Enfants (et parents) à la rue : quand on veut on peut - mais non :-) | Libé | 10.12.23
►https://www.liberation.fr/societe/logement/defenseur-des-enfants-lenfance-qui-vit-une-situation-de-grande-precarite-
Eric Delemar, défenseur des enfants auprès de la défenseure des droits :
On n’arrête pas de parler de problèmes d’intégration, de délinquance, là on a la preuve que des familles sont investies, sont d’un courage incroyable quand elles n’ont pas dormi de la nuit, qu’elles ont froid et que les enfants vont à l’école le lendemain. En face, il faut que l’Etat donne les moyens aux fonctionnaires et aux institutions publiques de répondre à cela. 2 800 enfants qui vivent à la rue, ce n’est rien pour un pays de 68 millions d’habitants qui est la septième puissance économique mondiale. Ce sujet devrait être prioritaire et réglé très rapidement.
Mais non.
Lorsque l’Etat décide d’accueillir dans de bonnes conditions, il est capable de le faire, comme avec les Jeux olympiques. Notre pays a les moyens de construire. Il faut créer des logements sociaux à très bas loyer, organiser une chaîne, faire en sorte que nos politiques publiques ne soient pas fragmentées. Il ne suffit pas de construire de l’hébergement d’urgence, il faut aussi construire de l’hébergement social et du logement social. C’est une politique globale de logement qui doit se faire. Nous avons aussi une politique où chacun se renvoie la balle, où l’Etat renvoie aux collectivités locales et inversement, ce qui pose de vraies inégalités territoriales qui mettent à mal les enfants et leur famille.