• Mal-logement : les femmes sont plus vulnérables que les hommes
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/31/mal-logement-les-femmes-sont-plus-vulnerables-que-les-hommes_6160033_3224.ht

    Alors que 20 % de la population subit de mauvaises conditions de logement, le taux atteint 40 % pour une femme célibataire avec un enfant, et 59 % si, comme Dominique, elle a trois enfants ou plus. La jeune femme n’est pas seule à avoir connu des difficultés d’hébergement d’urgence. « Il y a dix ou vingt ans, les mères à la rue avec des enfants étaient rapidement prises en charge. C’est beaucoup plus compliqué aujourd’hui, faute de places », constate Manuel Domergue.

    Un écart de patrimoine qui se creuse
    Qu’en est-il de l’accès à un logement durable ? S’appuyant sur les rares études disponibles, le rapport conclut que les mères seules semblent discriminées pour accéder à la location dans le parc privé. Dans le parc social, les familles monoparentales, constituées à 83 % de femmes seules avec enfant(s), « sont légèrement surreprésentées dans les attributions (29 %) par rapport à leur part dans la demande (25 %) », indique le rapport, mais c’est moins le cas dans les zones tendues, où ces familles ont pourtant moins les moyens de se loger dans le privé.
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    Le rapport montre aussi combien les violences, notamment conjugales, pèsent. Près de 40 % des femmes victimes demandant un hébergement d’urgence sont sans solution. « Quand elles obtiennent une place, c’est à 80 % dans les dispositifs ordinaires, sans accompagnement spécifique », souligne le directeur des études de la Fondation.....

    Même sans violences, les séparations conjugales présentent, selon le rapport, un risque de « précarisation » pour les femmes. D’abord parce que la rupture révèle les inégalités : moins bien payées, plus souvent à temps partiel, seulement 54 % des femmes sont propriétaires de leur logement à parts égales de leur mari. Dans 27 % des cas, celui-ci en détient la totalité ou une part majoritaire. Il est aussi deux fois plus rare que les femmes détiennent des biens immobiliers seules, tandis qu’elles apparaissent discriminées au moment d’hériter. Au final, l’écart de patrimoine entre hommes et femmes se creuse : il serait passé de 9 % en 1995 à 16 % en 2015, soit un des taux les plus élevés de l’Union européenne.

    #femmes #logement