• « 300 prêtres pédophiles auraient fait près de 1000 victimes aux Etats-Unis | « Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2018/08/15/300-pretres-pedophiles-auraient-fait-pres-de-1000-victi

    C’est un titre de ce 14 aout 2018. Il faut lire l’article pour comprendre que cette information concerne la seule Pennsylvanie.

    Mais réfléchissons deux minutes, avec Wikipédia. La Pennsylvanie est un état très peuplé pour les USA, mais qui ne réunit que 12.700.000 habitants en 2013. C’est un état très industrialisé et frappé par la crise : sa population a dû s’accroître encore mais pas de beaucoup, on va tabler sur 14.000.000.

    Et cet État comprend 25 % de Catholiques, soit 3.500.000 habitants. Soit le territoire d’une région française ou belge. 300 prêtres, c’est sans doute à peu près un prêtre par canton français, un prêtre par commune wallonne (en Belgique). Bien sûr, c’est un calcul « à la grosse cuiller ».

    Si on voulait extrapoler ces chiffres d’un État à la totalité des USA, s, la proportion de catholiques étant comparable dans les USA, il faudrait multiplier les nombres par 20 ou 25 et titrer : 6.000 prêtres pédophiles et 20.000 enfants victimes.

    (Il faut souligner que les faits de ce genre ne sont apparus qu’au compte-goutte en France ; et qu’ils ont été plus étudiés en Belgique (commission parlementaire d’enquête ou d’un statut proche de cela), mais n’ont débouché que sur des mesures limitées d’écoute et de dédommagement… collectif).

    On nous dit que la quasi totalité des crimes pédophiles commis est prescrite (seuls deux prêtres sont poursuivis pour des faits commis en 2010). Ils ont profité d’une large protection de leur hiérarchie. Mais le rapport d’enquête conclut seulement à des renforcements de la loi, pour réduire la prescription et les arrangements visant à acheter le silence.

    Au fond, on se trouve devant une culture du silence, de l’Omerta et de l’impunité sur des violences masculines, qui est comparable à la culture du viol. Ce viol des enfants par des éducateurs devrait spécialement nous révulser. Mais la protection de la sacro-sainte institution religieuse a été assurée par les institutions et par les médias aux mains des hommes. Si j’écoute ce qui se raconte ici aux villages, ce sont les familles qui ont pris des mesures de protection individuelle, en avertissant les enfants, en les retirant d’un organisme scolaire ou de « catéchisme ».

    Et le titre généraliste de l’article (dépêche reprise par touts les journaux) fait partie de cette banalisation. Ainsi que l’absence d’interrogation journalistique. A la limite, c’est parce que l’Église Catholique est minoritaire aux USA que les procédures d’enquête y reçoivent plus de retentissement.

    Il est frappant qu’aucun État n’ait envisagé une mesure de répression collective. Si cette organisation était considérée une secte, tous ses dirigeants seraient en prison et lourdement condamnés. On n’accepterait pas leurs protestations d’ignorance des faits. Ici, c’est le contraire. On a fait confiance à des enquêtes « internes » des tribunaux ecclésiastiques et les hiérarchies et les institutions ont évidemment été protégées. La collusion entre tribunaux du Roy et tribunaux ecclésiastiques étaient l’habitude au Moyen-Age (la femme déviante était convaincue de sorcellerie par les ecclésiastiques puis condamnée et exécutée par les forces publiques). Le respect de l’Église passe encore avant celui des femmes et des enfants.

    #viol #catholicisme #culture_du_viol #pédoviol #fraternité

  • Il y a même (presque) deux guides du féminisme pour les hommes… | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2018/06/18/il-y-a-meme-presque-deux-guides-du-feminisme-pour-les-h

    Le premier est retiré de la vente

    Il y a quelques semaines, j’annonçais qu’il y a un « Petit Guide du #féminisme pour les hommes« , de Jérémy Patinier. Patatras, il est retiré de la vente. Pour #plagiat. Que s’est-il passé ? Je me doutais bien qu’il y avait quelques « récupérations » de textes trouvés ailleurs, dans le texte de Patinier, et qu’il manquait de certaines références. Je ne m’en étais pas formalisé car l’ensemble me paraissait un joli bouquet.

    Une blogueuse, Noémie Renard, qui tient le blog Antisexisme.net, a reconnu des phrases qu’elle avait écrite jadis (c’était en 2011). Et elle considère qu’il aurait surtout été correct de mettre en référence une étude sur laquelle elle s’était appuyée pour ce bref texte, étude de l’Université de Liège. Intriguée, elle a un peu fouillé et reconnu une autre idée provenant du blog d’Anne-Catherine Husson, Ça fait genre, et trouvé à nouveau que plusieurs phrases avaient été collées. De là, décortiquant le texte, elle en a trouvé d’autres, dont une de Wikipedia…

    La nouvelle, que Noémie Renard lance sur Twitter, est reprise par Pauline Grand d’Esnon, sur le site Néonmag.fr. avec quelques commentaires. Et de là, on la trouve dans les medias mainstream et peu féministes, dont Le Figaro, BibioObs, Libération, et des médias du web.

    Jérémy Patinier se défend et s’excuse. Il dit qu’il a fait un travail de journaliste et que malheureusement, des sources de ses lectures de deux années n’étaient plus précises… Oui mais voilà, il a publié un livre, qui se vend (même si les profits vont à une association de lutte contre les violences faites aux femmes dit-il), et on peut parler juridiquement de plagiat pour ces divers extraits de quelques paragraphes, faute de guillements et de références pour ces citation cachées. L’auteur se dit prêt à comparaître en justice, d’ailleurs.

    Et là dessus, l’éditeur Textuel a pris la décision de retirer le livre de la vente, en déclarant que son honneur était atteint et qu’il allait donner suite judiciaire aussi…

    En dehors de ce fait, ce qui est cocasse, c’est de constater qu’effectivement les journalistes n’ont pas peur de récupérer les infos de leurs collègues et de reprendre des mots et des phrases lues ailleurs, en n’utilisant que partiellement les guillements quand ils y sont obligés. Et en étant vagues sur les références. Et parfois en rajoutant une info de leur cru. Là aussi il faudrait faire un pistage. Ainsi le démenti de l’auteur est souvent évoqué comme « L’auteur nous déclare… » alors qu’il parait ailleurs s’être exprimé lui aussi sur Tweeter d’abord …

    Et que l’idée selon laquelle cet homme favorable au féminisme a ainsi exploité « à son profit » le travail de féministes, cette idée a été reprise rapidement en boucle. C’est dommage pour un travail où il y avait aussi beaucoup d’idées originales. Mais le mal est fait. L’auteur, surtout en tant que favorable au féminisme, n’aurait pas dû faire cela. Et certains en profitent…
    Mais un second est apparu il y a peu !

    En effet, on annonce la parution de « Le Guide du Féminisme pour les hommes et par les hommes », de Mickael Kaufman et Michael Kimmel, chez l’éditeur Massot. Les deux auteurs sont connus comme politologue et sociologue et tous deux militants de l’égalité femmes-hommes. Leur livre est paru aux Etats-Unis en 2011 déjà, mais la parution française a été adaptée à 2018 par les auteurs. L’un d’eux s’en explique dans Le Point (ici).

    Je n’ai pas lu le livre, j’en parlerai dans quelques semaines.

    Et déjà certains journalistes se plaignent qu’il y a pléthore sur le sujet du féminisme ! en ce printemps de Metoo !

    Merci à un lecteur, Simon, qui m’a mis sur la piste de ces infos.

