• Les femmes pionnières du codage informatique
    Le codage était considéré comme subalterne, donc confié à des femmes, les hommes préférant le hardware : résistances, tubes à vide, condensateurs, câblage et soudures de la machine.
    Pour compléter le billet précédent sur l’entre-soi masculin en informatique software, tant dans les écoles que dans l’industrie, et montrer aux filles qu’en codage informatique les garçons ne sont pas plus légitimes que nous, voici quelques modèles de pionnières scientifiques mathématiciennes et cryptologistes qui ont tracé le chemin. Sans elles, l’informatique et l’électronique, telles que nous les connaissons, ne seraient pas ce qu’elles sont.
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/02/roles-modeles-les-femmes-pionnieres-du.html


  • « Le nom de la Déesse, Trivia (de trivium en latin, croisement de trois voies), devrait alors fonctionner comme un rappel constant de cette réduction du réel par la religion patriarcale, multidimensionnelle présence du Rien, créé par les pères à leur image et à leur ressemblance. Quand les femmes entendent les termes trivia, trivial, trivialiser, ils devraient leur rappeler l’omniprésence du Retournement, dont l’ultime signification est le re-tournement de l’énergie de l’engendrement de la vie, symbolisé par la Déesse, en un nécrophilique Amour du Rien. Dans la terre des pères, les femmes sont triviales, concernées par la trivialité, méritant d’être trivialisées. Dans le Temps Préhistorique des femmes, l’espace-temps de Trivia, les femmes sont libres de trouver la trivialité cosmique de leur propre génie créatif. »
    MARY DALY - GYN / ECOLOGY #RadFem
    Trivia, prédecesseure de la « Sainte Trinité » chrétienne patriarcale http://hypathie.blogspot.fr/2015/02/trivia-predecesseure-de-la-sainte.html

    • Trivia, triple déesse des trois âges de la vie, dont les temples étaient près de carrefours (remplacés par des crucifix dans nos contrées, en tous cas en Bretagne, il y en a à tous les carrefours de routes), le christianisme ayant substitué ses amulettes aux anciens cultes païens pour les éradiquer. Ce qui est intéressant, c’est la transformation de son nom en trivial, trivialité, trifles en anglais, renvoyant au banal, au dévalué, sans valeur.

  • Condamnation de Jacqueline Sauvage : « La définition de la légitime défense est trop archaïque" - Les Nouvelles NEWS
    http://www.lesnouvellesnews.fr/condamnation-jacqueline-sauvage-definition-de-legitime-defense-rest

    Au-delà de l’émotion, lors de sa plaidoirie, l’avocate de Jacqueline Sauvage, maître Tomasini, a demandé aux jurés de « repousser les limites de la légitime défense appliquée aux situations de violences conjugales ». L’article 122-5 du Code pénal relatif à la légitime défense est pourtant clair : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte. »

    Or, Jacqueline Sauvage a tué son mari de trois coups de fusil dans le dos. « La légitime défense n’est pas soutenable » ici, a souligné Frédéric Chevallier, l’avocat général. D’un point de vue purement physique, Jacqueline Sauvage n’était pas en position de légitime défense au moment de l’action. Mais ce qu’espéraient les avocates, c’est que les jurés prennent en compte l’état permanent de stress de Jacqueline Sauvage, « le syndrome de la femme battue ».

    Au Canada, l’article 34.2 du Code criminel a été modifié en ce sens. « Pour décider si la personne a agi de façon raisonnable dans les circonstances, le tribunal tient compte des faits pertinents dans la situation personnelle de la personne et celle des autres parties, de même que des faits pertinents de l’acte, ce qui comprend notamment les facteurs suivants : [alinéa f] la nature la durée et l’historique des rapports entre les parties en cause, notamment tout emploi ou toute menace d’emploi de la force avant l’incident, ainsi que la nature de cette force ou de cette menace ».

    Ainsi, une femme battue n’est pas systématiquement jugée en état de légitime défense. Il s’agit d’avantage d’une marge d’interprétation de la part des jurés qui pourront faire appel à la notion de légitime défense s’ils le jugent nécessaire.

