ordre mondial. Opportuniste sans moral, il sait viser juste, adaptant son discours aussi bien au pauvres qu’aux riches, aux blancs qu’aux noirs, tant que cela sert ses intérêts. Derrière cet impressionnant « professionnalisme », on sent toutefois les traces d’un restant d’humanisme dont il ne sait comment se débarrasser. A ce titre, sa relation avec le leader indépendantiste qu’il a créé, faite d’admiration et de condescendance, est tout à fait fascinante.

    #cinéma

    • Tiens, ça tombe aussi ce matin
      Le livre est avant tout une façon pour les auteurs d’expliquer leur manière d’étudier les rapports coloniaux, une sorte d’historiographie.

      Il existe différentes façons de voir la question coloniale.
      1. La colonie est un domaine d’exploitation en utilisant des méthodes de production impossible en métropole.
      2. La colonie est une zone exempte des inhibitions générées par la bourgeoisie. C’est un lieu d’opportunités sexuelles et économiques. On finira par établir la morale sexuelle dans le but de sauver la race (crainte de la mixité).
      3. La colonie est le laboratoire de la modernité où l’on fait des expériences d’ingénierie sociale. Cela rencontrera la résistance des colonisés qui refuseront l’agriculture de plantations.
      4. La colonie est l’endroit où se trouve l’Autre et face à qui s’exprime l’européanité.

      Résumé de Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper
      http://www.crepegeorgette.com/2014/10/06/repenser-colonialisme-stoler-cooper

    • En tant que Costarricien, cela tombe bien pour moi. William Walker et les flibustiers sont l’incarnation du mal. On les a chassé du Costa Rica, on est allé jusqu’au Nicaragua pour les buter.
      Notre président de l’époque, Juan Rafael Mora Porras, l’a chassé jusqu’à la mort. Et il a été trahi de retour au Costa Rica.
      Mais, notre éducation nationale est : William Walker et les flibustiers sont le mal absolu.
      Mais, ce n’est pas si bizarre quand on vient d’un république bananière si différente des autres. Notre élite avait une notion d’intérêt national.