    #allié

  • Singulier masculin | Déconstruire le masculin en pratique
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2018/05/31/les-violences-sexistes-commencent-a-la-premiere-adolesc

    C’est un constat qui s’affirme avec force. Aujourd’hui, le journal Le Monde révèle que, selon un rapport publié ce jeudi par l’ex-délégué ministériel à la prévention du harcèlement en milieu scolaire (sous deux gouvernements), il y a une violence quasi ordinaire parmi nos jeunes : plus de 1 sur 2 en fait l’expérience à l’école (primaire), 1 sur 3 au collège, 1 sur 4 ou plus au lycée. Ce rapport est publié dans le cadre de l’Observatoire européen de la violence à l’école. Il en ressort :

    « une « énigme » que M. Debarbieux et son équipe (les sociologues Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn et l’auteure Olivia Gaillard, elle-même ancienne victime) entendent résoudre : « Comment passe-t-on d’une surexposition des jeunes garçons à la violence scolaire à une surexposition des femmes devenues adultes ? Est-ce au moins en partie à cette violence contre les garçons (et, présumons-le, entre garçons) que nous devons relier la violence ultérieure contre les femmes ? »

    Cette problématique a commencé à être étudiée en l’an 2000, dit le journal. Le rapport a inclus un échantillon du niveau élémentaire, à deux études précédentes sur les lycées puis les collèges, pour toucher au total 47604 élèves agés de 8 à 19 ans. Malheureusement, le rapport n’est pas encore disponible sur le site de l’institution.

    *

    Deux études, menées par des femmes, avaient levé un coin du voile.

    Sylvie Ayral a publié La Fabrique des garçons, Sanction et genre au collège (PUF, 2011). Selon l’éditeur,

    La grande majorité (80 %) des élèves punis au collège sont des garçons. Comment expliquer ce chiffre en contradiction avec le discours égalitaire officiel ? Pourquoi n’attire-t-il pas l’attention des équipes éducatives ? Ce livre propose d’interroger la sanction à la lumière du genre. Il montre l’effet pervers des punitions qui consacrent les garçons dans une identité masculine stéréotypée et renforcent les comportements qu’elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les conduites sexistes, homophobes et violentes. (…) Aux antipodes de la tolérance zéro et du tout répressif, l’auteur plaide pour une éducation non sexiste, une mixité non ségrégative et la formation des enseignants au genre. Ces propositions apparaissent comme une urgence si l’on veut enrayer la violence scolaire.

    Sylvie Ayral a été institutrice en milieu rural pendant quinze ans et enseignante d’espagnol au collège. Professeur agrégée, docteur en sciences de l’éducation (Université de Bordeaux), elle est membre de l’Observatoire international de la violence à l’école. Elle enseigne actuellement dans un lycée classé dispositif expérimental de réussite scolaire. Ses recherches portent sur la sociologie de l’adolescence, la construction de l’identité masculine et les violences de genre à l’école ainsi que sur les sanctions scolaires. Sa thèse La fabrique des garçons : sanctions et genre à l’école avait obtenu en 2010 le prix Le Monde de la recherche universitaire.

    Anne-Marie Sohn a publié « La Fabrique des garçons, l’éducation des garçons de 1820 à aujourd’hui » (Textuel 2015). Eh oui, le même titre ! Pour deux regards différents, celui d’une sociologue de l’éducation et celui d’une historienne. Selon l’éditeur :

    De l’instauration à la déstabilisation du modèle masculin.
    Accéder aux privilèges, aux devoirs et attributs masculins s’apprend. La façon d’habiller le garçonnet, la barbe de l’adolescent, les jeux et les héros, l’initiation à la sexualité, au travail et à la citoyenneté, tout dans la formation des garçons les différencie des filles. C’est ce dont rend compte ici Anne-Marie Sohn en s appuyant sur un fascinant recueil d images.

    Anne-Marie Sohn est professeur d’histoire contemporaine à l’ENS Lettres et Sciences humaines, à Lyon. Elle est spécialiste de l’histoire du féminisme, de la jeunesse et des rapports hommes/femmes et elle a publié de nombreux ouvrages sur la question. Elle a publié, entre autres, Sois un homme (Seuil, 2009), consacré à la formation de la virilité dans le premier puis le second XIXe siècle. Elle a publié également Chrysalides. Femmes dans la vie privée (xixe-xxe siècles) (Publications de la Sorbonne, 1996) et Âge tendre et tête de bois. Histoire des jeunes des années 1960 (Hachette, 2001).

    #education #masculinité #virilité #domination_masculine #sexisme

  • Ce que les hommes disent de l’IVG | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2018/05/23/ce-que-les-hommes-disent-de-livg

    Et voilà ce que devient l’avortement dans la bouche des hommes : « aller au terme » de toute #grossesse est la règle, et « ne pas y aller » est une exception reconnue, mais encadrée et conditionnée par divers critères. C’est ici seulement que les #femmes entrent en scène, mais sans liberté aucune et dans une passivité totale : un droit va leur être reconnu généreusement par la société des hommes.es. (Admirez la trace inclusive correcte…).

    Voilà, le discours masculin neutre est planté. il n’est pas nécessaire d’en entendre davantage. C’est un discours de déni et de manipulation. L’#avortement est une constante de l’histoire humaine, malgré toutes les interdictions. La pratique ne s’est pas accrue avec la #légalisation partielle. Par contre, des vies de femmes ont été sauvées et des circonstances d’angoisse et de précarité et de risque sanitaire leur ont été épargnées. Ces simples faits sont disqualifiés d’entrée par le discours masculin neutre.

    Les hommes ne peuvent aucunement sentir ce qu’il en est de porter la conception et la première vie, ils ignorent ce que signifie « d’aller à son terme » durant de long mois et, s’ils savent un peu ce que c’est un accouchement pour y avoir assisté de loin, ils avouent le plus souvent qu’ils ne voudraient pas vivre cette épreuve. Face à l’événement d’une grossesse, ils ne peuvent aucunement sentir ce qu’il en est de ne pas la souhaiter et ensuite d’en décider de manière responsable et éthique, en son for intérieur, d’une interruption ou non, ils ne peuvent aucunement savoir ce qu’il en est de partager ce type de dilemme avec diverses personnes au sein d’une institution. Et pourtant, ils se piquent de vous expliquer ce qu’il faut en penser.

  • Sur les masculinités, il y a de quoi être perplexe… | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2018/03/13/sur-les-masculinites-il-y-a-de-quoi-etre-perplexe

    Je suis en train de potasser plusieurs livres sur la masculinités. J’avais lu de Mélanie Gourarier, Alpha Mâle, Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes (Seuil 2017). Le livre et son autrice ont connu un bon accueil médiatique (ce qui ne signifie pas un succès de librairie et de vente). Bien que le livre se ressente de son aspect « synthèse grand public d’une étude de terrain », il apporte en filigrane un portrait de ce qui nourrit les (jeunes) masculinistes d’aujourd’hui et notamment les fameux 16-24 ans qui font la pluie et le beau temps sur les réseaux sociaux. Au fond, la virilité est nourrie de clichés qui induisent des comportements et surtout des interrogations assez ridicules et vécues par les mecs « entre soi », sans aucune considération pour les partenaires féminines. Et donc des comportements unilatéraux et méprisants envers les femmes.

    J’ai lu de Daniel Weltzer-Lang le Nous les Mecs, Essai sur le trouble actuel des hommes, (Payot 2013) qui m’a paru superficiel et inintéressant. Sur base de son travail d’enquête, il décrit des problématiques d’hommes d’une manière détachée et anodine, avec l’air de celui qui est « au balcon » (il se dit vaguement polysexuel) et qui veut banaliser les questions et perpétuer lui aussi un « entre soi » inacceptable (la domination masculine est excusée) et peu questionné. Son point de départ est la souffrance des hommes (ce qui m’interpelle aussi pour d’autres raisons et m’amènera à revenir sur ce sujet)… mais c’est aussi son point d’arrivée.