    • http://hypathie.blogspot.fr/2015/12/je-lavais-dans-la-peau-jacqueline.html

      La Cour du Loir et Cher a confirmé en appel la condamnation à 10 ans de prison ferme de Jacqueline Sauvage, meurtrière de son mari/bourreau de trois coups de fusil dans le dos. 47 ans de sévices : coups, abus sexuels sur elle-même et ses enfants, menaces de mort et finalement, un jour avant le meurtre, son fils, lui même victime du père/bourreau, se suicide par pendaison. Selon le Procureur, Jacqueline Sauvage aurait dû avoir une « réponse proportionnée » aux actes de son mari, « trois coups de feu dans le dos, ce n’est pas admissible » ! Et l’abandon pendant 5 décennies par la société d’une femme battue, c’est admissible, ça ?

      Les traumas dont souffrent les femmes battues sont analysés par quantité de médecins et de psychologues. Quelques analyses figurent sur les blogs de mon widget ci-contre. Mais qu’en est-il de l’analyse -politique- des féministes radicales ? Voici ce qu’en disent Ty Grace Atkinson et Andrea Dworkin.

      « Je l’avais dans la peau : elle était éperdument amoureuse ».
      "Je dirais que le phénomène de l’amour est le pivot psychologique de la persécution des femmes. L’intériorisation de la contrainte jouant un rôle fonctionnel clé dans l’oppression des femmes (ne serait-ce qu’en raison de leur importance numérique) et étant donné le caractère évidemment grotesque de l’unité politique qui « apparie’ l’Oppresseur et l’Opprimée, l’agresseur et l’impuissante, isolant de cette façon l’Opprimée de toute aide politique, il n’est pas difficile de conclure que les femmes doivent par définition vivre dans un état psycho-pathologique spécialement fantasmatique autant vis-à-vis d’elles-mêmes que dans leurs rapports avec la classe opposée.Cette situation pathologique considérée comme l’état le plus désirable* où peut se trouver une femme, est ce que nous appelons le phénomène de l’amour ».
      Ty Grace Atkinson -Odyssée d’une amazone

      #amour

      Cannibalisme métaphysique
      " C’est ce processus que j’appelle le « cannibalisme métaphysique ». Il consiste à manger quelqu’un de la même espèce, en particulier l’élément de la victime considéré comme le plus puissant de son vivant, à savoir son imagination constructrice. Ce processus absorbe le libre-arbitre de la victime et détruit la preuve que l’agresseur et la victime sont des semblables. Le principe du cannibalisme métaphysique semble satisfaire les deux besoins de l’homme : gagner en puissance (pouvoir) et décharger la frustration (hostilité).
      Une moitié de la race humaine a donc obtenu un certain soulagement psychique aux dépens de l’autre. [...] Les hommes ont envahi l’être de ces individus que l’on défini ensuite comme fonction, ou « femmes », en s’appropriant leurs caractéristiques humaines et en occupant leur corps. Le « viol » originel était politique : on a volé l’humanité d’une moitié de l’Humanité. [...] La distinction masculin-féminin est le commencement du système des rôles où certaines personnes fonctionnent pour d’autres."
      Ty Grace Atkinson - Odyssée d’une amazone

      #cannibalisme #féminisme

    • oui @touti comme toi je grrr et je suis assez refroidie des NN depuis que tout y est devenu inaccessible. Comme il n’y a pas l’embarra du choix niveau presse non-misogyne je consulte ce site mais c’est à mon avis un féminisme très libéral.

    • http://www.lesnouvellesnews.fr/editorial

      Les Nouvelles NEWS n’est pas un journal féminin : il s’adresse aux hommes et aux femmes. Ce n’est pas qu’un journal féministe : la question femmes n’est pas le seul objet de l’info. Il s’agit pour nous de présenter l’actu à travers le prisme d’une culture de l’égalité et non pas à travers le prisme d’une culture patriarcale.

      En fait c’est pas QUE féministe, c’est aussi liberal. Il me semble que ce journal se réclame du féminisme même si c’est pas du tout mon féminisme (ni le tien @monolecte ^^).

    • Les jurés n’ont pas été convaincus car ils n’ont pas compris les notions complexes d’emprise et de psycho-traumatisme qui ont pourtant été évoquées dans nos plaidoiries. Les travaux de la docteure Muriel Salmona , psychiatre et psycho-traumatologue, sont très clairs dans ce domaine.

      De plus, il convient de souligner que dans l’affaire de Jacqueline Sauvage, les trois #experts_judiciaires, dont l’expert psychologue et l’expert psychiatre, n’ont pas daigné se déplacer à l’audience pour donner une explication sur ces différents concepts aux jurés !

