• Chez les #juifs du Daghestan, après les émeutes antisémites, « un sentiment de trahison »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/21/chez-les-juifs-du-daghestan-apres-les-emeutes-antisemites-un-sentiment-de-tr

    Depuis l’attaque de l’aéroport de Makhatchkala par une foule déchaînée à la recherche d’un avion transportant des Israéliens ou des juifs, la petite communauté autochtone établie dans le Caucase russe reste sous le choc.

    L’histoire est si belle qu’elle paraît tout droit sortie d’un volume de Contes et légendes du Caucase, ou d’une plaquette promotionnelle soviétique vantant l’amitié entre les peuples, mais elle est véridique : si le rabbin de Makhatchkala, au Daghestan, s’appelle Ali-Soultan Alkhazov, c’est que son père, lui-même rabbin, avait pour meilleur ami un musulman ; celui-ci ne pouvant avoir d’enfant, il avait demandé à son ami de donner son prénom à son aîné. C’est ainsi que le rabbin de 66 ans porte un prénom musulman, légèrement transformé en Eli-Soultan pour ne pas trop dérouter les fidèles.

    Ce témoignage rappelle les liens profonds entre communautés dans ce territoire russe à majorité musulmane, situé sur la mer Caspienne, qui compte des dizaines d’ethnies et autant de langues. « C’est dire comme tout ça était impossible à imaginer et nous a choqués », complète le rabbin de sa voix douce, dans sa synagogue lourdement gardée par la police.

    « Tout ça », ce sont plusieurs incidents antisémites intervenus dans plusieurs régions russes du #Caucase du Nord fin octobre – manifestations antijuives, siège d’un hôtel supposé abriter des « réfugiés israéliens », incendie d’un centre communautaire … – qui ont culminé le 29 octobre avec l’attaque de l’ aéroport de Makhatchkala, capitale du Daghestan. Ce jour-là, une foule déchaînée scandant des slogans propalestiniens ou religieux (« Allahou Akbar ») a pris possession des lieux à la recherche d’Israéliens, ou de juifs, allant jusqu’à vérifier les documents des passagers ou à assiéger des avions sur les pistes d’atterrissage.

    [...]

    (...) les émeutes de Makhatchkala n’ont pas suscité de condamnation morale claire. Le président russe, Vladimir Poutine, et avec lui la plupart des responsables russes, se sont retranchés derrière la version attribuant la responsabilité des troubles à « des agents des services spéciaux occidentaux » opérant depuis Kiev.

    https://archive.ph/nRnXP

    #Russie