    Pour le moment, je lis de André Rauch Le Premier Sexe, Mutations et crise de l’identité masculine, Hachette 2000. C’est un livre d’historien, qui a travaillé auparavant sur le sport et le corps notamment. Je constate notamment qu’il place l’idéal du soldat de la Nation républicaine, porté par Napoléon dans sa Grande Armée, comme fondateur de la masculinité moderne. Une sorte de modèle démocratique du « brave » (volontaire ou plus tard soumis à la conscription forcée) se mettant à l’école du Grognard qui a déjà connu l’épreuve du feu et volant de victoire en victoire contre les armées seigneuriales (non-démocratiques) faites de bandes de miséreux et de mercenaires sans conviction nationaliste et sans « valeurs ». Ce modèle va valoir jusqu’à la fin de 1918 et son constat de la tuerie ignoble que constitue la guerre, et son cortège de « gueules cassées » par surcroît.

    Mais je lis aussi de Olivia Gazalé Le Mythe de la virilité, Un piège pour les deux sexes, Laffont 2017. Livre fort érudit, mais facile à lire d’une professeuse qui est aussi responsable des Mardis de la philosophie et rédactrice à Philosophie magazine. Elle balaie un vaste panorama des modèles sociaux masculins ( ceux des anthropologues, grec, romain, catholique, moyen-ageux, etc.), parfois un peu confus, mais qui offre une diversité des questions interpellante. Elle évoque notamment bien des contributions parus dans l’Histoire de la Virilité (3 tomes) sous la direction d’Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello (Seuil, 2011).

    Et je lis enfin (avec ma compagne, qui m’y invite) divers travaux de Franz de Waal sur les primates. De la réconciliation chez les primates (Flammarion 2002), Le Bonobo, Dieu et nous : à la recherche de l’humanisme chez les primates (Les liens qui libèrent, 2013), Sommes-nous trop « bêtes » pour comprendre l’intelligence des animaux ? (idem 2016) lesquels livres amènent à avoir un autre regard sur notre espèce et notre modèle social humain.

    De toutes ces lectures (en cours), je sors avec une perplexité redoublée. Des idées que j’ai prises pour fructueuses (dans ce contexte favorable au féminisme qui est le mien) sont à reconsidérer. Ainsi j’ai écrit, sur base d’une étude sur l’anatomie des insectes, que le sperme cherche la quantité (de vagins), l’ovule travaille à la sélection qualitative (de spermes reçus). Or, De Waal montre que, alors qu’on ne l’avait jamais étudié jusque là, on peut observer (scientifiquement) la jouissance sexuelle chez les femelles macaques (qui, toutes comme nous, n’ont pas de période annuelle de rut). Donc l’accouplement peut avoir pour but le plaisir partagé, et pas seulement la reproduction forcenée et mécanique (comme on l’avait toujours affirmé de manière réductrice). De plus, la sexualité chez les primates a une fonction de réconciliation (aussi entre mâles) indispensable dans un contexte de forte compétition agressive entre mâles (entre eux ils se blessent seulement, mais ils sont capables de tuer et de manger un intrus, même un primatologue imprudent !).

    Ainsi on découvre par exemple une sexualité « pédagogique » entre mâles adultes et jeunes hommes imberbes chez les grecs, donc une homosexualité selon nos critères mais pas selon les leurs. On constate au contraire une sorte de pédophilie orientée vers les jeunes esclaves uniquement (mais sont-ils des hommes ?) dans la civilisation romaine. Toutes choses qui sont à mille lieues de nos pratiques modernes.

    Par ailleurs, il faudrait décrire l’idéal viril des seigneurs aristocrates au moyen age, qui est aussi basé sur la force physique du combattant qui risque sa vie pour son chef (son suzerain dont il est le vassal) et qui utilise de nombreux « va-nu-pieds » (paysans sans ressources et sans motivations) pour l’assister dans ses combats. Il reçoit cette éducation dès son jeune age en étant « placé » , ainsi que les filles, dans le château de son Seigneur suzerain, et soumis avec ses pairs à rude école. Cet idéal viril aristocratique n’est pas le même que celui du XIXe siècle napoléonien et républicain (Rauch) mais il lui correspond néanmoins.

    Bref, on peut dire qu’il y a sans doute un fond commun ancestral, originaire, de domination masculine Hommes/Femmes (à lire comme une fraction Dessus/dessous) qui tient à notre espèce et sans doute aux races de singes qui nous ont précédé, mais que cela a donné des variations très étranges selon les sociétés et les modèles que nous avons connues et encore avec celles d’aujourd’hui.

    Il faut d’ailleurs dire qu’on a connu des « re-surgissements masculinistes » au temps du fascisme militariste, qui prétendaient combattre un « amollissement » de la « Nation », attribué aux juifs et aux socialistes au tournant du siècle 1900 (songez à l’Affaire Dreyfus, par exemple) et à la suite du Front populaire de 1936-37. Si un tel ré-investissement (toujours présent en filigrane, et bien plus étendu que le seul mouvement des « pères martyrisés ») devait se lever dans un contexte futur (de remilitarisation, par exemple), nous sommes encore sans armes pour le combattre avec force, une force qui lui soit opposable.

    Il est donc difficile de dire ce que signifie notre consensus pour revendiquer une égalité hommes/femmes aujourd’hui. Il est difficile de lire la Masculinité à partir de ce contexte féministe. En fait, les masculinités sont encore très mal connues. D’autant que la masculinité n’est ni un état physique acquis, ni un corpus de valeurs stable et définitif au niveau collectif, ni un itinéraire bien balisé pour les individus mâles. Il est difficile de dire ce qui est important et mérite réformation en priorité par les hommes eux-mêmes, mais aussi par les femmes. Et, pour le dire concrètement, il n’est pas simple de définir les « messages à éviter », les modèles « à ne pas perpétuer » qui définissent une éducation des garçons aujourd’hui. Ne dites pas « Contrôle toi, souffre en silence, sois un homme, mon fils », mais dites quoi ?

    Bien évidemment, les écrits féministes radicaux ont abordé ces questions de la masculinité de front et elles ont ébranlé bien des certitudes. MAis elles sont restées au dehors de la forteresse. Sur base des travaux de John Stoltenberg et de Léo Thiers-Vidal, je reste convaincu qu’il faut mettre en cause l’érotisme masculin, que ce soit dans ses fantasmes de violence (et ses pratiques violentes), dans cette fixation sur le pénis au détriment du reste du corps, et sur la pénétration comme pratique exclusive (ne pas être pénétré, et s’en tenir strictement à l’hétérosexualité) et dans son exploitation méprisante des femmes (prostitution, pornographie… et taches ménagères dont nous « jouissons »). Et que cette mise en cause critique doit pouvoir parcourir les divers modèles masculins à travers l’histoire pour en rendre compte et les déconstruire. Il n’y a pas encore à ce sujet d’acquis consensuel qui puisse être transmis et enseigné, loin s’en faut ! Il y a bien des « gender studies » dont nous avons les échos. Mais il y a évidemment du boulot.

  • Penser le « travail sur soi des hommes | « Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2017/11/07/penser-le-travail-sur-soi-des-hommes

    Quels sont alors les chances d’arriver à changer les hommes à la racine ? Elles sont actuellement très faibles. Dans l’état actuel de l’opinion sur les réseaux sociaux, dans le discours de tous les médias (combien sont allés au-delà de la surface, au lieu de rester dans l’émoi, puis dans les potins mondains ?), la remise en cause des hommes est souhaitée (c’est les autres) mais laissée hors d’atteinte (c’est leur problème). On évite soigneusement de globaliser la thématique, au niveau du contenu de la masculinité.

    Elles sont faibles aussi d’un point de vue méthodologique. On est loin de savoir vraiment « ce qui se passe dans la tête des hommes » et ce qu’il faut faire pour qu’ils changent, y compris au plan de la sexualité, des tâches ménagères, et de la détention du pouvoir en général.

