• Anticor craint de ne plus pouvoir aller en justice | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120623/anticor-craint-de-ne-plus-pouvoir-aller-en-justice

    En termes techniques, le rapporteur public du tribunal administratif prend fait et cause pour les deux requérants. Son argument principal : « Le caractère désintéressé et indépendant » d’Anticor, condition nécessaire pour recevoir son agrément, est critiqué pour un « manque de transparence » sur ses ressources, dans le décret pris le 2 avril 2021 par le premier ministre pour renouveler cet agrément (le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, en situation de conflit d’intérêts, avait dû se déporter au profit de Jean Castex).

    Dans sa courte plaidoirie, Frédéric Thiriez estime, lui aussi, qu’Anticor ne « répond pas aux conditions légales » lui permettant de recevoir l’agrément du gouvernement. Dans sa requête écrite, dont Mediapart a pris connaissance, Me Thiriez s’appuie sur une série d’articles du JDD, de Causeur et du Point notamment, relayant des critiques tous azimuts portées ces dernières années contre l’association. L’« engagement politique des membres du réseau d’Anticor », ses liens avec la presse (dont le site Blast), les dons financiers versés de 2018 à 2020 par l’entrepreneur Hervé Vinciguerra (un temps proche d’Arnaud Montebourg), sont successivement exposés.

    Conclusion de Frédéric Thiriez : « Alors que l’instruction de la demande montrait que les conditions de transparence des ressources, d’information et de participation effective des adhérents de l’association Anticor, pourtant nécessaires au renouvellement de l’agrément, manquaient à l’évidence, le premier ministre a pourtant décidé de l’accorder ». « Une erreur de droit flagrante », assène l’avocat dans sa plaidoirie.

  • Tests salivaires à Éducation Nationale : peut mieux faire

    https://www.mediapart.fr/journal/france/260321/ecoles-est-dans-le-mur-et-le-ministre-dans-le-deni

    La seule avancée pour lutter contre le virus à l’école primaire est l’arrivée des tests salivaires. Entre les lundis 15 et 22 mars, 320 000 tests ont été proposés aux familles, 200 000 ont été réalisés. Le taux de positivité est de 0,49 %, soit une incidence de près de 500 cas pour 100 000 élèves, plus forte que l’incidence nationale, de 325 cas pour 100 000 habitants. Mais les deux chiffres ne sont pas comparables, car à l’école sont testés tous les élèves, alors que le dépistage au niveau national concerne des personnes avec des symptômes ou cas contacts.

    Le problème avec ces tests est ailleurs : « Ils ne sont pas faits là où il le faudrait. Les collègues qui les demandent parce qu’ils ont des clusters ne les obtiennent pas », estime Guislaine David, du SNUipp-FSU. Les chiffres remontés par les académies montrent qu’autant de tests salivaires, en proportion de la population d’élèves, ont été pratiqués dans l’académie de Bordeaux, peu touchée, que dans celle de Créteil, en pic épidémique.

    À Paris, l’adjointe à la santé Anne Souyris confirme : « Ce dépistage a été pensé comme une surveillance épidémiologique de routine. Des listes d’écoles à tester ont été établies il y a plusieurs semaines. Mais nous sommes en pic épidémique, au milieu d’une crise ! Il faudrait beaucoup plus de tests, et cibler les clusters. »

  • #Covid-19. Les #Stylos_rouges portent #plainte contre #Blanquer pour « #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui »

    Le groupe d’enseignants, qui revendique 72 000 membres sur sa page Facebook, saisit la Cour de justice de la République pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».

    Les Stylos Rouges, sorte de « Gilets jaunes du monde enseignant » qui revendiquent 72 400 membres sur leur page Facebook, annoncent qu’ils ont déposé plainte pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » ​contre le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer devant la Cour de Justice de la République. Ceci "​« afin qu’il réponde de ses #mensonges, de son refus de sécuriser les écoles et de son incapacité à protéger les personnels, élèves et leurs proches face au Covid-19 »."


    https://twitter.com/stylos_les/status/1375119032135917575

    Depuis des mois, syndicats et gouvernement s’opposent sur le nombre d’élèves contaminés dans les écoles. Lors de sa conférence de presse, tenue ce jeudi 25 mars, le ministre de la Santé, #Olivier_Véran a indiqué que 2 962 classes et 105 #établissements_scolaires étaient fermés . Selon Santé publique France, le taux d’incidence chez les 0-9 ans a quadruplé depuis le début de l’année pour atteindre 165 cas pour 100 000 habitants dans la semaine du 14 au 20 mars. En Ile-de-France, ce taux monte à 275 chez les 0-9 ans et 673 chez les 10-19 ans.

