Se souvenir qu’en 2012, le sujet des jihadistes en Syrie est tabou, et qu’en tout cas il s’agirait d’un mouvement ultra-minoritaire. Ici en avril 2012 :
►http://tempsreel.nouvelobs.com/la-revolte-syrienne/20120405.OBS5615/syrie-le-jeu-trouble-des-salafistes.html
Selon les services secrets français, 200 à 250 djihadistes salafistes venus d’Irak, du Liban, d’Arabie saoudite, d’Egypte et du Maghreb combattent l’armée syrienne en marge de la lutte des soldats déserteurs. L’intrusion de ces djihadistes, entrés en Syrie le plus souvent par le Nord-Liban, l’Irak et la Jordanie, a soulevé l’ire de l’opposition, qui nie tout lien avec eux.
Le Front al-Nusra commence à être évoqué :
Ces « moudjahidine », qui ont créé un Front de la Victoire, sont répartis, selon un responsable salafiste libanais, en deux phalanges (kataëb) - une phalange est l’équivalent d’une compagnie dans l’armée française, soit 140 combattants.
Le sujet est tellement tabou qu’en août 2012, les carnets de l’Ifpo publient un article de Romain Caillet et et François Burgat expliquant que le Front al-Nusra n’existe sans doute pas et qu’il s’agit certainement d’un « prête-nom » des services syriens pour commettre des exactions « false flag » et donner une mauvaise image de la rébellion :
►http://iremam.hypotheses.org/3369
Dans ces conditions, la mention par Malbrunnot d’un groupe de mercenaires français nommé « Abou Baqir » en février 2012 à Homs est importante, puisque cela suggère que « la France » a expédié, si tôt dans le conflit, ses propres « mercenaires jihadistes » en Syrie.