    #domination_masculine

  • Dannemarie : la justice ordonne le retrait immédiat des silhouettes féminines - France 3 Grand Est
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/dannemarie-justice-ordonne-retrait-immediat-silhouettes

    Le tribunal administratif de Strasbourg a rendu sa décision ce mercredi après-midi : la commune haut-rhinoise dispose de huit jours pour retirer les 125 panneaux, dont les 65 silhouettes féminines, installés début juin.

    Par Auberie Perreaut Publié le 09/08/2017 à 17:45 Mis à jour le 11/08/2017 à 10:09


    « Nous sommes ravies ! Les associations féministes se félicitent de cette décision car c’est une avancée effective dans la protection des femmes », a réagit Me Lorraine Questiaux, avocate des Effronté-e-s.


    Le tribunal administratif de Strasbourg a rendu une ordonnance ce mercredi après-midi. La municipalité dispose de huit jours pour retirer les 125 panneaux de ses rues, dont les 65 silhouettes féminines qui ont fait polémique, sous astreinte de 500 euros par jour de retard.

    L’association féministe avait saisi le Tribunal Administratif par référé-liberté pour obtenir le retrait immédiat des panneaux jugés « sexistes », installés en juin par la mairie de Dannemarie dans le cadre de l’"Année de la Femme".

    #La_Fâme #femmes #sexisme #représentation

    • Sexisme dans l’espace public : les silhouettes de Dannemarie devant le Conseil d’Etat - Libération
      http://www.liberation.fr/france/2017/08/29/sexisme-dans-l-espace-public-les-silhouettes-de-dannemarie-devant-le-cons

      Un mouvement, « Touche pas à ma silhouette » (sic), a même été lancé, accompagné d’une pétition. Les panneaux trônent désormais dans les jardins ou sont accrochés aux balcons et aux fenêtres des maisons. Dans un reportage de l’AFP, une habitante raconte en avoir récupéré deux et les avoir exposés dans son jardin « pour soutenir la mairie » et « dénoncer une atteinte » à la liberté d’expression.

      La première adjointe Dominique Stroh, ancienne fleuriste et créatrice des pancartes controversées, a expliqué de son côté avoir cherché des visuels à découper et à peindre sur internet, en tapant les mots-clés « dessin », « silhouette » et « femme ». Pas étonnant qu’elle n’ait trouvé que des résultats stéréotypés, pour les Effrontées : « Du fait de la société machiste où nous vivons, nous ne tombons pas sur les mêmes silhouettes selon si on tape "silhouette femme" (effets de hanche systématiques, sexualisation) ou "silhouette homme" dans la barre d’un moteur de recherche. Il aurait fallu s’en émouvoir, plutôt que de s’en servir ! »

    • Silhouettes de femmes à Dannemarie : le Conseil d’Etat rejette l’atteinte à la dignité
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/09/01/silhouettes-de-femmes-a-dannemarie-le-conseil-d-etat-rejette-l-atteinte-a-la

      C’est un revers pour les associations féministes. Le Conseil d’Etat a estimé, vendredi 1er septembre, que l’exposition de silhouettes féminines en contreplaqué dans la commune de Dannemarie, dans le Haut-Rhin, ne portait pas une « atteinte grave » à la dignité humaine, comme le dénonçait le collectif féministe Les Effronté·e·s.

      « Même si les panneaux peuvent être perçus comme véhiculant des stéréotypes dévalorisants pour les femmes, ou, pour quelques-uns d’entre eux, comme témoignant d’un goût douteux voire comme étant inutilement provocateurs, leur installation ne peut être regardée comme portant une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la dignité humaine. »

      Or, il aurait fallu pour la plus haute juridiction administrative constater une telle atteinte pour ordonner le retrait en urgence de l’installation, conformément aux règles de la procédure du « référé-liberté » engagée par le collectif féministe. Quant au principe de l’égalité des femmes et des hommes, également invoqué par Les Effronté·e·s, il ne peut justifier un retrait forcé de l’installation, a précisé le Conseil d’Etat.

      En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/09/01/silhouettes-de-femmes-a-dannemarie-le-conseil-d-etat-rejette-l-atteinte-a-la

    • Dannemarie : comment le fantasme masculin de « la femme s’impose publiquement | « Singulier masculin
      https://singuliermasculin.wordpress.com/2017/09/01/dannemarie-comment-le-fantasme-masculin-de-la-femme-sim

      (Suite du feuilleton ce 1/9, selon le journal Notre Temps :

      « Même si les panneaux peuvent être perçus comme véhiculant des stéréotypes dévalorisants pour les femmes, ou, pour quelques-uns d’entre eux, comme témoignant d’un goût douteux voire comme étant inutilement provocateurs, leur installation ne peut être regardée comme portant une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la dignité humaine », a estimé la plus haute juridiction administrative.

      Or, il lui aurait fallu constater une telle atteinte pour ordonner le retrait en urgence de l’installation, conformément aux règles de la procédure bien particulière du « référé-liberté » engagée par le collectif féministe.

      Le juge de Strasbourg avait porté le principe de l’égalité des femmes et des hommes au rang des « libertés fondamentales », celles qui, comme la liberté d’expression par exemple, méritent que l’on saisisse en urgence la justice administrative.

      Pour le Conseil d’État, c’est aller trop loin : « en l’absence d’intention de discriminer de la part de la commune ou de restriction à une liberté fondamentale, la méconnaissance alléguée de l’égalité entre les hommes et les femmes ne constitue pas une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale . »

      Oui @aude_v pour le conseil d’état, la méconnaissance de l’égalité c’est pas grave, c’est pas une atteinte à la liberté des hommes alors y s’en tamponne.
      J’attends impatiemment l’année de l’homme à Dannemarie quant les rues seront décorée de silhouettes qui font le pendant de celles de 2017 : prostitueurs le futal sur les chevilles et mecs qui glandent devant des boutiques de mode en attendant madame qui fait son shopping.
      Il semble aussi que l’affaire ne sois pas close, là si j’ai compris c’est juste un recours et y a des choses à faire après.

    • Il y a encore du chemin à faire pour la compréhension de l’atteinte à la dignité des femmes, le #déni_de_sexisme subsiste ici à un tel niveau d’énormité que ses tenants sont réellement à considérer comme des personnes profondément diminuées psychiquement.

      Il est toujours explicite de comparer la notion de sexisme avec celle du racisme, imaginez un instant que les silhouettes aient été celles de noirs représentés en situation d’esclavage, on perçoit rapidement que de telles représentations soient impossibles, mais pour les femmes, ce n’est toujours pas le cas.

      L’évidente impossibilité qui empêche de répéter des erreurs et permet d’évoluer ensemble ne semble pas atteindre son objectif quand il s’agit des femmes.

      https://effrontees.wordpress.com/2017/08/24/affaire-dannemarie-devant-le-conseil-detat
      Le maire dans tout son misérable cynisme a demandé aux habitants d’exposer les silhouettes pourrites …

  • Comment ne pas dire « un homme assassine trois fois  ? | « Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2017/07/26/comment-ne-pas-dire-un-homme-assassine-trois-fois

    En Belgique, un homme a assassiné ce mardi soir son ex-petite amie (qui l’avait renvoyé depuis quelques jours) et les deux grands parents qui s’interposaient. Aucun titre de presse n’a titré sur ce fait en parlant de « triple assassinat » ou cette « tuerie ».

    Pourtant, je découvre ce mercredi soir une autre info claire : « Une femme de 49 ans, suspectée d’avoir tué sa fille adolescente, interpellée… » Le verbe « tuer » est bien utilisé, au sens actif.

    Alors, pourquoi les titres deviennent moins clairs quand il s’agit d’un homme ?

    « Une jeune fille et ses grands-parents poignardés à mort en Flandre : le suspect est son ex-petit ami », titre Le Soir de ce mercredi. Il y a des gens blessés et morts, et un suspect.

