• Effectivement, ce sont des images formidables de solidarité internationale, comme celles qui nous viennent, par exemple, d’Algérie ou du Maroc. On ne pourra pas dire que le génocide se perpétue dans l’indifférence et, même s’il ne s’agit pas de se bercer de trop d’illusions, les chefs d’État sont bien obligés de prendre en compte se qui se passe dans les rues de leurs pays.

      Ces manifestations massives, tout comme les campagnes de boycott peuvent jouer un rôle déterminant, surtout dans les pays du « Nord global », pour obtenir, à court terme, un cessez-le feu. Voilà pourquoi, plus qu’en Algérie ou au Maroc, la rue de Londres, de Paris, de Berlin ou de New-York aura peut être plus de poids pour obtenir ce cessez-le-feu.

      Quant à savoir ce qui se passera pour l’avenir du peuple de Palestine, le « jour d’après » cet hypothétique cessez-le-feu, tout le monde sait bien que c’est une autre affaire. Rien ne sera joué – à commencer par la sécurité des Israéliens – tant que le projet sioniste ne sera pas fondamentalement remis en cause en Israël et par les puissances impériales, en particulier aux USA, pour envisager la coexistences des populations sur ce territoire, dans un autre cadre. Autant dire que l’hypothèse semble aujourd’hui totalement inimaginable.

      Pour revenir aux images impressionnantes des manifestations londoniennes, on est bien obligé de les mettre en rapport avec ce qui se passe en France et notamment à Paris sur le même sujet. Même s’il ne s’agit pas se savoir qui a la plus belle ou qui fait la plus grande, force est de reconnaître que le contraste est pour le moins spectaculaire.

      Le comble du ridicule étant ce 6 janvier, quand dans un froid glacial nous nous sommes retrouvé·es à une poignée de manifestant·es, au pied de l’Opéra Bastille, pour terminer sous un kiosque de la place de la Nation, encadré·es par une rangée de flics, afin de ne pas perturber la circulation. La manif de samedi dernier (13 janvier) à Paris était plus consistante mais on est quand même loin du compte pour imposer en France la nécessité immédiate d’un cessez-le feu à Gaza.

      L’article référencé ci-dessous (16 décembre), donne quelques pistes d’explication mais j’avoue humblement que je peine quand même à comprendre pourquoi il semble impossible d’organiser en France la solidarité avec autant de force que dans d’autres pays.

      https://www.mediapart.fr/journal/politique/161223/la-solidarite-avec-la-palestine-sur-un-point-de-bascule

    • @cabou : Je suis comme toi, sans réelle explication par rapport à l’atonie française... J’ai relu l’article de Médiapart, avec ses arguments sans doute réels mais qui ne me paraissent pas embrasser la totalité des causes possibles. Je ne sais pas si quelqu’un sur Seenthis a de meilleures explications...

    • D’autant qu’en Angleterre, la presse baigne dans la même propagande qu’en France :
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/sur-le-gril/israel-gaza-plaidoirie-sudafricaine-et-silence-mediatique

      À l’international, on observe une tendance semblable à celle de Franceinfo : la plaidoirie sud-africaine n’a pas été retransmise sur la BBC ou SkyNews le 11. Mais celle d’Israël a fait l’objet d’une diffusion en direct sur les deux chaînes. Le monde - en tout cas, le monde médiatique occidental - ferme les yeux, ou n’en ouvre qu’un.

    • J’ai participé à plusieurs des manifestations à Paris : celle fin novembre était assez nombreuse (20.000 ?) mais elle a été totalement ignorée des médias qui le lendemain se sont focalisés sur la grande manifestation contre l’antisémitisme : est ce que cela ne contribue à l’invisibilisation et produit in fine de la démotivation ? Par ailleurs, si la sociologie des participants inclue c’est beaucoup de personnes issues de l’immigration, il y aussi beaucoup de jeunes, étudiants etc. Ce samedi à Paris, de République à Barbès, ce n’était pas ridicule sans être massif (quelques milliers ?) mais évidemment très loin des dizaines de milliers ++ à Londres et ailleurs

    • Comme le dit l’une des personnes dans ce film, l’Angleterre est historiquement liée à la colonisation de la Palestine et à la création de l’État d’Israël. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la mobilisation pour la Palestine atteint ce niveau là-bas.

      J’étais ce soir à la rencontre organisée par l’UCL, qui s’est déroulée ce soir à la librairie de Beaux Lendemains, à Bagnolet, en présence d’Alain Gresh et d’Hélène Aldeguer, à propos de leur livre Un chant d’Amour.

      Selon les participants, l’explication du faible niveau de mobilisation en France serait à trouver, d’une part, dans le contexte de montée du racisme et de répression violente du mouvement social et, d’autre part, dans l’intense propagande réactionnaire du pouvoir assimilant la solidarité avec la Palestine à de l’antisémitisme. Pourquoi pas ?