    Vers un renforcement du protocole sanitaire

    Pas question de fermer les écoles, maintient le gouvernement, qui annonce, par la voix d’Olivier Véran, un « protocole sanitaire renforcé ».

    Lire aussi : Covid-19. Vacances avancées, demi-jauge… Quelles solutions pour contenir le virus à l’école ?

    Face aux critiques, le ministère de l’Éducation nationale vient de mettre en ligne une campagne de communication qui décline les slogans suivants : "Aller à l’école, c’est continuer à apprendre" ; "aller à l’école, c’est rester en bonne santé"​.

    Pas du goût du SNUipp, le premier syndicat du premier degré, qui relaie la campagne en taguant les slogans ​de posts rageurs tels que « conditions dégradées par manque de moyens et d’anticipation » ​ou « classes fermées par manque de remplaçants »​. Le Snes réclame pour sa part l’organisation « urgente » ​d’une réunion sanitaire et « la neutralisation » ​du Grand oral du baccalauréat.

    https://www.ouest-france.fr/politique/jean-michel-blanquer/covid-19-les-stylos-rouges-portent-plainte-contre-blanquer-pour-mise-en

    #justice #coronavirus #pandémie #Jean-Michel_Blanquer #écoles

  • Rwanda : la commission Duclert conclut à une faillite militaire et politique de la France de 1990 à 1994
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/26/rwanda-la-commission-duclert-conclut-a-une-faillite-militaire-et-politique-d

    Un naufrage politique, militaire, diplomatique, administratif, intellectuel et éthique. Un aveuglement idéologique de François Mitterrand et de ses conseillers, imposé au reste de l’appareil d’Etat. Un révélateur des stéréotypes coloniaux et d’une lecture purement ethnique qui ont irrigué la politique africaine de la France. Ainsi se dessinent les lignes de force du rapport de la commission d’historiens (présidée par Vincent Duclert) remis vendredi 26 mars dans l’après-midi à Emmanuel Macron.

    Le président de la République avait décidé sa formation il y a deux ans, afin d’« analyser le rôle et l’engagement de la France au Rwanda ». Vingt-sept ans après le génocide de près de 800 000 Tutsi par le régime hutu, soutenu par Paris, ce document de 1 200 pages, nourri par un accès sans précédent aux archives, marque une étape fondamentale dans la quête douloureuse de la vérité sur la « dernière défaite impériale [de la France], d’autant plus grave qu’elle n’est ni formulée ni regardée ».

    #paywall

    Sur Mediapart

    La France et le génocide des Tutsis : des « responsabilités lourdes et accablantes »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260321/la-france-et-le-genocide-des-tutsis-des-responsabilites-lourdes-et-accabla

    Dans ses conclusions, le rapport Duclert écrit que « la crise rwandaise s’achève en désastre pour le Rwanda, en défaite pour la France ». « La France est-elle pour autant complice du génocide des Tutsi ? Si l’on entend par là une volonté de s’associer à l’entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer », écrit de prime abord la commission.

    Mais l’absolution de « complicité » laisse vite la place à un réquisitoire en « responsabilités », qualifiées de « lourdes et accablantes ». « La France s’est néanmoins longuement investie au côté d’un régime qui encourageait des massacres racistes. Elle est demeurée aveugle face à la préparation d’un génocide par les éléments les plus radicaux de ce régime […]. Au moment du génocide, elle a tardé à rompre avec le gouvernement intérimaire qui le réalisait et a continué à placer la menace du FPR [la force politique et armée tutsie – ndlr] au sommet de ses préoccupations. Elle a réagi tardivement avec l’opération Turquoise qui a permis de sauver de nombreuses vies, mais non celles de la très grande majorité des Tutsi du Rwanda exterminés dans les premières semaines du génocide », écrit la commission.

    Les responsabilités pointées par la commission Duclert sont de trois ordres : politique, institutionnelle (civile et militaire) et intellectuelle, « qui, cumulées, font système et témoignent d’une défaite de la pensée ».

    Sur le terrain du politique, le rapport met en cause l’« aveuglement continu » des autorités françaises dans « leur soutien à un régime raciste, corrompu et violent, pourtant conçu comme un laboratoire d’une nouvelle politique française en Afrique ».

    #Rwanda #Françafrique #génocide