    « Flandre : une jeune fille de 17 ans et ses grands-parents décèdent après avoir été poignardés par l’ex petit-ami de l’ado », titre La Libre du même jour. Encore une fois, il y a deux évènements distincts, le coup de poignard et le « décès ».

    « Horreur en Flandre : Il tue son ex de 17 ans et ses grands-parents… « Je préférerais mourir que de te voir avec quelqu’un d’autre », affirme plus clairement la Dernière Heure, mais en donnant déjà la version du tueur.

    Car les journaux ont abondamment cité le message prémonitoire écrit par le jeune homme il y a quelques jours sur les « réseaux sociaux », en laissant même une vidéo sur Youtube. (En fait, tous les journaux sont partis de la même dépêche de l’agence Belga, informée par la police ou le parquet. Seul le titrage est différent).

    « J’ai tout fait s’effondrer de mes propres mains, je n’ai plus de raison de vivre. (…) J’ai perdu ma copine et ne peux pas vivre sans elle ». « Je t’aime. Tu seras toujours dans mon cœur et je veillerai sur toi. Même si je sais que tu ne le veux pas. Excuse-moi de t’avoir fait mal. C’était la plus grosse erreur de ma vie. La seule chose que je désirais c’était de t’avoir à mes côtés. Je sais que tu ne reviendras pas. Ça fait tellement mal. Je préfèrerais mourir que de te voir avec quelqu’un d’autre la semaine prochaine ».

    Deux choses ressortent évidentes de ce message : il a fait du mal à sa copine, soit en l’agressant, soit en la trompant. Et il s’estime en droit de la posséder (et de la protéger, la paterner), à l’exclusion de tout autre. Cela malgré qu’il a clairement été rejeté.

    Une troisième chose ressort : ce jeune homme est malheureux. Mais cela n’efface en rien sa conduite, qui lui a valu d’être rejeté. Le message précise (et c’est repris complaisamment dans les journaux) : sa vie est une « épreuve depuis 25 ans ». Car ce jeune homme a 25 ans (et sa copine en a 17).

    Ce discours unilatéral accompagne donc immédiatement l’information sur l’assassinat de trois personnes. Il vient l’édulcorer. Ces « circonstances atténuantes » dénaturent les faits. Et les titres des articles n’arrivent plus à énoncer les faits nettement. Pourtant, ils y arrivent quand il s’agit d’une femme et de sa fille.

    C’est du grand art, de dénaturer les faits. Un art masculin, à n’en pas douter.

    PS. On apprend ce jeudi que le jeune homme n’a été arrêté que plus de 24 heures plus tard. On en déduit que c’est la police ou le parquet qui, sur base de premières recherches, ont déjà diffusé à la presse le discours de l’ex-petit ami. Par sympathie masculine ?

  • Violences sexistes : si les hommes sont le problème, ils font aussi partie de la solution | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/148476/violences-sexistes-hommes-probleme-partie-solution

    [...] il est urgent d’interpeller directement l’ensemble des hommes sur ce sujet. L’enjeu est de tarir le phénomène des violences sexistes à sa source, qui n’est rien d’autre que les hommes en tant que groupe social enchâssé dans les rapports sociaux de sexe –qui sont des rapports de domination.

    En effet, étant donné que les femmes ne sont en rien responsables des innombrables violences dont elles sont victimes chaque année, ce sont bien les hommes qui doivent être également au centre des attentions pour que s’opère, en chacun d’entre eux, une révolution ontologique. Celle-ci doit permettre une transformation de la nature des rapports sociaux de genre dans un sens égalitaire.

    L’éducation des hommes : un enjeu urgent et primordial

    Car la violence masculine n’est pas une conséquence biologique, auquel cas cela signifierait que les violences sexistes constitueraient une fatalité sociale à laquelle nos sociétés humaines seraient condamnées à jamais. Non, les formes de violence psychologique et physique, qui rentrent dans la catégorie de « la culture du viol », ne sont pas constitutives a priori du genre masculin.

    Les violences sexistes sont essentiellement la résultante de facteurs culturels, historiques et sociaux. Elles sont donc séparables de l’homme, en étant déconstruites méthodiquement par l’éducation des subjectivités et consciences masculines, par-delà les générations.

    Dès lors, alors que les campagnes de prévention des violences sexistes s’adressent quasi-exclusivement aux femmes en tant que groupe social, il paraît nécessaire de développer, en parallèle, des campagnes de sensibilisation à destination exclusive des hommes.

    Ces campagnes pourraient utiliser des slogans qui interpelleraient directement ces derniers en tant que sujets masculins, tout en aidant au développement d’une conscience pro-féministe, notamment chez les jeunes garçons.

    Cela permettrait de prévenir l’objetisation et l’essentialisation des femmes qui revient à postuler qu’elles disposeraient, parce que nées femme, des mêmes propriétés négatives ou positives permanentes, niant de facto leur singularité.

    Que faire d’autre ? Des ateliers et des groupes de discussions mixtes et non mixtes pourraient être mis en place à l’école de la République dans le but que les nouvelles générations masculines en France puissent disposer à terme de « murs moraux », bornant en permanence leur champ des décisions et des actions possibles, en leur apprenant l’obligation du respect absolu et continu du désir et du libre arbitre des femmes.

    • Bah l’article est un peu décevant quant au programme que son titre promettait. En tout cas, il répète beaucoup de choses tout de même déjà dites, et finalement parle très peu des hommes.

    • @tintin Tu dois deja les connaitre mais voici quelques blogues d’hommes alliés des féministes que j’ai dans mes liens :
      https://scenesdelavisquotidien.com
      https://abompard.wordpress.com
      https://lemecxpliqueur.wordpress.com
      https://singuliermasculin.wordpress.com
      http://www.ipernity.com/blog/206926

      J’en profite pour entroposé des ressources sur Léo Thiers-Vidal que j’ai pas encore lu mais qui contiennent peut être ce que tu cherche
      https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/indispensable
      sur le lien ci dessus on trouve mentionné :
      http://www.cairn.info/revue-mouvements-2002-2-page-44.htm

      Ici il y a beaucoup de ressources mais beaucoup de liens ne doivent plus être actifs
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal10.html

    • Non c’est pas du taf, j’ai plein de ressources féministes bien rangé dans mes favoris, c’etait rapide de te les ressortir.
      Sinon merci pour le conseil de film, je vais essayé de me le chopper et je t’en dit des nouvelles :)

    • Sur l’asymétrie de l’engagement des femmes et des hommes dans le féminisme :

      Au contraire, les hommes engagés n’avaient pas interprété leurs expériences de façon politique car cela les aurait renvoyé à une réalité masculine constituée d’infliction de violences, d’exploitation, d’appropriation et de non empathie envers les femmes. Or, les hommes, s’ils veulent maintenir leur qualité de vie matérielle, psychologique, sexuelle et mentale, ont intérêt à se cacher à eux-mêmes le caractère oppressif de leurs rapports avec les femmes. Ce qui les motive pour participer à ces dynamiques de groupe, c’est de pouvoir parler d’eux-mêmes, « ce qui [les] préoccupe, c’est l’homme, c’est-à-dire [eux-mêmes], encore et toujours » (Mathieu, 1999 : 308). Ils thématisent alors volontiers le « rôle de sexe » ou « carcan » masculin - c’est-à-dire ce en quoi ils pourraient également se sentir victimes - ou ce qui relève d’autres oppressions, en faisant l’impasse sur leur propre action oppressive. Ainsi, c’est bel et bien l’androcentrisme qui caractérise les dynamiques et analyses masculines engagées. Cet androcentrisme consiste en un égocentrisme affectif et psychologique qui octroie une place démesurée à ses propres sentiments et vécus, et en un égocentrisme politique où le féminisme est un outil pour améliorer son propre sort. Vu de l’intérieur, par un homme engagé ayant participé à des groupes « pro-féministes » dans différents pays, cet égocentrisme affectif et psychologique s’exprime avant tout par un refus d’empathie envers les femmes. Toute évocation de la violence faite aux femmes par les hommes - lorsque celle-ci n’est déjà pas évacuée de prime abord sous prétexte de ne pas se laisser déterminer par l’ordre du jour féministe - est détournée de multiples façons : soit elle sert à évoquer leurs propres souffrances (" mais moi aussi, je souffre « ), soit elle est rejetée sur d’autres hommes ou un quelconque système les dépassant (masculinité hégémonique, patriarcat), soit elle est retournée contre les femmes ( » mais elles doivent bien y trouver quelque chose, non « ), soit elle est évacuée par une auto culpabilisation permettant de rester centré sur soi-même ( » c’est affreux, je souffre d’être dominant ").

