• Libération de passeurs : la Commission européenne lance une procédure contre la Hongrie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/14/liberation-de-passeurs-la-commission-europeenne-lance-une-procedure-contre-l

    Libération de passeurs : la Commission européenne lance une procédure contre la Hongrie
    Le Monde avec AFP
    Publié hier à 19h28, modifié hier à 21h13
    La Commission européenne a lancé, vendredi 14 juillet, une procédure d’infraction contre la Hongrie à propos d’un décret prévoyant la remise en liberté de centaines de passeurs de migrants en vue de leur expulsion. Le gouvernement du premier ministre, le nationaliste Viktor Orban, a décidé à la fin d’avril de relâcher 700 détenus condamnés pour trafic d’êtres humains, pour la plupart originaires des pays alentour.Le texte vise à permettre la libération anticipée de tout détenu étranger condamné pour trafic d’êtres humains, – crime passible d’une peine allant jusqu’à dix ans de prison –, à condition qu’il s’engage à quitter le territoire hongrois dans « les soixante-douze heures ». Il stipule aussi que le prisonnier peut aller poursuivre « sa détention » dans « son territoire de résidence habituelle ».
    Les autorités hongroises font valoir que les prisons sont confrontées à une hausse du nombre de détenus condamnés pour trafic d’êtres humains – ils représentent 13 % du total, soit 2 600 personnes, originaires de 73 pays. Le décret publié le 27 avril vise donc à limiter « le coût pour les contribuables hongrois ».
    Cette décision de la Hongrie a déclenché, entre autres, les protestations de l’Autriche voisine, qui l’a qualifiée par la voix de son ministre des affaires étrangères de « signal totalement erroné ». Alexander Schallenberg a convoqué l’ambassadeur hongrois à Vienne pour lui demander « des explications ». Les autorités autrichiennes craignent en effet que de nombreux passeurs libérés en profitent pour entrer en Autriche. Les contrôles ont été renforcés tout au long des quelque 400 kilomètres de frontière qui séparent les deux pays.Aucune disposition n’est prévue pour surveiller l’application de la peine de détention des passeurs hors de la Hongrie, note la Commission européenne. L’exécutif européen considère en outre que « de telles sanctions raccourcies appliquées à des gens condamnés pour trafic d’êtres humains ne sont ni efficaces ni dissuasives ».
    La Commission européenne a envoyé une lettre de mise en demeure à la Hongrie, qui a deux mois pour répondre à ses préoccupations. Une telle procédure peut conduire à la saisine de la justice européenne, et à d’éventuelles sanctions financières.Le ministre des affaires étrangères hongrois, Peter Szijjarto, a fustigé cette mesure. « Le modèle du trafic d’êtres humains fonctionne parce que Bruxelles met en œuvre des politiques favorables à l’immigration », a-t-il estimé.

    #Covid-19#migrant#migration#hongrie#autriche#immigration#UE#passeur#traficetrehumain#commissioneuropeenne#postcovid

  • Près de 300 enfants sont morts en essayant de traverser la Méditerranée en 2023, alerte l’ONU
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/14/pres-de-300-enfants-sont-morts-en-essayant-de-traverser-la-mediterranee-en-2

    Près de 300 enfants sont morts en essayant de traverser la Méditerranée en 2023, alerte l’ONU
    Le Monde avec AFP
    Publié hier à 20h06, modifié hier à 21h07
    Quelque 289 enfants sont morts depuis le début de l’année 2023 en essayant de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe, a annoncé l’ONU, vendredi 14 juillet. Ce chiffre est deux fois plus important que celui des six premiers mois de l’année 2022, a précisé l’Unicef, (le Fonds des Nations unies pour l’enfance), appelant à la création de couloirs humanitaires sûrs permettant aux enfants de trouver refuge en Europe.
    « Nous estimons qu’au cours des six premiers mois de cette année, 11 600 enfants ont effectué la traversée, soit également le double par rapport à la même période de 2022 », a déclaré la responsable aux migrations et aux déplacés à l’Unicef, Verena Knaus. « Ces décès sont absolument évitables », a-t-elle souligné.Les chiffres réels sont probablement plus élevés, selon elle, car de nombreux naufrages en Méditerranée centrale ne sont pas enregistrés.Au cours des trois premiers mois de 2023, 3 300 enfants effectuant la traversée – soit 71 % du total – n’étaient pas accompagnés ou avaient été séparés de leurs familles, d’après l’Unicef. Ce chiffre est trois fois supérieur à celui de la même période de l’année précédente. En chemin, ces enfants peuvent être exposés à des privations, à la torture, à l’exploitation et au viol, les filles étant particulièrement vulnérables.
    « C’est la réalité, la réalité choquante, mais nous semblons nous accommoder du fait que, jour après jour, des enfants perdent la vie », a également dit Verena Knaus. « Ces enfants meurent, non seulement sous nos yeux, mais aussi, semble-t-il, alors que nous fermons les yeux », a-t-elle ajouté. « Ces enfants doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls. Les dirigeants du monde entier doivent agir d’urgence », a encore dit Verena Knaus.
    Les eurodéputés ont réclamé jeudi l’élaboration d’une « stratégie de recherche et de sauvetage fiable et permanente » des migrants en Méditerranée, après un naufrage à la mi-juin au large des côtes grecques qui pourrait avoir fait plus de 600 morts. Un chalutier vétuste et surchargé, parti de Libye, a fait naufrage au large de la Grèce dans la nuit du 13 au 14 juin. Seuls 104 exilés ont pu être secourus alors que l’embarcation transportait environ 750 personnes. Quatre-vingt-deux corps ont pu être récupérés, et les autres naufragés sont présumés morts.

    #Covid-19#migration#migrant#mediterranee#traversee#mortalite#enfants#unicef#europe#politiquemigratoire#sante#postcovid