      #procès_baclé

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Des #femmes riant seules avec des #salades !
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/11/des-femmes-riant-seules-avec-des-salades_11.html


    C’est fou, c’est tellement ancré que je n’avais pas fait attention à cette #iconographie #sexiste

    Vous les avez vues des centaines de fois. Vous savez, la dame croquant dans une salade, les yeux brillants. Tête rejetée en arrière avec une jubilation hystérique, elle est surprise par le glorieux mélange de végétaux qui agrémentent son assiette. Le tract promotionnel de votre coopérative locale d’alimentation naturelle en est orné. Le site web de votre chaîne d’épicerie les utilise. Ainsi que les affiches sur les murs de la salle d’attente de votre médecin. Des tonnes d’organisations véganes les utilisent. Zut, je parie que si je vérifie bien, j’en ai probablement montré une pour illustrer un des billets de ce blog au moins une fois.

    #vegan

  • Inversions patriarcales
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/10/inversions-patriarcales.html

    « C’est l’oppresseur qui écrit les définitions  »
    Ty Grace Atkinson - Féministe radicale.
    Comme si cela ne suffisait pas, en plus, il les vitriole. Pour les faire s’ajuster à ses besoins de suprémaciste.

    Le système patriarcal est un trompe-l’œil, un village Potemkine, une Matrice illusoire, qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes, la culture pour la nature, la guerre de tous contre toustes pour la paix, la haine nihiliste pour de l’amour. Le patriarcat pratique l’inversion de ce que notre bon sens nous permet d’appréhender empiriquement, c’est un système politique marchand d’illusions. Il est là depuis si longtemps que, comme dans The Matrix, nous ne le voyons plus : il n’est plus perceptible par notre raison et nos sens anesthésiés par la propagande, l’assommoir culturel multiquotidien : cinéma, théâtre, littérature et la sous-culture de la publicité et des jeux vidéo. Ne le voient que quelques clairvoyant.es qui travaillent à son analyse et à la déconstruction de ses mythes.

    De quelques escroqueries patriarcales

    • Engendrement
      Dans la Bible, la « Sainte Trinité » est une procession de mâles : le Fils procède du Père, et le Saint-Esprit procède du Fils. Ils s’engendrent sans passer par les femmes. Ils n’ont pas inauguré le système qui date des dieux antiques : Zeus tire ses enfants de sa tête ou de sa cuisse, pas de son ventre. Il n’y a que les femmes qui font des enfants en les portant dans leur ventre. Les dieux de l’Olympe se reproduisaient ainsi sans passer par les femmes, qui ne produisent, elles, que de simples mortels. D’où l’expression passée dans le langage « sortir de la cuisse de Jupiter » : c’est mieux que de sortir banalement d’un ventre de femme !

      Les hommes se reproduisent entre eux, à l’identique, par cooptation. Ils font du clonage, comme le montre ce film publicitaire pour les rasoirs Wilkinson : de l’identique de cauchemar, la négation de la diversité.

      https://www.youtube.com/watch?v=vDSgzOlb-eo

      Celui qui est recruté, c’est celui qui ressemble le plus au patron. Je l’ai vécu quand je recrutais pour de grosses entreprises : des garçons, tranche d’âge 26-29 ans, sortant tous des mêmes boîtes de prêt-à-penser que le dirigeant de l’entreprise ou que le manager du service, en plus jeune. Jusqu’à la caricature. Conséquence : incapacité à penser, incapacité à prendre des décisions, c’était monstrueux. Le pire, c’est qu’ils se piquent de faire de l’innovation ! L’innovation, c’est interdisciplinaire et métissé : toutes les tranches d’âges, les deux sexes et de la biodiversité. Sinon, ça met sur le marché des produits mort-nés.

      Dans la même veine il y a le grotesque « maïeutique » qui nous viens de Platon/Socrate, cet accoucheur d’esprit. Vu que les femmes sont interdites de philosophie par Platon et Socrate dès le fondement de la philosophie, le fait qu’ils utilise le mot d’accouchement est assez parfaitement cynique.
      Aujourd’hui le sage femme mâle est appeler « Maïeuticien » pour des raisons sexistes. D’ailleur le correcteur d’orthographe connait « Maïeutique » et « Maïeuticien ».

    • Amour (à mort)
      « L’amourrrr est enfant de bohème,...
      Si je t’aime, prends garde à toi !
       »
      Carmen, Opéra de Bizet, l’opéra le plus joué au monde, le plus populaire, un vrai assommoir culturel.
      L’amour est une corrida, ce trésor du patrimoine selon les aficionados qui aiment la mort. A la fin de l’histoire, Don Jose tue celle qu’il aime, la libre Carmen, car elle le quitte. Ça arrive tous les jours en notre 21ème siècle, comme dans les autres avant : ça s’appelle un « drame familial », tellement c’est courant, BANAL et toujours dans le même sens.


