Féminicides, quand la barbarie devient quotidienne
La philosophe Hannah Arendt disait : « S’il cesse de penser, chaque être humain peut agir en barbare. » (1), ainsi parlait la théoricienne de la « banalité du mal », un concept qui pourrait se prêter à l’analyse d’un phénomène tel que celui du féminicide, devenu d’une banalité tragique, comme nous le rappelle tristement l’actualité récente.
Le 4 mai, une femme est morte brûlée vive près de Bordeaux (2), elle s’appelait Chahinez, elle avait 31 ans, elle était mère de 3 enfants. Son ex-conjoint l’a tuée ce mardi 4 mai à Mérignac, elle est morte parce qu’il l’a brûlée vive après lui avoir tiré plusieurs coups de feu dans les jambes. Elle s’était pourtant défendue, avait effectué les bonnes démarches : elle avait porté plainte le 15 mars de cette année contre son ex-conjoint mais ne s’était pas vue attribuer de téléphone grave danger et son agresseur n’avait pas été contraint de porter de bracelet anti-rapprochement. Chahinez a fait tout ce qu’elle a pu pour sauver sa vie, elle craignait d’être tuée à juste titre, et rien de concret ni d’efficace n’a été fait pour la protéger, les institutions l’ont laissée seule face aux menaces qui pesaient sur elle. Chahinez avait peur de son ex-conjoint et comme l’a montré la suite des événements, elle avait raison. Andrea Dworkin disait que « les femmes ne peuvent échapper à la violence masculine » (3), ses mots résonnent d’autant plus terriblement qu’en ces jours nous pleurons une nouvelle victime de féminicide. D’autres suivront encore certainement cette année, comme les années d’avant.
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