Covid long : « Nous créons les conditions potentielles d’une bombe sanitaire à long terme »

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  • Covid long : « Nous créons les conditions potentielles d’une bombe sanitaire à long terme » – Libération
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    Présidente de l’association Winslow pour une santé publique collective et inclusive, Solenn Tanguy, conceptrice pédagogique, atteinte d’une maladie chronique, 43 ans, décrypte la manière dont le Covid a été normalisé :

    « Un article du Times estimait récemment que la recherche sur le Covid long revenait à passer “des années et des centaines de millions de dollars supplémentaires à creuser un puits sec”. L’auteur assimile le Covid long à l’encéphalomyélite myalgique (EM) et en déduit par un magnifique fatalisme que, puisqu’il n’y a pas eu de traitement identifié pour cette pathologie, il faut stopper la recherche pour le Covid long. Avec à peine trois ans de recul, et des dizaines de millions de personnes touchées, il faudrait fermer le ban.

    « L’EM est une maladie chronique dévastatrice et complexe, négligée depuis des décennies, qui touche différents appareils de l’organisme et nécessite aussi bien recherche que prise en charge sérieuse. Une partie des Covid longs développant une encéphalomyélite myalgique, cette urgence devient d’autant plus impérieuse. Cependant, ne considérer les deux que comme une seule et même maladie pour faire rentrer le Covid long dans un tiroir, c’est oublier qu’un virus très spécifique est à l’origine du Covid-19, avec des conséquences à long terme et une pathogénicité encore floues.

    « L’à-peu-près érigé en nouvelle norme »

    « Quelques jours auparavant et de façon inattendue, le Covars [Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, ndlr] reconnaissait enfin l’existence du Covid long en tant que maladie, abandonnant la honteuse thèse psychosomatique jusque-là privilégiée en France. Mais, tout au long de l’avis, il choisit de ne pas reprendre le nom spécifique pourtant utilisé depuis le début par les médecins et les malades au niveau international, pour le ranger dans les “syndromes post-viraux”.

    « La Société française d’hygiène hospitalière, dans ses dernières recommandations produites à la fin d’un mois de septembre battant des records inédits de chaleur et alors que les hôpitaux débordaient déjà d’infections de type respiratoire pour la troisième vague de 2023, classait Sars-Cov-2 dans les “viroses hivernales”. Et au même moment, dans la presse internationale, on voit fleurir des articles sur le “long flu”, ou plus vague encore, le “long cold”, la longue grippe, le long rhume.

    « Et c’est ainsi, sous les applaudissements de sociétés savantes se satisfaisant de l’à-peu-près érigé en nouvelle norme, que meurt un des piliers de la médecine, l’étiologie, qui étudie les causes des maladies.

    https://justpaste.it/apk2g

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