      Je laisse la parole à Ty Grace Atkinson :
      « Et l’amour ? Puisque nous parlons de vaches sacrées, finissons-en. Qu’est-ce que l’amour, sinon la rançon du consentement à
      l’oppression ? Qu’est-ce que l’amour sinon du besoin ? Qu’est ce que l’amour sinon de la peur ? ».
      « La femme essaie instinctivement de se dédommager de ses pertes politiques et de celles qu’entraînent sa définition en fusionnant avec l’ennemi ».
      " J’opère une distinction entre « amitié » et « amour ». L’"amitié" est un rapport rationnel qui demande la participation de deux personnes pour la satisfaction mutuelle des deux. L’"amour" peut n’être ressenti que par une personne ; il est unilatéral par nature, ce qui, avec son caractère relationnel, le rend contradictoire et irrationnel « .
      Evidemment, Ty Grace Atkinson parle de l’amour patriarcal, cet » état psycho-pathologique spécialement fantasmatique qui apparie l’Oppresseur et l’Opprimée ", cette « rencontre entre deux névroses » disait Freud (pas spécialement féministe à poil dur), pas de l’amour-comportement/sentiment qui unit dans la majorité des cas les couples de parents mammifères à leurs petits (il y a aussi les oiseaux et les poissons qui ont choisi cette stratégie de l’évolution) pour les faire grandir. L’amour, c’est celui-là, pas la psycho-pathologie passionnelle imposée par le patriarcat. Dans cette dernière définition, on ne peut plus « tuer par amour » !

      Le « crime passionnel » a sa place ici. J’en entendu aussi utiliser un horrible « meurtre altruiste » pour parler de ces hommes qui se suicident en assassinant leurs gens (femmes et enfants) comme Sardanapale qui fait tuer ses esclaves quant il sent sa mort venir.

      Il y a aussi l’amour des femmes comme on aime le roastbeef. C’est pas le même mot par hasard.

    • Religions d’amour
      Guerres fratricides, bûchers de juifs et bûchers de la « Sainte Inquisition » -SIC- où ils brûlent des milliers de femmes pendant plusieurs siècles dans toute l’Europe, conversions au fil de l’épée lors d’épopées coloniales meurtrières, razzias, mise en esclavage, transformation des femmes en butin de guerre, pillage des « sauvages » et destruction de leurs trésors archéologiques, coupage de mains (Léopold 1er, roi très chrétien de Belgique dans l’ex Congo Belge), annihilation entière de tribus et d’ethnies, suivie de paupérisation et clochardisation, qui fabriqueront ce qu’on appelle aujourd’hui le Tiers-Monde. Je n’ai jamais entendu un seul prêtre ou imam se repentir des malheurs occasionnés par leurs « religions d’amour ».

    • Ville sainte
      Jérusalem, « Ville Sainte » des trois religions révélées. Où elles se font la guerre : multiples « incidents » mortels sur l’Esplanade des Mosquées ou Mont du Temple, destruction permanente par l’état d’Israël de sites archéologiques de l’Islam, gestion à trois et à couteaux tirés des « lieux saints » tels Bethléem ! J’ai entendu un jour un évêque chrétien dire qu’il n’y avait rien de moins chrétien que ces villes d’où les trois religions du Livre tirent leur origine.

    • Liberté
      Surtout celle de s’aliéner ou d’aliéner les autres. Trouvé cet article du journal La Croix sur la conférence des Évêques de France qui critiquent la dernière campagne du Ministère de la Santé dont j’ai parlé dans ce précédent billet. Le slogan de la photo m’a choquée : « libre d’être contre » : contre la liberté de choisir. Tordu comme slogan. Soyons claires : avec une loi sur l’IVG, les femmes qui veulent avoir douze enfants sont LIBRES de les avoir, les autres, elles, ont le choix, lors d’un accident de contraception par exemple, d’interrompre leur grossesse dans le délai imparti par la loi. Même remarque pour les tenant.es du commerce sexuel qui me trollent sur Twitter : la loi sur l’abolition ne leur interdira RIEN. Elles pourront continuer à exercer leur « métier », puisque pour elles c’est un métier comme un autre, leur liberté n’est pas entamée, elles gagnent juste la protection de la loi en cas de coups, violences ou viol, ou même non paiement de leur prestation par le client. La prostitution n’est pas un délit, c’est l’achat de prestations sexuelles qui en devient un. Le mot liberté en patriarcat a toujours été retourné contre celles qui le revendiquent.

