• Bir’em ou la mémoire vivante d’un village palestinien
    Hassina Mechaï | Vendredi 17 mars 2023 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/birem-film-village-palestinien-israel-memoire-nakba-retour-clavel

    Dans Bir’em, on entendrait presque les pierres raconter et crier. Camille Clavel est allé à leur écoute, et son film donne à entendre et à voir les ruines des villages palestiniens laissés à l’abandon par la violence de 1948.

    Car Camille Clavel est un obstiné chercheur de mémoires. Dans son film précédent, Vers où Israël ? (2012), « une sorte de voyage d’Israël à la recherche des mémoires juives et des mémoires palestiniennes et comment elles s’affrontent », résume-t-il à Middle East Eye, il interrogeait inlassablement des personnalités israéliennes, des historiens Shlomo Sand ou Gadi Algazi à l’écrivain Aharon Appelfeld.

    Comprendre comment un pays né des cendres du génocide juif, que la famille de Clavel a connu, pouvait se confronter à une autre douleur, celle de la Nakba palestinienne, qui désigne l’exode des Palestiniens lors des violences, perpétrées par les milices sionistes, qui ont accompagné la création d’Israël. Shoah et Nakba signifient tous deux « catastrophe ». C’est ce double mouvement qui traverse, en un sens, les films de Clavel.

    Dans Bir’em, le réalisateur français âgé d’une quarantaine d’années explore une autre mémoire, palestinienne celle-là. Et sans doute, explique-t-il à MEE, faut-il voir dans ce film la continuité de Vers où Israël ?. Ces deux films, documentaire et œuvre de fiction, semblent en effet s’interroger, se répondre, murmurer et crier ensemble, ancrés dans cette même terre et ce même humus humain. (...)