      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal02.html

      La notion d’expertise met l’accent sur le fait que femmes et hommes sont des sujets connaissants actifs, agissant dans une structure sociale donnée, qui gèrent des informations et analyses permettant de se repérer et de s’orienter. Elle se distingue des concepts de rôles, de dispositions, de socialisations ou de performativités par le fait qu’elle met en exergue la conscience pratique qu’élaborent les actrices sociales et les acteurs sociaux des rapports de force sociaux. Ces expertises sont asymétriques dans la mesure où les femmes accumulent des informations, sentiments, intuitions et analyses qui partent des conséquences violentes de l’oppression qu’elles subissent pour remonter vers la source de celle-ci, élaborant ainsi des connaissances sur les rapports concrets qu’elles vivent. Dans la mesure où le vécu féminin est en permanence marqué par les effets de l’oppression cette expertise prend une place importante, reste souvent consciente et concerne la dynamique oppressive en tant que telle. Au contraire, les hommes accumulent depuis l’enfance des informations, sentiments, intuitions et analyses sur le maintien et l’amélioration de leur qualité de vie puisque ils n’ont pas, en tant qu’hommes, à « rendre des services » ni à se soumettre aux femmes. Aussi ce qu’ils apprennent au quotidien dans leurs rapports avec les femmes reste-t-il axé sur eux-mêmes : une plus grande écoute des femmes est susceptible de remettre en cause leurs comportements et donc de leur coûter de l’énergie psychique et affective, voire l’abandon ou la perte d’avantages concrets ; par ailleurs, quand ils dévoilent leur fonctionnement affectif, cela peut offrir des moyens de résistance aux femmes mais cela peut aussi leur rapporter, à eux, soulagement et soutien thérapeutique de la part des femmes ; un bon dosage de froideur et de distance décourage toute initiative de la part des femmes tandis que l’expression d’intérêt et d’attachement permet d’obtenir certains services affectifs et sexuels. Bref, les hommes ont tout un répertoire d’attitudes consciemment destinées à obtenir tel ou tel résultat dans leurs rapports avec les femmes.

      Léo tièrs vidal propose quant même des solutions :

      Mais ce qui constitue d’abord un désavantage permet néanmoins aux hommes engagés de contribuer à l’analyse de certains aspects des rapports sociaux de sexe, dans la mesure où ils sont encadrés par les théorisations féministes.

    • Le texte de Léo Thier Vidal est pas si pessimiste que les extraits que j’ai choisi. Sur le site http://1libertaire.free.fr il y a une grosse dose de texte de lui
      de
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal01.html
      à
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal10.html

      j’ai pas encore tout lu mais c’est vraiment bien et je pense que tu devrais trouvé quelques réponses à tes recherches. Hier j’étais tombé aussi sur cet article qui pourrait t’interessé
      http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20170717.OBS2215/comment-elever-son-fils-pour-qu-il-ne-devienne-pas-sexiste.html
      ce lien est référencé ici https://seenthis.net/messages/616422 et là https://seenthis.net/messages/616626

      Sinon @tintin j’ai vu Girl with all the gifts sur ton conseil et celui de @supergeante c’est effectivement super. Merci pour la découverte j’ai passé un excellent moment et je vais le faire tourné à mes amis.

  • Face au #féminisme radical, quatre positions-type chez les hommes (Léo Thiers-Vidal) | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2017/02/19/face-au-feminisme-radical-quatre-positions-type-chez-le

    « L’#analyse matérialiste des rapports de genre révèle que les hommes exploitent la force de travail des femmes (Delphy), s’approprient le corps des femmes (Guillaumin), monopolisent les armes et les outils au détriment des femmes (Tabet), domestiquent la sexualité des femmes et exploitent les capacités reproductives des femmes (Tabet), hétéro-sexualisent les femmes (Wittig)… ainsi qu’ils contrôlent la production du savoir (Le Doeuff, Mathieu). Ces pratiques masculines inter-reliées créent et maintiennent deux « classes de sexe ». Ces « classes de sexe », les hommes et les femmes, (dont les principes organisateurs respectifs sont la masculinité et la féminité) sont des groupes sociaux opposés et mutuellement constitués : l’un ne peut exister sans l’autre et le lien fondateur de ces classes est celui de l’#oppression d’un groupe social par l’autre. (…) Certains agents humains ont donc progressivement pris le pouvoir sur d’autres agents humains ; ils se sont octroyés le droit – et l’ont inscrit dans les lois régulant les pratiques humaines – de contrôler d’autre agents humains afin d’augmenter leur bien-être matériel et mental. Il en ressort logiquement que « la position des femmes est structurellement différente de celle des hommes et les réalités des vies des femmes sont profondément différentes de celles des hommes » (Hartstock, 1987, p.158). »

    #domination #masculinisme

    • « les hommes savent qu’ils dominent les femmes »

      [...]

      Il y a d’abord les masculinistes heureux, qu’il appelle les tenants du « masculinisme explicite ».

      [...]

      Il y a ensuite les masculinistes de la différence, qu’il appelle tenants d’un « masculiniste implicite ».

      [...]

      En troisième lieu, vient le type de l’anti-masculiniste abstrait, tenant de l’ « anti-masculinisme désincarné ».

      [...]

      Les anti-masculinistes concrets, tenants [de l’anti-]masculinisme incarné, constituent le dernier type.

      [...]

      le positionnement anti-masculiniste incarné propose d’abolir la ressource identitaire masculine – « de mettre fin au genre tel que nous le connaissons » – à travers une transformation des pratiques, en particulier hétérosexuelles, des hommes vis-à-vis des membres du groupe social opprimé. Cela exige des hommes qu’ils fassent le deuil d’une perception positive de soi et de leurs pairs, qu’ils reconnaissent le caractère épistémologiquement limité et biaisé de la position vécue masculine et qu’ils acceptent de se vivre sur un mode dissocié, contradictoire, décentré et structurellement illégitime.

    • À la question suivante, on demandait aux hommes s’ils auraient eu un rapport sexuel avec Marie malgré l’absence de consentement, dans la mesure où ils étaient absolument certains que celle-ci ne porterait pas plainte. _« C’est une question qui a été élaborée par le chercheur Malamuth dans les années 1980 et qui est très peu utilisée parce que les chercheurs la considèrent comme trop explicite. Pour le dire simplement, on se dit que personne n’est assez bête pour répondre oui à une question comme ça. »_

      Et pourtant, à la grande surprise du chercheur, un participant sur trois a répondu par l’affirmative. _« Ce qui m’apparaît extrêmement alarmant et problématique, c’est que ce pourcentage est similaire à celui qu’on retrouvait dans les années 1980 [dans les études de Malamuth]. Il aurait été légitime d’attendre que les politiques de prévention mises en avant sur les campus, et plus largement une forme de sensibilisation accrue du grand public, contribuent à diminuer significativement ces intentions comportementales, et en particulier l’intention comportementale de commettre un viol. Or, il n’en est rien. »_

    • voire aussi ceci : https://seenthis.net/messages/174040
      une étude de l’ONU qui interroge 10000 hommes asiatiques. Un quart de ces 10000 reconnais avoir deja commis au moins un viol.

      ou cette étude de 2015 qui porte sur 75 étudiants US - un tiers de ces étudiants déclare etre capables de violer une femme si ils sont certains de ne pas etre pris.
      http://www.meltycampus.fr/etats-unis-un-etudiant-sur-trois-pourrait-violer-une-fille-du-campus-a37

      Ca serait bien de prendre un jour ce sujet au sérieux et de pas avoir seulement des pannels de 100 et 75 hommes interrogés comme c’est le cas pour les hommes occidentaux.