      Pour la liberté je pense aussi à la guerre de liberation de l’Iraq que les USA avait vendu.


      En afghanistan la liberté des femmes a aussi été instrumentalisé pour permettre la liberté des capitaux tenus par les hommes (drogue, gaz, armement...)

      Voir aussi le question du voile. Pour libérer les filles et les femmes du voile au nom de la laicité ou de la liberté de culte ou liberté d’expression, on les libère surtout de l’école.

    • Les hommes travaillent, les femmes ne font rien, elles restent à la maison
      Combien de fois l’avez-vous entendue celle-là ? Maman ne travaille pas, elle s’occupe de nous, papa est ingénieur à la base militaire de l’Ile Longue (base des sous-marins nucléaires de guerre français, au large de Brest). Maman ne fait rien mais papa prépare la guerre ! 80 % des corvées UTILES de la planète sont accomplies par les femmes : entretien du foyer et de la maison, élevage et éducation des enfants. Mais les femmes ne travailleraient pas ? La réalité, c’est que ce n’est pas du travail marchand, le seul reconnu comme travail : il n’est donc pas comptabilisé dans les PIB mondiaux, il n’est pas rémunéré, il ne fait l’objet d’aucune cotisation. Résultat ? Il est invisible, et au moment de passer à la caisse (de retraite), elles font ceinture. D’où les pensions misérables des femmes. Double peine : elles font très souvent « double journée pour un demi-salaire » (Christine Delphy) : en effet pour « concilier » vie de famille et vie professionnelle, elles assurent la flexibilité de l’économie (qui en a besoin, un comble !) en acceptant des mi-temps généralement dans les basses zones de l’économie et les postes mal payés où les hommes ne vont jamais.
      Donc, il n’y a que les hommes qui travaillent ! D’ailleurs pour bien que ça se sache, ils mettent des panneaux sur les lieux pour signaler la chose, ils suroccupent l’endroit, et ils font du boucan. C’est mieux, car on peut douter de l’utilité de ce qu’ils font.

    • Prince Charmant
      Le Prince Charmant, selon les contes pour enfants, aurait pour fonction de tirer la jeune demoiselle de son affreuse condition de souillon (Cendrillon), de la convoitise de son père (Peau d’Âne) ou autres situations toutes plus affreuses les unes que les autres, mais qui peuvent évidemment se produire. Inversion patriarcale ici aussi : aussitôt qu’il l’a élue et épousée, la pauvre Princesse se transforme en ménagère à balai, faisant la vaisselle, la lessive et le repassage pour pas un rond ! Voir définition précédente. Le crapaud qui parle peut être largement aussi plaisant ! Et c’est moins convenu.

      Dans la belle au bois dormant le prince baise la belle qui est inconsciente. Il la baise et ne lui demande pas son avis. Et c’est montrer comme enviable. Ils vécurent heureux...
      Dans le style horrifique il y a « Griselidis, la parfaite épouse » un conte qui a eu beaucoup de succès (il viens du Décaméron, et à été repris par Perrault et mis en opéra)
      ici la version de Boccace (c’est la nouvelle X)
      https://fr.wikisource.org/wiki/Le_D%C3%A9cameron_%28Boccace,_Castres%29
      et ici la version de Perrault.
      https://fr.wikisource.org/wiki/La_Marquise_de_Salusses_ou_la_Patience_de_Griselidis
      et pour l’opéra, que je ne connais pas, voire ici
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gris%C3%A9lidis

    • – Je pense aussi à « Pédophile » qui mélange amour (philie) avec le viol d’enfants. Un violeur d’enfants n’est pas « phile » il est criminel, il conviendrais de dire « pédocriminel ».

      – Autre inversion patriarcale, les mots « pute, prostituée, putain » sont des insultes très rependus alors que « prostitueur, proxénète, maquereau, michton, client » n’en sont pas. On traite les mères de putains mais on ne traite pas les pères de proxénètes ou de pornographe. Pourtant les véritables ordures quant on regarde les statistiques ce sont les pères, violeurs, cogneurs, tueurs, incesteurs, ils n’en fichent pas une à la maison et profitent du travail gratuit de leur compagne. Les mères portent les enfants et sont défavorisée pour cela dans leur carrière, leurs revenus, elles bossent gratos, et s’occupent de l’éducation des enfants. Mais c’est elles qu’on insulte. J’ai jamais entendu des personnes s’envoyer de « ton père le cogneur, » "ton père le violeur" par contre « ta mère la pute... »

      – « Victime » est aussi une insulte par exemple dans « ne fait pas ta victime » ou « je ne suis pas une victime » alors qu’"agresseur, violeur, dominateur" ne sont pas des insultes.

