Blocage du lycée Colbert après la convocation d’une élève pour une « jupe trop longue »

/Blocage-du-lycee-Colbert-apres-la-convo

  • Blocage du lycée Colbert après la convocation d’une élève pour une « jupe trop longue »
    https://www.revolutionpermanente.fr/Blocage-du-lycee-Colbert-apres-la-convocation-d-une-eleve-pour-

    Ce matin 3 octobre, les lycéens de Colbert à Paris ont bloqué leur établissement pour contester l’interdiction des abayas dans les écoles, dernière offensive islamophobe du gouvernement. Une élève aurait été convoquée pour une jupe trop longue. En réponse, les lycéens ont barricadé les grilles de l’établissement et ont déployé des banderoles autour du bâtiment : « Stop Islamophobie d’État » et « Islamophobie =/= Laïcité ». « A bas l’État islamophobe ! » scandaient des centaines de lycéens devant les portes de leur établissement. Vers midi, des policiers de la CSI sont intervenus pour débloquer le lycée.

    • la position de Amnesty International :

      Ce que nous dénonçons :  

      cette interdiction limite la liberté d’expression et de religion, particulièrement des femmes et des filles musulmanes, ainsi que leurs droits à ne pas être discriminées à l’école en fonction de leur race, leur religion ou leur genre ; 
      cette interdiction, par son étendue sur tout le territoire et son imprécision (quant à savoir ce que sont réellement une abaya et un qamis), mais aussi et surtout par sa mise en place dans un contexte de discours de personnalités politiques discriminatoires à l’encontre des musulman.es (ou personnes perçues comme telles) fait craindre à de graves discriminations ;
      l’État ne démontre pas en quoi l’interdiction de l’abaya et du qamis est nécessaire pour protéger les enfants ou la sécurité nationale.  

      Explications. ⬇
      Une limitation de la liberté d’expression et de religion 

      Premier problème : l’État ne démontre pas en quoi l’interdiction de l’abaya et du qamis est nécessaire pour protéger les enfants ou la sécurité nationale.  
      En effet, toute restriction aux droits à la liberté d’expression et de religion ou de conviction doit répondre à un critère rigoureux en trois volets. Elle doit :  

      - être prescrite par la loi ;  

      - viser un objectif légitime spécifique autorisé par le droit international, à savoir : la protection de la sécurité nationale, l’ordre public, la santé publique, la morale ou la protection des droits d’autrui ; 

      - être manifestement nécessaire et proportionnée à cette fin. 

      - En outre, il incombe à l’État, lorsqu’il adopte et met en œuvre des restrictions à ces droits, de fournir les preuves nécessaires de leur légitimité, de leur nécessité et de leur proportionnalité et d’évaluer l’impact discriminatoire que ces restrictions peuvent avoir sur des groupes spécifiques. Les autorités françaises ont jusqu’à présent omis de le faire en ce qui concerne l’interdiction de l’abaya et du qamis.

      https://www.amnesty.fr/actualites/notre-position-sur-linterdiction-du-port-de-labaya-dans-les-ecoles-publiques

    • Rappel à la loi du 2004-228 du 15 mars 2004 par le CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe) :

      https://ccieurope.org/2023/07/28/tenues-vestimentaires-a-l-ecole-publique
      entre autre :

      Ainsi, la loi du 15 mars 2004 ne s’oppose pas au port de jupes ou robes longues, de tenues amples ou d’accessoires, qui ne sont pas par nature des tenues religieuses et qui sont communément portées. Les vêtements ordinaires tels que robes ou jupes longues ne sont en principe pas assimilés à une tenue religieuse. Interdire le port de jupes longues ou vêtements amples, quelles que soient leurs couleurs, est une atteinte à l’identité personnelle et à la liberté d’expression. Les vêtements peuvent, en effet, être portés par goût personnel, sans connotation religieuse.

      Mais bon, après, pour les petits salopards et les gros faisans qui « drivent » la Ve République, la loi n’existe que pour être contournée, voire durcie. Ne pas oublier non plus que, depuis 2015, nous sommes dans un régime d’exception.