Nawaat – Kasbah 1 et 2 : Quatre ans après, retour sur une occupation révolutionnaire confisquée
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Le dernier changement historique en Tunisie a fait oublier à certains de dresser le bilan de cet événement politique considéré comme une « révolution » ou comme une « transition politique ». Le chantier de rétablissement de la vérité des faits, sur la période allant entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011, a été bâclé en raison du droit de réserve de ceux qui sont au pouvoir. Avec le recul, il est possible, cependant, de revenir, aujourd’hui, sur la plus grande occupation populaire de l’espace politique dans l’histoire de la Tunisie : celle sit-in Kasbah 1 et 2.
C’était un mouvement extraordinaire de solidarité et d’autogestion, durant lequel nous avons vécu l’absence totale de l’autorité. Les gens ont eu un comportement exemplaire durant cette période. Par exemple, aucune décision ne passait sans l’accord de tout le monde à travers des relais qui coordonnaient entre tous les groupes,
affirme Azyz Amami, militant indépendant.
Après les slogans glorieux de la Ksabah, comme quoi elle nous unissait, nous avons commencé à voir les divisions. « La Tunisie Laïque » et « la Tunisie musulmane » ont signé le premier clivage entre les jeunes de la révolution. Après, ont surgi les conflits d’intérêt entre ceux qui représentent la classe bourgeoise et moyenne (la Kobba) et ceux qui sont anti-système et maintiennaient une position radicale par rapport au passé (la Kasbah). Et finalement, il y a eu l’investissement en force des partis politiques qui ont démarré, très tôt, leurs campagnes électorales et qui ont pris la place des jeunes dans la négociation des revendications,
analyse Amane Allah Mansouri, journaliste et militant politique.