      – Il y a aussi « salope » qui est l’équivalent au féminin de « don juan » ou « tombeur ».

      – « Garce » est le féminin de « gars ».

      – « Suffrage universel » on m’a appris à l’école que le suffrage universel est décrété en 1792. Les femmes en étaient exclues et ce détail signifie que les femmes ne font pas vraiment partit de l’univers. Elles doivent provenir d’un monde parallèle démoniaque rempli de harpies, mégères, gorgones, furies...

      – On pourrait aussi inclure la plus part du vocabulaire sexuel qui mélange consommation, prédation et meurtre.

      – « Respect » est aussi souvent utilisé n’importe comment. Par exemple il est demandé aux femmes de « se respecter » en ayant certaines attitudes en rapport à la chasteté.

      – Le mot « vierge » est aussi tout à fait dégueulasse. Il centre la sexualité sur la pénétration et le désigne comme une salissure.

      – « Préliminaire » et « Pénétration » sont des mots qui appauvrissent la sexualité et la centre sur le seul intérêt masculin hétérosexuel.

      – Tous les mots qui lient sexualité et domination et humiliation. Par exemple « se faire baisé », « se faire enculé » qui comportent de la misogynie et de l’homophobie et sont pourtant utilisé comme insulte par des personnes qui prétendent ne pas être homophobe et ennemis de la sexualité de la plus part des femmes cis-hétéros. Il faut haïr la sexualité pour utiliser ce vocabulaire comme insulte.

      – Il y a aussi « bestialité », on dit de certains comportements sadiques humains qu’il sont notre « bestialité », mais les non-humains ne sont pas sadiques (les animaux domestiques ou rendu fous par la captivité peuvent l’être). Mais on accuse les bêtes des comportement les plus typiquement humains et surtout masculins.

      – Le sexe faible et sexe fort est aussi une inversion patriarcale. Le sexe masculin dit « sexe fort » est bien plus exposé et fragile que le sexe féminin dit « sexe faible ». Le sexe dit « fort » est fort parce que ses faiblesses sont tabou. On ne tape pas sous la ceinture, ca ne se serait pas un combat d’homme à homme, ca serait déloyale. C’est un tabou très important, on ne touche pas aux bijoux de famille. Cette sacralisation extrême est une technique de protection des mâles entre eux pour se garantir la domination. En somme, la fraternité passe par ce premier accord tacite entre les hommes de se faire croire que leurs testicules sont la force incarné. On pense facilement aux testicules mais il y a aussi la pomme d’Adam qui est une autre faiblesse très importante du corps masculin. Bref ça fait tout de même pas mal de faiblesses pour un sexe prétendu « fort ».

      #vocabulaire #renversionite #mensonge #langage

    • Ce matin sur le site du e-monde il y a ceci :

      Le gouvernement veut empêcher les touchers pelviens sous anesthésie sans consentement

      Un « toucher pelvien sous anesthésie sans consentement » c’est un viol. Mais le mot est pas autorisé car des personnes pourraient comprendre ce qu’est un viol et ca c’est interdit. Le viol est deja interdit par les textes de loi et le gouvernement n’as pas besoin d’interdire ce qui l’est deja.

    • https://www.youtube.com/watch?v=ikPfAjwvEDo

      Tant de petites filles rêvent de se marier et de porter une jolie robe blanche pour célébrer « le plus beau jour de leur vie. » Toutefois, pour des millions de filles, le mariage n’a rien d’un rêve. Chaque minute dans le monde, 27 mineures sont mariées de force. C’est l’inacceptable réalité que dénonce Marie Gillain, Ambassadrice de Plan Belgique, dans son film-choc contre les mariages d’enfants. Elle donne ainsi le coup d’envoi de la campagne Stop aux mariages d’enfants, lancée ce 11 octobre à l’occasion de la Journée internationale de la fille.

      –—
      Au passage je relève que le 11 octobre est la Journée internationale de la fille.

