Covid-19 : le virus est-il très présent dans les eaux usées en Bretagne ? - Coronavirus

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    La station d’épuration de la zone portuaire de Brest figure, depuis quelques semaines, dans le réseau de surveillance du virus de la covid-19 dans les eaux usées.
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    Un an tout juste après sa création, le réseau de surveillance du virus de la covid-19 dans les eaux usées diffuse des résultats détaillés, notamment pour la Bretagne. Enfin un indicateur miracle ? Pas encore, mais le recul temporel montre l’intérêt de suivre ces tendances.

    Traquer la reprise, ou la baisse : depuis un an, c’est l’enjeu crucial face à la circulation du coronavirus responsable de la covid-19. Comment estimer, le plus rapidement et le plus efficacement possible, si une mesure est efficace ? Si l’épidémie accélère soudain dans un territoire ? Parmi les pistes, celle que suivent des chercheurs français depuis un an, au sein du réseau Obépine, s’appuie sur les eaux usées : le virus s’y retrouve, puisqu’il est présent dans le tube digestif des personnes infectées. Pour la première fois, les données détaillées élaborées par cette équipe sont rendues accessibles.

    Plus de 160 stations de traitement font désormais l’objet de cette surveillance en France. On en compte sept en Bretagne (Saint-Malo, Rennes, Vannes, Lorient, Saint-Brieuc, Quimper et Brest). L’analyse y a toutefois débuté à des dates différentes. Les premiers résultats pour les eaux traitées à Rennes remontent à janvier, quand ceux de Brest n’existent que depuis quelques semaines. Le décalage temporel reste aussi important : les données les plus récentes disponibles correspondent au 11 avril.

    Une corrélation avec l’incidence
    Il ne s’agit donc pas (encore) d’un indicateur miracle. « Il convient de manipuler et d’interpréter ces indicateurs avec prudence en les croisant avec d’autres indicateurs épidémiologiques », soulignent les chercheurs du réseau. Certains éléments extérieurs, tels qu’un orage, peuvent d’ailleurs perturber les résultats ponctuellement. Mais la diffusion de ces tendances vise, justement, à développer leur usage et leur analyse.

    En les croisant ? Précisément, on peut ainsi les comparer plus facilement avec le taux d’incidence diffusé par Santé publique France, qui constitue l’un des principaux indicateurs actuels de suivi. En Bretagne, on remarque ainsi que l’augmentation de la présence du virus dans les eaux usées a augmenté, de la fin février à la fin mars. Ce qui correspond à une hausse observée de l’incidence sur cette période.

    Des tendances localisées sans dépistage
    Cette similarité des courbes avait déjà été observée du côté de l’Île-de-France, première zone à avoir été suivie par le réseau. Les chercheurs y avaient repéré une tendance à l’augmentation au cours de l’été 2020, avant l’explosion à l’automne de la « 2e vague ». Avec un atout potentiel : les hausses, comme les baisses, semblent s’amorcer plus tôt du côté des eaux usées. Et quelques jours d’avance, c’est précieux, face à ce virus.

    Au final, pourquoi s’intéresser aux eaux usées à l’heure où les capacités de dépistage sont importantes ? Parce que sans même avoir à utiliser un écouvillon, ce suivi pourrait permettre d’observer des tendances sur des zones localisées. L’évolution sur une semaine sur chaque station permet, par exemple, d’identifier des zones où plusieurs stations de traitement indiquent une augmentation de la présence du virus. Reste, à ce stade, à affiner davantage le lien entre tendance dans les eaux usées et évolution épidémique.