Le bâtiment B de la prison de Roumieh, la plus grande du Liban, accueillait 900 détenus, dont près de 300 islamistes. Mais les autorités ne pouvaient ni y entrer, ni savoir ce qui s’y passait. Elles ne contrôlaient que l’extérieur du bâtiment.
A l’intérieur, ce sont les islamistes qui faisaient la loi : ils disposaient de téléphones portables, d’un accès à Internet, et de tout le matériel nécessaire pour communiquer avec les groupes jihadistes retranchés dans les montagnes entre le Liban et la Syrie.
Après des années de laisser-aller, les autorités ont réagi, ce lundi 12 janvier. D’importantes forces de police ont procédé à de vastes perquisitions dans les cellules des détenus, sous la supervision directe du ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouq. Le matériel interdit a été saisi et une partie des islamistes a été transférée dans un autre bâtiment.
La décision d’agir a été prise après la découverte de liens entre le double attentat-suicide contre un restaurant de Tripoli, au Liban-Nord, dimanche, et des détenus de Roumié.
En réaction à l’opération de police, le Front #al-Nosra a menacé d’exécuter des militaires libanais qu’il détient depuis aout 2014. Un compte Twitter de la branche syrienne d’#al-Qaïda a publié une photo où l’on voit cinq hommes armés et cagoulés tenir en joue une douzaine d’otages allongés sur la neige.