    • #cancer #femmes
      Il y a aussi le vieillissement des femmes (une autre maladie mortelle) qui est une raison de séparation pour les hommes qui vont trouver plus frais ailleurs.
      L’autre jour, j’entendais une chanson de P.Kaas qui se pâme devant un homme qui « parle d’amour comme il parle des voitures ». Ben oui, ça souligne bien que plus on accepte qu’une femme soit un objet plus la logique est de devenir un déchet à jeter. On ne se bat pour des virgules ni des mots, on se bat pour survivre.

      Et un petit hommage au compagnon de ma cousine, venu habité avec elle deux mois avant qu’on ne lui déclare ses cancers, resté avec elle jusqu’à sa fin, deux ans après.

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Au coeur de l’industrie : salaire spécial femme | « Si tu t’écrases, ils t’écraseront ».
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/09/au-coeur-de-lindustrie-salaire-special.html

    Le sujet « Que répondre à un employeur lors d’une négociation de salaire, s’il vous pose la question sexiste Combien gagne votre mari ? » étant apparemment encore dans l’air (je me pince, genre double pinçon retourné pour vérifier que je ne cauchemarde pas !), je vais aborder le sujet de façon moins polie que tous les autres conseilleur.es. La question est pour le moins illégale parce que double standard, l’égalité des salaires est acquise dans le Code du travail, et inepte parce qu’elle est hors-sujet. Double standard : si un homme parmi mes lectrices a déjà été confronté à cette situation (Combien gagne votre femme ? en négociation de salaire d’embauche) surtout qu’il se manifeste dans les commentaires et qu’il raconte son expérience, je suis preneuse.

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Le lion et le dentiste
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/08/le-lion-et-le-dentiste.html
    J’avais bien dit que ça finirait en fable...

    Sauf, que ce prédateur milliardaire, à force de vivre dans sa bulle de privilégié, a un peu ou même carrément ignoré que les opinions publiques ne supportent plus ces exactions d’un autre âge. De traqueur de bêtes fauves, il devient le gibier traqué par les réseaux sociaux. Son adresse, son téléphone, son mail sont dévoilés sur Internet. Sa maison est taguée, assiégée. Il doit se cacher pour échapper à la vindicte publique. Notez que je ne suis pour aucune chasse ni aucune mise à mort de qui que ce soit, humain ou animal : je suis anti-chasse. Mais là, j’ai un peu de mal à plaindre le mec en question. Soyons pragmatique : si ça peut faire office d’avertissement sans frais, le prochain hésitera davantage. D’autant que le personnage est un habitué du braconnage : il avait déjà tué un ours américain, protégé lui aussi dans une réserve. Puis une autre des ses victimes dévoile que Palmer, son ex employeur, est un harceleur sexuel qui lui a versé 127 000 $ au titre de dédommagement du préjudice. Le plaisir de la traque, là aussi : faire la proie se rendre après une longue poursuite, il y a indéniablement dans le harcèlement des similarités avec la chasse.

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Les « Amazones de la terreur »
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/07/les-amazones-de-la-terreur.html

    Déviantes, suiveuses, « soumises (forcément) à un ascendant masculin », ou amoureuses, « elles sont mues par la passion et non par la raison ». Sont-elles intellectuelle politisée comme Gudrun Ensslin, ou journaliste rédactrice en chef d’une revue d’extrême gauche comme fut Ulrike Meinhoff, ou militante syndicale comme était Nathalie Ménigon, écrivent-elles des articles et des proclamations pour affirmer leurs engagements ? Peu importe, rien n’y fait, elles sont #inaudibles, car #femmes.

    #violence #terrorisme #essentialisme #histoire #livre

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Phallocentrisme du désastre
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/06/phallocentrisme-du-desastre.html

    Les hommes consomment, comme dans cette publicité KFC pour un hamburger au poulet « Big Boss » (il faut qu’ils s’identifient au boss sans doute), et les femmes sont consommées, comme des services (je vais y revenir) ou des produits alimentaires.En entier ou surtout en morceaux, comme de la viande dans la restauration, dans la pornographie et dans la prostitution.

    La thèse de Carolyn Merchant dans Death of nature est que les femmes et la nature sont considérées et utilisées comme « récréatives » dans le sens étymologique du terme, re-créer, se renforcer, reprendre des forces : terrains de jeux et de ressourcement des hommes (mâles). Vampirisation et parasitisme des deux, pillage et exploitation organisées, institutionnalisées : travail bénévole et gratuit dans le mariage, au service du mari et de la famille, non inclus dans les PIB des nations rappelons-le, exploitation forcenée de la nature et des animaux sans autre contrepartie que quelques investissements en capitaux, et, corollaire, des milliards de tonnes de gaz à effet de serre balancés dans l’atmosphère. A tel point que, devenus une force géologique, nous sommes en train de modifier de façon irresponsable le climat de notre maison commune, la Terre, en cours d’incinération, avec nous dessus.