      Tant que j’y suis le titre de cet article est bien pourri. L’homme n’est absolument pas un loup pour la femme car les loups ne violent pas les femmes, ni les louves et titré comme ca c’est ;

      – valorisé les hommes car le loup est un animal noble.
      – naturalisé la question du viol car le loup est un animal et ce choix de vocabulaire renvoie à l’instinct, à l’animalité.
      – c’est une insulte faite aux loups qui sont à des années lumière de la dégueulasserie de ce que font les mâles humains aux femelles humaines.
      – ca évite de dire le mot viol et du coup ca édulcore le sujet et préserve le confort de la classe des hommes.

    • le loup est un animal noble

      @mad_meg : alors qu’il chasse en meute, et s’en prend à des proies les plus fragiles (dont les petits)
      C’est intéressant de se poser la question de savoir pourquoi la hyène, elle, qui a à peu près un comportement analogue, n’est pas aussi noble, voire autant détestée. Est-ce son apparence physique ? Est-ce parce qu’elle est « féminine » alors que le loup est masculin ?
      Bref intéressant (et flippant) cette identification/ idéalisation/ diabolisation des animaux..

  • Affaire Jacqueline Sauvage : le but du T.A.P. n’est-il pas de punir, à travers elle, le mouvement de solidarité féministe ? | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2016/08/16/affaire-jacqueline-sauvage-le-but-du-t-a-p-nest-il-pas-

    Bien que libérable par décision du président de la République, Jacqueline Sauvage devra rester en prison. Ainsi en a décidé le « Tribunal d’application des peines » (T.A.P.). Une décision surprenante dans son contenu et effarante dans ses motivations. On peut lire à travers ces motifs une réaction de vengeance, typique de la domination masculine : contre le mouvement de solidarité féministe, contre toute compréhension de ce qui contraint les victimes de violence conjugale, contre toute critique de l’appareil judiciaire. Une vengeance qui frappe d’abord, de toute sa violence et son mépris, l’intéressée elle-même et sa famille.

    Cette décision suscite l’indignation. Ce billet cherche à étayer davantage cette indignation, sous l’angle de la domination masculine.

    • L’éclairage de quelqu’un qui a assisté au procès :

      Merci maître de ce billet comme toujours d’une grande clarté pédagogique. Ayant assisté à l’intégralité du procès en appel, je voudrais apporter ici quelques éclaircissements.

      1/ J Sauvage n’a pas “agi pour mettre fin à l’enfer que lui faisait vivre son mari”. Auquel cas, la préméditation aurait sans doute été retenue. Elle a expliqué avoir eu “un déclic” “un éclair” dans sa tête, et agi en une sorte de pilotage automatique, comme si elle n’était pas vraiment là. Comme si les violences de ce jour-là, pas pires que d’habitude, avaient fait sauter une sorte de soupape, l’empêchant de prendre une décision rationnelle (ex : prendre ses cliques et ses claques et se barrer). Certes, le “syndrôme de la femme battue” a été très mal étayé à la barre ; mais les travaux de Muriel Salmona sont éclairants sur le sujet, pour tenter d’expliquer ce passage à l’acte.

      2/ Je pense que la culpabilité de J Sauvage n’a jamais fait débat au sein du jury. La peine, en revanche, sans doute. Si je vous suis, 7 voix ont suffi à la condamner à 10 ans, c’est à dire potentiellement les 3 magistrats professionnels + 4 jurés populaires, c’est à dire une minorité d’entre eux (ils sont 9). On ne saura jamais comment s’est passé le délibéré. Mais il a duré 6 heures, et je suis persuadée que les débats ont été âpres, vu la partialité affichée de la présidente et d’un de ses assesseurs (ton des questions, agressivité, audience au pas de charge). J’aimerais bcp qu’un des jurés ait le courage de raconter comment cela s’est vraiment passé…

      3/ Il a été établi à l’audience (expert toxiçologique) que J Sauvage avait très bien pu prendre un Stillnox, et qu’il n’y en ait pas de trace dans son sang. La durée de “demi vie” de ce médicament est très rapide, et ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas dans son sang que l’effet en était dissipé. L’expertise toxicologique citée dans l’OMA a été désavouée à la barre.

      4/ L’heure des faits n’a jamais été établie par JS. Elle a dit qu’elle pensait s’être réveillée à 16H de sa sieste, car c’est l’heure à laquelle elle se réveillait habituellement. D’après son récit (son mari entre dans sa chambre, lui hurle dessus, la traine dans la cuisine en lui disant de ‘faire le manger’), il était plus probablement 19H (qui s’inquiète que le diner ne soit pas prêt à 16H ?). Mais JS était dans le brouillard, elle a une notion très floue de l’heure des faits. La seule chose établie est son coup de fil au gendarmes, juste après le meurtre, vers 19H et quelques.

      5/ Il a bien été relevé une trace au visage de JS, compatible avec les coups portés ce jour là : il la tire par les cheveux, la frappe au visage, la bouscule, l’insulte. Certes, il ne l’a pas fracassée à coups de poing, mais ce n’est pas ce qu’elle raconte. Elle vit dans un contexte de violence physique et psychologique permanent. Ses filles ont expliqué, au delà des coups qui n’étaient pas quotidiens, cette violence verbale constante, ce rabaissement systématique (filles traitées de putes, de trainées, fils de bon à rien), menaces de mort (je vais tous vous tuer) etc.

      6/ JS se cachait quand elle avait des traces visibles de coups, demandait à ses filles de faire les courses. Elle a bien été hospitalisée après une TS, mais n’a rien raconté aux soignants, qui n’ont pas cherché à en savoir plus.

      7/ Je n’ai pas souvenir d’une voisine parlant de JS giflant son mari, ce n’était pas en 2de instance. Les voisins ont raconté la violence permanente de cet homme, envers tout le monde (insulte l’une qui se fait bronzer -‘rentre ton tonneau” dit il à son mari-, injurie les voisins qui ne travaillent pas -feignasses, bons à rien-, etc. ) Sans savoir que sa femme et ses filles étaient frappées, aucun n’en a été vraiment étonné. Le maire du village a reconnu à demi mot que bcp s’en doutaient. Le mari d’une des soeurs a cassé la gueule de son BP, a voulu inciter sa femme à porter plainte, qui l’en a tjrs empêchée, car elle avait trop peur qu’en représailles il tue leur mère. Le contexte de violence permanente dans cette famille ne fait aucun doute pour quiconque a assisté au procès.

      8/ La présidente et ses assesseurs ont-il expliqué aux jurés l’erreur de calcul de l’AG ? (Celui ci a effectivement compté comme si JS avait le maximum de RPS au vu de son comportement exemplaire en détention, passé les premiers mois difficiles - elle trouvait les autres détenues affreusement mal élevées.) N’est ce pas leur rôle ? L’ont ils fait ? J’aimerais vraiment le savoir un jour, pour comprendre si les jurés ont pris une décision éclairée.

