Aimer pour survivre | TRADFEM

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  • Aimer pour survivre
    https://tradfem.wordpress.com/2021/04/24/aimer-pour-survivre


    Résumé du livre
    Dee Graham reprend les conditions dans lesquelles le syndrome de Stockholm se développe (rapport otage, les femmes – ravisseur, les hommes). Elle propose une thèse sur la dimension sociale de ce syndrome qui caractériserait les relations homme/femme. Elle montre notamment comment l’amour, l’hétéronormativité, la féminité patriarcale, le refus des liens amicaux entre femmes constituent une stratégie afin de rester proche de celui qui détient le pouvoir de vie ou de mort sur soi. Celui qui a le pouvoir de nommer, pouvoir de vivre, de valider, de reconnaître, d’honorer, d’aimer.

    Les conséquences de la violence (physique et psychologique) des hommes à l’encontre des femmes impactent la psychologie de ces dernières (voir les travaux de Muriel Salmona), sur ce qu’elles vont mettre en place (gestes, attitudes, espoirs) afin de survivre. Cette psychologie n’est pas naturelle mais elle est devenue génétique quand l’histoire des femmes n’a été que celle de la captivité et de la colonisation (sous diverses formes). Dee Graham parle d’une psychologie de « réponse ». Les femmes ont répondu à la violence masculine par l’amour et l’adaptation. D’où le titre de son livre « aimer pour survivre ». La féminité, la sexualité se sont distordues en pratiques adaptatives cad comme des stratégie de survie (dans un calcul permanent du moins pire).

    Dans la violence physique, ce sont les répercussions psychologiques qui sont les plus difficiles à traiter, à comprendre et à guérir. Le syndrome de Stockholm peut tout à fait naître dans la menace implicite, dans une culture qui fait la promotion permanente de l’usage qui est fait des femmes (pornographie, culture du viol au cinéma et dans la musique, injonction au couple, etc.). Le menace apparaît par indices, par strates et c’est suffisant pour que derrière les femmes mettent tout en œuvre pour enrober, accepter, adoucir la menace afin qu’elle ne devienne jamais effective. Et elle peut ne jamais se réaliser. Le menace psychologique suffit. Surtout que dans le syndrome de Stockholm ce qui est important c’est l’effet d’espoir : tant qu’il n’y a pas violence alors l’amour qui est donné fait dire que les choses peuvent changer. La violence non-réalisée c’est aussi ce qui explique que certaines femmes aillent au-devant de la violence (comportements à risques) afin justement de voir la violence réalisée, comme pour se débarrasser du poids de la menace qui est juste une torture permanente. Les abus émotionnels sont une menace à la survie physique des femmes.

    original : https://zintv.org/aimer-pour-survivre