  • hypathie - Terrorisme machiste : la capacité de terroriser
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/01/terrorisme-machiste-la-capacite-de.html
    « Je propose cette semaine un texte de Andrea Dworkin tiré de Pouvoir et violence sexiste aux Edition Sysiphe, sur la terreur, le terrorisme, exercés par les hommes : »

    « ... le pouvoir est la capacité de terroriser, d’utiliser le soi et la force pour inculquer la peur, la peur chez toute une classe de personnes, pour toute une classe de personnes. Les actes de la terreur s’échelonnent du viol à la violence conjugale au viol d’enfants à la guerre aux mutilations à la torture à l’esclavage à l’enlèvement à l’agression verbale à l’agression culturelle aux menaces de mort aux menaces de sévices, étayées par le pouvoir et le droit de passer aux actes*. Les symboles de la terreur sont usuels et entièrement familiers : le pistolet, le couteau, la bombe, le poing, et ainsi de suite. Plus significatif encore est le symbole caché de la
    terreur : le pénis. Les actes et les symboles s’agencent de toutes les façons, de sorte que la terreur est le thème et l’effet dominants de l’histoire masculine et de la culture masculine, même si elle est noyée d’euphémismes ou nommée gloire ou égoïsme. Même ignoble, elle est immense et intimidante. La terreur émane de l’homme, illumine sa nature essentielle et son but premier. Il décide du niveau de terreur à inspirer, choisit d’en faire un passe-temps ou une obsession, de l’utiliser de façon brutale ou subtile.

    Mais la terreur a d’abord une légende, que les hommes mettent un soin sublime à cultiver. Épopées, drames, tragédies, chefs d’œuvres et livres mineurs, télévision et films, histoire fondée ou fictive : partout, les hommes sont des géants qui inondent la terre de sang. Dans la légendes, les hommes ont de grandes possibilités et sont porteurs de valeurs. Dans la légende, les femmes sont du butin, au même titre que l’or et les joyaux et le territoire et les matières premières. La légende de la violence masculine est la plus célébrée des légendes humaines et c’est d’elle qu’émerge l’identité de l’homme : il est dangereux. Avec la montée du darwinisme social au XIXème siècle et celle, plus contemporaine, de la pseudo-science qu’est la sociobiologie, l’Homme-Agresseur est au faîte de la lutte évolutionnaire, roi de la terre parce qu’il est le plus agressif, le plus cruel. La biologie de la suprématie masculine, qui se répand aujourd’hui dans les sciences humaines, est de fait un élément essentiel de la légende moderne de terreur que l’homme éructe en se célébrant : autrefois guerrier de Dieu, le voici sacré biologiquement pour imposer par la terreur soumission et conformité aux femmes et à tout le reste de la création. Faute de quoi, la terreur remplira sa promesse : le mâle éliminera tout ce que la terreur ne contrôle pas.

    Le troisième axiome idéologique de la suprématie masculine, dans une société laïque où la biologie a remplacé Dieu, (et sert à étayer, au besoin, une théologie anachronique), c’est que les hommes sont biologiquement agressifs, foncièrement combatifs, éternellement antagonistes, génétiquement cruels, enclins au conflit du fait de leurs hormones, irrémédiablement hostiles et belliqueux. Pour qui demeure pieux, Dieu a gratifié l’homme de ce qu’il faut bien reconnaître, selon tous les critères, comme un caractère universellement mauvais, mais qui trouve heureusement un usage dans la maîtrise des femmes. Les actes de terreur, les symboles de la terreur et la légende de la terreur, propagent tous la terreur. Cette terreur n’est pas un phénomène psychologique, au sens courant du terme : elle ne naît pas dans l’esprit de l’être qui la subit, bien qu’elle y résonne sauvagement, mais est générée par des actes de cruauté largement sanctionnés et encouragés. Elle est aussi générée par sa propre réputation de longue date, qu’elle soit exquise comme chez Homère, Genet ou Kafka, ou diabolique comme chez Hitler, Charles Manson ou le véritable comte Dracula. La viande qui pourrit pue ; la violence produit de la terreur. Les hommes sont dangereux ; les hommes sont craints. »

    #virilo-carnisme #domination #condition_masculine