      9/ Cette femme a indubitablement une très forte personnalité, qui lui a permis de tenir pendant 47 ans auprès de cet homme dont elle était longtemps, je la cite, “follement éperdue amoureuse”. C’est toute la mécanique de l’emprise qui était ici en oeuvre. Elle l’avait rencontré à 15 ans, c’était le plus beau gars du village, un peu rebelle, un peu voyou, enceinte à 16 ans… Elle s’est accrochée à l’idée qu’elle se faisait de son couple, de ce qu’ils représentaient (ils géraient la société de transports familiale, chassaient ensemble). C’est elle qui bossait, faisait la compta, gérait la boîte… C’était sa plus grande fierté. Le quitter, c’était aussi pour elle perdre tout cela (l’entreprise était à son nom à lui). On ne peut pas juger de ces cas de manière binaire : meurtrière de sang froid, ou misérable petite femme sans force. JS n’est ni l’une, ni l’autre. C’est une femme d’une résistance exceptionnelle. L’image que je garde d’elle : dans le box, elle raconte qu’après les coups, parfois elle allait se réfugier dans le jardin, étreindre un arbre, ou pleurer dans sa voiture… “Et puis, je me reprenais” expliquait-elle. Elle essuyait ses yeux, et repartait vaillamment. C’est cette dureté au mal qui a fait sa perte.

      10/ Et enfin, je garde une dernière image : cette femme, assez frêle, le corps plié en deux de douleur dans le box, quand elle entend ses filles raconter les viols (pas des viols répétés, plutôt une fois chacune, comme pour marquer son territoire, quand elles devenaient ados). Elle ne savait pas, ne pouvait pas imaginer, cela la plie en deux physiquement de douleur de l’entendre, elle serre ses poings sur son visage, sa voix part dans les aigus. Je ne pense pas cette femme capable de simuler cela, cette douleur brute.

      Voilà pourquoi, au terme de ces 3 jours de procès, je suis repartie avec le sentiment qu’un mauvais verdict avait été rendu. Et je suis reconnaissante à la grâce présidentielle de pouvoir, parfois, rétablir un peu les plateaux déséquilibrés de la justice. J Sauvage était sans doute partie prenante de son malheur, il faut être deux pour danser le tango… Mais elle méritait une peine clémente.

      http://www.maitre-eolas.fr/post/2016/02/03/De-gr%C3%A2ce#c178400

    • Très interessant cet article @monolecte même si je ne comprend pas grand chose à la première partie. Savoir que ce sont les lois crée pour lutter contre la violence systhémique faites aux femmes qui est ici utilisé contre Mme Sauvage, sans tenir compte des 47 ans de tortures physiques, mentales et sexuelles qu’elle à subit, c’est le comble du cynisme.
      Savoir aussi que la pseudo grâce présidentielle n’a servi qu’a lui interdire une remise de peine... les ordures !!!!

  • Virilité, violence, mortalité | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2016/06/17/virilite-violence-mortalite

    Je viens de lire la lettre d’un père noir étasunien à son fils (je n’ai pas la référence sous la main de ce livre récent). Il lui explique que pour les noirs aux USA, c’est le corps qui est dans une précarité permanente, devant la possibilité d’être lynché, assassiné, blessé, réprimé, emprisonné. Sans motif ni raison. Je viens de lire le texte d’un américain sur le drame d’Orlando. Il nous rappelle, dit-il, à nous les gais, que nos vies sont toujours menacées, que nous devons avoir peur. Même aux USA où les gays ont eu leurs premières luttes victorieuses pour conquérir des droits, pour affirmer leur fierté (« pride »), pour que le Sida soit combattu de manière sérieuse, la précarité du corps de l’homosexuel ne disparait jamais (l’article est ici sur Mediapart). Les féministes ne disent pas autre chose : la virilité cherche à leur faire sentir en permanence la peur, le risque de gagner son autonomie et son émancipation, de ne pas appartenir à un homme. Mais aussi le risque des violences sexuelles et de la mort, dans le cercle familial ou dans l’espace public.

  • Les hommes coupables rivalisent d’innocence | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2016/06/01/les-hommes-coupables-rivalisent-dinnocence

    C’est le système de justification de tout violeur ou homme violent : « elle » n’a pas compris la situation. Mes sentiments étaient purs, je n’ai rien fait de grave. « J’affirme de toute ma vie n’avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d’agression sexuelle », assure Baupin dans l’hebdomadaire L’Obs. Et c’est en lien avec le discours traditionnel (répété en boucle ces derniers jours) de la domination masculine française : le « droit à la gaudriole » devenu ici le libertinage. Baupin espère mettre les hommes de son côté. Sur son site web, « Crèpe georgette » a dénoncé avec raison le refus de mettre les mots justes sur les faits illicites : un agresseur sexuel devient « un dragueur un peu lourd ». Baupin reste dans cette veine : une agression sexuelle devient « une situation de libertinage incomprise ».

    Et quand une femme dit « non », qu’est-ce qui est difficile à comprendre dans ces trois lettres ?
    #culture_du_viol

    • @aude_v Il est mathématiquement démontrable que quand le hasard est toujours profitable au même, c’est que ce n’est plus du hasard. Soit n le nombre d’occurences de situations qui avaient une chance sur 2 d’être favorables à X ou Untel, la probabilité pour que n fois les situations aient toujours été profitables à X est égale à 1/2 à la puissance (n-1), ce qui est rapidement un chiffre très faible et assimilable à zéro et donc le hasard n’a rien à voir là dedans.

  • Qui est le plus méprisant, d’Orelsan ou de son juge ? | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2016/02/25/qui-est-le-plus-meprisant-dorelsan-ou-de-son-juge

    Aux textes odieusement sexistes du rappeur Orelsan, les Juges de la Cour d’appel de Versailles ont rajouté un odieux mépris social dans une même « tolérance »… du patriarcat bien masculin et bien bourgeois.

  • Une leçon de #genre qui nous viendrait d’Afghanistan ? (Les clandestines de Kaboul) | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2016/02/06/une-lecon-de-genre-qui-nous-viendrait-dafghanistan

    Si on veut bien lire ce livre avec ce fil du genre à l’esprit, il est très interpellant. Car c’est bien un formatage des filles et des garçons qui est décrit (et commenté, avec d’abondantes annotations). Bien sur, c’est le #formatage afghan qui est décrit. Mais il pose en creux la question du formatage des hommes et des femmes dans nos sociétés. Il ne l’aborde pas, mais on ne peut éviter la question. Un formatage de genre, c’est naturel, c’est invisible, c’est traditionnel. Et cela persiste même au sein d’une évolution, d’une modernisation. Nos grands-mères ne sortaient pas « en cheveux », nos grands-pères portaient feutre mou ou casquette (mais ils étaient plus libres à ce sujet). Aujourd’hui, pères et mères sont très différents dans leurs habillements et comportements, et leurs fils et filles très différents encore de leurs parents. Mais le formatage est toujours à l’œuvre. Jadis il était l’oeuvre des parents (et il le reste), l’adolescence est une période de formatage ‘en rupture’ mais de plus en plus manipulé par le marché… Et les nouvelles technologies de communication sont les meilleurs vecteurs du formatage différent mais continué.

    #domination #patriarcat #livre

  • « Obsolète, la domination masculine ? | « Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2015/05/19/obsolete-la-domination-masculine

    Cette vision me parait donc pour le moins angélique, même si je peux comprendre ce point de vue féminin, et n’ai pas à en juger d’ailleurs (d’autant que je ne lirai pas le livre…). Ce qui me surprend, c’est que l’auteur s’en prenne en priorité aux féministes d’aujourd’hui, au #féminisme radical, plutôt qu’à la #domination masculine : car n’est-ce pas cette domination qui l’oblige à taire ses contraintes que la #maternité lui impose par rapport au #travail, et à taire à la maison les difficultés que le travail lui cause dans sa mission familiale ? Si la mission choisie par ces femmes reste « la chose la plus compliquée au monde », c’est bien parce qu’elle n’est pas partagée par les hommes, qui affirment qu’elle est « évidemment » féminine ! Parler de la domination masculine comme obsolète me parait totalement hors de propos. La domination masculine a octroyé des droits aux femmes, elle recule encore avec la ‘parité’ en politique, elle s’affirme menacée peut-être, mais elle n’est pas défaite, loin de là !